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Gorée, L’Ile aux révoltes1 : Révélations et sources historiques, par Alain Anselin 29/09/2006

 
Gorée, point d’ancrage le plus emblématique peut-être, au sens de premier site de transit et de traite des Esclavisés africains à avoir acquis dans la mémoire collective des Africains et Afrodescendants le statut de lieu de mémoire, d’histoire, retro


- relayé de Afrikara.com -

Gorée, point d’ancrage le plus emblématique peut-être, au sens de premier site de transit et de traite des Esclavisés africains à avoir acquis dans la mémoire collective des Africains et Afrodescendants le statut de lieu de mémoire, d’histoire, retrouve dans cet excellent texte de l’historien et égyptologue Alain Anselin, une vie méconnue, mal connue ou interdite. Ce lieu chargé de symboles ; d’histoire, fondateur des nouveaux rattachements entre le continent et sa diaspora, prend une signification neuve, résistante et tellement plus humaine, et tant mieux si c’est un éminent spécialiste de l’historiographie Anta Diop qui relève ce défi sur Afrikara.com à l’adresse … du tout-monde. Et l’enjeu n’est pas moindre d’une part renvoyer les révisionnistes qui des hautes chaires médiatiques diffusent une idéologie de dépréciation de la dimension historique [historiographique] de Gorée, et renouer le fil des résistances sur le continent et dans les Amériques, animées par une même âme, une même flamme de vivre, libre.

Une production intellectuelle que notre rédaction salue en invitant le plus large public à faire connaissance avec son auteur, Alain Anselin, infatigable chercheur, fondateur des Cahiers Caribéens d’Egyptologie, membre du comité de rédaction de la revue Présence Africaine.
L’histoire de la traite et de l’esclavage commencent à être bien connus. Il y a par contre un déficit d’historiographie des résistances à la traite et à l’esclavage. Non qu’elles soient tombées dans l’oubli – beaucoup sont attestables au détour des archives coloniales, assez furent victorieuses pour être fondatrices de libertés. Mais partout la mémoire des dominants a pour contrepartie l’amnésie des dominés.
Gorée, l’île aux signares.
Ainsi, une tradition solide, fondée sur des faits indéniables, fait de l’île de Gorée, voisine de la presqu’île du Cap Vert et de Dakar, « l’île aux signares ». Les signares et les habitants, on le sait, étaient à Saint-Louis, à Gorée et dans les comptoirs de la traite sénégambienne, les enfants des traitants et des captives. Car on s’y épousa rarement entre gouverneur et princesse, comme la belle Ngone Fal ­qui fut l’épouse et la mère des enfants des gouverneurs anglais (O’Hara), puis français, de Saint-Louis, l’un chassant l’autre du pays de la traite, et du même coup du lit de la véritable maîtresse des lieux, comme  s‘est plu à le rappeler avec verve Sylvain Sankale dans une tonique conférence de février 1998 à Dakar. On s’y maria souvent «à la mode du pays » (sic), comme le ci-devant Boufflers, chevalier de son état, gouverneur du Sénégal en 1786,  et sa signare, Anne Pépin, auprès de qui il succéda à un négociant bordelais. De quoi alimenter les gazettes dans les courriers platoniques et transis qu’il adressait à une marquise de la Cour du roi de France. C’est l’occasion de nous rappeler que la mémoire peut être aussi un luxe et un privilège particulièrement sélectifs. Pour un peu il ne serait de mémoire qu’en dentelles, accoudée aux balcons des demeures des signares. La mémoire proposée aux visiteurs à Gorée, est, comme les captiveries, à étage : en haut, les balcons des signares, en bas les cachots des captifs. La mémoire des dominants s’étale sur toute la longueur de l’île. De mémoire dominée, point. N’eût été Joseph Ndiaye qui réveilla l’Histoire endormie dans les bras des signares, ouvrit les portes des cachots et du souvenir d’une symbolique « maison des Esclaves » de construction tardive, peut-être 1786, tout près donc de la Première Abolition, sé domi nou ka domi. Comme l’a fait Joseph Ndiaye, il faut rompre avec cette image réductrice, et bien aseptisée, de l’« île aux signares » et rendre la mémoire à l’Histoire. Gorée fut avant tout « l’île aux négriers » sans lesquels les signares n’auraient pas eu balcon sur cour et étage privé sur captiverie.
Car, on finirait par l’oublier, Gorée fut aussi et surtout « l’île aux captifs » - sans lesquels les signares ni les habitants n’auraient eu mère. Or, l’oubli est le pire des bateaux négriers. Il met la mémoire aux fers, et l’embarque pour des horizons dont on ne revient pas. Des historiens négationnistes, fondant leurs conclusions sur les instructions des armateurs nantais qui interdisaient de traiter à Gorée, ont ainsi pu, récemment, dans un article paru dans Le Monde du 27 décembre 1996, commencé de minimiser la Traite à Gorée, voire d’affirmer qu’il n’y eut pas de traite dans l’île, suivant de près d’autres chercheurs pour qui l’absence de puits et d’eau potable la rendait impossible.
L’amnésie ou la liberté.
     Mais si la mémoire peut être mise aux fers, si on peut la dresser à l’ignorance des faits, on se doute qu’elle peut et sait aussi marronner. Dans la Caraïbe, en Martinique par exemple, la mémoire des rebellions court encore entre les noms, au sens perdu, des gens et des lieux. Atin, le morceau de bois dont on bâillonnait les rebelles avant la porte du non-retour à Ouidah, c’est le patronyme du poète Ti Son, dont la voix s’élève aujourd’hui au-dessus de tous les baillons. C’est le nom d’un quartier de Rivière Pilote, le Plateau Atine, le plateau des gens baillonnés, le quartier des Rebelles. Mais la mémoire qui marronne peut aussi s’aliéner, adopter le regard dominant dans la perpétuation de soi, et toute une culture de traiter derrière elle en Guadeloupe le boloko, le circoncis des Bamana, en « péquenot », déliant le mot du tissu culturel où il trouvait sens. Dans les pratiques sociales, dans les mythes, l’Afrique demeure au coeur des dénégations aussi bien que des résistances. Archive du maître, cri des rebelles, la mémoire paraît soudain solidaire des positions des acteurs, solidaire de leurs stratégies de contrôle et de pouvoir. Comment gagner la position de l’araignée dans sa toile depuis les bords où elle vous a ficelés ? La mémoire sait se modeler sur les valeurs qui dictent qu’on la perpétue ou qu’on la camoufle, qu’on hache de silences glacés les cris qui la traversent encore,  comme le prix à payer pour avancer sur la toile voire gagner le poste de contrôle de la toile. Elle redevient à l´occasion fondatrice et se gorge de faits devenus obscurs comme une éponge d’eau là où l’on a pu s’échapper de la toile, ou la rompre. Déplorer l’amnésie ici, louer la rébellion là serait oublier que la mémoire est multiple, et que celle des dominants n’est pas la même que celle des dominés, au moins en ce qui concerne les faits, et souvent pour ce qui est des normes qui en règlent le souvenir et des valeurs qui sous-tendent ses normes. Les faits s’estompent ou se reformulent sous la pression des normes du discours, des valeurs  au nom des quels s’effectuent les choix de mémoire. La mémoire du capitaine de l’Europe ou de la Vigilante, ou celle du Yovogan n’est pas la même que celle du nouveau circoncis embarqué malgré lui, même si le même bateau habite celles de leurs descendants.
Elle se met, selon le très beau mot de Lucie Mami Noor Nkake, « en pointillés » chez les dominés, à demi disponible, à demi effacée, patrimoine dormant, en contrepartie soigneusement archivé chez les dominants, comme cas de figure de répression, ou de négociation, ou de trahison, ou d’affranchissement : comme actes de maître. Le rôle de l’intellectuel, de l’historien, de l’anthropologue, est de retrouver tous les étages de la mémoire, de rendre la mémoire à l’histoire quand elle est frappée d’amnésie, et l’histoire aux peuples qui l’ont vécue. De l’engager derrière le serment du Bois Caïman, un 21 août 1791, quand l’Afrique, et la Caraïbe avec elle, se mit debout au mitan de la plantation où la traite et l’esclavage l’avait couchée.
Gorée, l’île aux révoltes.
    Nous nous attacherons à évoquer d’abondance les révoltes de captifs qui scandèrent les rives africaines de l’histoire de la traite, et de montrer leur solidarité objective étroite avec les insurrections caribéennes. Celles de Gorée ont le mérite d’être attestées, donc indiscutables. Nombre d’entre elles furent archivées dans l’histoire des dominants ; une au moins fut, comme en Haïti, fondatrice au point d’enfanter la mémoire collective de tout un peuple. Un jour de février 1998, lors d’un bref séjour au Musée du Château des Ducs de Bretagne, dans les réserves dont le Conservateur Bertrand Guillet m’ouvrit les portes, je pris connaissance d’une lettre d’affranchissement, inédite à ce jour, signée par le gouverneur Blanchot un autre jour de  février, mais en 1789, date on ne peut plus symbolique. N’en déplaise aux historiens négationnistes attelés à produire de l’oubli comme d’autres produisent de l’histoire, il y avait donc eu un esclave à Gorée. Et si l’on en croit cette lettre d’affranchissement, il y avait même eu à Gorée des centaines d’esclaves, qui devaient en avoir eu assez de macérer dans des captiveries - car si les instructions des armateurs nantais qu´exhibent volontiers les historiens négationnistes jusque dans les colonnes du Monde un jour de 1997, interdisaient de traiter à Gorée, si, donc, il n’y avait pas d’instructions autorisant la traite, ni d’instructions autorisant à être traités, ni de puits, et encore moins d’eau potable rendant possible le trafic, il y avait tout de même des captiveries, dont certaines sont toujours debout. Ces captiveries hébergeaient évidemment des captifs, qui s’y rendaient sans doute de plein gré, et qu’on avait visiblement négligé d’informer de l’interdiction des armateurs nantais de traiter à Gorée. Bref, s’il n’y avait pas d’instructions autorisant les négriers à traiter, il n’y en avait pas non plus autorisant les Nègres à être traités. C’est évidemment la raison pour laquelle les captifs, respectueux des instructions qui interdisaient leur traite à Gorée, passaient leur temps à se révolter. Allons, je vous livre la lettre d´affranchissement d´un captif waalo-waalo signée par le Gouverneur de la Colonie :
“Ile de Gorée, Il est  ordonné au Maire de l’Ile de Gorée de conduire au greffe la née Cathy Faribouée avec son captif né Magom(..), natif du pays du Oualo, pour qu’il reçoive sa liberté suivant des formes juridiques ordinaires, en récompense de la conspiration qu’il a découverte et qui avait été formée par la plus grande partie des captifs de l’île. La Née Cathy Faribouée recevra en indemnité de son captif le premier qui sera amené à Gorée pour y être vendu, et le Maire de l’ïle en fera l’achat aux frais de tous les habitans qui ont (ordre) d’y contribuer chacun suivant ses moyens d’un commun accord A Gorée 17 février 1789,    Blanchot”
Voilà qui atteste donc qu’une révolte de captifs, jusqu’ici non recensée, a eu lieu début 1789 dans les captiveries d’une île dont on ne rappellera jamais assez que les armateurs interdisaient d’y traiter, et qu’elle manquait cruellement de puits qui eussent rendu possible qu’on y traitât.     Non recensée ! Tout est dans ce mot ! La révolte étouffée dans l’oeuf en 1789 fut peut-être la dernière à agiter les rez-de-chaussée lugubres des maisons de l’île aux signares. Car Gorée ne fut pas seulement l’île aux esclaves. Gorée fut l’île de leurs révoltes, elle fut l’île des révoltes de captifs. Au cours de sa trop longue histoire négrière, Gorée ne connut peut-être pas une décennie sans révolte d’esclaves ! Sans doute, on n’y tourna pas par milliers et milliers et dizaines de milliers autour de l’Arbre de l’Oubli, et nous avons plus de chances d’avoir des ancêtres passés par Ouidah ou la côte d’Angole, ou le Kaabu ou Saint-Louis, que par le centre administratif et stratégique de la traite sénégambienne. Mais on y passa bel et bien. Et cela suffit. Et de toute évidence, l’on s’y révolta beaucoup.
La révolte des 19 et 20 octobre 1724 vit 55 captifs tenir tête deux jours à leurs geôliers avant de se rendre. Leur chef fut découpé vif en quatre quartiers pour l’exemple (Guy Thilmans, 1997). L’époque était celle des famines, provoquées par les guerres de traite, qui ruinaient l’approvisionnement de Gorée elle-même, et finissaient par toucher les négriers en plein coeur de leur système: on mourait de faim dans leurs captiveries. En 1725, Gorée fut même obligée de libérer des esclaves qu’elle ne pouvait plus nourrir !!!
Une autre révolte échoua au milieu du même siècle. Trois cents captifs “avaient trouvé le moyen de se déferrer la nuit et en montant sur les épaules les uns des autres, dans un coin du fort où la sentinelle était éloignée, ils étoient entrés dans l’intérieur”. “Presque toute la petite garnison s’étoit couchée ivre, comme il arrivoit tous les dimanches.” écrit Pruneau de Pommergorge (1789,103-111). L’impatience des révoltés à se jeter sur la sentinelle alerta la garde. Les révoltés se défendirent “avec intrépidité contre les bayonnettes, n’ayant pour armes que le boulon de leurs fers. “ Mais la plus célèbre de toutes les révoltes demeure la révolte d’esclaves que relate Pruneau de Pommegorge, toujours dans sa “Description de la Nigritie” (1789,101-113). Une fois de plus Gorée refuse des captifs par manque de vivres (Mansour Aw,1997). Pommegorge est lui-même l’un des acteurs du drame. Il raconte comment il a fait  “la traite du produit d’une de ces guerres” qui secouent le Cayor…  “L’oncle  du jeune roi régnant,  qui avoit ramassé tout son monde”……….. “entra dans le Cayor et y attaqua son neveu, d’Hamet qui se défendoit bien, mais qui néanmoins fut vaincu et détrôné . “La majeure partie des prisonniers fut vendue, au nombre de cinq cents  en plusieurs fois”. “Les cinq cents captifs.…..abhorrant la captivité, plus que tous les autres peuples leurs voisins, après avoir pris connaissance du fort et de l’isle, y complotèrent une révolte, formée avec intelligence, bien tramée, et qui ne pouvoit manquer de réussir”.
Projetée la nuit, elle fut dénoncée au matin après le départ des captifs, par un jeune enfant mis à la captiverie, les fers aux pieds pour le punir de quelques petits vols. Les captifs furent arrêtés et enchaînés à leur retour de corvée par une garnison armée jusqu’aux dents. “Le conseil de la direction s’assembla pour délibérer sur ce qu’il y avait de mieux à faire ...Pour donner un exemple à tout le pays, il fut décidé que les deux chefs de la révolte seroient mis à mort le lendemain, devant tous les captifs et les gens de l’isle....On fit placer deux petites pièces de canon, chargé (..) de la seule bourre...Les deux chefs de la révolte y furent placés et tirés par le maître canonnier, et avec la seule bourre de canon ces malheureux furent enlevés et jetés morts à quinze pas d’où ils avaient été canonnés.”.
    Nous avons gardé pour la fin la  révolte de 1777. Elle fut la seule à avoir été couronnée de succès et son influence sur l’histoire de la presqu’île du Cap Vert reste à évaluer. Joseph Le Brasseur était alors administrateur général de Gorée (de 1774 à 1777). Il n’allait pas tarder à être muté à Saint Domingue en 1779 et bientôt promu intendant général des colonies en 1788, sans doute en raison de ses états de service.    Il ne versait pas dans la charité, qu’il réservait évidemment au dimanche dans la petite église de l’île : on lui doit une ordonnance de police qui punit de 300 coups de fouet “l’esclave qui lèvera la main sur un blanc”. On lui doit d’avoir fait marquer le nom de Gorée au fer rouge sur l’épaule des captifs de l’île. Sans le moindre respect ni pour l’humanité, qu’il enchaînait et marquait à tour de bras, ni pour les instructions des armateurs nantais qui recommandaient, on ne le dira jamais jamais assez, de ne pas traiter à Gorée...
Le Brasseur ne brillait pas par ses qualités humaines ni par son art diplomatique : ses démêlés avec le damel du Cayoor, auprès de qui il avait coutume de se fournir en captifs, eurent pour effet de suspendre la traite. Le Brasseur s’étend longuement dans ses mémoires sur l’arrestation qu’il ordonna alors de 35 sujets du damel venus négocier à Gorée. L’administrateur, qui finira guillotiné le 15 juin 1794, quatre mois après la Première Abolition, est moins disert sur le succès de la révolte qui s’ensuivit à Gorée en 1777....Les otages massacrèrent la garde, mirent le feu à l’île et s’enfuirent à Dakar avec une partie des captifs de traite.
Epilogue.
  Un an plus tôt, en 1776, le Fuuta, passé aux mains du parti tooroodo avait interdit la traite esclavagiste. Moins de quinze ans plus tard, les Lebous de la presqu’île du Cap Vert, augmentés des réfugiés du Dyambur, une province du Kayoor, de Fuutankoobe, et des captifs échappés de Gorée, barrèrent la presqu’île de murs interdisant les manoeuvres de la cavalerie, défirent les troupes du damel du Kayoor venues les assiéger pour les capturer et les vendre aux négriers européens, et fondèrent une république libérée de la traite. Cette fondation est un fait historique et habite la mémoire de tout un peuple (Assane Sylla,1978). Elle ne doit plus demeurer l’envers de l’Histoire, mais en devenir l’endroit.
Les temps sont venus d’ériger des lieux d’Afrique, ou des dates de l’histoire caribéenne, comme le 23 août 1791 du serment de Bois Caïman, en lieux et dates de mémoire. De ce point de vue et dans cette perspective,  Gorée assurément est «l’île aux révoltes», et sa révolte victorieuse de 1777, qui ne fut pas sans incidence sur la fondation de la République Lebou dans les premières années de la même décennie 1790, en fait un lieu de mémoire privilégié. L’insurrection de Saint-Domingue - où les orateurs révolutionnaires, faute que le pays et ses habitants aient alors un nom qui leur soit propre, commençaient invariablement leurs discours par de significatifs «Africains, écoutez-moi bien…. »- et la République Lebou eurent pour contrepartie solidaire la Révolution française et sa première abolition de l’esclavage…Vous comprenez soudain l’importance qui peut être attachée aux révoltes de Gorée…. Et la gravité de l’amnésie.
    Le Fuuta en 1776, Gorée en 1777, la république Lebou après 1790, entre le Sénégal et la Gambie, et bien d’autres lieux dont l’histoire reste à écrire.     Haïti, du 21 août 1791 au 1 janvier 1804, en passant par l’Abolition haïtienne de 1793, la Guadeloupe sacrifiée de 1802. La France de février 1794, si longue à entendre les doléances de sa commune de Champagney en mars 1789 – abolition de l’esclavage et de la peine de mort, instruction gratuite pour tous- si longtemps aveugle à l’exemple fuutanke ou lebou, et si lente à mettre ses pas dans ceux des Haïtiens ! Aux trois pointes du triangle fatal, un autre monde surgissait malgré tout, dont il ne reste aujourd’hui que des lieux, et les fils cassés  d’une mémoire multiple. L’occasion manquée de l’Humanité.               Un autre monde qui ébauchait l’envers de la mondialisation dans les siècles mêmes où elle commençait de s´enfanter. Lui offrait les pierres d’angle de l’espoir. L’espoir d’une humanité délivrée de ses cauchemars, où la liberté ne meure pas d’amnésie, et la fraternité, du doute.
1 Colloque de Porto-Novo (Benin), 16-21 octobre 1998, organisé par Noureini Tidjani-Serpos (Directeur-Adjoint de l’Unesco, Département Priorité Afrique)

 
 Bibliographie
Alain Anselin "Dépendants, captifs, esclaves, résistants sur les rives africaines de la traite", Colloque "Des Résistances aux Abolitions : 1848 dans l’Histoire", Lamentin, Martinique, 4-9 mai 1998, 40 pages Alain Anselin & André Quionquion "Des captiveries africaines aux geôles de Saint-Pierre", Documentaire 26 minutes, RFO/OCL/Société d’Anthropologie, Colloque "Des Résistances aux Abolitions : 1848 dans l’Histoire", Lamentin, Martinique, 4-9 mai 1998 Mansour Aw "Gorée, la Concession et le reste du commerce français d’Afrique au XVIII°siècle" in Djibril Samb, op.cit. 1997,157-166 Boubacar Barry "Le Royaume du Waalo, le Sénégal avant la conquête", Maspero, Paris,1972,393 pages Charles Becker, Victor Martin "Détails historiques et politiques, mémoire inédit (1778) de J.A.Le Brasseur", BIFAN,39,1,1977,81-132 David Boilat "Esquises sénégalaises", 1853, édition de 1984, Paris, Karthala, 499 pages
Ablaye Camara "Présentation de l´esclavage au Musée Historique de Gorée" Colloque "Des Résistances aux Abolitions : 1848 dans l’Histoire", Lamentin, Martinique, 4-9 mai 1998, 25 pages Lucie Mami Noor Nkake "La mémoire de la capture", Colloque "Des Résistances aux Abolitions : 1848 dans l’Histoire", Lamentin, Martinique, 4-9 mai 1998, paru dans Espace Créole n°11,janvier 2002,Université des Antilles Guyane, Presses Universitaires Créoles/GEREC,171-201 Pruneau de Pommegorge "Description de la Nigritie", 1789 Djibril Samb, éditeur "Gorée et l´esclavage, Actes du Séminaire sur "Gorée dans la Traite atlantique : mythes et réalités » (Gorée,7-8 avril 1997)", Dakar, Université Cheikh Anta Diop & IFAN Cheikh Anta Diop, juillet 1997, 239 pages Assane Sylla "La philosophie morale des Wolof", 1° édition, Sankore,1978, réédition Université de Dakar, IFAN,1994,219 pages, particulièrement le chapitre "Institutions politiques",130-142 Guy Thilmans "Puits et captiveries à Gorée aux XVII° et XVIII° siècles" in Djibril Samb, op.cit.,1997,107-120 Ibrahima Thioub & Hamady Bocoum "Gorée et les mémoires de la Traite atlantique" in Djibril Samb, op.cit.,1997,199-218


Source: www.afrikara.com
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