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Eko Roosevelt: Un musicien au village

 
Le roi de l’arrangement devenu chef de groupement, n’oublie pas la musique qui est sa profession.


Jean-Célestin EDJANGUE
Le Messager

Kribi, capitale du département de l’Océan.
Sur les bords de la Lobé. C’est ici que vit Eko Roosevelt, le musicien auteur-compositeur devenu chef d’un groupement des villages de la Lobé. Vêtu d’un bermuda kaki, d’un tee-shirt blanc ainsi qu’une casquette de même couleur vantant les mérites d’une compagnie d’assurance et d’une paire de chaussons, celui qu’on a longtemps surnommé l’Ayatollah, du fait de sa barbe imposante et de sa coupe de cheveux «afro», prend du bon temps avec ses oncles, évoquant des choses et d’autres autour d’une bouteille de bière. “J’habite presque les pieds dans l’eau”, s’amuse-t-il à raconter.
Intronisé à la tête de la chefferie de la Lobé en 1997 après plusieurs régences depuis 1953, Eko Roosevelt Louis ne veut surtout pas entendre dire que cette charge administrative a fini par l’accaparer au point de mettre une parenthèse sur sa profession d’origine : “Je suis professeur de musique à la faculté des arts et lettres de l’Université de Douala. J’anime une fanfare musicale ici à la Lobè. La chefferie, ce n’est pas un boulot, c’est davantage une représentation administrative. Je suis avant tout  musicien, c’est ma profession.”

On ne sera guère surpris, dès lors, qu’il se prononce enfin sur la mise en place de la toute nouvelle
Cameroon music corporation (Cmc). Une initiative qu’il critique dans la forme et dans le fond, même s’il en appelle surtout au retour d’une certaine discipline : “La Socinada marchait bien, très bien même. Certes, il y a eu des malversations. Il fallait seulement nettoyer la Socinada de ses mauvais éléments. Il est regrettable que le ministre ait imposé Manu Dibango comme une troisième voie. Maintenant que c’est fait, on attend de voir comment les choses vont évoluer. Le plus important c’est qu’on arrive à l’ordre établi.”

N’empêche que lui, le roi de l’arrangement musical et de la partition réglée à la note près, n’a pas sorti d’album depuis près de 20 ans. Ces dernières cassettes musicales instrumentales et religieuses datent de 1984-86. Le public a donc des raisons légitimes de s’interroger sur sa production musicale : “Je travaille en studio, même si je ne sors pas d’opus. J’ai des rushes qui sont fin prêts, c’est l’argent qui manque pour les enregistrer et les mettre sur le marché. C’est pourquoi j’ai demandé une aide de 10 millions à l’Etat pour les sortir”, explique l’auteur de «Na Landi», «La Lobé mon amie» et autre «Osi bakele mba», des textes qui fleurent bon l’aventure, l’amour et la dénonciation du mensonge. Quant au prochain album, il devrait avoir un ton beaucoup plus polémiste : “Parmi les chansons qui y figurent, il y a «Ilonda». C’est le temps qui précède la saison des pluies. Il s’agit de décrier les ventes de terrains, dans la région de la Lobé et du département de l’Océan, à des populations étrangères, spécialement venues des régions de l’Ouest du
Cameroun”, martèle-t-il.


Production

A 60 ans bien portés, celui qui a dirigé et travaillé avec de nombreux orchestres des pays étrangers (orchestre national de la télévision ivoirienne, en 1977, orchestre national du Gabon, orchestre national de la Guinée Equatoriale) ainsi que celui du Cameroun, ne comprend pas toujours qu’il ne soit pas tellement sollicité dans son pays : “Partout en Afrique et dans le monde, rappelle-t-il, les gens réclament mon expertise. Dans mon pays, j’ai comme l’impression qu’il faut supplier les gens pour qu’ils prennent en compte mes idées.”

A propos du
Cameroun, quel regard porte-t-il sur sa musique actuelle ? “Le Cameroun est un pays riche en culture avec une tradition musicale forte, extrêmement variée. Il y a de bons artistes qui sortent du lot.  Le problème réside dans la production musicale. Et là, je suis obligé de le constater, c’est nous-mêmes qui tuons la promotion de notre culture. Il y en a qui sortent n’importe quelle soupe et ça passe régulièrement à la télé ou à la radio. Les disques les plus intéressants textuellement et musicalement parlant, passent peu souvent. Probablement qu’il faut payer pour cela”, semble-t-il regretter.

Mais que d’eau a coulé sous les ponts depuis le premier cachet qu’il a touché en 1962-63, au mariage de William Eteki Mboumoua avec la fille de Paul Soppo Priso. Il avait alors pour chef d’orchestre, un certain Manu Dibango. Au passage, il y a eu son premier disque avec Dikalo, en 1976.


Un éternel insatisfait

Pourtant, Eko Roosevelt Louis donne impression de n’avoir jamais achevé sa recherche permanente de la perfection : “Je n’ai jamais été satisfait de ce que je réalise ni de ce que j’ai fait. J’ai toujours le sentiment que j’aurais pu faire mieux. Je crois que je suis un éternel insatisfait. C’est d’ailleurs pour cela que je ne réécoute que très rarement mes cassettes. Je prends mon plaisir à l’instant où je joue, dans l’immédiat”, note-t-il. Et d’ajouter : “Même au niveau de la famille, on retrouve cette attitude. J’ai trois enfants et 2 petits enfants. Je suis constamment en train de me préoccuper de leur sort. Chaque jour, chaque instant, je me fais du souci pour eux. Alors que ce n’est pas forcément nécessaire, ça ne s’impose toujours.”

Cet éternel insatisfait, devenu depuis 1997 chef du regroupement des villages de Lobé, saura-t-il gérer ses administrés avec moins d’anxiété que sa famille et ses musiciens ? “Dans tous les cas, il s’agit de faire coexister des hommes, de les aider à vivre en parfaite harmonie”, conclut-il.
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