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Manu Dibango, inventeur d`Afrique
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«Mon corps balance quand j`entends le twist/Le twist fait rage à Léopoldville/De Limété à Kalina/De la Cité à la Pergola.» C`est 1962 : pour la première fois, l`Afrique se déhanche sur un twist africain, Twist à Léopoldville. A l`unisson de la ferveu
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29.07.2004
http://www.lefigaro.fr/
Bertrand Dicale
«Mon corps balance quand j`entends le twist/Le twist fait rage à Léopoldville/De Limété à Kalina/De la Cité à la Pergola.» C`est 1962 : pour la première fois, l`Afrique se déhanche sur un twist africain, Twist à Léopoldville. A l`unisson de la ferveur qui a saisi l`Europe après l`Amérique, le continent noir s`étourdit de la danse du moment, mais avec ses mots et ses musiciens – au micro et au saxophone, Manu Dibango.
Onze ans plus tard, c`est «Mamako mamassa makomakossa» – le déferlement mondial de Soul Makossa, face B de l`hymne de la 8e Coupe des nations d`Afrique de football et plus grand tube de la musique africaine. Des Noirs américains aux jeunes gens «in» d`Europe, la planète vibre dans une rythmique serrée, à la fois moderne et enracinée loin dans l`Afrique. «Ray Charles a trimballé Georgia pendant cinquante ans. Il ne pouvait pas sortir de la salle sans l`avoir joué. Un tube, c`est tout – des bons et des mauvais moments. L`essentiel, c`est qu`on puisse l`identifier, il reste même si l`environnement change. A l`époque, il n`y avait pas de DJ mais, maintenant, on peut mettre des platines dans Soul Makossa. C`est ça, un tube.»
Manu Dibango compte parmi les têtes d`affiche des Nuits atypiques de Langon, qui commencent vendredi, alors qu`il vient de sortir un beau coffret rétrospectif de trois CD (chez Mercury-Universal). Toute son histoire est là, une quarantaine d`années d`enregistrements : «Oui, on comprend mieux.» On comprend mieux le vaste chantier auquel il s`était attelé, premier entre ses pairs : inventer une musique africaine d`aujourd`hui. Dans son Cameroun natal comme dans toute l`Afrique française, «le métier de musicien n`existait pas. Des gars faisaient un peu de folklore, et on leur donnait une pièce ou du vin de palme. Et il y avait quelques musiciens qui jouaient dans les bars pour les Blancs... Au Congo belge, ils avaient le métier, et leurs vedettes – à l`époque de la guerre du Katanga, ils roulaient en Cadillac. Leur radio étant puissante, elle émettait dans toute l`Afrique. Alors qu`en AOF et en AEF les radios s`arrêtaient à 22 heures, Léopoldville diffusait jusqu`à 4 heures du matin».
D`ailleurs, le jeune Manu Dibango n`est pas devenu musicien africain. «Musicien africain, ça ne voulait rien dire. On était musicien d`origine africaine, et on jouait la musique de tout le monde.» Fils d`un fonctionnaire à la rigueur toute protestante, il est envoyé en France à quinze ans pour faire des études. Mais il bifurquera vers la musique, comme son copain d`études Francis Bebey. Son bagage est à peine plus africain que celui de ses copains blancs qui courent le cachet dans les cabarets. «Je connaissais la musique typique, le cha-cha-cha, la rumba. Au Cameroun, nos parents écoutaient le son et le danzon cubains amenés par les marins. Les Congolais ont repris cette musique et en ont fait la rumba congolaise. Il y a, par exemple, une chanson qui a eu un succès énorme : Valentina chiquita la noche aye mama aye mama – ça ne veut rien dire, mais ça a fait danser des millions de gens. Quand j`ai débuté, la musique congolaise n`arrivait pas en France. On trouvait quelques disques importés dans un seul magasin – Pasdeloup, sur le boulevard Saint-Michel. Ou il fallait aller au foyer de l`AOF à Porte-Dorée, où on pouvait entendre de la musique congolaise...»
Au temps où Indépendance Chacha, titre «typique» congolais, célèbre la fin de la colonisation, Manu part en Belgique. «Je n`aurais jamais réussi si j`avais débuté à Paris. En Belgique, il y avait un brassage unique. A Paris, les boîtes étaient soit jazz, soit typiques, jamais les deux à la fois. A Paris, il fallait être un spécialiste. Moi, je suis un généraliste.»
A Bruxelles, il rencontre Joseph Kabasélé, la plus grande star de la musique congolaise. «Il a été le premier à oser prendre un non-Congolais dans son orchestre» : avec Manu Dibango au saxophone ou au piano, il enregistre des dizaines de morceaux, dont une poignée de tubes énormes. Le Camerounais a le pied à l`étrier : on le verra gérant d`une boîte de nuit à Léopoldville-Kinshasa quelques mois avant de lui faire danser le twist, directeur musical de la radiotélévision ivoirienne, chef d`orchestre de Nino Ferrer, enregistrant avec Fela le Nigérian ou Sly & Robbie, les Jamaïcains, collaborant avec Herbie Hancock ou Paul Personne... Une carrière touffue, diverse, historique. A soixante-dix ans, il ne se presse plus. Ambassadeur de l`Unesco, porté depuis peu à la tête de la société des auteurs camerounaise («travailler pour la culture, c`est travailler contre la pauvreté»), il travaille doucement à un prochain disque. «J`ai invité Ray Lema, Pierre Akendengué, Magic Malik... J`ai fait cinq morceaux, déjà. J`ai tout mon temps.»
Nuits atypiques de Langon : le 30 juillet, Manu Dibango & Ray Lema, L`Occidentale de fanfare, N`Java ; le 31, Omara Portuondo, Lo Cor de la Plana, Saaba ; le 1er août : Emir Kusturica & No Smoking Orchestra, Pascual Gallo, Abdullah Chhadeh. Tél. : 05.56.63.68.00.
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Manu Dibango - Biographie
Soul et Makossa. Résumée en deux mots, naissait à l`aube des années 70, la "world music". Pour la première fois l`Afrique, sous la forme du makossa camerounais, pointait son nez dans la soul, héritière du jazz et du rythm`n blues....
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RELIGION OU COLONIALISME ? par Ruben UM NYOBE
© Peuples Noirs Peuples Africains no. 10 (1979) 55-65 - La religion doit fixer les premiers regards sur l`administration. C`est surtout par le fait qu`elle impose que peuvent être contenus les esclaves... Nécessaire à tous les hommes elle n`a plus...
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