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Woungly Massaga : Je n´ai jamais trahi le Cameroun

 
L`ex-leader de l`Upc appelle à la réunification du parti nationaliste pour " venir à bout du régime Biya ".


Comment va Woungly Massaga après la disparition de sa compagne pour la vie et dans les luttes politiques ?
Je vais assez bien. J´ai seulement souffert d´un début de cataracte et mon médecin m´a proposé une évacuation qui nécessite une prise en charge et un accompagnateur, au regard de mon passé politique. Dans l´ensemble, j´ai constaté la bonne volonté du ministère des Finances. En dehors de cela, je me porte assez bien.

Vous avez rédigé, une fois encore, des propositions politiques pour le Cameroun et l´Upc. Vous suggérez un Comité national de réorganisation et un grand congrès de réunification lors du 60ème anniversaire de ce parti en avril 2008. Pourquoi faites-vous cette suggestion ?
Je peux donner au moins deux raisons. L´Upc est dans une sorte d´impasse. La gestion de l´Upc par Augustin Frédérick Kodock n´a pas donné les résultats que lui-même et ses collaborateurs escomptaient. Ils sont allés aux élections et ils n´ont eu aucun siège. C´était prévisible, au regard de l´alignement aveugle derrière la politique du Rdpc.
La deuxième raison c´est la situation politique générale où le Rdpc pose une sorte de chape de plomb sur le pays. 90% des députés sont du Rdpc et la justice accompagne sa politique. Lorsque le président Biya parle d´ouverture à d´autres forces politiques, c´est qu´il est conscient du caractère malsain de cette domination. J´ai donc répondu à certains camarades qui me demandent mon analyse de la situation.
Outre cette donne politique, je suggère la restructuration de l´Upc parce qu´il nous faut lutter contre la corruption. Il y a un discours, des opérations de diversion, des règlements de compte. Tout cela n´est pas la lutte contre la corruption, qui ne peut se faire qu´à partir d´un audit des 25 ans pour dire qui a détourné. Le peuple, en effet, n´a pas les données de la lutte contre la corruption. Les véritables problèmes du pays ne sont donc pas abordés. Une véritable lutte contre la corruption devrait avoir des retombées : la récupération des milliards qui permettraient d´aborder efficacement les problèmes économiques.

Vous en êtes-là à votre énième proposition pour sortir le Cameroun de sa situation…
J´attends la réaction de mes camarades. Ils ne réagissent pas souvent. Ce n´est pas nouveau. Quand on fête les 25 ans du régime Biya, on fête en réalité les 25 ans de turpitudes, de fautes stratégiques, d´incompétence de l´opposition camerounaise. Je voudrais prendre l´exemple de mon voyage en 1991 à Santa, chez le Chairman du Sdf [John Fru Ndi], pour demander à ce parti de ne pas commettre l´erreur, la faute historique, de boycotter les premières élections de l´ouverture démocratique. Mais on me fit passer pour un agent de Paul Biya, alors qu´à Etoudi on me prenait pour l´opposant le plus dangereux. Qu´est-ce que je peux faire à ce moment-là ?
Le constat s´impose : je suis un éveilleur des consciences. Il faut le faire parce que le pouvoir est assez fragile et miné par ses propres contradictions. Le problème est donc la capacité de mobiliser les populations contre lui. Mais, avec un leadership déficient dans l´opposition, la situation stagne. Je suis cependant optimiste. La situation est en effet comme la digue d´une rivière, l´eau s´accumule, puis il y a des fissures. La révolte populaire sera donc à la mesure des excès du régime Rdpc. Telle cette grande forfaiture qui est en marche pour que le président puisse se représenter, contrairement à la Constitution.

Vous ouvrez la porte à Augustin Frédérick Kodock, Henri Hogbe Nlend, que les Upécistes fidèles à la ligne d´Um Nyobe ont disqualifié en raison de leur alliance avec le régime, qui d´ailleurs de votre point de vue est à l´origine de l´échec électoral de l´Upc. N´est-ce pas contradictoire ?
En disqualifiant Kodock, on disqualifie les masses qui sont avec lui. Et ce n´est que du discours, on ne règle pas ainsi le problème. Kodock n´en reste pas moins un obstacle. Mais il ne s´agit pas de s´allier à lui. Il s´agit de reconstruire le parti et des gens peuvent partir de chez lui pour retourner au parti. Aujourd´hui, Augustin Frédérick Kodock peut très bien comprendre qu´il ne peut plus s´imposer comme secrétaire général de l´Upc. La question est donc de savoir qui est d´accord pour reconstruire. La disqualification des uns ou des autres donne satisfaction à un petit groupe qui ne résoud pas le problème. Croire que les autres groupes s´étant plus disqualifiés, l´Upc des fidèles peut rafler la mise, est une vision stratégique infantile.

Pourquoi ce rassemblement upéciste qui a échoué hier marcherait aujourd´hui ?
Il s´agit d´un combat. On ne peut pas dire que parce que ça n´a pas marché hier, il faut l´abandonner. Ça m´étonnerait qu´un grand congrès comme en 1996, dont j´ai été à la base même si certains ne veulent pas l´avouer, ne réussisse pas. Ça n´a pas marché hier parce que l´Upc-Manidem a proposé Ndeh Ntumazah comme président, sachant bien que c´est un réactionnaire, et que Michel Ndoh [élu alors secrétaire général] était malade. Ils [les cadres de l´Upc-Manidem] croyaient alors pouvoir contrôler la situation.

Qu´auriez-vous proposé ?
Des militants compétents.

Vous aviez peut-être quelques noms…
Ceux qui auraient pu éviter que le parti ne se retrouve le nez dans l´eau. Au lieu de cela, ils ont fait un faux équilibre ethnique. Je ne peux pas et je ne dois pas répondre que j´aurais voulu tel ou tel secrétaire général, tel ou tel président. Les hommes ne faisaient pas défaut… En militants formés qu´ils étaient, pensaient-ils que ça allait marcher ? Tout ce qu´ils voulaient, c´est que Kissamba ne soit pas en bonne position.

Mais le commandant Kissamba n´a-t-il pas grandement contribué à cette situation en quittant l´Upc qu´il dirigeait en 1989, à la veille de l´ouverture démocratique qui exigeait que ce parti soit fort ?
Je ne suis pas parti sur un coup de tête. C´est bien beau de rappeler que Kissamba a démissionné… Mais pourquoi est-il parti, telle est la question.

Ne pensez-vous pas que c´était un ébranlement trop dur pour l´édifice Upc ?
Effectivement. Je leur avais dit que ce n´était pas le moment de casser la baraque mais ils se sont entêtés. Ils n´imaginaient pas que je pouvais les quitter. Avant 1982 en effet et les possibilités d´ouverture démocratique que le changement à la tête de l´Etat apportaient, il n´y avait pas de problèmes au sein de l´Upc. Etre responsable à cette époque-là n´était pas une sinécure. Après 1982, la dictature de Yaoundé a changé de style et tout le monde au sein de l´Upc s´est mis à lutter pour le poste de secrétaire général. Ce n´était pas la peine que j´assume ce désordre. Vous savez, et c´est un aspect du problème, des sauveteurs du marché central me l´ont dit un jour : " commandant, si vous étiez de l´ouest ou du pays bassa´a, les choses seraient différentes… " Cela veut dire que mes camarades n´avaient pas encore le niveau de convaincre avec des arguments politiques, mais avec des stratégies ethniques.

On peut comprendre que vous parliez de manipulations tribalistes pour des citoyens ordinaires, mais pour des militants politiques comme ceux de l´Upc…
Ils étaient certes formés. Mais cela empêche-t-il d´utiliser des manœuvres malsaines, de gérer des mensonges à son profit ? On disait que Kissamba a emporté la caisse du parti. Etais-je le trésorier ? Mes camarades ont utilisé contre moi des calomnies alors que j´ai toujours travaillé de manière démocratique pour promouvoir les responsables.

Vous étiez cependant un leader politique averti, qui avait connu les dernières grandes figures de l´Upc, la transition vers la clandestinité, etc. Vous saviez bien ce que votre départ allait causer…
Puisque je paraissais ne plus être tellement utile, je me suis retiré.

Vous auriez pu quitter simplement la direction et encadrer vos camarades.
C´était un calcul hypocrite que mes camarades avaient fait. Ils se disaient que j´ai tellement investi que je vais forcément rester. Ç´aurait été cautionner quelque chose d´inacceptable.

Pour eux, vous avez fait plus que partir. Vous avez rejoint l´ennemi. Vous avez trahi...
Une trahison, ça se monnaye. Une trahison vous apporte des récompenses et en échange vous combattez moins. Je suis resté sur des positions de lutte. Eux, qu´ont-ils fait de plus que moi contre le régime ? Je vis dans le dénuement. Je n´avais rien sous maquis, pourquoi ne tiendrais-je pas en ville ? Je ne marche pas à pied par plaisir. S´ils considèrent que j´ai trahi, les Camerounais, qui me respectent dans la rue, qui sont les mieux placés pour nous juger, peuvent dire si j´ai retourné la veste.
Je considère cela comme de la malhonnêteté, une chose d´autant plus grave pour des militants révolutionnaires. Ils savent très bien que je ne suis pas du bois avec lequel on fait les corrompus. Bien au contraire. En 1991, j´avais également proposé un rassemblement de l´opposition avant la présidentielle d´octobre 1992. Je suis allé voir Paul Soppo Priso qui était un ami de mon père, afin qu´il serve d´intermédiaire. Ils lui ont répondu qu´ils ne voulaient pas trop d´ouverture et que si j´insistais, il fallait que je fasse une demande écrite en ce sens. Je me suis dit qu´ils ne comprennent pas.
Faute de mieux, vous avez donc choisi Paul Biya.
Je n´ai pas décidé comme cela. J´ai discuté avec Fru Ndi et j´étais découragé. Ça m´a rappelé la remarque des sauveteurs. Je serai devant la même situation que je ferai le même choix, parce qu´en perspective, c´était la catastrophe. Avant qu´on ne réalise que l´équipe Fru Ndi n´avait pas les capacités, il y aurait eu des morts. Regardez le cas Grégoire Diboule [un militant du Sdf tué dans une rixe avec ses camarades le 26 mai 2006 à Yaoundé] et imaginez que ces gens aient pu faire avec le pouvoir d´Etat.

Vous vous posez finalement comme un éveilleur conscient de la situation politique. Mais certains trouvent que cette tendance à vous poser comme le recours exclusif est une marque d´intelligence tourmentée...
Il y en a même qui ont demandé pourquoi je vis encore alors que d´autres sont morts. Dois-je me suicider par patriotisme ? Je ne me présente pas comme un recours exclusif, ni par soif du pouvoir. D´ailleurs, tout militant compétent est un recours. A la limite, tout patriote compétent doit être emmené au parti [Upc]. Le problème c´est que les luttes d´influence aveuglent. Il nous faut accepter que l´on puisse injecter un dynamisme sans penser aux postes. Mais comment le faire avec des gens qui pensent petit ?

Propos recueillis par Jean Baptiste Ketchateng

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