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TUERIE DE BAKASSI : La vérité des sous-officiers

 
Des militaires camerounais dénoncent le complot. les “ cerveaux de cette mutinerie ” ne sont autres que Oyono Mveng et Akah Robinson.


 

Près d’un mois après l’assassinat de 21 soldats camerounais à Bakassi, les versions se multiplient, tendant à expliquer ce qui se serait réellement passé.

Que s’est-il réellement passé ce 12 novembre 2007 à Bakassi ? La seule certitude à ce jour, c’est que vingt et un (21) soldats camerounais y ont laissé leurs peaux, lâchement assassinés, sans même avoir eu le temps de “ déchirer la couverture. ” Deux (2) semaines plus tard, les obsèques officielles ont été organisées à la base aérienne de Douala, où les corps ont été remis aux familles.
Quelques heures après le drame, le gouvernement camerounais publiait un communiqué dans lequel il attribuait le forfait à un groupe armé non identifié. Selon le gouvernement, le camp camerounais avait aussi réussi à abattre dix (10) personnes parmi les assaillants.
Mais au delà de ce communiqué gouvernemental, des hypothèses se sont développées depuis lors. Que ce soit dans la presse camerounaise ou nigériane, les uns et les autres essayent de reconstituer les pièces du puzzle pour faire la lumière sur les évènements.

Les pistes se multiplient
La première piste a été celle des soldats nigérians, qui chercheraient à reprendre la presqu’île de Bakassi, et remettre en cause la décision de la Cour internationale de justice (Cij) ou les accords de Green Tree. Mais le gouvernement nigérian a vite fait de dégager sa responsabilité dans les évènements, rappelant que son pays était attaché à la paix avec son frère et voisin le Cameroun. Les responsables de l’armée nigériane se sont plutôt plaints d’avoir été, eux aussi, victimes d’une attaque dans la même journée sur une plate forme pétrolière, où une femme enceinte avait été tuée et des embarcations emportées.
Selon la presse nigériane, ces pirates, non contents de l’échec essuyé sur la plate forme, auraient rencontré sur le chemin du retour une patrouille maritime camerounaise. Ils se seraient vengés sur elles. Après avoir tué les quelques militaires en patrouille, les pirates auraient arboré le treillis avant de s’avancer sur la ligne C3 où ils ont froidement assassiné les autres soldats camerounais, qui ne se doutaient de rien en les voyant venir.
D’autres médias ont plutôt relevé la piste d’un trafic d’armes entre les soldats camerounais et les groupes terroristes qui opèrent dans les plates formes nigérianes. A en croire cette version des faits, l’accalmie dans l’île avait laissé les soldats camerounais avec un surplus de munitions et d’armes dont ils ne savaient quoi faire. L’oisiveté, l’ennui et le besoin aidant, ils auraient cédé à la tentation de tronquer les armes contre espèces sonnantes et trébuchantes. Les pirates étaient supposés venir chercher une livraison quelques jours avant, mais les facteurs, deux en tout, auraient trouvé un nouveau commandant le jour de la livraison. Ce dernier, n’étant pas au parfum de ce qui se passait, les aurait interpellés et envoyés à Yaoundé. Les pirates auraient alors exigé leur libération, au risque de “ sévir ”, et l’attaque du 12 novembre devait être une expédition punitive, en même temps qu’un avertissement.
Il est évident qu’aucune de ces thèses n’a été jusqu’ici soutenue par des arguments tangibles. Devant les tergiversations des uns et des autres, le gouvernement camerounais a fait comme d’habitude : ouvrir une enquête. En attendant les résultats, au moins un acte visible a été pris, le limogeage du capitaine Oyono Mveng. Est-il impliqué dans les tueries de Bakassi, et à quel point, seul ou avec complices ? La question continue de tarauder les esprits, et les dénonciations qui suivent viennent comme un pavé dans la marre…boueuse de Bakassi où sont tombés ce jour de novembre ceux là qui avaient abandonné femmes et enfants pour défendre la patrie.
Roland TSAPI

21 soldats camerounais tués
Que s’est-il passé exactement sur les éléments de la force de défense camerounaise à Bakassi ? La part de vérité d’un groupe de sous-officiers de la Région militaire interarmes 2 à Douala, constitué en collectif.
Des militaires camerounais dénoncent le complot

Tout n’a pas encore été dit sur le massacre de 21 soldats camerounais tués le 12 novembre au poste de commandement n° 3 dans la presqu’île de Bakassi. L’enquête ouverte à propos n’a toujours pas révélé ses secrets au grand jour. Un mois après cet odieux événement, l’on n’en parle presque plus. Tout se passe comme si ces 21 soldats sont sortis de la mémoire. La haute autorité militaire ne donne aucune nouvelle au peuple et aux familles des victimes qui demandent de connaître la vérité. Alors que tout laisse croire que l’affaire est classée, quelques camarades d’arme des disparus sortent du bois. Ils se présentent comme faisant partie du “ Collectif des sous-officiers de la Rmia (Région militaire interarmes, Ndlr) 2 et bien d’autres ” à Douala. Ce groupe présidé par un sergent chef écrit le scénario de cette barbarie humaine et demande la tête des commanditaires.
Dans une “ Lettre ouverte ” adressée à Monsieur le président de la République, Paul Biya, distribuée à Douala sous forme de tract et datée du 6 décembre 2007, le “ Collectif des sous-officiers de la Rmia 2 ” dénonce “ les cerveaux de cette mutinerie ”. C’est une lettre écrite en “ fraternelles larmes de sang, en mémoire de nos 21 camarades assassinés le 12 novembre 2007 autour de 14h45 à Bakassi, lieu dit C3/Goc. ” Car “ 21 militaires tués = 21 enfants des autres ; 21 pères de familles. ” Le Collectif des sous-officiers de la Rmia 2 exprime sa tristesse devant le voile épais qui continue d’empêcher la manifestation de la vérité.

Et si les masques tombaient !
Que s’est-il passé alors le 12 novembre dernier dans le camp camerounais à Bakassi ? Le Collectif des sous-officiers de la Rmia 2 croit percer le mystère. “ Oyono Mveng, pour endormir nos camarades, annonce sa visite du poste, 48 heures avant sa présumée visite, il les dépouille de leurs munitions. Cette visite tournée en drame devrait selon lui avoir lieu le 12 novembre 2007 à 14 heures, et voilà que c’est ce même jour et presque à la même heure que les camarades ont été assassinés. Le tir terminé, Oyono Mveng va au résultat 30 minutes après ”, écrit le collectif. Pour ce groupe de sous-officiers, les “ cerveaux de cette mutinerie ” ne sont autres que Oyono Mveng et Akah Robinson à qui, il demande “ de ressusciter nos camarades ”. Le collectif étend davantage son faisceau d’indices qui accablent les deux officiers supérieurs. Il croit tenir la bonne ficelle des renseignements. “ Nous vous renseignons avec sûreté Monsieur le président que pendant cette l’opération, c’est le lieutenant colonel Akah Robinson lui-même qui tirait avant la Mag (mitrailleuse à gaz), il était vêtu d’une gandoura rouge, figure masquée avec une cagoule, tous étaient aussi masqués. Ils avaient 7 sept embarcations alimentées chacune de deux moteurs hors bord de 75 Chv ”, décrivent au détail près, les sous-officiers en colère.
Le Collectif des sous-officiers de la Rmia 2 dont la lettre est ampliée au Premier ministre et au président de l’Assemblée nationale n’y va pas de mains mortes. Il signe et persiste sur l’implication directe du lieutenant colonel Akah Robinson aux événements malheureux du 12 novembre dernier à Bakassi. “ Nous vous redisons une fois de plus Monsieur le président que l’opération sur le terrain était commandée par le lieutenant colonel Akah Robinson. C’est lui qui a tiré sur l’adjudant-chef qui était caché dans la bâche de la 14,5 après avoir tué cet adjudant-chef, il a tiré aussi sur la 14,5 pour la détruire puisqu’il ne pouvait pas l’emporter ”, dénonce ce groupe. Il soutient que “ Akah était reconnu par sa démarche “ mabongo ”.

Revendications
Au-delà de ce film macabre, les rédacteurs de la lettre ouverte adressée au chef de l’Etat Paul Biya ne voudraient pas assumer l’affront selon lequel l’armée camerounaise a été décimée par une armée ennemie. Et pour cause ! “ En effet Monsieur le président, nous sommes militaires, nous avons défendu Bakassi, vous êtes témoin, il n’y avait jamais eu un bilan si lourd, les vrais ennemis tiraient pourtant, aussi ils ne venaient jamais les visages masqués. Ils s’exprimaient soit en anglais, soit en langues locales, or ceux du 12 novembre s’exprimaient en bon français ”, peut-on lire dans leur correspondance.
Le Collectif des sous-officiers de la Rmia 2 élargi aux autres pousse le bouchon plus loin. Il propose des sanctions à l’encontre des présumés commanditaires de la récente expédition punitive sur Bakassi. “ Nous demandons la condamnation à mort par pendaison de Oyono Mveng, Akah Robinson, le Mindef lui-même en la personne de Remy Ze Meka et tout le reste ”, précise-t-il. Dans leur logique, les rédacteurs de la lettre ouverte demandent que la paix règne dans le pays, que l’Etat recrute des enfants des victimes dans l’armée et assure leur scolarité jusqu’à l’âge de 21 ans. Ils proposent aussi qu’une journée de deuil national soit décrétée en leur honneur, comme il en a été pour le feu Marc Vivien Foé. “ Pour nous qui servons encore, écrivent-ils, nous exigeons des récompenses en faveur de notre participation à l’Ops Delta. ” L’opération Delta pour le Cameroun à Bakassi est constituée du groupement opérationnel Centre (Goc), groupement opérationnel Sud (Gos) et du groupement opérationnel Nord.
Noé Ndjebet Massoussi


Commentaire
Quand la grande muette exprime ses douleurs
Après la tuerie de Bakassi, on s’agite dans les rangs. Pendant qu’un Collectif de sous-officiers de la Région militaire inter armes 2 (RMIA2) écrit à Paul Biya, chef suprême des armées, deux autres militaires sont abattus par un de leur compagnons d’arme à Ngaoundal. On se demande bien ce qui se passe dans l’armée.
Il faut dire que depuis quelques années, les problèmes de l’armée camerounaise sont de plus en plus jetés en pâture devant l’opinion : des militaires qui brillent par leurs indiscipline, des rumeurs de trafic de toutes sortes. Officiers et hommes de rang indexés. Présence de militaires tous grades confondus dans les hordes des braqueurs et de receleurs. Des dissensions au sein de l’armée nourrissent les conversations dans les salons comme dans la rue.
La gravité de certains problèmes n’a pas laissé indifférents les députés qui, la semaine dernière, ont interpellé le ministre en charge de la Défense, M. Rémy Ze Meka, pour qu’il s’explique sur certaines de ces dérives qui secouent ses troupes. Bakassi, le “ fameux ” coup d’Etat pour reprendre son expression et ce que fait la gendarmerie pour enrayer le grand banditisme qui se développe dans les villes comme dans les villages.
Jamais ministre de la Défense n’aura essuyé un tel feu de la part des députés. Au point de donner publiquement des détails dont certains relèveraient de ce que dans le milieu, on classe dans les tiroirs hermétiques déclarés “ secrets défense ”. Si on a pu en arriver là, c’est que la tradition militaire est soumise à rude épreuve. L’armée camerounaise depuis quelques années, n’est plus à l’abri des maux dont les civils étaient porteurs : corruption, favoritisme, trafic d’influence, trafic de tout. Même le tribalisme a fini par y pénétrer. Aux dires des “ anciens ” dont certains se préparent à la retraite s’ils n’y sont pas déjà, l’armée n’est plus ce qu’elle était dans notre pays ou ce qu’elle est dans d’autres pays. “ L’armée camerounaise est à l’image du Cameroun aujourd’hui ”, confie un officier retraité qui se souvient que même son épouse, durant leurs fiançailles, est passée par une enquête de moralité pour qu’il puisse se marier avec elle. De nos jours, s’insurge un autre, on injecte dans l’armée des garnements et des polissons qu’on n’a pas pu dresser dans les familles. Des bons à rien qu’on ne peut caser que dans l’armée.
Curieusement, des officiers qui ont bâti cette armée sont encore là pour la plupart. A la question de savoir qui donc a pu truffer l’armée de ces mauvais grains, la réponse coule de source : “ la rigueur et la moralisation est un slogan qui a été utilisé comme ces chants de sirènes qui attiraient les marins pour les perdre ”, fulmine un autre ancien militaire qui dit qu’il ne comprend pas de nos jours que des officiers se retrouvent complices des bandits. “ C’est le monde à l’envers ”, s’exclame-t-il avant de continuer : “ les hauts gradés camerounais se sont laissés engluer par le goût du lucre et de la peur de la retraite. Ce qui a fait perdre le sens de l’honneur à la plupart d’entre eux. On revient à ce proverbe chinois de plus en plus utilisé par les Camerounais : “ le poisson commence à pourrir par la tête. ”
Il y a lieu d’espérer que les conclusions de toutes les enquêtes dont le ministre de la Défense a fait état devant les députés permettront au haut commandement de nettoyer ce qui apparaît aujourd’hui comme les écuries d’Augias pour que la discipline et l’honneur reprennent droit de cité dans l’armée.
Jacques DOO BELL
 


Par Roland TSAPI, Noé Ndjebet Massoussi et Jacques DOO BELL
Le 11-12-2007

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