Downloads   Galeries   Forums   Audios   Vidéos   Liens   Livre d´or   Partenaires   Contact   
  Accueil
  Actualité
  Régions/Peuples
  Historique
  Sawanité
  Le Ngondo
  Tourisme
  Littérature
  VIP
  F.A.Q
  Agendas
  Evénements
  Annonces
  Projets
  Communauté



      


Innovations sociales et renaissance de l´Afrique Noire

 
Jean-Marc ELA a publié de nombreux ouvrages. Il a longtemps enseigné à l`Université de Yaoundé (Cameroun) et comme professeur invité à l`Université catholique de Louvain-La-Neuve (Belgique). En 1997, il a été le directeur de l`Institut du CODESRIA su



Comment repenser les conditions de la renaissance de l´Afrique au sud du Sahara ? L´auteur s´interroge en profondeur sur les limites et l´incapacité des croyances néolibérales à répondre aux attentes des populations africaines confrontées à la précarité dans les différents domaines de la vie quotidienne. En recentrant l´analyse et le débat sur les enjeux et les tensions qui s´articulent autour de la pauvreté, les savoirs endogènes, la ruralité, la population et les réformes économiques, Jean-Marc Ela pose sans complaisance le rapport à l´Afrique en se mettant à l´écoute du « monde d´en bas ». Contrairement aux idées reçues, loin d´être « perdue », l´Afrique renaît, avec obstination. Les ressources tant humaines que matérielles, et les gisements de sens qu´elle porte, annoncent que l´Afrique est peut-être le continent de l´avenir.

Renaissance Africaine Jean Marc Ela

Au-delà des crises socio-politiques et des impasses des programmes d´ajustement structurel, comment repenser les conditions de la renaissance de l´Afrique au sud du Sahara ? A partir des doutes sur l´efficacité des modèles de développement dont la prétention à l´universalité se heute aux systèmes des normes et aux pratiques des sociétés africaines, l´auteur s´interroge en profondeur sur les limites et l´incapacité des croyances néolibérales à répondre aux attentes des populations africaines confrontées à la précarité dans les différents domaines de la vie quotidienne. En recentrant l´analyse et le débat sur les enjeux et les tensions qui s´articulent autour de la pauvreté, les savoirs endogènes, la ruralité, la population et les réformes économiques, Jean©Marc Ela pose sans complaisance le rapport à l´Afrique en se mettant à l´écoute du " monde d´en-bas ". Celui-ci se révèle comme le lieu par excellence des innovations et des dynamiques imprévues qui rappellent à " ceux qui savent " d´autres manières de vivre que celles de la compétitivité. Contrairement aux idées reçues, loin d´être " perdue ", l´Afrique renaît, avec obstination. Elle fait preuve d´un énorme potentiel de créativité qui oblige à changer les regards sur cette partie de l´humanité. Les ressources tant humaines que matérielles, et les gisements de sens qu´elle porte, annoncent que l´Afrique est peut© être le continent de l´avenir.



Cheikh Anta Diop, ou, L´honneur de penser

La Raison est née chez les noirs : tel est le " scandale " qui est au centre de l´oeuvre de Ch. A. Diop. Si cette oeuvre fascine les uns, elle perturbe et dérange les autres. Pour en saisir l´enjeu, il faut revenir au long débat ouvert sur l´Afrique à partir du regard de l´Occident depuis la Renaissance. Avec une puissance de travail rare et une vaste culture, le célèbre auteur de Nations nègres et Culture affronte une génération de potentats de la science. Il en vient à semer l´épouvante chez les gardiens du temple et à remettre en question quelques mythes imposés par le pouvoir colonial. Un seul problème habite ce chercheur aux savoirs multiples : faire la lumière sur le rôle civilisateur des Africains dans l´histoire. Car, montrer que le continent noir est le berceau de l´humanité et que l´Egypte nègre est celle qui a inventé les sciences et les techniques, les mathématiques et la philosophie, l´écriture et la religion, c´est rétablir la vérité trop longtemps masquée par le " mythe du Nègre ". Pour Ch. A. Diop, Ie " miracle grec " à proprement parler n´existe pas. Tout Ie problème est là. L´égyptologue indigène est un hérétique du savoir institué. S´il rend à l´homme noir sa mémoire, il annonce la fin des certitudes et ouvre des voies nouvelles à la recherche sur l´Afrique, au-delà des apports de l´Africanisme. Pour gérer l´héritage de cet homme de science, il faut retrouver cette capacité de créer qu´il a voulu faire naître en chaque Africain. Les maîtres de vérité sont tentés d´occulter l´apport de Ch. A. Diop à l´histoire des sciences. C´est pourquoi Jean-Marc Ela invite les jeunes Africains à relire sans passion une oeuvre incontournable qui démeure un défi à l´intelligence de notre temps.

Jean Marc Ela Honneur pour C. A. Diop



Forcé à l’exil depuis 1995, depuis le Canada, le « sociologue et théologien africain en boubou » Jean-Marc Ela, n’a cessé d’être habité par les questions majeures qui sont celles de l’Afrique de ce temps. La question des migrations africaines vient de retenir son attention. Avec une rare lucidité et dans le ton vif qu’on lui connaît, il vient de consacrer à la question, une volumineuse réflexion de 356 pages aux éditions L’harmattan. En somme, la grande terreur du monde riche aujourd’hui selon Ela, c’est l’idée subversive de devoir partager le pouvoir et les ressources au moment même où il prend conscience de sa fragilité et de sa marginalité démographique dans les mutations du monde contemporain.

Jean Marc Ela Repense Theologie Africaine

Fécondité et migrations africaines aujourd’hui :
Le point de vue de Jean-Marc Ela.


Précarité économique et conditionnalité démographique.
L’enjeu des conditionnalités démographiques selon Jean Marc Ela, est tout simplement de contrôler et de gérer la sexualité et la procréation des pauvres, au besoin en l’intégrant dans les logiques du catéchisme marchand. Un tel contrôle et une telle gestion sont eux-mêmes traversés par un sous entendu qui fait consensus dans les pays du Nord, selon lequel, la solution aux problèmes posés par la croissance démographique est simple : « c’est en supprimant les pauvres qu’on réduit la pauvreté »(p55). Une telle simplication, bien qu’historiquement fausse et scientifiquement démentie,  repose en somme sur le vieux cliché raciste de l’irrationalité de l’homo africanus ; et dans le cas qui nous occupe, il s’agit de l’irrationalité de l’homo demograhicus africanus. Aussi, à travers les messages véhiculés par les centres de planification familiale et les conditions imposées à l’aide économique par les bailleurs de fond, l’on veut socialiser les générations de la crise à adopter des comportements nouveaux en matière de sexualité et de fécondité. « Pendant qu’on s’interroge au Nord sur ce qu’il faut faire des vieux en même temps que les gouvernements s’efforcent de promouvoir des politiques natalistes en soutenant à grands frais la recherche de nouvelles technologies de reproduction, il faut larguer de millions de contraceptifs en Afrique pour diminuer la fécondité en vue d’endiguer l’explosion démographique du monde »(p75). Pour le chercheur camerounais, les décennies qui viennent verront les africains soumis à un véritable harcèlement néo malthusien, pour les obliger à réprimer leur acharnement procréateur. L’injonction biblique fait à l’homme de se multiplier étant devenu un luxe pour l’humanité, l’Afrique subsaharienne, lieu où la table est maigre alors que le lit demeure fécond, est spécifiquement invitée par conséquent à briser les paramètres culturels majeurs sur lesquels se fondent son système familial en acceptant en fin de compte l’idée selon laquelle, il n’ya pas de malheur à mourir sans enfants. Il s’agit après l’ajustement structurel, d’imposer l’ajustement de la fécondité. Bien plus encore, selon Jean Marc Ela, en Afrique subsaharienne, les politiques de populations sont une composante des programmes d’ajustement structurels. C’est pourquoi selon le chercheur, la crise économique qui frappe de plein fouet l’Afrique est une véritable aubaine.

La précarité économique de l’Afrique constitue donc un terrain tout fertile pour l’expérimentation des politiques limitatives de population, qui pour l’essentiel passent par l’accélération de la révolution contraceptive, qui a pour finalité de contrôler les naissances. Cette pensée unique s’est imposée comme une évidence et se trouve colportée par toutes les institutions impliquées dans l’aide au développement. Un tel consensus est tout simplement suspect pour Jean Marc Ela, dans la mesure où il tend à imposer l’idée selon laquelle, le contrôle des naissances à lui seul sera la solution aux misères du continent.
De plus, il masque assez habilement les profonds déséquilibres et les injustices structurelles qui dans le système économique international, diffusent et produisent la misère dans le monde.


Pour le chercheur camerounais, derrière les bavardages féministes, agitant le slogan de la liberté ou de la libération de la femme, l’appareil génital de la femme en Afrique devient le principal enjeu des questions démographiques. L’industrie de la contraception se nourrit en effet de ce vaste marché potentiel qu’est le continent des femmes africaines. « En l’absence de toute volonté de partager les biens avec les pauvres, il s’agit de les inciter à ne pas avoir d’enfants(…)L’on cherche à faire comprendre aux femmes africaines qu’elles doivent arrêter de faire trop d’enfants pour empêcher la terre d’étouffer sous le poids des berceaux. Alors qu’aucun organisme n’insiste sur le fait qu’un seul américain consomme en moyenne autant d’énergie que 168 tanzaniens, les prévisions alarmistes sur l’avenir de la planète s’accumulent autour des effets catastrophiques de l’exubérance démographique des indigènes d’Afrique » note l’auteur.(pp91-101).

Migrants africains en Occident : terres inhospitalières et délit de l’altérité.

Le deuxième visage significatif que prend la politique de containment mis en œuvre par les pays riches, s’exprime à travers le traitement réservé à l’immigré notamment d’origine africaine, dans les pays d’accueil, avant et durant son séjour. Si Ela ne nie en aucune manière, un mouvement d’accélération significatif de l’immigration notamment africaine en Occident, l’on a l’impression à l’écoute de la place polémique quasi centrale que cette question occupe dans des débats sociaux et politiques en Europe notamment et du traitement parfois paranoïaque qui est réservé au sujet, par certains ministères de l’intérieur européens, que l’Europe affronterait une crise d’invasion sans précédent. Cette explosion sociale, politique et médiatique de la thématique de l’immigration en Europe, repose sur un préjugé profondément enraciné et colporté en Occident selon lequel, le Nord supporterait à lui seul, le poids des pauvres de la terre. Pourtant, selon les données de l’Organisation Internationale pour les migrations, que cite Ela, « les principaux courants migratoires se produisent avant tout entre pays du Sud dont seraient issus 70% à 80% des migrants ». Plus de la moitié des migrants internationaux toujours selon cette organisation vivent dans les pays en développement, les migrations se produisant davantage au sein d’un même continent. A partir de telles données, le déferlement du Sud vers le Nord relève donc selon Jean-Marc Ela, des fantasmes de l’Occident.

L’Afrique constitue elle-même la destination première des migrants internationaux africains. La persistance d’un tel préjugé dans l’opinion publique de ces pays n’est pas neutre : « Ce que l’on redoute dans les pays d’accueil, c’est en fin de compte, l’africanisation de la population dans le contexte actuel du vieillissement de la population occidentale. Dans ce contexte, les capacités de reproduction des gens venus d’ailleurs, notamment ceux du continent africain, apparaissent comme une bombe démographique qu’il faut à tout prix désamorcer avant qu’elle n’explose, puisqu’on imagine toujours que ces gens prolifèrent comme des rats. »(p141). A l’ère de l’économie de marché mondialisée, l’omniprésence des milieux d’affaires étrangers s’inscrit dans l’ordre des choses. Mais ce qui pose problème, en occident notamment, c’est lorsque les jeunes africains prennent le risque de migrer vers le Nord en espérant trouver une vie meilleure comme tant d’Européens n’ont cessé de le faire ailleurs depuis l’expansion du capitalisme, remarque le chercheur.

Fouettées par son vent quasi cyclique de l’inhospitalité, qui récemment encore eut des conséquences sans nom à travers la persécution des juifs, les sociétés occidentales repues et ridées, manifestent une attitude frileuse face aux étrangers qui frappent à leur porte. L’altérité devient un délit : « A travers ce qui se dit au sujet de l’Arabe, du Turc et de l’Africain, on se rend compte de la force des préjugés qui précisément semblent inspirer les politiques de contrôle de l’immigration(…) les immigrés sont considérés sous le seul angle du «risque», du «danger» ou de la «menace».(…)Tout conduit à promouvoir le système de représentation qui justifie la «fermeté» et le renforcement des politiques répressives »(p143).

Légale ou illégale, l’immigration doit être relue à travers le prisme de la sécurité, puisque s’inscrivant désormais dans la rhétorique de la mise en péril. Dans les pays où furent proclamés les droits de l’Homme, l’on est quotidiennement témoin du processus d’animalisation des immigrés venus du tiers monde, animalisation perceptible à travers les catégories de l’abrutissement, de la puanteur et de l’obscénité à partir desquelles, ils sont étiquetés.

L’illégalité, l’irrégularité, la clandestinité, prétexte aux politiques de fermeté, constituent pourtant le plus souvent la conséquence du verrouillage juridique des procédés de l’inhospitalité. Désormais enfermée dans le seul champ de la sécurité, l’immigration devient le danger du siècle et l’étranger devient une catégorie du mal.

Pour Jean Marc Ela, « Tous les pays riches se sont donnés le mot : durcir les lois d’immigration, compliquer au maximum les règles pour l’obtention d’un visa »(p178). Sur fond de racisme et de négrophobie, la lutte contre l’immigration clandestine permet selon le sociologue camerounais, de dériver l’agressivité collective sur une population que les fantasmes transforment en bouc émissaire. « Tout se passe comme si pour être populaire, l’Etat devait témoigner de sa capacité d’intransigeante par la répression  de l’immigration à travers le traitement infligé à ces étrangers qui sont les sans papiers. Bref, en s’organisant pour refuser les visas et expulser brutalement les africains, l’Etat se réapproprie le pouvoir que lui a fait perdre le néolibéralisme dans le contexte de la mondialisation »(p192).

Ainsi, en rendant de plus en plus difficile l’entrée de leurs territoires aux ressortissants des pays pauvres, les pays d’occident cherchent ni plus ni moins selon le chercheur à privatiser l’espace mondial en réservant aux seuls riches le monopole de voyager dans toutes les régions de la planète. Pourtant, averti Ela, « les réfugiés économiques cesseront de vouloir enfoncer en si grand nombre les portes de l’Europe et des Etats-Unis le jour où la «mondialisation» se fera moins injuste et mois unidirectionnelle. Dans l’intervalle, ceux qui écopent continueront de se chercher un toit dans les quartiers plus agréables du village planétaire »(p310). Le drame vécut quotidiennement par de milliers de personnes qui cherchent un supplément de vie ailleurs, assimilant le chez eux à un enfer où la porte de l’espoir est bloquée, constitue un scandale  qui ne met pas en cause  les seules institutions financières internationales qui diffusent des modèles de développement qui axphisient les pays pauvres toutefois. Immense est aussi la responsabilité des élites locales du continent que le chercheur invite à un tête à tête critique avec leurs sociétés et à travailler à l’invention de novelles manières d’habiter le monde.

L’Africain (migrant) et sa nouvelle demeure dans le monde.

Lorsque le sociologue se retourne sur sa propre société, son ton gagne en sévérité. L’idée qui lui parait la plus insupportable est que les africains soient le plus souvent, «sans visas» au Nord et en réalité, «assignés à résidence surveillés» chez eux, dans leurs pays d’origine. En termes incisifs, il exprime son courroux en termes directs et accusatifs : « nous ne pouvons taire la responsabilité des classes dirigeantes dans les mécanismes de paupérisation en afrique. Au sein des pouvoirs qui étouffent les dynamismes internes, réduisent au silence ou suppriment les voix qui dérangent, nous devons reconnaître le rôle pervers des élites mercenaires qui instituent des systèmes de contrôles du pouvoir et d’appropriation des ressources en créant des sites de prébendes et des réseaux mafieux dans les appareils de l’Etat et les différentes sphères de l’administration publique.(…) Le mal africain, poursuit Ela, est incontestablement lié aux carences de la bourgeoisie nationale qui comme l’écrivait Fanon, se révèle incapable de grandes idées, d’inventivité et tente de masquer cette médiocrité par des constructions de prestige à l’échelon individuel, par les chromes des voitures américaines, les vacances sur la riviera, les week-ends dans les boites de nuits néonisés »(p277).

Le tableau si peu élogieux du bilan des élites locales africaines, que dresse Jean Marc Ela, ne lui empêche pas toutefois d’entrevoir les possibilités et surtout les défis que doivent relever les africains eux-mêmes et notamment les intellectuels et les diverses diasporas africaines dispersées à travers la planète. Pour lui, la responsabilité des intellectuels africains de la diaspora est immense pour changer le regard de l’Occident sur le continent Noir. Une telle tache, il la considère comme une urgence qui s’impose à l’heure où l’afro pessimisme règne dans les milieux de communication, les groupes d’opinion, les cercles de réflexion et d’étude des pays du Nord.
Il conçoit comme une opportunité unique, l’immensité de ces ressources pour l’Afrique, que l’on doit éviter de culpabiliser. Dans ce sens, l’une des priorités à investir est l’espace des discours sur l’Afrique. Un tel espace constitue un site stratégique où se fabriquent les perceptions et les imaginaires que l’on se fait sur nous et qui conditionnent le rapport que l’on a de nous dans le monde. « Le discours sur les questions africaines s’est enlisé depuis 20 ans dans les impasses de la pensée néolibérale à laquelle se réfère la majorité des africaniste nord américains et européens qui contrôlent l’espace du savoir sur ces questions. Aussi, si l’investigation sur nous-mêmes et sur notre situation dans le temps du monde doit revenir au centre des projets de recherches, elle ne peut se faire avec les idées usées et des paradigmes vieillis que l’on reproduit comme le font les perroquets que l’on capture dans les forets vierges »(p302).

Il s’agit donc de créer du neuf et non de s’ingénier à recycler et à consommer les déchets de l’Occident. En partant de la valeur exemplaire des cas des chinois d’outre-mer et des lobbies juifs actifs en faveur de la cause israélienne à travers le monde, «le sociologue et théologien africain en boubou», invite les élites africaines  qui vivent dans les pays du Nord à s’interroger sur leur contribution à la renaissance de ce qui lui apparaît comme un continent d’avenir. Pour cela, indique t il,« il nous faut sortir des ghettos ethniques et désenclaver les problèmes africains. Il s’agit de défendre au cœur de l’Occident, ce qui défigure l’homme africain»(p303). Car au-delà du folklore, de la tentation du carriérisme et de l’obsession de la réussite individuelle dans les pays d’accueil, il s’agit selon Ela, de se demander comment servir l’Afrique en restant présent dans la scène occidentale. Dans ce sens, la légitimité des communautés d’africains dispersées à travers les provinces du vaste monde devra se négocier à partir de leur capacité à répondre à une question essentielle : Quelle est la capacité d’action, de négociation et d’interpellation que confère à ces communauté leur présence en Occident où des lobbies mafieux imposent des habits neufs de la domination aux peuples africains ? La nouvelle manière d’habiter le monde que doivent se donner les africains qui migrent, consiste précisément à porter toujours avec soi, la conscience de là où l’on vient. Il s’agit de porter les souffrances des hommes qui y sont, de prolonger leurs luttes pour une vie plus humaine, par delà les complaisances d’une vie d’errance et de vagabondage jouissif et sans frein. Car « au-delà des contributions financières et des appuis à l’émergence d’une société civile interne, les liens alternatifs et crédibles doivent s’établir avec les leaders d’opinion, les contre pouvoirs, les institutions et les organismes susceptibles de changer les décisions et les relations économiques internationales et les politiques étrangères qui déterminent la vie quotidienne en Afrique»(p306).



En somme, la grande terreur du monde riche aujourd’hui selon Ela, c’est l’idée subversive de devoir partager le pouvoir et les ressources au moment même où il prend conscience de sa fragilité et de sa marginalité démographique dans les mutations du monde contemporain. Or, face à la tentation d’un «repli par le dedans» des sociétés occidentales visitées à nouveau par les démons que l’on avait cru à tort exorcisés, Jean Marc Ela achève son propos en plaidant pour la reconstruction d’une nouvelle éthique de l’altérité, où les plus vulnérables et les plus démunis de notre monde auront aussi leur place dans le festin de la vie. Car plus qu’hier, le défi de l’humanité aujourd’hui est celui-ci : «Créer les conditions d’intégration positive dans une économie monde où il n’ya jamais eu tant de richesses concentrées entre les mains des populations vieillissantes». Et l’auteur certainement en guise d’avertissement achève sa riche et volumineuse réflexion en laissant à la méditation collective le mot célèbre de Cheikh Hamidou Kane : « Chaque heure qui passe apporte un supplément d’ignition au creuset où fusionne le monde. Nous n’avons pas eu le même passé, vous et nous, mais nous aurons le même avenir rigoureusement. L’ère des destinées singulières  est révolue»(p347).

Armand LEKA ESSOMBA

Castelgandolgo-Rome

Pour le chercheur camerounais, derrière les bavardages féministes, agitant le slogan de la liberté ou de la libération de la femme, l’appareil génital de la femme en Afrique devient le principal enjeu des questions démographiques. L’industrie de la contraception se nourrit en effet de ce vaste marché potentiel qu’est le continent des femmes africaines. «  » note l’auteur.(pp91-101).
Pour le chercheur camerounais, derrière les bavardages féministes, agitant le slogan de la liberté ou de la libération de la femme, l’appareil génital de la femme en Afrique devient le principal enjeu des questions démographiques. L’industrie de la contraception se nourrit en effet de ce vaste marché potentiel qu’est le continent des femmes africaines. «  » note l’auteur.(pp91-101).
 DANS LA MEME RUBRIQUE
“Things fall apart” Chinua Achebe
l`œuvre africaine la plus universellement reconnue. Anti-colonial African literature like Achebe`s Things Fall Apart tended to impute African society`s problems to color prejudice rather than class conflict....

MAKING OF THE WHITEMAN
This book examines a series of events that took place long ago in and around the region of the Near East. Those events include the disruption of civilization, the sudden arrival of white people in the vicinity of the Caucasus Mountains and what happe...

The Iceman Inheritance
This new edition of The Iceman Inheritance is dedicated to Dr. Clarke. Dr. Clarke gave me great emotional and intellectual wealth -- just a little of his own seemingly boundless courage and compassion. Cover comments by Dr. Len Jeffries and James Sma...

Ubuntu - The African philosophy
Ubuntu is the essence of being human. It speaks of the fact that my humanity is caught up and is inextricably bound up in yours. I am human because I belong. It speaks about wholeness, it speaks about compassion. A person with Ubuntu is welcoming, ho...

Medical Apartheid The Dark History of Medical Experimentation on Black Americans from Colonial Times to the Present
From the era of slavery to the present day, the first full history of black America’s shocking mistreatment as unwilling and unwitting experimental subjects at the hands of the medical establishment....

The Secret Relationship Between Blacks & Jews
The book consists of archival records of business transactions and public records of the Shephadic (North African, Southern European and Dutch Jews) kidnapping and selling of African slaves. Its descibes the Jews creation of the trans-Atlantic slave...

   0 |  1 |  2 |  3 |  4 |      ... >|



Jumeaux Masao "Ngondo"

Remember Moamar Kadhafi

LIVING CHAINS OF COLONISATION






© Peuplesawa.com 2007 | WEB Technology : BN-iCOM by Biangue Networks