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Première production du Bikoutsi

 


Yaoundé, quartier Mvog-Ada. Non loin du fameux bar Eldorado, se trouve un magasin de vente de cassettes et de disques compacts, dénommé "Axel´s Music". Derrière le comptoir, un homme au gabarit impressionnant accueille les visiteurs et les clients. Il a le sourire sympathique qu´on connaît à tous les "débrouillards" qui veulent gagner de l´argent. "Vous avez dans ce magasin tout ce qu´il y a comme musique de chez nous : mangambeu, makossa et, surtout, le bikutsi. Je distille ces musiques pour attirer les clients. Les temps sont durs, il est vrai. Mais je préfère ce que j´ai toujours aimé, la musique." Ainsi parle Claude Tchemeni, "Cloclo" pour les intimes. Il y a encore 15 ans, il régnait sur le bikutsi au Cameroun ; il était le tout-puissant directeur général d´Ebobolofia Productions. Le catalogue de cette maison de production musicale présente un total de 97 albums produits, dont 52 au moins du rythme bikutsi. "Je fais partie des producteurs qui ont le plus travaillé pour que le bikutsi devienne une musique internationale. Malheureusement, je n´ai reçu qu´ingratitude et le bikutsi, je dois l´avouer, m´a appauvri", confie-t-il.
 
   
 
 
Claude Tchemeni tire effectivement le diable par la queue. Ce n´est plus le grand mécène des artistes que l´on rencontrait cigare à la bouche et voiture climatisée en attente permanente. L´homme a mis tout son argent dans la musique. Il aime à dire, pour rigoler, qu´il est l´unique Bamiléké qui peut se prévaloir du titre "d´ancien riche". Né le 26 juin 1954 à Douala, Claude Tchemeni entre dans le monde des affaires très jeune. Petit commerce, puis transitaire au port, avant de découvrir, en 1975, que la musique est un secteur porteur. A l´occasion d´un voyage en Europe, il rencontre le responsable de la firme Wea Philichi Music dont il deviendra l´un des représentants africains. Il produisait et diffusait la musique américaine. Il travaillera ainsi pendant quelques années avec le principal représentant pour l´Afrique.

Ainsi introduit dans le réseau, Claude Tchemeni va favoriser l´évolution de certains artistes camerounais tels que Tokoto Ashanti, Coco Ateba qui seront invités en Europe pour des spectacles. C´est pendant qu´il accompagne ces artistes en occident qu´il découvre qu´il peut se lancer dans la production musicale. Une rencontre avec Jean Marie Ahanda et surtout le coopérant français Guy Moret, l´un des fondateurs du festival "Jazz sous les manguiers", va davantage le déterminer. Le premier album qu´il produit est celui du groupe les Vétérans : "Kulu".

 
 
Cloclo s´en souvient : "j´ai découvert les Vétérans à Escalier bar où ils jouaient le bikutsi qui, à l´époque, était une musique très peu diffusée. J´ai produit leur album ». Claude Tchemeni avait une idée professionnelle de la production musicale. Introduit dans les réseaux, il est allé en 1983 présenter son album à une grande maison d´édition musicale en France. Les choses se sont passées de manière anecdotique. "C´était à Paris, je suis allé chez Burkley, une grande maison de disque. Le directeur commercial à qui j´ai présenté l´album Kulu la tortue m´a demandé de lui montrer comment on danse cette musique, question de voir si elle pouvait se vendre en Europe. Pendant 10 minutes, je me suis mis à me déhancher et à trémousser au rythme du bikutsi joué par les Vétérans. Il fallait absolument convaincre le directeur commercial de Burkley. A la fin de mon show, celui-ci, souriant, m´a dit que c´était une musique pour l´amaigrissement et l´amincissement. J´ai évidemment ri en apprenant que la musique pour laquelle j´avais mis tant de moyens était ainsi vue."

 
En tout cas, en 1983, "Kulu" sera classé 20è au Hit parade animé à Washington Dc sur la Voix de l´Amérique par Georges Collinet et sera consacré disque d´or au Cameroun pour plus d´un million d´exemplaires vendus. Par la suite, ils seront nombreux les artistes du bikutsi qui passeront par les écuries Ebobolofia. On peut citer entre autres : Ebogo Emérant avec "Sogolo Mone", Noah Essimi, Marc Nkodo, Etémé Faustin, Manga Mbarga, Marco Star et surtout Meyong Ambroise et Mbarga Soukouss. Avec ce dernier, les relations ont été plus que tumultueuses. "Le succès qu´a connu Mbarga Soukouss avec ses deux albums que j´ai produits, à savoir "Nsono Nsono" et "Essamba Essamba" était tel qu´il a été surpris. Il s´est dit que je gagnais beaucoup d´argent sur son dos, et il est venu m´agresser physiquement. Nous avons naturellement fini en justice."

Une frustration que Claude Tchemeni relativise aujourd´hui. Toutefois, son plus grand écoeurement c´est son appauvrissement par amour du bikutsi. "Mon épouse en est marquée. J´avais encore 5 millions de F Cfa récemment, que j´ai mis dans la production d´un album de bikutsi ; malheureusement, il n´a pas marché. Mon épouse m´a fait remarquer que si je lui avais donné seulement un million de F Cfa pour vendre de l´huile de palme, nous serions à l´abri du besoin matériel aujourd´hui. C´est tout de même troublant". Claude Tchemeni a laissé tomber Ebobolofia Productions. Il a monté une autre structure : "Axel´s Music". Bien qu´encore modeste, il entend rebondir de là. Il travaille actuellement en partenariat avec le pianiste Justin Bowen et le guitariste Jimmy Mvondo Mvele dans la commercialisation de la musique internationale au Cameroun.

 
source: Lemessager, J.F.C
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