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La naissance du Cameroun (1884-1914) - PART 3

 


Cameroun. De plus, par deux notes datées des 16 mai et 2 juin 1885, les deux gouvernements se garantissent la liberté commerciale dans leurs possessions respectives de l´Afrique occidentale1.


Quant au second traité, ce fut l´accord du 27 juillet - 2 août 1886, entre Lord Rosebery et le comte Hatzfeld. Il prolongeait la frontière « du point terminal de la ligne primitive sur le Vieux Calabar ou Cross-River, en diagonale, jusqu´à la rive droite de la Bénoué, à l´est de Yola »2, laissant cette ville dans le domaine anglais.


Parallèlement, des négociations avaient été engagées avec la France pour la délimitation de la frontière méridionale. Elles aboutirent à la convention du 24 décembre 1885, rédigée et signée par le baron de Courcel et le comte Herbert de Bismarck :


« Le gouvernement de Sa Majesté l´Empereur d´Allemagne renonce en faveur de la France à tous droits de souveraineté et de protectorat sur les territoires qui ont été acquis au sud de la rivière Campo par des sujets de l´Empereur allemand et qui ont été placés sous le protectorat de Sa Majesté l´Empereur d´Allemagne. Il s´engage à s´abstenir de toute action politique au sud d´une ligne suivant ladite rivière, depuis son embouchure jusqu´au point où elle rencontre le méridien situé par 10 degrés de longitude Est de Greenwich (7°4o´ de longitude Est de Paris) et, à partir de ce point, le parallèle prolongé jusqu´à sa rencontre avec le méridien situé par 150 de longitude Est de Greenwich (i2°4o´ de longitude Est de Paris).


Le gouvernement de la République Française renonce à tous droits et à toutes prétentions qu´il pourrait faire valoir sur des territoires situés au nord de la même ligne et il s´engage à s´abstenir de toute action politique au nord de cette ligne.


Aucun des deux gouvernements ne devra prendre de mesures qui puissent porter atteinte à la liberté de navigation et au commerce des ressortissants de l´autre gouvernement sur les eaux de la rivière Campo, dans la portion qui restera mitoyenne et dont l´usage sera commun aux ressortissants des deux pays. »3


Les limites occidentale et méridionale du « Cameroun » se trouvaient ainsi définies avec une suffisante précision. Mais il restait à régler le problème de l´hinterland et celui de la délimitation de la frontière orientale. Ce fut l´œuvre des explorateurs français et allemands, œuvre dont les chancelleries n´entérinèrent pas toujours les résultats.


Sans vouloir aborder ici l´histoire des explorations du Cameroun4, disons simplement que ces explorations ont donné lieu à des négociations qui ont abouti à la signature de deux accords conclus l´un avec l´Angleterre et l´autre avec la France.


Le traité du 15 novembre 1893, conclu avec l´Angleterre, fixait la


1. Hertsley, pp. 871-873.


2. Ibid., p. 880 : « Supplementary Arrangement between Great Britain and Germany, Relative to their Respective Sphères of Action in the Gulf of Guinea, 27th July - 2nd August, 1886 ».

3. Cf. « Protocole signé à Berlin, le 24 décembre 1885, entre la France et l´Allemagne, concernant les possessions françaises et allemandes à la côte occidentale d´Afrique et en Océanie », in Alexandre J. G. de Clercq, Recueil des traités de la France, Paris, 1888, XV (supplément : 1715-1885), p. 928.


4. L´histoire de ces explorations n´a pas encore été écrite. Elle a été bien résumée cependant par Robert Cornevin, « République Fédérale du Cameroun : aperçu historique », Afrique Centrale, Paris, 1962, pp. 380-383 (« Les Guides bleus »).


HERTSLEY pp 871-873 Ibid. 880 Supplementary Arrangement between Great Britain and Germany Relative to their Respective Spheres of Action in the Gulf of Guinea 27th July 2nd August 1886 Cf Protocole signé Berlin le 24 décembre 1885 entre la France et Alle magne concernant les possessions fran aises et allemandes la côte occidentale Afrique et en Oceanie in Alexandre DE CLERCQ Recueil des traites de la France Paris 1888 XV supplément iJi SSs) 928 histoire de ces explorations pas encore été écrite Elle été bien résu mée cependant par Robert CORNEVIN République Fédérale du Cameroun aper historique Afrique Centrale Paris 1962 pp 380-383

Les Guides bleus


frontière occidentale du « Cameroun », de Yola au lac Tchad, laissant à l´Allemagne le Massif des Mandara1. Quant au second traité2, il fut signé à Berlin le 4 février 1894 et complété par l´accord du 18 août 19083, à la suite des missions franco-allemandes de délimitation effectuées en 1902-03 et 1903-1906 ; il définissait la frontière orientale du « Cameroun », de la confluence Sangha-Ngoko jusqu´au lac Tchad.


C´est donc le traité du 4 février 1894, complété par l´accord du 18 août 1908, qui a achevé de donner au « Cameroun » la forme et les contours qu´il a connus jusqu´en 1961, à l´exception toutefois du « Bec de Canard » qui, bien que resté célèbre4, ne subsista pas très longtemps sur la carte. Le territoire ainsi délimité a pris le nom de « Kamerun »5. En chiffres ronds, il couvrait 500 000 km2 et comptait de 2 millions et demi à 3 millions d´habitants6.

Mais, pour ce qui est des frontières méridionale et orientale, tout fut complètement remis en cause en 1911 quand, pour avoir les mains libres au Maroc, la France dut céder à l´Allemagne, par le traité du 4 novembre, le bassin de la Sangha avec des points sur l´Oubangui et le Congo, ainsi qu´une bande du Gabon. En compensation, bien maigre à la vérité, elle reçut le « Bec de Canard »7. Cette acquisition de 1911 constitua ce que les Allemands appelèrent le « Nouveau Cameroun »8 : un territoire


1. Hertsley, pp. 913-915 : « Agreement between Great Britain and Germany, Respecting Boundaries in Africa. Signed in English and German Languages at Berlin, I5th November, 1893 ».


2. Cf. « La convention franco-allemande relative à la frontière du Cameroun », Bulletin du Comité de l´Afrique Française, avr. 1894, pp. 18-20.


3. Cf. «La frontière du Cameroun», Renseignements Coloniaux, supplément au Bulletin du Comité de l´Afrique Française, août 1908, pp. 185-187, ou Clercq, 1894, XX, pp. 112 et 117.


4. S. Hérelle, « Le ´ Bec de Canard ´ », Renseignements Coloniaux, supplément au Bulletin du Comité de l´Afrique Française, 10, 1938, pp. 261-264.


5. Le Ier avril 1901, le siège de l´administration centrale a été transféré de la « ville de Cameroun » (« Kamerunstadt ») à Buéa. En même temps, le nom de l´ancienne capitale, qui était le même que celui de la colonie, a été changé. C´est à partir de cette date que la « ville de Cameroun » porte le nom de « Douala » (cf. Deutsches Kolonialblatt, 1901, p. 275).


6. Les chiffres varient d´une source à une autre, d´un auteur à un autre. Cf. Engelbert Mveng, qui semble pourtant déplorer ce fait, avance les chiffres de 480 000 km2 et de 3 500 000 habitants. Le Statesman´s Year Book de 1915, généralement bien informé, parle de 496 938 km2 et de 2 540 000 habitants. Camille Fidel (Les colonies allemandes : étude historique et renseignements statistiques, Tonnerre, 1908, p. 32) évalue cette superficie à 495 600 km2 et la population à 3 500 000 habitants. Jacques Feiixet (« Après le traité : Congo Français et Cameroun allemand », Revue Politique et Parlementaire, déc. 1911, p. 422) indique les chiffres de 495 000 km2 et de 2 300 000 habitants. Dans une lettre au ministre des Colonies (Paris) datée du 29 janvier 1916, le colonel Mayer évalue la superficie du Cameroun d´avant 1911 à 500 000 km2 et la population à 2 500 000 habitants (cf. ANSOM, Affaires politiques, Carton 1050 : Le Togo et le Cameroun pendant la guerre de 1914-1918). Florent Eily Etoga (Sur les chemins du développement : essai d´histoire des faits économiques du Cameroun, Yaoundé, 1971, pp. 18 et 24), qui cite les sources allemandes, parle, lui, de 495 000 km2 et de 2 717 106 habitants, etc.


7. Cf. « Accord franco-allemand du 4 novembre 1911 relatif au Congo », Bulletin du Comité de l´Afrique Française, nov. 1911, pp. 412-431.


8. Karl Ritter, Neu-Kamerun, Jena, 1912 ; Emil Zimmermann, Neu-Kamerun, Berlin, 1913.


HERTSLEY pp 913-915 Agreement between Great Britain and Germany Respecting Boundaries in Africa Signed in English and German Languages at Berlin 15th November 1893 Cf La convention franco-allemande relative la frontière du Cameroun Bulletin du Comité de Afrique Fran aise avr 1894 pp 18-20 Cf La frontière du Cameroun Renseignements Coloniaux supplément au Bulletin du Comité de Afrique Fran aise août 1908 pp 185-187 ou CLERCQ 1894 XX pp liz et 117 HERELLE Le de Canard Renseignements Coloniaux supplément au Bulletin du Comité de Afrique Fran aise io 1938 pp 261-264 Le Ier avril 1901 le siège de administration centrale été transféré de la ville de Cameroun Kamerunstadt Buéa En même temps le nom de ancienne capitale qui était le même que celui de la colonie été changé est partir de cette date que la ville de Cameroun porte le nom de Douala cf Deutsches Kolonialblatt 1901 275) Les chiffres varient une source une autre un auteur un autre Cf Engelbert MVENG qui semble pourtant déplorer ce fait avance les chiffres de 480 ooo km2 et de 500 ooo habitants Le Year Book de 1915 généra lement bien informé parie de 496 938 km2 et de 540 ooo habitants Camille FIDEL Les colonies allemandes étude historique et renseignements statistiques Tonnerre 1908 32 évalue cette superficie 495 îî km3 et la population 500 ooo habi tants Jacques FEILLET Après le traité Congo Fran ais et Cameroun allemand Revue Politique et Parlementaire dec 1911 422 indique les chiffres de 495 ooo km2 et de 300 ooo habitants Dans une lettre au ministre des Colonies Paris datée du 29 janvier 1916 le colonel Mayer évalue la superficie du Cameroun avant 1911 500 ooo km2 et la population 500 ooo habitants cf ANSOM Affaires poli tiques Carton 1050 Le Togo et le Cameroun pendant la guerre de 1914-1918 Florent Fily ETOGA Sur les chemins du développement essai histoire des faits économiques du Cameroun Yaoundé 1971 pp 18 et 24) qui cite les sources alle mandes parie lui de 495 ooo km2 et de 717 habitants etc Cf Accord franco-allemand du novembre 1911 relatif au Congo Bulletin du Comité de Afrique Fran aise nov 1911 pp 412-431 Karl RITTER Neu-Kamerun Jena 1912 Emil ZIMMERMANN Neu-Kamerun Berlin 1913


de 275 000 à 276 000 km2, avec une population estimée à un million et demi d´habitants, qui s´ajouta à 1´ « Ancien Cameroun », celui de février 1894 et d´août 19081.


Territoire de 750 000 km2, avec une population estimée à un peu plus de 4 millions d´habitants2, le « Grand Cameroun » n´eut pas longue vie. A peine né en novembre 1911, il devait être entamé dès le mois de septembre 1914 pour être dépecé finalement au mois de mars 1916. Les troupes anglo-franco-belges, avec la complicité de Camerounais hostiles aux Allemands3, le conquirent les armes à la main4. Par l´accord du 4 mars 1916, conclu entre la France et l´Angleterre5, le « Grand Cameroun » dut subir bien des amputations. Il fut divisé en trois parties. Les territoires cédés par la France à l´Allemagne en novembre 1911 furent purement et simplement réintégrés à l´Afrique Équatoriale Française dont ils avaient été détachés. L´Angleterre s´attribua une bande étroite à l´ouest, un territoire de 90 000 km2, avec une population estimée à un peu moins d´un million d´habitants. Quant à la troisième partie, de loin la plus importante — un territoire de 432 000 km2, avec une population évaluée à un peu plus de 2 millions d´habitants —, elle revint à la France6.

Une entité territoriale et politique


Ainsi est né le Cameroun : une entité territoriale et politique qui a subsisté malgré les vicissitudes de l´histoire et qui fait aujourd´hui la gloire et la fierté des Camerounais.


1. Bulletin du Comité de l´Afrique Française, nov. 1911, p. 418.


2. ANSOM, Affaires politiques, Carton 1050. Cf. aussi Mveng, pp. 360-361.


3. Cf., par exemple, les témoignages de Gustave Babin, « Le Cameroun français », L´Illustration, 23 sept. 1916, pp. 296-297, et de Q. F. C. Guns, « Doing Her Bit : an Account of a Cruisers Opérations in the Cameroons », Blackwood´s Magazine, Dec. 1915, pp. 525-528. Cf. également Victor Chazelas, Territoires africains sous mandat de la France: Cameroun et Togo, Paris, 1931, p. 79; Jean de Saint-Chamant, « Une République originale : le Cameroun », Revue des Deux Mondes, 15 juin 1965, p. 541.


4. Gal de div. Aymerich, La conquête du Cameroun, Ier août 1914 - 20 février iqi6, Paris, 1933 ; Gal E. Howard Gorges, La guerre dans l´Ouest Africain : Togo, août 1914-Cameroun, 1914-1916, Paris, 1933.


5. Les Belges qui, pourtant, avaient pris une part importante aux opérations militaires (plus de 750 hommes), à la prise de Lomié et de Yaoundé, n´avaient aucune prétention à se maintenir au Cameroun.


6. Les sources d´information relatives à toutes ces questions sont encore inédites et se trouvent dispersées dans les dépôts d´archives d´Europe. Cf., par exemple, ANSOM, Affaires politiques, Carton 1050 ; Public Record Office (Londres), C.O. 649, Cameroons 1919. On lira également le « Rapport au ministre des Colonies sur l´administration des territoires occupés du Cameroun de la conquête au Ier juillet 1921 », Journal Officiel de la République Française, Annexe, 7 septembre 1921 ; Raoul Nicolas, Le Cameroun depuis le Traité de Versailles, Saint-Armand, 1922 ; Report by His Britannic Majesty´s Government on the British Mandated Sphère of the Cameroons for the Year 1923, London, 1924 ; Chazelas, 2e partie, chap. 111 : « La guerre et le partage » ; Mveng, 5e partie, chap. vi et vu.


UNE ENTIT TERRITORIALE ET POLITIQUE


Bulletin du Comité de Afrique Fran aise nov 1911 418 ANSOM Affaires politiques Carton 1050 Cf aussi MVENG pp 360-361 Cf. par exemple les témoignages de Gustave BABIN Le Cameroun fran ais Illustration 23 sept 1916 pp 296-297 et de GUNS Doing Her Bit an Account of Cruisers Operations in the Cameroons Magazine Dec 1915 pp 525-528 Cf également Victor CHAZELAS Territoires africains sous mandat de la France Cameroun et Togo Paris 1931 79 Jean DE SAINT- CHAMANT Une République originale le Cameroun Revue des Deux Mondes 15 juin 1965 541 Gal de div AYMERICH La conquête du Cameroun Ier août i<)i4 20 février Paris 1933 Gal Howard GORGES La guerre dans Ouest Africain Togo août 14-C amer un 1014-1016 Paris 1933 Les Belges qui pourtant avaient pris une part importante aux opérations militaires plus de 750 hommes) la prise de Lomié et de Yaoundé avaient aucune prétention se maintenir au Cameroun Les sources information relatives toutes ces questions sont encore iné dites et se trouvent dispersées dans les dépôts archives Europe Cf. par exemple ANSOM Affaires politiques Carton 1050 Public Record Office Londres) 649 Cameroons 1919 On lira également le Rapport au ministre des Colonies sur admi nistration des territoires occupés du Cameroun de la conquête au Ier juillet 1921 Journal Officiel de la République Fran aise Annexe septembre 1921 Raoul NICOLAS Le Cameroun depuis le Traité de Versailles Saint-Armand 1922 Report by His Britannic Government on the British Mandated Sphere of the Came roons for the Year 1023 London 1924 CHAZELAS 2e partie chap in La guerre et le partage MVENG 5e partie chap vi et vu



CARTE DU CAMEROON ALLEMAND




Le Cameroun allemand, ramené dans ses frontières de 19081, était divisé en dix-neuf circonscriptions administratives de superficie réduite pour celles qui voisinaient le littoral, mais d´une étendue d´autant plus grande que l´on avançait vers l´est et le nord2.


La puissance souveraine dans la colonie était exercée par l´Empereur au nom de l´Empire3. L´ordonnance du 3 juin 1908 plaçait dans les attributions du gouverneur le droit d´organiser l´administration locale et de déterminer les règles du droit des indigènes et du mode d´administration de la justice en ce qui les concernait.


Un conseil de gouvernement, créé par un arrêté du Chancelier pris le 24 décembre 1903, assistait le gouverneur. Cette assemblée était composée, à l´exception des indigènes4, de fonctionnaires et de particuliers désignés en nombre égal par le gouverneur et comprenant au minimum trois membres de chaque catégorie. Le conseil était obligatoirement consulté sur le projet de budget et les textes d´arrêtés n´ayant pas un caractère purement local ; mais son avis ne liait pas le gouverneur.


Tout le personnel colonial, civil et militaire, était placé dans la dépendance du ministère des Colonies et sous les ordres du gouverneur qui jouissait de l´autorité la plus étendue (arrêté ministériel du 16 mars 1908).

Le gouverneur était assisté d´un secrétaire général qui le remplaçait de plein droit pendant ses absences et ses tournées, et il avait sous ses ordres directs un nombre assez restreint de fonctionnaires, portant le titre de « référents », qui étaient les chefs des services techniques et les collaborateurs immédiats du gouverneur (Postes et Télégraphes, Travaux Publics, Service Public de Navigation Maritime et Fluviale, Douanes, Police, Cadastre, École et Missions, Armée).


Dans les provinces appelées « cercles » ou « résidences », un fonctionnaire ou un officier (chef de cercle ou résident) représentait le gouverneur et était sous les ordres directs du chef du territoire. Lorsque les services techniques étaient représentés par des agents professionnels, ceux-ci recevaient leurs instructions techniques de leurs chefs de Buéa et de Douala qui contrôlaient leur gestion et en étaient normalement responsables. Les chefs de cercle exerçaient éventuellement les fonctions techniques, à défaut de personnel spécialisé.


Dans les cercles très étendus, on avait créé des stations et des postes


1. C´est en réalité 1´ « Ancien Cameroun » qui a subsisté et qui nous est parvenu, malgré deux amputations de détail enregistrées en 1911 (le « Bec de Canard ») et en 1961 (le Cameroun septentrional britannique).


2. Ces circonscriptions étaient : I. Rio del Rey ; II. Ossidingué ; III. Johann-Albrechtshôhe ; IV. Victoria ; V. Buéa ; VI. Douala ; VII. Baré ; VIII. Yabassi ; IX. Édéa ; X. Yaoundé ; XI. Kribi ; XII. Ebolowa ; XIII. Lomié ; XIV. Doumé ; XV. Dschang ; XVI. Bamenda ; XVII. Manyo ; XVIII. Adamaoua (Garoua) ; XIX. Territoire allemand du lac Tchad (Kousseri). Cf. Stoecker, carte à la tin du livre.


3. Sur l´organisation administrative du Cameroun allemand, cf. Mveng, 5 e partie, chap. vi.


4. Le gouverneur pouvait appeler un ou plusieurs Chefs indigènes à siéger au conseil chaque fois que la discussion portait essentiellement sur les affaires indigènes.


est en réalité Ancien Cameroun qui subsisté et qui nous est parvenu malgré deux amputations de détail enregistrées en 1911 le Bec de Canard et en 1961 le Cameroun septentrional britannique) Ces circonscriptions étaient Rio del Rey II Ossidingué III Johann- Albrechtshöhe IV Victoria Buéa VI Douala VII Bare VIII Yabassi IX déa Yaoundé XI Kribi XII Ebolowa XIII omie XIV Doumé XV Dschang XVI Bamenda XVII Manyo XVIII Adamaoua Garoua XIX Territoire allemand du lac Tchad Kousseri Cf STOECKER carte la fin du livre Sur organisation administrative du Cameroun allemand cf MVENG 5e partie chap vi Le gouverneur pouvait appeler un ou plusieurs Chefs indigènes siéger au conseil chaque fois que la discussion portait essentiellement sur les affaires indi gènes


secondaires dont les chefs administraient par délégation du chef de circonscription du territoire déterminé, mais avec des pouvoirs plus ou moins étendus suivant les localités.


Comme on le voit, le « système » n´associait pas directement les Camerounais à l´administration du pays. Certes les Allemands ont exclusivement pratiqué la méthode d´administration coloniale indirecte ; leur politique consistait à utiliser les chefs indigènes derrière lesquels ils pouvaient abriter des procédés administratifs dont ils n´osaient pas prendre la responsabilité. En réalité, les chefs indigènes, traditionnels ou nommés, remplissaient leurs fonctions sous la surveillance et le contrôle des administrateurs allemands. Leur autorité, en définitive, ne fut jamais fonction que du bon vouloir de l´administration locale. Il n´est donc pas étonnant que celle-ci ait eu tendance à ne mettre en place que des hommes sûrs et à se servir du fouet, de la prison ou de la pendaison pour punir ou pour écarter les chefs soupçonnés d´esprit d´indépendance.


Quoi qu´il en soit, une entité territoriale et politique avait vu le jour en Afrique. Elle s´appelait le Cameroun. Ce sont les Allemands qui lui ont donné naissance1. C´est une évidence. Mais, ce qui est non moins évident, c´est qu´en faisant du Cameroun leur colonie, les Allemands ne se doutaient pas qu´ils étaient en train de jeter les bases d´une nation — la nation camerounaise — et que le Cameroun serait l´héritage le plus précieux qu´ils allaient léguer aux Camerounais.


A. OWONA — The Birth of Cameroon, 1884-1914. A detailed histoiy, based mainly on unpublish-ed sources from the Potsdam archives of the German conquest and organisation of Cameroon. Anglo-German rivalry on tbe coast, boundary agreements with France and Britain (1885-1908, 1911), Anglo-French conquest (1914-1916); administrative organisation.


1. Edwin Ardener, « The ´ Kamerun Idea ´ », West Africa, 7 June 1958, p. 533 ; 14 June 1958, p. 559.


Edwin ARDENER The Kamerun Idea West Africa June 1958 533 i4 June 1958 559

OWONA Thé Birth of Cameroon 1884-11)14 detailed history based mainly cm unpublish ed sources from the Potsdam archives of the German conquest and organisation of Cameroon Anglo-German rivalry on tbe coast boundary agreements with France and Britain 1885-1908 1911) Anglo-French conquest 1914-1 6) administrative organisation

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