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18.09.2013

Iconoclasme Pathologique: les cas Nelson Mandela et Cheikh Anta Diop 

Sous la 18e Dynastie en Egypte antique, éclate une controverse majeure; le Pharaon Amenhotep IV, plus connu sous le nom d’Akhenaton décide d’imposer comme culte officiel celui d’Aton au détriment d’autres cultes plus populaires comme celui d’Amon.
Un groupe de dignitaires de l’époque décide de l’éliminer. Mais pour exécuter un acte aussi grave, ce groupe a besoin de la caution morale de la mère du Pharaon, la reine Tiyi.

Voici comment elle répondit à leur requête: ‘’ Je suis moi-même personnellement désenchanté par la décision du Pharaon; quand bien même je le serais, rappelez-vous d’une chose, la personne dont vous parlez est mon fils, chair de ma chair, sang de mon sang… être en désaccord avec les décisions de mon fils c’est une chose, et m’associer à ses ennemis en est une autre.’’
Voila l’exemple idéal de l’attitude digne qu’une mère devrait avoir envers ses enfants, et c’est cette même attitude qu’un peuple digne devrait adopter envers ses icônes.

Sachant qu’un peuple sans icônes est un peuple sans repères, une certaine élite de l’extrême droite Occidentale s’est donnée pour mission de détruire toute figure iconique Africaine. Ce groupe qui s’inspire des écrits des idéologues comme Joseph Arthur de Gobineau, et Georges Vacher de Lapouge, a sans aucune surprise pour les observateurs avertis, pris pour cibles Nelson Mandela et Cheikh Anta Diop.

Que de tels individus dangereux se lancent dans une telle mission, c’est une chose qui est déjà en elle-même assez grave, mais qu’ils réussissent à se trouver des disciples et des collaborateurs Africains est tout simplement une tragédie.

D’où la question de savoir comment en sommes nous arrivé là? Comment pouvons-nous devenir les agents de notre propre destruction? Et plus important encore, que faire face à une telle situation?
Pour répondre aux deux premières questions, commençons par rappeler que le peuple noir est victime depuis plus de 500 ans d’une violence sans pareille dans l’histoire. Il a perdu au moins 100 millions de ses enfants pendant l’esclavage.

En tant qu’Africains, nous avons perdu dans le processus notre culture, notre spiritualité, notre sociologie et même notre histoire. Et nous avons adopté: la culture, les religions, la sociologie, et même la version officielle de notre histoire est écrites par d’autres.

Or, tous les brillants esprits de descendance Africaine tels que Martin Delany, Cheikh Anta Diop, en passant par Kwame Nkrumah, E. B. W. Dubois pour n’en citer que quelques-uns, s’accordent à dire qu’il nous est impossible de nous en sortir dans les conditions actuelles, conclusion que soutient également John Henrik Clarke lorsqu’il déclare que: ‘’l’oppresseur ne donne jamais à l’opprimé de façon consciente et délibérée les instruments de sa libération.’’

Pour nous sortir de cette situation nous devrons éviter le suivisme qui consiste à tout voir d’après un paradigme européen. Marcus Garvey disait fort- à -propos : ‘’Pour libérer l’Afrique, nous devons commencer par nous libérer nous-mêmes, mentalement, spirituellement, et politiquement.’’
Un digne fils d’Afrique, Nelson Mandela a aidé ses frères en Afrique du Sud à se libérer politiquement, et a bien sûr attiré contre lui les foudres des ennemis de l’Afrique. L’un des plus incisifs parmi eux, du nom de Bernard Lugan a même réussi à se créer des émules en Afrique.

C’est ici l’occasion de rappeler à ceux des Africains qui se prêtent à ce jeu mortifère que, leurs maitres n’auront besoin d’eux que jusqu´à ce que la tâche soit accomplie ; après cela, ces mêmes individus n’hésiteront pas à se retourner contre eux.

L’on fait à Mandela entre autre reproche ridicule celui ‘’d’avoir vendu le pays aux blancs’’. Ceux qui le disent ne se posent même pas la question de savoir comment peut-on vendre à une personne un bien qu’il possède de fait depuis environ 100 ans.

Ces mêmes gens lui reprochent également d’avoir décapité la capacité nucléaire de l’Afrique de Sud, oubliant au passage que cette décision a été prise par Fréderic De Clerk en février 1990; et d’après John Fraser, Mandela n’en a été informe qu’en mars 1993. Il serait même naïf de penser autrement. Comment peut-on un seul instant imaginer que le même groupe de pays qui aujourd’hui s’acharne sur l’Iran aurait pu laisser l’arme de dissuasion absolue entre les mains de quelqu’un dont le nom figurait jusqu’en 2008 sur la liste des terroristes établie par le congrès Américain.
Parlant de Mandela, nous ne reviendrons pas sur ce que nous avons déjà dit dans un article précédent: Nelson Mandela: le visionnaire mal compris. Nous ajoutons juste quelques points.

Cet homme, au soir de sa vie ne possède aucune fortune personnelle, vit dans une maison des plus ordinaires, et n’a jamais renié ses amis et ses principes. Le cas Kadhafi parle de lui-même; malgré tous les cris de désapprobation venant des chancelleries Occidentales, il n’a eu de cesse d’afficher ses amitiés envers le guide Libyen. Une autre situation révèle pleinement le caractère entier de ce grand homme : le dîner offert en son honneur par la communauté Juive de New-York; en réponse au reproche qui lui était fait de n’avoir pas pris position contre l’Etat Palestinien, il dit au leader de la communauté ‘’M. Capel, vos ennemis ne sont pas forcement les miens.’’
La force de Mandela tient en partie du fait qu’il a pu se réconcilier avec lui-même et avec son histoire. Tous les Africains devraient faire pareil, du moment qu’un de leurs plus illustres intellectuels à savoir Cheikh Anta Diop a restauré l’histoire authentique du continent noir.
L’œuvre de Cheikh Anta Diop a rendu possible le rétablissement de notre conscience historique, et grâce à lui, nous avons une fondation solide sur laquelle nous pouvons entre autre, construire un destin commun en tant qu’Africains.

Son travail était d’autant plus difficile qu’il était déjà admis auprès de l’intelligentsia Européenne que l‘Afrique était en marge de l’histoire; Hegel n’a-t-il pas dit que: ’’ l’Afrique est un continent anhistorique’’? Même certains de nos intellectuels avaient déjà pratiquement adopté ce point de vue; le grand Aime Césaire n’a-t-il pas dit dans son œuvre Cahier d’un retour au pays natal ‘’nous qui n’avons rien inventé’’?
Le natif de Diourbel a refusé de sombrer dans une telle fatalité et a décidé de rétablir la vérité historique.

La meilleure opportunité s’est offerte à lui lors du colloque organisé par l’Unesco en 1974 au Caire. Le thème principal portait sur la population de l’Egypte antique. Tous les plus grands égyptologues du monde avaient été conviés, et l’écrasante majorité présente partageait la version propagée par la culture dominante. Diop et Théophile Obenga se retrouvant pratiquement seul dans leur camp.

Ces deux illustres Africains ont systématiquement déconstruit toutes les idées reçues sur les Africains, tant et si bien que durant le débat ils ne trouvèrent plus aucune opposition digne de ce nom ; c’est le rapport même de ce colloque qui le dit. A la fin, les positions des deux acolytes ont triomphé, l’Afrique noire avait retrouvé sa place centrale dans l’histoire du monde. Mais Diop paya cher son ‘’audace’’ ; les portes de tous les colloques et de pratiquement toutes les Universités lui ont été fermées. Il n’était même pas autorisé à enseigner dans l’Université qui aujourd’hui ironiquement porte son nom : l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
L’Afrique a une fois de plus brillé par son manque de courage et de détermination, il est difficile d’imaginer aujourd’hui l’impact qu’un tel enseignement direct aurait eu sur la génération de cette époque et celles d’après.

Mais grâce a la détermination de John Henrik Clarke, son œuvre a été vulgarisée aux Etats-Unis et a trouvé un écho des plus favorables. Les ouvrages et la pensée de Cheikh Anta Diop sont enseignés dans toutes les Universités noires Américaines. Il jouit d’une influence auprès de cette population telle qu’elle a même décrété le 4 avril la journée Cheikh Anta Diop.

Les Africains ne sont pas les seules personnes que Diop a influencées, il continue outre-tombe de donner des cauchemars aux idéologues anti-Africains, au point ou ils ne manquent aucune occasion pour essayer de le détruire, ce qui jusqu´à présent s’est soldé par des échecs ; mais il est triste de savoir que certains Africains, pourtant brillants par certains cotés se lancent également dans cette entreprise de destruction du maitre Diop.

Que Mary Lefkowitz et ses associés éditent Not out of Africa en réponse au Black Athena de Martin Bernal, et qu’ils en profitent pour détruire Diop est compréhensible, mais nous avons beaucoup de mal à comprendre que certains Africains veuillent également jouer ce rôle.

Pour conclure, nous rappelons aux lecteurs que nous sommes favorables à la critique positive, d’ailleurs nous l’encourageons dans la mesure où elle est constructive et œuvre pour la libération de l’Afrique ; il y a une différence entre la critique positive et la propagation des idées des suprématistes blancs. Pouvez-vous imaginer la réaction que susciterait l’œuvre d’un juif qui, en voulant être un peu critique vis-à-vis de ses frères à la veille de la shoah, prenait pour référence les écrits d’un Josef Goebbels, d’un Martin Bormann, ou alors d’un Alfred Rosenberg? Si pareille attitude est un scandale le peuple juif, il devrait l’être également pour le peuple noir.
A l’instar de tous les autres peuples du monde, ce n’est qu’en traitant comme il se doit nos héros, en les étudiant systématiquement, en les dépassant et en complétant leurs œuvres que nous pourrons un jour réaliser les prophéties de la Pharaon Hatshepsout et de Simon Kimbangu.

Paul Daniel Bekima (Afriqinter Radio & Le Sphinx Hebdo)
 

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