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17.10.2008
Joseph Kadji Defosso : L´homme qui téléphone à Paul Biya, Douala : La police bastonne les temporair
Le prospère homme d´affaires fait feu de tout bois pour obtenir un second mandat à la tête de la commune de Bana.
Ceux qui le côtoient en parlent quelquefois pour traduire l´entregent de Joseph Kadji Defosso dans le sérail. Pour dire que le " Père Kadji ", comme on aime à l´appeler dans son Bana natal, est un homme introduit au palais d´Etoudi. Il appelle le président de la République, Paul Biya, comme il veut. Ce que le patriarche de Bana a fait savoir, il y a quelques mois. Au cours d´un meeting, des témoins laissent entendre que M. Kadji a sorti son téléphone portable, devant une foule nombreuse pour joindre le chef de l´Etat. Les plus incrédules n´y ont pas cru.
Ils s´en sont ravisés quand le " Père " a prononcé les premiers mots : " Paul [parlant du président de la République], je ne comprends plus rien. Ici à Bana, quand j´arrange, M. Kwemo vient gâter par derrière (Sic), se souviennent des témoins.
Une attitude que Joseph Kadji Defosso aime adopter, lui qui revendique une place de choix auprès du Prince, à l´instar des personnalités du même calibre. On peut citer dans cette liste, Victor Fotso, homme d´affaires bien connu. Les deux se partagent un passé de débrouillards devenus milliardaires par la suite. Joseph Kadji Defosso fait partie de ces Camerounais qui avaient un sens poussé des affaires, et qui ont, à un certain moment, bénéficié des avantages liés à l´import-export. En réalité, il s´est agi d´une subvention de l´Etat.
Aujourd´hui, M. Kadji peut frapper du poing sur la poitrine en termes de gestion d´affaires importantes. Il est le promoteur de l´Union camerounaise des brasseries (Ucb), une entreprise vieille d´une quarantaine d´années qui produit des boissons telles que Kadji Beer, Pamplemousse Ucb, etc. Par ailleurs, il opère aussi dans l´immobilier, dont l´immeuble dit Kadji au quartier Akwa à Douala est le fleuron. Tout comme il s´est lancé dans l´hôtellerie, avec l´hôtel Arcade à Bonanjo dans la même ville. Même si la Kadji Sport Academy, spécialisée dans l´encadrement de jeunes footballeurs et basée à Douala, relève du portefeuille de l´un de ses fils, Gilbert Kadji, il n´en demeure pas moins vrai que ce centre de formation fait partie intégrante du groupe Kadji.
Démunie
On se souvient qu´au plus fort de l´avènement de la démocratie au Cameroun, dans les années 90, le patron de l´Ucb avait publiquement déclaré qu´il ne redoute point la fermeture de ses entreprises, qui nourrissent plusieurs familles. Et que sa richesse est suffisante pour assurer sa vie et celle de sa famille. Dans le même intervalle, il soutenait qu´il pouvait aligner des coupures de 10.000 Fcfa à partir du pont sur le Wouri, jusqu´à son château qui s´ouvre sur une église à Bana, sans que cela ait des effets sur sa richesse. La preuve, que le Père Kadji est riche.
Un parcours sans doute réussi pour un personnage né d´une famille démunie. Le père de Joseph Kadji Defosso, rapporte-t-on à Bana, était un serviteur du chef de ce village. Il servait tellement bien que le chef Bana a fait de lui " celui qui prépare sa pipe ".
Et plus tard, le détenteur du pouvoir traditionnel à Bana est devenu sous-chef. A la mort de Kadji père, un successeur a été désigné. Une succession qui fait des bruits depuis quelques mois. Puisque, en mars 2006, Joseph Kadji Defosso, par l´entremise d´un huissier, a expulsé l´héritier de son père de la concession familiale. L´argument officiellement présenté, c´est que M. Kadji reprochait à M. Kalambak, l´héritier, de ne pas entretenir ladite concession. M. Kalambak a été obligé d´aller louer dans un immeuble collectif, situé non loin de la sous-préfecture à Bana. Il y est jusqu´aujourd´hui.
Cependant, on a fini par savoir que ce fut un prétexte. Le célèbre homme d´affaires, né en 1921 à Bana, en voulait à M. Kalambak parce qu´il a toujours partagé les idées du Social Democratic Front (Sdf), principal rival du Rassemblement démocratique du peuple Camerounais (Rdpc)- parti au pouvoir-, où milite Joseph Kadji Defosso. Le 26 octobre prochain, à l´occasion des municipales partielles, les deux se retrouveront sur le terrain. M. Kadji est tête de liste Rdpc à Bana. Au moment où M. Kalambak conduit la liste du Sdf.
Joseph Kadji Defosso est craint à Bana. On dit de lui qu´il est un faiseur de leader. On lui attribue la nomination de Jean Bernard Sindeu au ministère de l´Eau et de l´Energie. Ce dernier était jusque-là son premier adjoint à la commune de Bana. De même qu´on pense qu´il a joué un rôle important dans la désignation de Christophe Eken, autre fils du Haut-Nkam, à la présidence de la Chambre de commerce, d´industrie, des mines et de l´artisanat (Ccima) du Cameroun. Le 26 octobre 2008, Joseph Kadji Defosso essayera de rempiler pour un second mandat au poste de maire à Bana. Il a d´ailleurs, pour pérenniser son règne, offert, il y a quelque temps, un gigantesque immeuble à cette commune.
Michel Ferdinand
Douala : La police bastonne les temporaires de Camtel
En grève depuis une semaine, ils ont été violemment dispersés hier par des éléments du Gmi 2.
Les employés temporaires de la Camtel ne sont pas au bout de leur souffrance. Alors qu´ils faisaient leur sit-in habituel qui dure depuis une semaine devant le siège de la Camtel régionale du Littoral à Douala, ils ont été surpris par l´arrivée des éléments du Gmi n°2 qui sans attendre, ont fait usage de la violence pour disperser les grévistes "Ces policiers ont été appelés, sous prétexte que nous étions entrain de tout casser à Camtel. Une fois sur le terrain, ils se sont mis à nous violenter en disant qu´ils ne font qu´exécuter les ordres", déclare Djino Guy, l´un des temporaires. Bilan de cette épreuve de force : certains grévistes s´en sortent avec des égratignures et des parties du corps enflées. Ne voulant pas opposer de résistance, ils se sont réfugiés en face, en attendant le départ de la police.
Cette situation est le résultat d´une situation qui dure depuis jeudi dernier, 09 Octobre dernier, date à laquelle ces employés ont décidé de cesser les activités pour revendiquer leurs droits. "Nous voulons le matricule", "Nous voulons être intégrés", "Nous réclamons nos droits", sont les principales revendications qu´on peut lire sur les cartons qui leur servent de pancarte. Toutefois, même si de l´avis des employés ce problème n´est pas pris au sérieux, des démarches ont été entreprises par la direction générale. Mardi dernier, 14 Octobre, le Directeur général David Nkotto Emané a envoyé Charles Pedene, Directeur des Ressources humaines pour négocier avec les grévistes. Ce qui fut un échec. "Nous ne pouvons rien négocier en l´absence des médias.
Les médias doivent être des témoins de tout ce qui va se faire", disent à l´unanimité les grévistes qui avouent avoir entrepris plusieurs initiatives qui sont restées vaines. "Nous avons saisi les Services du Premier ministre, l´inspection du travail. Nous avons aussi déposé un mémorandum dans les services du gouverneur de la province du Littoral", se désolent les grévistes. Pour ces grévistes, il y a des solutions de sortie de crise. "Ils doivent nous embaucher ".
Blaise Djouokep (Stagiaire Jade/Syfia)
Evasion : Un détenu de New Bell rattrapé
Le régisseur reconnaît que les détenus préparent depuis deux à trois semaines une fuite massive.
C´est aux environs de 3 heures jeudi dernier, 16 octobre, à la prison centrale de New Bell que le détenu Moumeni Hassan, né vers 1980, a été arrêté alors qu´il tentait de s´évader. A cette heure avancée de la nuit, le prisonnier a profité des travaux actuellement en cours à la prison pour tenter de s´échapper. Lors du récent incendie observé à la prison, quelques fissures ont été enregistrées sur les murs. Ce qui a par ailleurs affaibli ces murs. "En marge des travaux de réfection qui ont été lancés, on a cassé le mur pour le refaire", relève Joseph Tsala Amouguo, le régisseur de la prison centrale de New Bell.
Estimant donc qu´il y avait un passage par là, Hassan Moumeni a emprunté ce chemin où il s´est retrouvé hors de la prison et face à un autre mur qu´il a tenté d´escalader. C´est en ce moment qu´il a été aperçu par des gardiens de prison qui ont immédiatement ouvert le feu. Ce sont ces tirs qui vont lui faire peur. Il sera aussitôt pris par le personnel de garde. Il se trouve actuellement en garde au commissariat du 2em arrondissement pour besoin d´enquête.
Cette tentative d´évasion intervient alors que le gouvernement camerounais et l´Union européenne ont engagé des travaux d´extension et de réfection de la prison. Selon le régisseur, les détenus préparent depuis deux à trois semaines une fuite massive. D´après les prévisions, les travaux de réfection à la prison centrale de New Bell ne doivent pas dépasser trois mois. La sécurité autour de la prison a été renforcée hier matin pour que de tels cas ne surviennent à nouveau.
C´est depuis le 19 septembre 2007 que Hassan M. est placé sous mandat de détention par le tribunal militaire de Douala pour vol avec port d´arme à feu en coaction, détention illégale d´arme et munitions de défense et tentative d´assassinat. Plusieurs tentatives d´évasions ont été étouffées par les gardiens de prison. "Le 29 juin dernier, plusieurs détenus avaient tenté de s´échapper de la prison avant d´être aussitôt rattrapés. Tout récemment, un autre détenu qui tentait de s´enfuir avait été abattu sur une toiture par les gardiens de prison", avoue Joseph Tsala Amougou, régisseur de cette prison. La prison centrale de Douala forte de 2.969 détenus parmi lesquels 2.923 prévenus a été construite en 1930 pour une capacité d´environ 800 places.
Wilfried Joël Tankeu (Stagiaire Jade/Syfia), (Source Mutations)
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