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24.02.2009

greve Guadeloupe : "la gwadloup ce tan nou pa ta yo !! 























La Guadeloupe s’est levée et fait face à son destin


INTERVIEW EXCLUSIVE DE YELEEN, UNE MILITANTE ACTIVE DU COLLECTIF LKP

La Guadeloupe vit depuis plusieurs semaines maintenant une page vibrante de son histoire et les média français (TV, radio, presse, internet) semblent incapables d’évaluer objectivement les revendications du collectif LKP ("Liyannaj kont pwofitasyon", le Collectif contre l’exploitation outrancière) qui pour défendre les intérêts de la population de la Guadeloupe, a décidé unanimement de paralyser l’activité économique de cette ancienne colonie esclavagiste française.

Écartelés entre l’information sommaire de l’opinion publique dans l’hexagone (qui cherche-t-on a protéger ?), la dépréciation des motivations légitimes du collectif et l’utilisation abusives d’amphétamines médiatiques pour masquer les tâtonnements évasifs du Ministre Yves Jego et l’incompétence du Préfet, les média français semblent toujours tordre le coup à la notion de « liberté de la presse » dès qu’ils débarquent dans la mer des Caraïbes. Voit-on par exemple à la TV, des interviews des responsables du Collectif ?
Aussi pour mieux apprécier les motivations du peuple guadeloupéen, j’ai souhaité interroger Yeleen, la responsable de la structure Menaibuc Caraïbes en Guadeloupe et la directrice de la librairie afro-caribéenne Kamoze à Moule, qui suit de très près les évolutions du mouvement de grève avec toute son équipe.

greve Guadeloupe : "la gwadloup ce tan nou pa ta yo !!
envoyé par jegomaco

JP Omotunde : Bonjour chère Yeleen… Tout d’abord pourquoi le collectif porte-t-il le nom de « Liyannaj kont pwofitasyon » ?

Yeleen : Hotep Jean-philippe et toute l’équipe d’Africamaat Des femmes, des hommes, des jeunes, des associations, des syndicats ont décidé de se mettre ensemble pour construire une société capable de nourrir (autosuffisance alimentaire), d’éduquer, de porter la connaissance, la santé, le travail et le respect à tous les guadeloupéens en respectant leur identité, leur culture et leur mode de vie. La plateforme des revendications veut lutter contre toutes les injustices dont nous faisons l’objet.

JPO : Comment pouvez-vous expliquer que le peuple Guadeloupéen, que l’on pensait profondément endormi, s’est soudainement levé comme un seul homme pour défendre ses droits et faire entendre son ras bol ?

Yeleen :Je dirais que le peuple Guadeloupéen n’était pas endormi, il a toujours lutté. Il refusait jusque là d’admettre l’évidence à savoir que la société guadeloupéenne s’est construite sur des rapports de classe et de race depuis 400 ans. Les guadeloupéens noirs et indiens sont au bas de la pyramide, ils vivent tous les jours ces injustices. Le collectif a pris à bras le corps tous les problèmes qui hélas n’avaient jamais été traités par nos politiques ou si peu.

JPO : Cette mobilisation nationale du peuple guadeloupéen (les manifestations ont toutes battues des records de mobilisation), est donc historique ?

Yeleen : Oui tout à fait, grâce à une organisation impeccable des membres du collectif, 65 000 personnes peuvent défiler à Pointe à Pitre sans aucun débordement. Nous suivons les consignes du service d’ordre du collectif digne des « Men in black » à la hauteur de leur mission. La population s’est reconnue dans ces revendications et dans ces hommes et ces femmes qui sont tous des experts dans leurs différents domaines : éducation, droit, agriculture, fiscalité, etc...

JPO : Quel a été réellement l’élément déclencheur de cette grève ? Depuis combien de temps dure-t-elle maintenant ?

Yeleen : C’est la cherté du coût de la vie, le prix de l’essence. Cette grève a commencé depuis le 20 janvier, le jour de l’investiture historique de Barack Hussein Obama. Je ne sais pas si la date a été choisie pour sa signification « Yes we can ».

JPO : Dans l’hexagone les médias disent que les propriétaires des stations service ont suivi le mot d’ordre du collectif en raison d’un projet d’ouverture de 12 nouvelles stations. Mais jamais on n’a dit qu’elle est la particularité de ces nouvelles stations et qui étaient les initiateurs de ce projet purement commercial, pouvez-vous nous éclairer ?

Yeleen : Les gérants des stations service, qui sont des petits patrons en majorité noirs et indiens, ont déclenché une grève le 19 janvier pour refuser l’implantation de 13 stations automatiques " sans pompiste. Ces nouvelles stations appartiennent à de grands groupes locaux de guadeloupéens appelé « Békés » car descendants des anciens colons esclavagistes et qui déjà possèdent la plupart des entreprises dans tous les domaines en Guadeloupe. L’activité économique et la réalité de l’emploi en Guadeloupe, ne permettent pas l’installation de toutes ces stations supplémentaires. Les gérants risquaient donc de ne plus gagner leur vie et de voir leur chiffre d’affaires diminuer en entraînant inévitablement des licenciements.

Les revendications des gérants de station service rejoignaient celles de leurs salariés syndiqués en majorité à l’UTPP UGTG concernant le maintien de leurs emplois et dans ce sens la grève des gérants allait dans le même sens que celle du collectif. Ce mouvement très puissant a fait en sorte que les gérants ont déjà obtenu satisfaction, c’est à dire l’ouverture de seulement 3 stations supplémentaires au lieu des 13 prévues. Cet accord est intervenu avec Jego il y a deux jours.

JPO : Pourquoi selon vous, les responsables économiques et politiques de la Guadeloupe ont toujours été contre la présence de caméras de télévision appartenant aux chaînes locales lors des débats et négociations, alors que le Collectif a toujours été pour. Y-a-t-il a ce point des choses à cacher au peuple guadeloupéen ?

Yeleen : Ce sont les élus qui ont demandé la présence des médias lors des négociations au World Trade Center et non le collectif, bien sûr cela a surtout permis à la population de constater en direct à quel point elle était lésée. Par exemple, nous avons appris que la SARA qui est une société de raffinerie installée en Martinique, a mis en place une magouille financière depuis des lustres. Ils font venir du carburant de Ste Lucie (une île voisine) mais pour ne pas payer de taxes, la SARA déclare ce carburant provient de Ste Luce en Martinique. Ils enlèvent donc le i sur les documents et donc il n’y a aucune transparence quant au prix d’achat du carburant et de sa provenance, les douanes refusant de communiquer.

De plus, les baisses du carburant ne sont pas répercutées en Guadeloupe et en fait ils se font une cagnotte sur le dos des guadeloupéens et les services de l’Etat ne jouent étonnamment pas leur rôle de contrôle. Le collectif demande d’ailleurs le remboursement des sommes indûment perçues par la SARA afin de créditer un fonds pour la formation des jeunes.
M. Jego lui est venu avec France 2, il soigne sa médiatisation mais ce genre de fait n’est pas relayé par les média français. Les négociations en préfecture se déroulent ainsi à huis clos.

NegosGuadeloupe
envoyé par Rue89Video

JPO : Comment avez-vous apprécié la gestion du conflit par le Préfet de la Guadeloupe ?

Yeleen : C’est une très mauvaise gestion ! Il a pénalisé considérablement l’avancement des négociations. Après avoir engagé enfin un protocole de sortie de crise, il a quitté la table des négociations de façon inattendue et honteuse, en laissant face à face le collectif, les socioprofessionnels et les élus, sans avoir réglé les problèmes. Tout cela a été diffusé à la télé et le peuple a été choqué. Il faut dire qu’il a été très embarrassé par toutes les révélations qui engageaient la SARA et donc l’Etat, et aussi par la lucidité du collectif et de son porte parole Elie Domota, jeune guadeloupéen de 42 ans directeur-adjoint de l’ANPE, qui s’est entouré d’une équipe de spécialistes dans tous les domaines.

JPO : Les média parisiens ont réduit les revendications du Collectif LKP à une simple demande d’assistanat supplémentaire et à l’obtention de nouvelles subventions de l’Etat. Avez-vous le sentiment que vraiment c’est cela qui motive la population ?

Yeleen : C’est plutôt le patronat qui veut encore des subventions ! D’ailleurs la réunion qu’ils ont organisé au World Trade Center avec Jego était édifiante, il n’y avait pratiquement que des leucodermes qui se plaignaient de ne pas pouvoir satisfaire les revendications du collectif. Des avantages, l’Etat leur en a toujours fourni, défiscalisation, exonération de charges etc..

No justice, No respect, No Peace !

La population colorée a du mal à joindre les deux bouts. Faisons une simple comparaison du prix d’une paire de basquettes : Elle coûte 12 € en France et 85 € en Guadeloupe, comment est-ce possible ? La démonstration a été faite devant le préfet et il dit ne pas avoir d’explications car l’observatoire des prix ne fonctionne pas.

La population a vu à ce moment là qu’on l’exploite et ce sentiment est monté d’un cran à la lecture du rapport Payen en direct sur tous les médias au sujet du prix de l’essence et des marges injustifiées.

JPO : Les jeunes de la Guadeloupe parlent d’apartheid socio-économique, professionnel et social en 2009. Cela veut-il dire que les stigmates de la société coloniale existent toujours en Guadeloupe et que les politiques n’ont qu’un pouvoir de pacotille face aux lobbies des blancs békés (descendants des propriétaires d’esclaves) ?

Yeleen : Oui tout à fait la plantation est toujours d’actualité, la rencontre entre le collectif et les jeunes à la Kasa nous l’a confirmé, les jeunes sont discriminé dans leur propre pays et pour certains obligés d’aller travailler ailleurs n’ayant pas la bonne couleur alors que des visages pâles viennent ici même pour être caissières. Plusieurs jeunes ont fait des témoignages dans ce sens.

Elie Domota le porte parole du collectif a bien expliqué à l’assemblée lors des négociations que nous évoluons dans une société de classe et de races et qu’il fallait que cela cesse...

JPO : Pour commenter la main mise des békés aux Antilles, dans le cadre d’un documentaire réalisé et diffusé en ce moment par Canal+, un article tiré du Nouvel Obs du 22 janvier 2009 mentionne ceci « Les békés C’est ce qu’il y a de mieux. Ce sont les colons blancs de race pure qui se reproduisent dans les colonies ». Nous sommes en 1960, Monsieur Hayot, fondateur de la société éponyme de production de bananes martiniquaises, est interviewé par l’ORTF. L’image est en noir et blanc et ce grand propriétaire terrien si fier de son sang est un homme du 20ème siècle. Mais son petit-fils qui s’exprime aujourd’hui dans la passionnante enquête diffusée sur Canal+ n’a pas vraiment changé de point de vue. « Dans les familles métissées, les enfants sont de couleur différente, il n’y a pas d’ harmonie. Moi, je ne trouve pas ça bien, estime Bernard Hayot. Nous, on a voulu préserver la race. » Rien à voir avec la diatribe d’un petit Blanc frustré . Avec 300 millions d’euros de patrimoine, Bernard Hayot est l’ homme le plus riche de la Martinique et la 110e fortune française . Il emploie 5 000 salariés. Conséquence directe de ce racisme quasi déclaré et de cette obsession de la « race pure » ? Les grandes familles blanches, qui représentent 1 % des habitants, détiennent la moitié du foncier en Martinique et 52 % des terres agricoles ». Cet extrait à faire pâlir de jalousie Hitler lui-même, le mentor de bon nombre d’occidentaux partis s’installer aux Colonies, est-il d’actualité aussi pour la Guadeloupe ?

Yeleen : Les familles Békés vivent plutôt en Martinique mais ils ont colonisé la Guadeloupe avec toutes leurs entreprises. Le français Victor Hughes [1] avait coupé la tête de beaucoup d’entre eux à la révolution et les rescapés s’étaient réfugiés en Martinique.

D’ailleurs les frères de Martinique sont obligés pour certains de venir gagner leur vie en Guadeloupe car chez eux ils ont beaucoup de difficultés car le système de la plantation y est encore plus fort. Il n’y a pas de terres disponibles pour eux, en guadeloupe l’histoire en a décidé autrement.

JPO : A la lueur de cette déclaration d’un béké d’aujourd’hui, l’image de « peuple métis » que l’on veut donner aux Afro-Caribéens n’est dans le fond qu’une immense escroquerie ?

Yeleen : Il est rare qu’un martiniquais accepte de se dire « africain », c’est le travail des békés qui ont fait croire aux nègres martiniquais que la race élue était la blanche et qu’il fallait pour s’en sortir, se blanchir la peau. Obama se dit africain américain mais pour certains leucodermes, ils insistent lourdement pour dire que c’est un métis, c’est une technique pour nous faire croire que s’il est intelligent c’est par le sang blanc de sa mère... Les peuples d’Afrique depuis toujours, n’ont jamais dénié l’humanité à quiconque quelque soit sa carnation.

JPO : Venons-en aux revendications du Collectif. Quelles sont, selon vous, les plus importantes pour le peuple guadeloupéen ?

Yeleen : C’est l’arrêt de l’exploitation outrancière qui se manifeste dans tous les domaines. C’est une revendication identitaire collective très forte, le peuple prend enfin possession de son pays, il l’affirme dans la chanson scandée dans toute les manifestations « la gwadloup se tan nou la gwadloup se pa ta yo, yo pe ke fe sa yo vle adan peyi an nou (la guadeloupe nous appartient, la guadeloupe ne vous appartient pas , nous ne vous laisserons plus faire ce que vous voulez dans notre pays) cette chanson il y a quelques années aurait été considérée comme une volonté indépendantiste et conspuée.

JPO : Comment analysez-vous la stratégie et les actions du Ministre Yves Jego ? Que nous cachent les média de l’hexagone ?

Yeleen : Il est un peu tôt pour connaître sa stratégie nous sommes au tout début des négociations. Je pense quand même qu’il craint la contagion avec la France et les autres départements d’Outremer où le climat social n’est pas au beau fixe. D’ailleurs, comme on le voit déjà dans les média, la Martinique est passée à l’action.

JPO : Vous dissociez les attentes du patronat et celles du Collectif ou les intérêts des uns et des autres sont-ils liés ?

Yeleen : Le collectif a sa méthode populaire de lutte, à savoir mettre l’économie sur « pause » pour obtenir satisfaction des ses revendications. En effet le patronat ne peux plus gagner de l’argent si les ouvriers refusent de travailler et si la population n’achète plus ! Un système peut s’effondrer si l’ensemble de la population refuse de le faire fonctionner et c’est ce qui se passe ici en Guadeloupe avec le collectif.
Depuis la grève les petits commerces de proximité et les agriculteurs, les pêcheurs, les éleveurs se sont organisés pour nourrir la population au lieu de livrer les grandes surfaces, ils organisent des marchés où il y a affluence car les prix sont beaucoup plus bas.

JPO : La Martinique va bientôt se mettre en grève. Est-ce une suite logique des choses, selon vous ?

Yeleen : Oui la contamination est inévitable, à l’heure ou je parle un ami vient de m’annoncer qu’ils sont 20 000 dans les rues de Fort de France.

Guadeloupe greve essence touriste agressé
envoyé par bashment

JPO : Un dernier mot pour les internautes du site africamaat ?
Yeleen : Nous qui sommes tous soit des anciens colonisés, des descendants de déportés d’Afrique, des néo-colonisés, nous sommes en train de guérir de l’aliénation, les sans-voix se mettent debout, fiers de ce qu’ils sont. Je pense que c’est le résultat du travail de fond fait par nos historiens dont vous faites partie, qui mettent à disposition des ouvrages historiques, sociologiques, qui organisent des conférences, des voyages éducatifs. Tout cela pour éradiquer notre conditionnement. Nous connaissons maintenant l’histoire glorieuse des civilisations africaines et de l’Egypte ancienne négro-africaine.

Ici en Guadeloupe nous avons tous vu la masse de la population de la Côte d’Ivoire qui est descendue courageusement pour protéger son pays au péril de leurs vies. Nous avons décrypté la désinformation médiatique organisée par les médias aux ordres de la France, les Guadeloupéens ont toujours supporté les ivoiriens.

Le peuple noir apprends tous les jours et n’est plus dupe, j’aimerais tellement que les populations de notre mère l’Afrique puissent elles aussi s’organiser pour revendiquer plus de justice et virer tous ces « bouffeurs » qui les exploitent.

Je salue tous mes frères et sœurs africains de part le monde et les incite à agir pour améliorer leurs conditions de vie.

Vie Force Santé à tous !

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Dernière minute de Yeleen.....

Hotep,
Après le départ précipité de Jego, rappelé par ses chefs, tout comme le préfet auparavant, le gouvernement ne veut rien lâcher pour les Nègres, mais par contre aucun problème pour renflouer les banques, les constructeurs automobiles. Jégo bégaye depuis Paris, à nous de prendre nos responsabilités...

Grosse mobilisation aujourd’hui lundi 9 février 2009, Arrêt de toute activité économique de l’ïle, les gros patrons "Béké, voleurs exploiteurs " sont maintenant seuls avec la population de la Guadeloupe qui refuse de mettre son énergie de travail à leur service si la revendication salariale n’aboutit pas.

Départ de la mutualité, passage rue Frébault, tribunal, place de la victoire et retour la mutualité environ 100.000 personnes sur Pointe à Pitre, il y a eu aussi une mobilisation sur Basse terre et 40.000 personnes.
Toujours calmement, mais avec détermination, très bonne organisation avec le service de sécurité du LKP.

Bientôt c’est toute la Guadeloupe qui sera en route !!! Fos au Collectif, nos leaders.
Au retour à Ste Anne la plage est pleine, elle est belle, c’est le paradis, certains sont mobilisés, d’autres profitent de notre beau pays.
Bon Fos a tout moun
Vie Force Santé

©2006 Africamaat Tous droits réservés.

REACTIONS

[31241] - LE 19/02/2009 10:16 PAR PAROLES DE DOMOTA
Domota : « La grève a ouvert les yeux des Guadeloupéens »
Propos recueillis par Véronique Grousset 16/02/2009 |pour le figaro
Interview Figaro Magazine Le porte-parole du collectif LKP estime toujours n’avoir rien obtenu du gouvernement et prévient que la situation s’engage sur le chemin du « pourrissement » et du « chaos »
Le Figaro Magazine : Vous persistez à réclamer 200€ pour les bas salaires alors que Yves Jégo affirme ne vous avoir rien promis sur ce point. Il vous met d’ailleurs au défi de produire un document écrit prouvant le contraire. Comment comptez-vous en sortir ?

Elie Domota : En lui répondant que des documents écrits prouvant qu’il s’est engagé et qu’il a engagé la parole de l’Etat, je n’en ai pas un mais deux (il les sort d’un tiroir, nous les montre et nous en laisse une copie). D’abord un « Message du secrétaire d’Etat chargé de l’Outre-Mer » , que le préfet a lu en direct à la télévision, et un pré-accord, tapé à la machine dimanche soir par Monsieur Vincent Lemaire, directeur départemental de la direction du Travail, validé par les patrons, l’Etat et les syndicats, pour lequel Yves Jégo est sorti téléphoner à Fillon avant de nous dire « OK, Matignon est d’accord ». Nous étions tous là. Nous en sommes tous témoins. Conclusion : Jégo se fout de notre gueule. Il n’y a que deux solutions : soit le gouvernement le couvre, soit il est viré. Parce que, si l’Etat commence à mentir, on n’est pas sorti de l’auberge. On va droit au pourrissement.

Vous pensez vraiment que l’Etat a les moyens de verser 200€ à 40.000 foyers guadeloupéens et d’exonérer de charges sociales tous les salaires jusqu’à 1,4 fois le Smic ?

La question ne se pose pas quand il s’agit de faire des cadeaux aux nantis ou aux patrons via les lois Perben, Pons ou Girardin ! Mais dès qu’il s’agit des bas salaires, là, c’est bizarre, il ne peut pas. L’Etat n’a mis que deux heures pour trouver 360 milliards pour les banques, mais il ne peut rien faire pour les travailleurs en 24 jours ?

On ne peut pas dire « rien ». Vous avez beaucoup obtenu.
Nous n’avons RIEN obtenu ! Si vous faites allusion au RSA, c’est quand même heureux qu’on l’ait ; et sans attendre 2011, en passant les derniers, comme c’était prévu ! Si on n’est pas comme tous les Français, c’est qu’il y a un problème. Pareil pour la hausse de l’allocation logement ; on est Français ou on n’est pas Français ? Toutes les mesures annoncées ne font qu’atténuer les discriminations dont nous sommes victimes. Quant à la baisse de 6 centimes sur l’essence : Total nous escroque depuis des années et nous devrions dire merci pour 6 centimes ?

Vous aviez déposé 131 revendications. Il y en a quand même bien quelques-unes qui ont été satisfaites ?
Zéro. Les medias qui écrivent le contraire à propos de ces 131 points mentent : nous n’avons eu droit qu’à du dédain. Yves Jégo a mis trois semaines à se rendre compte qu’il se passait quelque chose de grave en Guadeloupe, et Nicolas Sarkozy - qui ne s’est réveillé que ce matin- en a mis quatre. Est-ce qu’il aurait été imaginable de réagir comme ça si la situation s’était produite en Indre-et-Loire ?

Vous dîtes toujours « la France » comme si vous n’en faisiez pas partie. C’est votre but, de ne plus en faire partie ?
Je n’ai pas à exprimer mes opinions. Je m’exprime au nom du LKP.
D’accord, parlons du LKP ; et des visées indépendantistes que de très nombreux élus et citoyens Guadeloupéens lui prêtent.

Le LKP est pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et moi aussi. Mais quand je dis ça, il y en a plein encore récemment les envoyés du Modem- qui me demandent ce que nous voulons en faire de ce droit. Je trouve ça particulièrement déplacé ! Est-ce que je vous demande, moi, ce que vous en faites, vous, du droit de votre peuple à disposer de lui-même ? Ce droit, vous l’exercez sans y penser, en acceptant la présence de minorités sur votre sol, et en leur demandant de respecter vos prérogatives naturelles de peuple majoritaire. Alors que nous, les noirs, majoritaires sur cette île, nous y vivons exactement comme au temps de l’esclavage avec la même organisation sociale, la même domination culturelle et économique. La culture majoritaire, ce n’est même pas la notre, c’est celle des blancs. Ce que je crois, c’est que rien n’est fait pour le développement économique de la Guadeloupe. Tout est fait pour en faire une terre de consommation des surplus de l’Union européenne. Tout est fait pour que les Guadeloupéens soient des zombies en Guadeloupe. Mais cette grève leur a ouvert les yeux. Ils savent maintenant, ils ont compris. Et si on ne remédie pas à cette situation très vite, en commençant par rétablir l’équilibre sociologique, professionnel et économique qui correspond à la répartition démographique des différentes composantes de la société guadeloupéenne car attention : personne ne dit que les blancs ne sont pas Guadeloupéens, nous sommes tous Guadeloupéens !- ce sera le chaos.

[31237] - LE 18/02/2009 18:15 PAR WONG KEM
Hotep je fais quivre un communiqué de l’ATPC parut sur le site ugtg.org
COMMUNIQUÉ

Malgré les inlassables appels du collectif Liyannaj Kont Pwofitasyon, LKP, le patronat, l’Etat français ont laissé pourrir la situation.
Au lieu de faciliter réellement les négociations les représentants de l’Etat sont allés de dérobades en dérobades (départ du préfet de la table de négociation le 28 janvier, fuite du secrétaire d’Etat à l’Outre Mer le 8 février suivi du reniement des engagements de l’Etat) tandis qu’ils faisaient venir en Guadeloupe plus de 2000 gendarmes mobiles.
Ce qui était prévisible arriva.

Les travailleurs, les jeunes n’ont pas accepté la violence perpétrée contre les syndicalistes et une partie de la population par les forces de répression lundi 16 février. Depuis la situation ne pouvait que dégénérer. Dans la nuit du 17 au 18 février un syndicaliste de la CGTG a été tué par balles ; nous ne savons pas encore les circonstances exactes mais les larmes de crocodiles pleuvent.

L’Association des Travailleurs et des Peuples de la Caraïbe, ATPC, dénoncent le rôle du patronat et de l’Etat qui ont joué le pourrissement du mouvement pour ensuite et créer la situation que nous connaissons aujourd’hui.
L’ATPC lance un appel aux organisations de la Caraïbe pour qu’elles condamnent cette répression et exigent la réouverture immédiate des négociations et la satisfaction des revendications

SOLIDARITÉ AVEC LES TRAVAILLEURS ET LE PEUPLE DE GUADELOUPE !
ATPC Pointe à Pitre le 18 février 2009.
Pa Konnèt Mové...

[31230] - LE 17/02/2009 23:21 PAR DEWAT PRETRE DE AMON

Merci à mes frères de Gwadeloup et de Matinik !
Franz Fanon a dit " FAITES PESER SUR LES ESCLAVAGISTES TOUT LE POIDS DE VOTRE HUMANITÉ "

Alors ne nous laissons pas faire mes frères luttons car aucune armée aucune force sur cette terre ne peut arrêter une idée dont l’heure est arrivée et cette idée c’est POUVOIR AU PEUPLE.

All power to the people right now !
Luttons ou que nous soyons sur terre !
Luttons à la mémoire des ancêtres scrifiés pour nous !
Luttons pour l’élévation de l’humanité !
Luttons pour la liberté de l’Homme !
L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas qu’on s’apitoie sur son sort
Appel aux volontaire pour écraser l’armée impérialistes de voyous qui ne cesse de nous mépriser et de nous tuer tou patou.

[31186] - LE 13/02/2009 04:47 PAR AKHMELANO
Tant que la terre tourne, la roue tournera toujours
Mon frère de l’autre bout du continent africain, d’Angola, de Rhodésie, ou d’Afrique du Sud, opprimés du monde entier, ne perdez jamais espoir. Tant que la terre tourne, la roue tournera toujours.

Un beau jour, nous serons assez forts pour contrer le vent qui court. Le soleil luira enfin pour nous. Nous aurons la liberté.
Je ne cesse d’appeler les Vodous à mon secours. Mais à mes cris d’angoisse, ils répondent par le silence. Le ciel n’a pas d’oreilles ; il ne peut rien pour personne. Il me faut compter sur moi, sur moi seul et sur le temps, et un jour, nous serons assez forts pour contrer le vent qui court. Le soleil luira enfin pour nous. Nous aurons la liberté.

Désireux de prendre part aux fruits de l’usurpation, les rapaces du monde entier nous font des jeux hypocrites. Ils parlent de justice et de l’amour du prochain, et contre des lingots d’or, ils nous laissent à nos sorts.
Mais un jour nous seront assez forts pour contrer le vent qui court. Le soleil luira enfin pour nous. Nous aurons la liberté.
G.G. Vikey
Ps. Paroles d’une chanson du chanteur béninois GG Vickey dans les années 60. Nous sommes en 2009. La Rhodésie n’existe plus. Quelque chose a changé en Angola. Quelque chose a changé en Afrique du Sud. Aussi, Guadeloupéens et Guadéloupéennes, ne perdez jamais espoir...


[31171] - LE 11/02/2009 23:23
Hotep !
Etant sur place, je vous explique comment je vis et je vois moi-même ces moments.

Aujourd’hui, en Guadeloupe, le peuple s’est enfin révélé et maintenant, il se sait libéré. Nous savons tous maintenant que les choses ne sont plus comme avant pour nous, peuples nègre et indien de la Guadeloupe, peuples opprimés par le colonialisme français depuis des siècles. L’injustice pour nous, c’est maintenant du passé. L’exploitation pour nous est aussi du passé. Notre avenir dorénavant, inéluctable depuis ce 20 janvier 2009, c’est notre liberté. La libération d’un peuple opprimé, le peuple guadeloupéen.

Comme nous le savions tous déjà, depuis Marcus Garvey, seule l’unité devait permettre au peuple nègre de relever la tête et faire face. En Guadeloupe, c’est la force des choses qui a permis au peuple de se révéler, de faire son unité et d’utiliser ainsi la force qu’il constitue pour aboutir dans de légitimes revendications sociales embrassant l’économie, la culture, l’administration, la loi, l’énergie, l’éducation et tous les domaines où jusque là, l’état colonial français imposait sa domination.
Ce que tout le monde surnomme "la grève générale", euphémisme de ce que nous tous sur place nous savons être une révolution est toujours en cours.
Bref compte-rendu des évènements et de leurs conséquences :

20 janvier 2009
Annoncée depuis longtemps, la grève générale a lieu. La population de Guadeloupe fait véritablement connaissance avec le collectif LKP (Lyannaj Kont Pwofitasyon) qui regroupe des associations politiques, culturelles, des organisations syndicales, avocats, etc... En quelque sorte, LKP est l’organisation ultime, ou unification de toutes les voix du peuple, chacune s’exprimant dans son domaine. LKP à travers ses porte-parole présente alors à l’ensemble de la population et à tous les responsables concernés ce que l’on appelle la plateforme de revendications. Dès le 20 janvier donc, les choses sont bien établies pour tous : des négociations sont demandées entre LKP, représentant le peuple guadeloupéen, et l’ensemble de l’appareil colonial matérialisé par le préfet (plus haute autorité de l’état français sur place), les élus locaux (président de région, président de département, président de l’asociation des maires) et le patronat (MEDEF, CCI, ...).

24 janvier 2009
Après 4 jours de paralysie de la Guadeloupe (stations d’essence fermées, entreprises et écoles fermées, barrages routiers, coupures d’eau et d’électricité), l’appareil colonial de l’état français comprend que la Guadeloupe est entre les mains du collectif LKP. L’ampleur de la mobilisation du peuple à chaque appel aidant, ils acceptent de se retrouver tous ensemble dans un même lieu, conformément à la méthode proposée par le collectif LKP. Cette première rencontre a pour but de fixer les modalités selon lesquelles ls négociations vont se dérouler. Remplis de suffisance, les élus locaux demandent la présence des médias radio et TV pour retransmettre en direct les débats, sûrs que la méthode présentée par le collectif LKP (c’est-à-dire le peuple guadeloupéen qu’ils sont censés représenter) va échouer et sera récusée par tous les acteurs devant les médias. La population fait ainsi connaissance de manière quasi fortuite avec les leaders du mouvement LKP. Cette rencontre inopinée va révéler au peuple guadeloupéen qu’un collectif LKP s’est créé pour représenter ses intérêts. Et que les leaders de ce collectif sont armés, préparés et disposés à lutter contre l’exploitation de leur peuple. Ainsi, la présence des médias ce jour là a été bénéfique pour le mouvement même s’il elle n’était pas prévue : la population a appris en direct quelques vérités sur "la mafia" organisée par certaines entreprises locales, notamment sur l’essence. Et ils ont compris que leurs élus n’étaient pas leurs véritables représentants mais plutôt des complices de l’exploitation établie.

25 janvier 2009
La Guadeloupe est censée fêter le carnaval (carne vale) dans l’allègresse mais les évènements ne s’y prêtent pas. Ou plutôt, ils se prêtent mieux à une expression plus identitaire du peuple guadeloupéen selon les mêmes pratiques : 25 000 personnes marchent dans les rues de Pointe-à-Pitre sous la conduite des associations culturelles du collectif LKP et du son ’Mas a konsyans’.

26 janvier 2009
Le préfet, l’ensemble des élus, le patronat via ses représentants signe avec le collectif LKP un accord sur la méthode de négociation proposée par le collectif. Les négociations peuvent commencer dès le lendemain. Toujours en direct devant les caméras.

27 janvier 2009
Le pays Guadeloupe est toujours en grève générale inninterrompue depuis une semaine : pas d’essence, disparitions des marchandises occidentales des magasins qui ferment peu à peu faute d’approvisionement, écoles fermées ou désertées. Les Guadeloupéens comprennent qu’il faut qu’ils commencent à s’organiser pour assurer leur subsistance. La mobilisation est toujours de rigueur devant le lieu des négociations ou de plus en plus de forces repressives de l’état colonial (gendarmes de toutes les couleurs de bleu) se massent pour soi-disant contenir une population agressive. Cette population est en fait sous le contrôle du collectif LKP qui via un service de sécurité Haut de gamme maintient tout le monde dans des conditions adéquates. Lors des négociations, le préfet essaie de montrer devant les médias l’irréalité des revendications. Les élus, en bons démagogues, essaient eux dorénavant de récupérer politiquement le mouvement. Le patronat comprend que la lumière est maintenant faite sur ses agissements. Plus personne ne sait comment réagir, tout le monde se rejette la faute : les arguments du collectif LKP sont en acier trempé.

28 janvier 2009
Tout le monde attend la suite des négociations. Coup de théâtre ! Le préfet récuse le document qu’il a signé deux jours auparavant et lit un communiqué du secrétaire d’état à l’Outre-Mer qui jusqu’ici, ne s’était pas manifesté sur cette première semaine de grève générale. Après avoir lu ce document, il prend aussitôt la fuite, entouré de ces mêmes forces de repression. Ainsi, l’état français vient de se ridiculiser en direct devant les médias en remettant la confiance en sa parole, en sa signature en doute face au peuple qui commence à s’affirmer et se reconnaître dans le collectif et ses leaders.

29 janvier 2009
Les français dans l’hexagone font leur petit jour de grève générale annuel avec 2 millions de personnes mobilisées. La Guadeloupe en est à son 10ème jour, le collectif fait un appel pour manifester face à l’attitude du représentant de l’état qui ne veut pas négocier et face à au secrétaire d’état qui fait des propositions "virtuelles" depuis son ministère à Paris.

30 janvier 2009
60 000 personnes envahissent les rues de Pointe-à-Pitre à l’appel du collectif LKP. Le peuple lui-même n’en revient pas : un défilé dans l’ordre et l’unité ! Pas de blanc, de nègre ou d’indien, juste un peuple guadeloupéen face à son destin qui devient historique.

01 février 2009
Le secrétaire d’état à l’Outre-Mer arrive de nuit en catimini comme un mafieux sur le sol Guadeloupéen. Il débarque avec tout son cabinet pour dit-il "gérer à distance son ministère grâce aux nouvelles technologies". Il assure même au peuple guadeloupéen et au collectif "ne pas partir tant que toutes les solutions ne seront pas trouvées et les négociations menées à terme". La radio du peuple guadeloupéen, longtemps ignorée par les siens commence à donner de plus en plus de voix.

08 février 2009
Après une semaine de communication audiovisuelle contrôlée, le secrétaire d’état s’aperçoit qu’il avait mal jugé la situation. Il se fait rappeler à l’ordre par le premier ministre français pour éviter plus de dérapage. Alors qu’un préaccord avait été trouvé dans la matinée entre toutes les parties concernées sur le dossier le plus sensible (les augmentations de salaires) et malgré la promesse d’une réunion de travail l’après-midi même pour finaliser et signer cet accord, le secrétaire d’état s’enfuit lui aussi, par avion. Il laisse ainsi vacant le pouvoir de l’état français en Guadeloupe, le préfet admettant ne pas avoir de latitude ni d’instructions pour continuer les négociations. Le collectif LKP appelle à une mobilisation générale du peuple guadeloupéen qui en est à sa troisième semaine de grève générale.

09 janvier 2009
L’appel à la grève générale est entendu : 100 000 personnes marchent dans l’ordre et l’unité dans toutes les villes et rues de Guadeloupe.
La suite doit maintenant vous être connue. Pour nous, la suite aussi est connue : ceux qui en ont les moyens se mobilisent et suivent les organisations syndicales dans les actions de fermeture des entreprises. Ceux qui se croisent dans la rue dans les manifestations ou simplement au détour d’un chemin, se reconnaissent dans cette unité grâce au brassard ou foulard ou casquette rouge que nous arborons tous, sur les voitures et dans les maisons.

Durant ces trois semaines de grève générale qui continue toujours au moment ou j’écris, le quartier général du collectif est devenu un point de rencontre du peuple ou des échanges ont été menés, des reflexions sur une nouvelle société possible échangées. Nous savons tous maintenant que nous guadeloupéens, nous avons réussi à nous unir pour envisager une nouvelle société prenant mieux en compte les peuples jusque là opprimés. Et nous savons dorénavant que l’avènement de cette nouvelle société en Guadeloupe est inéluctable.

C’est pour cela que je pense très sincèrement vivre des moments qui seront gravés dans l’histoire de l’humanité. Et je sais, en écoutant la radio du peuple que je ne suis pas le seul. Je vois en allant marcher et manifester que je ne suis pas le seul.
Quelque soit l’issue des négociations qui sera toujours à notre avantage, nous savons que nous n’avons plus besoin de personne pour assumer notre destin. Nous nous y acheminons maintenant à notre rythme. Sans aucun heurt. Dans l’unité.

Nulle part ailleurs dans le monde vous ne verrez cela.
Si vous soutenez le combat du peuple guadeloupéen, des descendants d’esclaves, des fils de l’Afrique, alors je vous demanderai de bien vouloir arborer, où que vous soyez, un brassard, un foulard, une casquette rouge. L’association fait l’unification. Unité des peuples opprimés. La seule solution. Avec de bonnes prières...

[31164] - LE 11/02/2009 16:26 PAR VALERIE

Je veux partager avec vous ces quelques extraits du livre d’Howard Zinn, " une histoire populaire des Etats Unis", qui collent à l’actualité en Guadeloupe :
P 751
"Pourtant, malgré la maîtrise de tous les instruments de la loi et l’ordre, de la prévarication et des concessions, des diversions et des fraudes auxquels elle a pu faire appel tout au long de l’histoire du pays, l’élite au pouvoir n’a jamais réussi à se garantir des révoltes populaires. A chaque fois qu’elle semblait y être parvenue, ceux-là mêmes qu’elle pensait avoir corrompus, trompés, achetés, réprimés, se réveillaient et se soulevaient... Rappeler cela, c’est dévoiler au peuple ce que le gouvernement souhaiterait pourtant qu’il oublie - cette capacité considérable des gens apparement désarmés à résister, des gens apparement satisfaits à exiger des changement.

L’histoire qui maintient en vie la mémoire des mouvements populaires suggère de nouvelles définitions du pouvoir. Traditionnellement, on considère que quiconque possède la puissance militaire, la fortune, la maîtrise de l’idéologie officielle et la suprémacie culturelle détient le pouvoir. Mesurée à cette aune, la résistance populaire ne paraît jamais assez forte pour survivre. Pourtant les victoires inattendues des rebelles - même les victoires momentanées - démontrent la vulnérabilité des soit-disants puissants.

Dans un système extraordinairement sophistiqué, les élites au pouvoir ne peuvent se maintenir sans la soumission et la loyauté des millions de gens à qui l’on accorde, en échange de ce service, de bien maigres récompenses : les soldats, la police, les enseignants, les hommes d’église, les fonctionnaires et les travailleurs sociaux, les techniciens et les ouvriers, les médecins, les hommes de loi, les infirmières, les travailleurs des transports et des communications, les éboueurs et les pompiers.

Ces gens - les catégories dotées de quelques privilèges mineurs - sont pris dans une alliance avec les élites. Ils forment, en quelque sorte, la "garde prétorienne" du système, véritable digue entre les classes les plus favorisées et les classes les plus pauvres. S’ils cessent d’obéir, le système s’effondre."

[31156] - LE 11/02/2009 12:20 PAR DERNIERES NOUVELLES
URGENCE AVANT MASSACRE GUADELOUPE dimanche 8 février 2009 (15h44)
infos de Guadeloupe : 4000 militaires/gendarmes/CRS sont arrivés samedi 07 février 2009

Chers compatriotes,
C’est un appel de soutien que je lance depuis la Guadeloupe.
Un collectif de 52 organisations comprenant tous les syndicats, des groupements de mutuelle, des fédérations d’associations, les plus grosses associations de la Guadeloupe, le syndicat des transporteurs, les syndicats des stations de service, syndicat de pêcheurs, etc a lancé un mouvement de grève depuis le 20 janvier 2009.
Des négociations on été engagées au World Trade Center, avec autour de la table de négociation, une représentation de l’ensemble des décideurs de la Guadeloupe :
Le collectif : *Lyanag kont profitasyon* - Rassemblement contre les profiteurs
Les élus : Conseil Régional - Conseil Général - Les maires - les Députés - Les Sénateurs
Les socio professionnels : MEDEF - CGPME - CTPME - CCI - CES - etc
L’Etat : Préfet de Région - Les Directeurs d’administration centrale
Suite à la lecture d’une note émise par le Secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer, Yves JEGO, le Préfet de Région a décidé d’abandonner la table de négociations pour soi-disant se mettre à travailler.

Aujourd’hui, vendredi 30 janvier 2009, près de 60.000 personnes ont défilé dans les rues de Pointe à Pitre, afin de démontrer leur soutien au "kolectif", or les médias métropolitains, confisqués par SARKOZY, ne font guère écho de ce mouvement dont la substance est unique dans l’histoire de France ; car, c’est la première fois qu’un telle manifestation arrive a créer un consensus de toutes les forces vives d’une Région et sans exclusive.
La Guadeloupe réclame la venue du Premier Ministre pour gérer une fin de cette crise. Or, le ministre de tutelle, en l’occurrence Monsieur JEGO, refusant de jouer son rôle légal, refuse de se rendre en Guadeloupe par peur de...

L’Etat Français s’est défaussé devant le peuple guadeloupéen qui a assisté en direct à la démission du gouvernement.
Les négociations étaient retransmises par 3 chaines de télévision locale, les téléspectateurs ont assisté au départ du Préfet qui a refusé de continuer les négociations, promettant de sévir en cas de dérapage.
17 Airbus ont débarqué depuis début janvier, avec près de 4000 militaires/gendarmes/CRS, armés jusqu’aux dents. Des chars d’assauts, des minutions, des cercueils en plastique, des vivres ont également été acheminés en même temps que ces forces de répression.
Ce tel dispositif de guerre coûte 3 millions d’euros par jour au contribuable français.

Les guadeloupéens auraient préféré que cet argent serve à résoudre quelques uns des 146 points de la plateforme de revendications.
L’Etat français a tiré sur la foule à plusieurs reprises en Guadeloupe : 1910 - 1925 - 1952 - 1967
En 1967, suite à un fort mouvement de grève, messieurs MESSMER, MARCELIN et DE GAULLE ont fait tirer sur la foule et tuer plus de 170 personnes - officiellement seuls 31 morts ont été déclarés par l’Etat.
Pendant que je rédige ce document, le gouvernement vient de décider de transférer les rédactions de RFO à Paris, les émissions locales ne seront plus produites localement.

Sarkosy se fabrique sa dictature par ses exactions, voilà que l’Outre-Mer revient 30 ans en arrière avec les pratiques coloniales.
Chers compatriotes, je vous demande de diffuser ce document par vos relais, il faut que toute la France sache que l’on se bat pour l’ordre juste et contre les profiteurs de toute nature. *"La gwadloup cé tan nou - la gwadloup cé pa ta yo - yo bisyon fé sa yo vlé - a dan péyi en nou"
* /*"La Guadeloupe est à nous - la Guadeloupe n’est pas à eux - ils veulent faire ce qu’ils veulent - dans notre pays
A.P.N

Relayé de Africamaat
Edité et compilé par Brother Metu

 

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