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01.05.2005

Le Mpooh 

LES ELOG MPOO ? VOUS CONNAISSEZ ?

La cuvée 2004 de la fête des Elog Mpoo, les descendants de Mpoo, a rassemblé la diaspora du peule Bakoko à Edéa pendant dix jours. L’apothéose a eu lieu sur l’esplanade, samedi 11 décembre. Et miss Elog Mpoo est une jeune fille de terminale A4. Kwedi serait la reine de beauté selon les critères des Elog Mpoo….

Edéa : l’esplanade de la maison du parti Rdpc est encombrée. On se bouscule. On se dispute. On s’aligne de toutes façons. Personne ne semble vouloir manquer ce moment. L’ambiance monte doucement, mais sûrement. Et lorsqu’on a traversé le petit couloir qui mène à l’espace, c’est comme si on prenait, de plein fouet la fête ! Elle est là : avec les stands gastronomiques. L’espace agoras devenu la scène d’un soir. Les allées et venues. La foule qui se serre. Les disputes que l’on surprend. Le bruit des percussions, qui appellent comme au village. Et les Elog Mpoo qui, en un geste solennel, se lèvent pour chanter leur hymne. Tout d’un coup, des rayons de vert et de bleu se marient aux raies de lumières. C’est que les Elog Mpo portent tous leur pagne comme marqueurs de leurs identités. Ce pagne en bleu et vert, dont les oscillations sous la lumière donnent aux teints noirs un éclat qui rendrait jalouses les djengus. ses déesses de l’eau qui se sont mirées, elles aussi, quelques jours plus tôt sur les bords du Wouri, à l’occasion du Ngondo. L’autre grande fête des peuples de la côte.

L’Océan et la forêt
Tout le monde a son pagne vert et bleu : couleur de l’eau et de la forêt. Comme si les emblèmes de cet autre peuple de la côte et de la forêt, dont les enfants se seraient dispersés depuis un siècle, de part et d’autre du Cameroun, avaient pour fonction de faire se rencontrer des Camerounais, désormais imprégnés par plusieurs cultures.

Mais qu’importe, si chaque enfant de Mpoo, de son vrai surnom “ Lipoo Li Migenda Mi Bet Ben ”, se retrouve en cette fête qui, comme chaque année, depuis maintenant douze ans, a repris le chemin des réjouissances et le sens d’un rassemblement ? Car le Mpoo, comme le Ngondo, comme le Mbog Liiaa, est un moment de réaffirmation identitaire.

Un temps où chacun affiche ses particularismes et revendique ses racines comme exclusives. Et autour d’une revendication identitaire se sont greffées des manifestations festives, avec foire à l’appui ! Des moments pendant lesquels chaque enfant du pays doit faire la preuve de son ingéniosité. La Fête dure dix jours, dirigée par l’Actem. Une association dont l’acronyme signifie “ Assemblée coutumière et traditionnelle des Elog Mpoo ”, dont la création remonte en 1948... Année même de la création de l’Upc.

Année au cours de laquelle, pour contrecarrer ce que l’on croyait être l’influence du mouvement nationaliste en pays bassa et au sein des peuples de la Côte, les colons allaient créer de nombreuses associations culturelles et traditionnelles, avec comme motif que le mouvement nationaliste était un détournement par rapport aux valeurs traditionnelles.

Esocam. Actem. Même combat.

Ce passé trouble, quant à ses origines, n’empêchera pas l’Actem, d’organiser une des plus grandes manifestations populaires de la ville d’Edéa. Car, au-delà des retrouvailles culturelles, qui se limitent à l’exhibition du pagne bleu et vert, des troupes de danse, du concours de beauté et des autres manifestations sportives qui construisent la fête populaire, il y a la formidable affluence des populations de la ville. On s’aligne. On attend. On se distrait à tel stand où naturellement la bière coule à flot et les grillades vont bon train. On se tape sur le dos, on chante avec la voix cassée les chansons du cru, dont la langue oscille entre le duala et le bassa.

Une langue bakoko qui se heurte aux sonorités du dual, tandis qu’elle esquisse un mouvement de ralliement vers le bassa. Tout comme les danses des troupes qui vont divertir ce samedi soir, la grande veillée, le public venu nombreux. Il y a quatre groupes défilent ; chacun danse le makune, l’agrémente d’esewe, tord les reins en un bolobo et la cadence ne quitte pas les rythmes bantous, ni les manières de parler-chanter de ces peuples là.

Comme si l’unité culturelle et linguistique était plus forte que les désirs d’un séparatisme, qui ne se comprend que si on entre dans le détail de la reconstruction des notabilités en cette période où l’Etat a pris ses distances avec la Nation, et où la Nation, trop détachée de son plurilinguisme, semble imposer aux uns, comme aux autres, un retour fractionné et fragmenté autour d’identités qui se ressemblent comme un peuple… Qui eut pour nation l’Océan, et pour Etat, la forêt !

La fête toujours !

La soirée bat cependant son plein. Comme si les gens, venus des quatre provinces (Littoral, Sud, Centre, Océan) et sept départements (Sanaga maritime, Nkam, Nyong et kellé, Bipindi, Moungo, Wouri, Océan), n’avaient qu’une idée : celle de se retrouver et se réjouir. En une semaine. Une soirée. Comme la dernière veillée ! Celle qui rassemble le gratin des Bakoko, du moins tous ces notables qui ont accepté de tomber la veste pour nouer le pagne de leur identité, en un temps festif, où les groupes se succèdent aux autres. Tapant du pied sur des contretemps, dont Pierre Akendengue disait pourtant qu’il faisait l’unité de l’Afrique. Ces moments syncopés et hésitants où les hanches entrent, avec frénésie, en communion et les rondes se forment en un mouvement qui fait basculer les bras et les épaules, comme le mouvement du piroguier.

Autant de marqueurs de l’identité d’un peuple qui a beau chercher des particularités et finit par se retrouver dans ce vaste ensemble des peuples de la côte, dont les langues se sont fragmentées, transformant une matrice forte, issue du kikongo, en plusieurs variantes dialectales et manifestations culturelles qui font le jeu de ceux qui apprirent à diviser pour continuer à imposer les autres langues comme des liants culturels. A entendre le peuple Bakoko, à voir les danses et les mouvements, à entendre les noms, prénoms et acronymes et découvrir les prétentions socioculturelles, force est de relier la fête à un autre dessein. Et si les Elog Mpoo, comme le Mbog Liia, mettaient plus d’imagination à refonder l’unité culturelle des peuples Noirs comme le préconisait Cheikh Anta Diop ? Alors peut-être la Fête serait-elle autre.

Mais initiée en 1948, interdite sous Ahidjo, l’Actem, a joué un rôle de refondation du peuple Bakoko. Redynamisée en 1990, avec la libéralisation, son attachement aux particularités du peuple Bakako, peut en faire un instrument à double tranchant. Mais, la Fête était belle. Et le peuple d’Edéa, pas mécontent d’être là, en une soirée.
Suzanne Kala-Lobé
Publié le 13-12-2004
 

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