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14.09.2010

Hommage à Um Nyobé, 52 ans après ! 

Photo: Copyrights www.peuplesawa.com - Dikobe

Aujourd’hui encore, les jeunes générations de Camerounais ignorent tout ou presque de Ruben Um Nyobè, cet homme pour qui «l’indépendance et la réunification du Cameroun passaient avant sa propre vie». Un homme qui a été «abattu comme une bête sauvage», selon les propres termes d’Ahmadou Ahidjo. Profanée, défigurée et ensevelie sous plusieurs mètres cubes de béton, la dépouille du «Mpodol» n’a toujours pas trouvé la paix. En attendant que l’Etat du Cameroun lui organise les obsèques nationales qu’il mérite et lui érige des monuments, Mutations livre ici le récit de sa vie trépidante et le film de sa mort brutale. Cinquante deux ans après.

UPC: Les oubliés des Cinquantenaires


En cette matinée du 13 septembre 1958, Ruben Um Nyobè et ses 6 ou 7 accompagnateurs savent que la milice coloniale française n’est plus loin de Mamédel, leur «Grand Maquis» (quartier général), à quelques dizaines de kilomètres de Boumnyebel. Ils se sentent acculés, certains sont même quelque peu affolés. Ils sont cependant loin d’imaginer que cette journée sera la dernière de leur existence. Le «ngambi» (grand prêtre) de la bande, Mayi Matip, a été formel: «la journée sera bonne». Comme il se trompe! En fait, depuis la fin du mois d’août 1958, la pression s’accroît autour du secrétaire général (Sg) de l’Union des populations du Cameroun (Upc). Il est cerné de toutes parts. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle son entourage et lui ont nuitamment quitté leur quartier général pour se rendre dans le «maquis» d’Alexandre Mbend.

Sous un rocher, les fugitifs observent une halte, le temps de reprendre des forces. Atteint de paludisme, Um Nyobè est fébrile. On lui propose de se coucher, mais il refuse. Subitement, une forte pluie s’abat sur la forêt. Et comme un double présage, le jeune fils du leader nationaliste se met aussi à pleurer au même moment. Vers 11h30, le groupe entend le crépitement des balles qui explosent en amont de la colline dont l’une des anfractuosités lui sert de refuge. Puis, tel que le rapporte Achille Mbembe dans son livre «La naissance du maquis dans le sud Cameroun», «une patrouille [se dirige] vers le rocher abritant Um». Aidée en cela par les empreintes de pas des fugitifs et des guides et prisonniers autochtones. Mais, peut-être aussi, par un traître tapi parmi les derniers accompagnateurs du tribun.

Est-ce Théodore Mayi Matip, comme le subodorent certains? En tout cas, une coïncidence pour le moins troublante fonde à le soupçonner. Peu de temps avant que ne retentissent les premières salves au sommet de la montagne, cet homme, qui deviendra quelques mois plus loin député et ministre, sort de leur abri, vraisemblablement pour aller satisfaire un besoin naturel. «Y devra-t-il d’avoir échappé au massacre qui arrive?», s’interroge Achille Mbembe, spécialiste de la décolonisation du Cameroun français. Pierre Yem Mback, le proche collaborateur du secrétaire général de l’Upc, pressait d’ailleurs celui-ci, depuis quelque temps, d’éloigner certains proches dont il pressentait la duplicité. M. Mayi Matip en faisait-il partie? M. Yem Mback a emporté son secret dans la tombe.

Paul Abdoulaye

«Assis sur les pierres», relate A. Mbembe, Um Nyobè «entend un bruit de pas. Il s’inquiète, se met debout». Son fidèle secrétaire, Pierre Yem Mback, fait de même. A peine l’idéologue de l’Upc a-t-il signalé la présence de la milice coloniale, «qu’un métis ouvre le feu et tire». M. Yem Mback est le premier à tomber. Abattu à bout portant. Sans sommation. «Sous le crépitement des balles qui se déchaînent», restitue l’historien, «les femmes, Ruth et Poha, tombent». Désormais, c’est le «sauve-qui-peut». Um Nyobè reste cependant debout, comme statufié par le carnage qui se déroule sous ses yeux.

Faut-il rappeler qu’aucune arme ni aucun combattant ne faisait partie de l’expédition du dirigeant? Il s’y était toujours opposé, malgré l’insistance de l’aile armée de l’Upc. Il pensait que son «intégrité morale» (même le colonel Lamberton qui dirigeait la pacification de la Sanaga Maritime le reconnaîtra) serait «le meilleur bouclier face aux armes à feu de ses ennemis».

Paul Abdoulaye démontrera sa méprise. Alors que l’ancien syndicaliste tente de s’enfuir, ce soldat tchadien d’origine Sara «le met en joue et tire». «Les balles l’atteignent dans le dos. Il s’écroule et, après de profondes souffrances, s’éteint».

Pourquoi ne pas avoir simplement rattrapé l’homme fébrile qu’était alors Um Nyobè à cet instant-là? Abel Eyinga, historien et juriste camerounais, croit savoir pourquoi. Charles Okala, ministre du premier gouvernement Ahidjo en février 1958, lui aurait confié en 1961 que «la décision de procéder à l’élimination physique de Ruben Um Nyobè avait été prise, en sa présence, dans la petite ville de Batschenga, au cours d’une réunion à 3: Ahmadou Ahidjo, Moussa Yaya Sarkifada et lui, Charles Okala». Enoh Meyomesse va plus loin, en accusant, sans détours, le gouvernement Ahidjo d’être le commanditaire de cet assassinat.

Le politologue et homme politique confirme au passage une anecdote répandue. Ahmadou Ahidjo aurait jubilé en apprenant l’exécution du leader Upciste. En tournée à Ntui, dans l’actuel département du Mbam et Kim, le premier ministre du Cameroun français aurait réclamé le silence au cours du banquet, qui était donné en son honneur, pour prononcer cet éloge funèbre… : «Um Nyobè vient d’être abattu comme une bête sauvage, en pleine forêt. Etant donné la joie qui m’habite, je m’apprêtais déjà à partir mais je vais encore rester avec vous. Et je demande à l’orchestre de jouer ses meilleurs morceaux, et au maître d’hôtel, de nous servir (…) du champagne».

Dans les fanfaronnades officielles qui suivront, un chroniqueur de La Presse du Cameroun, ancêtre de Cameroon Tribune, s’illustre particulièrement. Il s’agit d’Iwiyé Kala Lobè. «Tu nous a donné le désespoir et la désolation. Tu t’étais pris pour un prophète et tu te déifiais devant une masse fanatisée», pérore-t-il peu avant l’assassinat. Et après: «le dieu qui s’était trompé est mort (…) d’une mort sans gloire», conclut-il, sentencieusement. Mais un homme au moins, parmi les contradicteurs d’Um Nyobè, semble avoir eu quelques remords après les faits. C’est le Haut commissaire de la République française au Cameroun: Xavier Torre (1958-1960). Car, comment expliquer le fait qu’il ait demandé un congé spécial et surtout, quitté définitivement le monde colonial après son retour à Paris? L’historien camerounais Daniel Abwa rapporte, du reste, que «le Cameroun fut son unique poste de commandement».

Répression

Ruben Um Nyobè naît vers 1913 à Song Mpek. «Un petit village perdu dans la forêt près de Mboumnyebel». Son père, Nyobè Nsounga, était «grand prêtre des sociétés initiatiques basaà», et sa mère, Ngo Um Nonos, cultivatrice, indique A. Mbembe. Il reçoit une double éducation: presbytérienne et traditionnelle. Toute sa vie, il en restera marqué. Vers 1929, le jeune Um obtient son Certificat de fin d’études primaires. Au terme de 2 années au service de l’enseignement protestant, il est reçu au concours d’entrée à l’Ecole normale de Foulassi, près de Sangmelima. C’est dans cette école protestante qu’il s’élèvera pour la première fois contre l’ordre colonial. Tout juste âgé de 19 ans, il organise «un mouvement de protestation contre la piètre nourriture de la cantine scolaire», rapporte encore le célèbre historien. Avant cela, il avait été «sans cesse repris à cause de son esprit raisonneur et contradicteur», poursuit l’intellectuel. Pour tous ces faits, il sera exclu de l’institution en 1932. Malgré tout, l’impétueux jeune homme obtiendra son diplôme de «moniteur indigène» l’année suivante, en candidat libre. Il enseigne dans les écoles protestantes de 1933 à 1935.

Reçu au concours des commis des services civils et financiers, il se distingue par ses talents d’organisateur et son honnêteté à toute épreuve. Le «Mpodol» («porte-parole» en basaà), poursuit son instruction scolaire en autodidacte. C’est de cette façon qu’il obtiendra le baccalauréat en 1939. Le fin stratège et le tribun charismatique qu’il deviendra par la suite, il le doit à ses nombreuses lectures et à sa formation syndicale à partir de 1943. Cette dernière est l’œuvre d’un cégétiste français, Gaston Donnat, qui avait organisé à Yaoundé des «Cercles d’études sociales». Il sera, par ailleurs, élu Sg de l’Union des syndicats confédérés du Cameroun en 1947. Avant cela, il milite au sein de la Jeucafra dès 1939 et participe à la création du Racam en avril 1947. Et en novembre 1948, il devient le 3è Sg de l’Upc. A en croire Yves Mintoogue, doctorant en histoire, «Um Nyobè aurait dû devenir le 1er président du Cameroun». Contrairement à une idée reçue, ce légaliste ne croyait pas en la solution militaire, ne serait-ce qu’au regard du rapport de force, défavorable pour l’Upc. A preuve, la médiation de Mgr Thomas Mongo.

«Certains avaient rêvé [de l’indépendance], ont combattu pour l’obtenir et y ont sacrifié leur vie», relevait Paul Biya le 31 décembre dernier. Il eut été utile qu’il prononçât des noms dont celui d’Um Nyobé. Thomas Deltombe, journaliste au Monde diplomatique, écrivait récemment que le message du «Mpodol» reste «d’une brûlante actualité dans un pays bâillonné par un pouvoir corrompu et une pauvreté entretenue où les émeutes sociales et politiques sont, encore aujourd’hui, systématiquement réprimées. Un pays qui devra, pour reprendre les termes d’Achille Mbembe après la répression des émeutes de février 2008, savoir «réveiller le potentiel insurrectionnel» que Ruben Um Nyobè en son temps avait su allumer».


Frères ennemis : Ils se disputent l’héritage du «Mpodol»
Même le «congrès unitaire» avorté de ce 11 septembre 2010 ne semble pas pouvoir réconcilier Mack-Kit, Hogbe Nlend et Kokock.

Ruben Um Nyobè doit certainement se retourner dans sa tombe en voyant ce qu’est devenu le parti auquel il avait patiemment donné assise nationale et crédibilité. Samuel Mack-Kit, Henri Hogbe Nlend et Augustin Frédéric Kodock se disputent aujourd’hui les restes de l’Upc. Chacun prétendant assumer, seul, l’héritage du grand leader. Qui est dans le vrai? Peut-être qu’il appartiendra finalement à la justice de le décider. Car Augustin Frédéric Kodock a d’ores et déjà porté plainte contre Samuel Mack-Kit à Douala. Une chose au moins est sûre, c’est que l’opinion est blasée et dégoûtée de ces chaudes empoignades qui n’en finissent plus. Cela doit sans doute expliquer, tout au moins en partie, le fait que le nombre de militants du premier parti politique camerounais se réduit comme peau de chagrin.

A l’origine, ce problème a commencé à se poser avec le retour du multipartisme au Cameroun. Comme dans une course de vitesse, le prince Dika Akwa nya Bonambela, en tant que président, et Augustin Frédéric Kodock, secrétaire général, «s’empressent d’aller retirer le récépissé légalisant l’Upc» (cf. Cahiers de Mutations, n°051). Et ceci, sans consulter le bureau de l’Upc en exil. C’est cette Upc qui connaîtra un schisme en 1997, en marge des élections présidentielles. Le candidat désigné par ce parti, Henri Hogbe Nlend, crée l’Upc-H après ces élections au terme desquelles il seconde Paul Biya. Mais il faut rappeler que la majorité de l’opposition les avait boycottées. Dès lors, on parle d’Upc-K, pour Kodock, et d’Upc-H, pour Hogbe. De leur côté, les dirigeants de l’Upc, rentrés de leur exil, tentent de reconstituer le vieux parti en décembre 1991. C’est le but du congrès unitaire de Bafoussam qui désavoue publiquement l’action du Prince Dika et d’A. Kodock. Samuel Mack Kit rappelle que ce dernier avait, du reste, été exclu du parti historique depuis 1959. Même chose pour Henri Hogbe Nlend dont l’exclusion remonte aux années 1960, vraisemblablement après son odyssée sanglante avec Ossende Afana.
Pour nombre d’analystes politiques, cette guéguerre ne serait pas pour déplaire au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), et pourquoi pas, aux partis d’opposition. Car cela fragmente, à leur profit, la clientèle de ce parti dont une enquête des renseignements français prévoyait, à en croire Samuel Mack Kit, la victoire électorale, en cas d’ouverture démocratique. On était en 1989.

En s’en tenant au fait que «l’Upécisme c’est d’abord une idée», comme le souligne souvent des intellectuels, l’on peut tenter d’éclairer le fractionnement de l’Upc. Il est de notoriété publique qu’à l’origine, ce parti était un parti progressiste. De gauche en somme. Or, le seul fait qu’Henri Hogbe Nlend et Frédéric Kodock se soient alliés, à maintes reprises, au régime Biya, de 1992 à 2007, tend à les assimiler à l’idéologie libérale que défend le Rdpc (voir Paul Biya, Pour le libéralisme communautaire, Paris, Favre/Abc, 1987). Abel Eyinga affirme d’ailleurs qu’ils ont «violé (…) l’idéologie de l’Upc».
Pour sa part, l’Upc «fidèle» de Samuel Mack Kit et Moukoko Priso, n’a jamais pactisé avec le pouvoir. Même s’il professe toujours le marxisme, il faut cependant remarquer que son poids politique reste extrêmement faible. Il subit ainsi les contrecoups de la «divisionnite aiguë» de ses congénères. Par ailleurs, cette «tendance», tout comme les autres, semble être enfermée dans une espèce de «bassaïsation» qui la décrédibilise fortement. Le Nyong-et-Kellé et la Sanaga Maritime fournissant l’essentiel de leurs militants et cadres. Une accusation qu’elles ont démentie. Finalement, le Manidem, qui réclame lui aussi l’héritage d’Um Nyobè, a peut-être eu raison de se départir de ce sigle à problème.


Martyrs : Moumié, Kingué, Ossendé, Ouandié et Cie
Avec l’assassinat du «Mpodol», Ahmadou Ahidjo et la France systématisent l’élimination physique des leaders nationalistes.

Le 3 novembre 1960, à Genève en Suisse, Félix Roland Moumié est le premier à tomber. Après plusieurs jours d’agonie. Sa boisson avait été empoisonnée au cours d’un repas le 25 octobre 1960. Il se trouvait alors en compagnie d’une amie genevoise (sa maîtresse?), de M. Tchaptchet de la Jeunesse upéciste, et de William Bechtel, qui se présente comme journaliste. Mais, on le découvrira plus tard, celui-ci est en réalité un espion du gouvernement français. La police l’accuse d’ailleurs rapidement d’être l’auteur de cet assassinat. Certains pensent que le jeune Tchaptchet aurait également fait partie de la conspiration. Ce dont celui-ci s’est toujours défendu.

Président de l’Upc depuis le congrès d’Eséka en 1952, le docteur Moumié était un «médecin africain» promis à une brillante carrière dans l’administration coloniale. Il aura tout laissé au nom d’un idéal patriotique. Il naît en 1925 à Foumban. Ses études l’amèneront tour à tour à Bafoussam et à Dschang; puis à Brazzaville, où il fréquente l’Ecole Supérieure Edouard Renan, et à Dakar, pour la célèbre Ecole William-Ponty qui formera la quasi-totalité des premiers dirigeants de l’Afrique de l’Ouest francophone. Avant sa mort, il se préparait à retourner au Cameroun pour organiser le «Front ouest». Ernest Ouandié ira à sa place.

Abel Kingue, quant à lui, s’éteint en juin 1964 au Caire. Le plus souvent considéré, et à tort, comme «le sawa de la bande de la bande des 5» du fait de son patronyme, il meurt ainsi de maladie. Selon le document «Filiation légitime et légale de la direction de l’Upc de 1948 à 2009» (publié par qui et où ?), cette maladie serait due «à la dure vie faite de tortures, qu’il avait menée pendant la lutte pour l’indépendance du Cameroun». C’est pour cette raison que son parti le considère également comme un martyr. De son vrai nom Abel Kengne, comme le révélait l’historien Jean Koufan dans les colonnes des Cahiers de Mutations en avril 2008, cet homme au «tempérament fougueux, voire extrémiste», naît à Fokoué, non loin de Dschang. Les historiens ignorent sa date de naissance. L’on sait, néanmoins, qu’il était de la tranche d’âge de Moumié et Ouandié. Il devient vice-président de l’Upc en 1952. A partir de 1955, il est contraint de s’exiler, à la suite des émeutes de mai, dont il serait, du reste, «le cerveau», à en croire Jean Koufan.

Courage

Troisième à tomber, Castor Ossende Afana est abattu dans la forêt de l’Est-Cameroun le 15 mars 1966. Sa dépouille ensanglantée subira d’ailleurs la pire des profanations: la décapitation. Et comme de nombreux autres combattants anonymes avant et après lui, le reste de son corps sera abandonné sur les lieux du crime. Aux charognards. Triste fin pour ce titulaire d’un doctorat en économie politique de l’université de Toulouse qui aurait pu mener une tranquille carrière de professeur d’université. Sa thèse, «L’économie de l’Ouest africain. Perspectives de développement», est d’ailleurs publiée l’année de sa mort. Ossende Afana voit le jour à Ngoksa, dans l’actuel département de la Lékié, en 1930. Son «esprit frondeur» et ses idées progressistes («subversives» selon l’église catholique) amèneront les autorités ecclésiastiques à le renvoyer du grand séminaire. Et c’est finalement au Lycée général Leclerc de Yaoundé qu’il obtiendra son baccalauréat en 1952 avant de s’envoler pour la France. Celui qui voulait devenir le Che Guevara africain s’illustrera d’abord dans les rangs de la Fédération des étudiants d’Afrique noire de France (Féanf), avant de rejoindre les rangs de l’Upc. A-t-il été trahi par Henri Hogbe Nlend, son agent de liaison, comme le subodorent beaucoup, dont un certain… Mongo Béti ?

L’exécution publique d’Ernest Ouandié le 15 janvier 1971, à Bafoussam, marque la fin de la rébellion armée au Cameroun. Même si quelques poches de résistance tiennent encore, elles se démobiliseront assez vite, privées de chef. Car ce tribun à la pondération énigmatique en était un, et pas des moindres. Jusqu’au dernier moment, il aura fait montre de courage. Les témoins de sa mise à mort gardent encore le souvenir de cet homme qui regardait le peloton d’exécution dans les yeux. Ayant refusé de se faire nouer le visage comme ses deux lieutenants: Wambo «le courant» et Célestin Takala.

Ce dernier acte de défiance et de grandeur venait effacer la demande de grâce qu’il avait introduite auprès d’Ahmadou Ahidjo, après avoir été trompé par les sbires du président. Ceux-ci l’avaient convaincu de ce que celui-ci était prêt à la lui accorder. Un mensonge d’Etat. Comme Ahmadou Ahidjo, Ernest Ouandié est né en 1924 dans l’Ouest-Cameroun. Et, toujours comme A. Ahidjo, il est diplômé de l’Ecole primaire supérieure de Yaoundé (1943). Frais émoulu de cette institution qui a formé la plupart des dirigeants camerounais de la première heure, il devient instituteur. Une carrière des plus prometteuses s’annonce d’ailleurs pour lui. Mais il lui préférera le combat nationaliste. En 1952, il accède à la vice-présidence de l’Upc et en 1963, à la présidence. Pendant 10 ans, il conduira le «Front Ouest» de l’Armée de libération nationale du Kamerun (Alnk).

Yaoundé - 14 Septembre 2010
© Lazare Kolyang et Brice T. Sigankwé | Mutations

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Cameroun - France: 52 ans après, il est temps d’ouvrir le vrai procès de l’assassinat de Ruben Um Nyobé.

Le 13 septembre 2010, cela fera exactement 52 ans que Ruben Um Nyobe, figure emblématique du nationalisme camerounais, tombait au champ d’honneur, assassiné en plein forêt à Boumnyebel, dans une embuscade de l’administration coloniale française qui menait alors une lutte acharnée contre l’Union des Populations du Cameroun (Upc), contrainte à la clandestinité deux ans plus tôt. Ce drame se produit dans une atmosphère générale d’horrible répression, bain de sang inimaginable que seuls les pires vampires coloniaux et leurs affidés ont pu jusqu’ici ou oublier ou rejeter dans les régions insensibles de leur mémoire.
 
Instituteur, syndicaliste, homme politique charismatique, Ruben Um Nyobé porta les revendications d’indépendance du Cameroun jusqu’à l’Onu. Un combat qui lui coûta la vie. Le 13 septembre 1958, il a été assassiné. C’est dans une forêt de Sanaga Maritime, dans le sud du Cameroun, qu’une patrouille française qui traquait depuis des mois le secrétaire général de l’Union des populations du Cameroun (UPC) repérera son objectif et l’abattit. Son corps fut traîné jusqu’au chef-lieu de la région, où il fut exhibé, défiguré, profané. Il a été privé d’obsèques après sa mort et enterré à la sauvette au cimetière de la mission presbytérienne d’Eséka.
Plus d´un demi-siècle après l´assassinat de ce leader historique Camerounais, les circonstances de sa mort n’ont jamais été élucidées. “ Pour ce qui concerne les conditions de l’assassinat de Ruben Um Nyobé, la vérité reste cachée. La plupart des documents sont encore confisqués par l’ancienne puissance coloniale ou dissimulés par l’administration du Kamerun ”, écrit Bakang ba Tonje dans “ Les derniers jours de Ruben Um Nyobé ”, Editions Kunde, 2005, P. 16.L´on retrouve quelques manuscrits et des fichiers sonores de ce précurseur de nos indépendances dans la bibliothèque Pompidou à Paris mais, jamais livrés au public

Qui a donné l´ordre de tuer Ruben Um Nyobe, secrétaire général de l´Union des populations du Cameroun (Upc), le samedi 13 septembre 1958 ?

Pour Enoh Meyomesse, à la page 63 de son essai intitulé  Le carnet politique de Ruben Um Nyobe 1952-1958, Editions du Kamerun)   " A vrai dire, au regard de toutes les initiatives prises par deux hauts-commissaires de la République française au Cameroun, Roland Pré, qui avait organisé les massacres du mois de mai 1955 et obtenu l´interdiction de l´Upc le 13 juillet 1955, et Pierre Messmer, il est bien difficile d´indexer la France comme puissance ayant délibérément voulu l´assassinat de Ruben Um Nyobé. Bien mieux, il existe même, plutôt, d´autres éléments à la décharge de la France, dans cet acte odieux "

Cette thèse est soutenue par certains auteurs tel Bakang ba Tonje, dans une autre enquête intitulée Les derniers jours de Ruben Um Nyobé, publiée aux éditions Kunde en 2005. Pour lui, c´est plutôt au cours d´un conseil de ministres que la mort de Um Nyobe est finalement décidée. En plus de Ahidjo, Charles Assalé, Charles Okala, Michel Njiné, André Fouda, Njoya Arouna, Talba Malla, Jean Akassou, Pierre Ninekam, Alfred Mandon, "votent pour la mort " de celui que certains militants upécistes appelaient affectueusement Mpodol. Seuls Gaston Behle et Haman Adama ont voté contre, rapporte Bakang ba Tonje.

Pour Hervé Mbock in (Indépendance dans la douleur, Edition Publicbre 1995, P259), Que ce soit Ahidjo ou qui ce soit, la France y était pour tout au sujet de l’assassinat de Um Nyobé
Plus d´un demi-siècle après son assassinat, le nom de Ruben Um Nyobé est presque oublié en France. Au pays de Nicolas Sarkozy, un seul document colonial d´une page présent dans les rayons "secrets " de la Bibliothèque Pompidou à Paris présente Um Nyobé parmi tant d´autres leaders de son époque comme étant des ennemis de la France. Au Cameroun, par contre, il reste l’objet d’une immense admiration de la part de ses partisants.

Selon Hervé Mbock in (Indépendance dans la douleur, Edition Publibre, P 127), au Cameroun, cette " admiration populaire est restée longtemps contrariée, toute référence à Um Nyobé et à l´Upc, l’UPC, ayant été interdite par la dictature d’Ahmadou Ahidjo mise en place en 1960 avec le soutien de l’ancienne métropole." La moindre évocation de Um Nyobé était dès lors considérée par le pouvoir en place comme « subversive » et sévèrement réprimée. Sa mémoire ne put être perpétuée que dans la clandestinité ou dans l’exil.

Pourtant admiré...

(1b) Comme l´écrivait en 1975 une militante française qui fut une de ces correspondantes régulières à Paris dans les années 1950, « ce leader révolutionnaire avait des qualités humaines hors série, celle que l’on retrouve chez les saints, chez un Gandhi par exemple. L’exemplarité de sa vie, la pureté de ses intentions, le rayonnement de sa personnalité pourraient suffire à perpétuer sa mémoire » (2). Ruben Um Nyobè était en somme la figure inversée de ceux qui, après sa mort, prirent le pouvoir au Cameroun.

Um Nyobè est né en 1913 à Song Peck près de Boumnyebel (Sanaga Maritime)dans l’arrondissement d’Eséka, de Nyobé Nsounga et de Ngo Um Nonos. " Le Cameroun est alors une colonie allemande, qui ne deviendra un territoire sous mandat de la Société des nations (SDN) confié en partage à la France et au Royaume-Uni qu’au sortir de la première guerre mondiale. Eduqué dans les milieux protestants, il devient fonctionnaire et s’intéresse assez tôt à la politique. Il s’engage à la fin des années 1930 dans la Jeunesse camerounaise française (JEUCAFRA), une organisation mise sur pied par l’administration française pour fédérer les élites contre la propagande nazie, avant de prendre part, à la fin de la seconde guerre mondiale, au Cercle d’études marxistes – lancé à Yaoundé par le syndicaliste français Gaston Donnat – qui allait devenir une véritable pépinière du nationalisme camerounais (3). D’abord responsable syndical, Um Nyobé est ensuite désigné secrétaire général de l’Union des populations du Cameroun constituée à Douala en avril 1948. L’heure n’est plus, dira-t-il plus tard, simplement de « s’opposer à l’hitlérisme comme en 1939, mais au colonialisme tout court » (4).

C’est pour défendre cet objectif, articulant intimement progrès social et économique, indépendance pleine et entière, et réunification des Cameroun britannique et français, qu’Um Nyobé engage toutes ses forces en tant que secrétaire général de l’UPC.

Inlassablement, pendant les dix dernières années de sa vie, de 1948 à 1958, il réaffirme ces trois principes sur toutes les tribunes et dans tous les journaux. Petit homme modeste, ascétique et d’une étonnante rigueur intellectuelle et morale, il dénonce infatigablement le sort misérable réservé aux « indigènes », les manœuvres des milieux colonialistes, ainsi que la bassesse et la corruption de ceux de ses compatriotes qui préfèrent faire le jeu de l’adversaire plutôt que de s’engager dans la lutte pour la souveraineté nationale et la justice sociale.

" Plus exceptionnelle encore est sa capacité à décrypter et à disséquer le système juridique particulier auquel est soumis le Cameroun, devenu territoire sous tutelle de l’Organisation des Nations unies au lendemain du second conflit mondial. Des villages camerounais les plus reculés jusqu’à la tribune des Nations unies, où il est convié à trois reprises entre 1952 et 1954, il explique sans relâche que le droit, aussi bien français qu’international, est dans le camp de l’UPC. La France n’a dès lors aucune légitimité pour s’imposer plus longtemps à une nation qui veut être enfin maîtresse de son destin." Pouvons nous lire dans Le Monde Diplomatique,Thomas Deltombe, sept 2008

Pour Odile Tobner,(Documentation Survie) " La victoire, amère, de Ruben Um Nyobé réside, cinquante deux ans après sa mort, dans l’échec patent de ceux qui l’ont tué, Français et Camerounais, et qui ont empêché le Cameroun de devenir un pays fort et prospère. Ce qui est apparaît clairement aujourd’hui au regard de l’histoire c’est qu’on a supprimé Um parce qu’il constituait un obstacle majeur à la perpétuation du pacte colonial. Après plus d´un demi-siècle le Cameroun n’est toujours rien d’autre qu’un réservoir de matières premières, qui vont s’épuisant. Les réseaux de transports et de communication sont désespérément réduits et détériorés, la population est oisive et misérable, l’éducation et la santé sont sinistrées et deviennent inaccessibles au plus grand nombre."

La France porte en elle, l´entière responsabilité de l´assassinat de Um Nyobé
 

Selon Olivier Berhuse in Notes sur le Kamerun, ed Nationalis, 1970 p 166, Um Nyobé quitte définitivement notre univers  le 13 Septembre. "Ce jour, avant le retour des éclaireurs, Um Nyobé entend un bruit de pas et signale à son entourage la présence des militaires. Aussitôt, des coups de feu éclatent. Son compagnon Yem Mback est tué à bout portant ainsi que les deux femmes qui l´accompagnent. Um Nyobé est identifié par les indicateurs qui accompagnent la patrouille. Il est sans arme, il tient à la main un cartable qui contient ses documents et son agenda personnel. Paul Abdoulaye, soldat d´origine sara (Tchad) enrôlé par l´armée française, ouvre le feu sur lui. Il est atteint au dos et meurt dans d´atroces souffrances, tombant sur le bord d´un tronc d´arbre qu´il s´efforçait d´enjamber. Théodore Mayi Matip a échappé au massacre. Pressé par un besoin naturel, il était se soulager (dit-il) lorsque la patrouille a surpris Um. Le corps de Um Nyobé est enroulé dans un drap puis traîné jusqu´à Boumyebel où il est exposé en public. Quelques jours après, le corps de Um Nyobé est accompagné dans sa dernière demeure par le pasteur Song Nlend."

“ Que le sang de Ruben Um Nyobé ait été versé, la France en porte totalement la responsabilité. Elle est, de part en part, responsable de ce crime. Comme de coutume, elle se servit de ses relais indigènes pour atteindre son objectif ”, reconnaît Achille Mbembe. Au-delà des larmes versées face à cet odieux et lâche crime, il est temps d’ouvrir le vrai procès de l’assassinat de Ruben Um Nyobé. Afin de se lancer sur de nouveaux chemins de la libération.

Pour la Fondation Moumié dans ses notes parues sur son site Internet (6), Il est significatif de voir que, cinquante  deux ans après sa mort, l´Etat post-colonial camerounais à l´occasion de la célébration des cinquantenaires de l´indépendance et de la réunification du Cameroun,peine, non seulement à rendre hommage à ce héros et martyr de la lutte contre les dominations coloniales, mais qu´il refuse même tout simplement de laisser évoquer son nom dans l´espace et la mémoire collective.(7) Les manuels d´histoire et documents officiels du pays bannissent toute référence à sa personne, alors même qu´il est le seul, en son temps, à avoir réussi à articuler un projet clair d´accès de son pays à l´indépendance.

52 ans après l´assassinat lâche de Um Nyobé par les troupes coloniales françaises, son pays tarde à se frayer un passage sur le chemin de la démocratie et des libertés fondamentales.Tout ce qu´il combattait avec l´aide de ses compagnons de lutte démeure d´actualité.L´Etat post-colonial camerounais peine à lui rendre hommage, Idem pour ceux qui, par souci d´égoïsme calculateur ont trahi la mémoire de cet héros indépendantiste . Ruben Um Nyobé n’a pu voir son rêve d’un Cameroun indépendant et prospère se réaliser.RIP

(1) Achille Mbembe, La naissance du maquis au Sud Cameroun, 1920-1960 : histoire des usages de la raison en colonie, Karthala, Paris, 1996.
(1b) Le Monde Diplomatique, Thomas Deltombe, sept 2008(2) Claude Gérard, Les pionniers de l’indépendance, Editions Inter-Continents, 1975, p 126.
(3) Gaston Donnat, Afin que nul n’oublie. Itinéraire d’un anti-colonialiste. Algérie, Cameroun, Afrique, L’Harmattan, Paris, 2000.
(4) Richard Joseph, Le mouvement nationaliste au Cameroun : les origines sociales de l’UPC, Karthala, Paris, 1986, p 108.
(5) Voir les textes rassemblés par Achille Mbembe : Le problème national camerounais (L’Harmattan, 1984) et Écrits sous maquis (L’Harmattan, 1989)
(6) Fondation Moumié,  http://fondationmoumie.over-blog.com/article-25076921.html  .
(7) Enoh Meyomesse, le carnet Politique de Ruben Um Nyobè
NB: Nous diffuserons dans notre édition prochaine, l´intégralité du discours de Um Nyobé à l´Onu en 1952 et quelques séquences vidéos (30 mn d´échanges entre Okala et Um à la tribune de l´Onu)

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