Downloads   Galeries   Forums   Audios   Vidéos   Liens   Livre d´or   Partenaires   Contact   
  Accueil
  Actualité
  Régions/Peuples
  Historique
  Sawanité
  Le Ngondo
  Tourisme
  Littérature
  VIP
  F.A.Q
  Agendas
  Evénements
  Annonces
  Projets
  Communauté



      


29.10.2006

SAMUEL EBANDA II - Le muezzin de la culture camerounaise gravement malade 

Ce digne fils Bakoko de Yabea voit le jour le 14 juillet 1935 à Bonamuti ba Mussengue – Douala. Marié et père de cinq enfants, dont deux en deuxième noce, ce laïc engagé (dont le mode de vie familial reflète la piété propre aux adeptes de la secte des Témoins de Jéhovah) est avant tout un autodidacte qui apparaît comme un scintillement de modernité dans une grande entité ancestrale séculaire.

A l’instar de bien d’autres autodidactes aujourd’hui disparus tels Eboa Lottin, Ateba Eyene, etc., Samuel Ebanda II apparaît comme un véritable guide des consciences dans la société par le truchement de la communication radiophonique. C’est dans les années (1969 – 1970) que l’homme éprouve la fascination du micro et intègre la station de Radio-Douala. Il devient alors animateur en langue duala.

On se souvient, non sans nostalgie, qu’en raison de la densité culturelle de ce muezzin, cet éveilleur de conscience, les émissions en langue duala de 5h30 le matin et de 16h l’après-midi étaient devenues de grands moments d’écoute. Aussi bien pour nous que pour la diaspora en quête d’un supplément d’âme. C’était un véritable régal. Tel un Prométhée, il ne pouvait que faire preuve d’originalité. Aussi convient-il de souligner à grands traits que, du fait de notre civilisation orale, nous parlons de façon intuitive. Grâce à la virtuosité de Samuel Ebanda II, le parler est désormais structuré et il en découle un dialectisme qui est source de sagesse, d’intelligence, de poésies, de bien-être, d’espoir et de bonheur.

Une mine d’or

L’homme passera ainsi toute sa vie dans cette station radio pour transmettre son savoir, informer et surtout afin d’œuvrer pour la défense et la revalorisation de la langue duala. C’est en octobre 1976 que la maladie contraint l’homme durant cinq mois à vivre en dehors du micro. Mais conscient de son rôle au sein de sa communauté, Samuel Ebanda II, et ce malgré son état encore précaire, reprend courage et continue avec l’animation radiophonique, pour le plus grand plaisir de ses auditeurs.

Malheureusement, il sera de nouveau rattrapé par la maladie en 2004 ; au point de perdre le sens moteur de ses organes. Telle est la situation dramatique de ce “ ecce homo ” qui semble même avoir perdu l’usage de sa langue – son outil de travail – et dont le rétablissement miracle nécessitera forcément une rééducation dans l’art du “ speech ”.

L’œuvre de ce grabataire est considérable. Et lorsqu’on pose la question de savoir ce qu’il en pense lui-même, modestie oblige, l’homme réagit : “ j’ai essayé de balayer le chemin mais sans soutien. C’est à la nouvelle génération de prendre la relève pour porter le javelot plus loin. ”

L’homme est une véritable mine d’or qui a longuement contribué à la formation des jeunes universitaires camerounais et africains dans leurs travaux de recherche. Conférencier émérite, il est le précurseur des écoles de langues duala (tondele duala). En 1982, à l’apogée de ses recherches, il publie un dictionnaire de plus de dix mille mots qui ne résume cependant pas tous les arcanes de la langue duala. C’est tout de même un prestigieux travail, et d’après les experts, à l’époque et en l’occurrence Boyomo Assala, directeur de l’Esstic, ce dictionnaire bilingue Douala-Français est “ un travail en profondeur, un travail de fourmi qui a nécessité une patience à toute épreuve, une prudence pointilleuse dans la collecte. ”

Il faut voir ce dictionnaire publié il y a deux décennies avec des moyens dérisoires, pour se rendre compte par soi-même que c’est une œuvre d’écriture colossale léguée à notre héritage culturel.

Par solidarité

La dynamique de la pensée de ce chercheur journaliste aurait été mieux rémunérée sous d’autres cieux. Dans un environnement qui stimule à la recherche et où le génie créateur anoblit et intègre l’homme dans la galaxie des personnalités les plus nanties, pour ensuite figurer dans le panthéon des immortels. Mais que dire de sa mise en quarantaine au moment où il a le plus besoin de la solidarité des siens ! Autrement dit, le peuple sawa est-il, par atavisme, indifférent ? Et la reconnaissance agissante et effective n’a-t-elle de valeur que lorsqu’elle est outre-tombe ?

Le 20 avril 1998, à l’issue d’une rencontre avec les locuteurs de la langue duala dans son domicile, ils mettent sur pied le Comité de langue duala (Colad) aux objectifs nobles. La revalorisation et la vulgarisation de la langue duala ; la formation des enseignants de la langue duala et l’édition des manuels en langue duala, en sont quelques-uns. Sous sa présidence, le Colad a publié deux œuvres essentielles : “ Bolo o munja ” et “ Bolo o boso ”.
Il faut dire que les titres de ces publications éditées respectivement en 1979 et en 2001 sont des concepts innovateurs dont la portée socio-politico-culturelle va être manifestement révélée après plus de deux décennies. Grâce au flair de Sa Majesté Mbappe Bwanga Milord, chef supérieure des Belle Belle.
En effet, le chef supérieur des Belle Belle et président en exercice du Ngondo va intituler l’édition 2005-2006 : Bolo o munja.
Le choix de ce thème mobilisateur qui témoigne d’une haute inspiration de Samuel Ebanda II qui fait office de prophète dans ce cas d’espèce, traduit à n’en pas douter, la volonté du chairman du Ngondo qui exhorte le peuple sawa à sortir de l’attentisme pour aller de l’avant.

On ne le dira jamais assez, la nouvelle idéologie programmatique du peuple Sawa dont le principe moteur est l’action, en vue de l’appropriation de l’espace politico- économique est largement tributaire du savoir de Samuel Ebanda II. Ce dernier a dont l’esprit prospectif qui inspire l’avenir. Ainsi, à la suite de Gilbert Jonathan Moukouri Elessa, Essaka Njembelle Jacques, André Ngangue et Francis Kingue, premiers speakers au centre de production radiophonique, Samuel Ebanda II apparaît comme le dernier et le plus grand des icônes au travers duquel la voix des ancêtres semble s’estomper.

Sauvons cette icône

Cependant, le Ngondo est-il informé au sujet de la précarité de l’état de santé de ce muezzin qui semble être abandonné à lui-même ? Cette interpellation n’est-elle pas aussi valable pour la convention Sawa du Wouri et pour le grand Sawa, respectivement incarnés par le président Samuel Kondo et son Altesse royale le prince René Douala Manga Bell ?

Refusant le travail en solo et toujours stimulé par la passion de la communication, il a toujours œuvré en synergie avec plusieurs mouvements pour la formation des jeunes. Au-delà de l’incapacité de ses disciples de maintenir le cap, il est heureux de constater que certaines personnalités phares de ce pays, en l’occurrence son Excellence le ministre d’Etat et secrétaire général à la présidence de la République, Laurent Esso, mécène patenté de la représentation de Ngum’a Jemea, s’est également engagé à exploiter dans le sens de la vulgarisation son capital épistémologique, par la création de la première grande école de la langue duala dans les provinces du Centre et du Sud du Cameroun. Mais n’y a-t-il pas un déficit d’humanité et de sympathie entre le ministre d’Etat secrétaire général à la présidence et ses émissaires, porteurs de colis destinés au grabataire Samuel Ebanda II ?

En l’absence de toute solidarité, et réduit à sa plus simple expression, c’est face à la maladie que l’homme mène son ultime combat aujourd’hui. Entouré par son épouse à tout faire, ce muezzin, reste néanmoins très attaché à son œuvre. Samuel Ebanda II, homme au grand cœur, porte toujours sur la communauté un regard où se lit beaucoup d’espoir surtout avec le foisonnement des écoles de langue duala, et comme Alfred de Vigny, sa bouteille jetée dans la mer servira les générations futures.

Par .Rév. NJEMBELLE BOLLANGA Samuel E.
Le 07-11-2006
 

Source:  | Hits: 36942 | Envoyer à des amis  ! | Imprimer ! | Réagir(0)

PLUS DE NOUVELLES


  The JENGU Cult
( | 14.11.2005 | 52009 hits  | 0 R)

  " Bolo O Munja "
( | 10.11.2005 | 29817 hits  | 0 R)

  Léopold Moum’Etia: Un cheminot passionné d’histoire
( | 09.11.2005 | 34136 hits  | 0 R)

  Miss Ngondo 2005 Opened To Southwest
( | 25.10.2005 | 32497 hits  | 0 R)

  L´ EYOMBWE
( | 25.10.2005 | 30356 hits  | 0 R)

  DOUALA est promise à un bel avenir
( | 24.10.2005 | 28070 hits  | 0 R)

  Le NGUM: redoutable lutteur ou meilleur féticheur
( | 24.10.2005 | 27890 hits  | 0 R)

  Le NGUM : le combat
( | 24.10.2005 | 26833 hits  | 0 R)

  Le NGUM: Les techniques de combat
( | 24.10.2005 | 26204 hits  | 0 R)

  Apprendre le Duala
( | 23.10.2005 | 112160 hits  | 3 R)

  Bakossi Cultural and Development Association in the USA
( | 23.10.2005 | 43547 hits  | 2 R)

  Vive émotion dans la rue Dikoumè Bell, à Bali.
( | 23.10.2005 | 34407 hits  | 2 R)

  Le Mont Cameroun Bar: L´autre écurie des créateurs du Makossa
( | 23.10.2005 | 30728 hits  | 0 R)

  DAVUM Bar: Le berceau des Black Styl’s
( | 23.10.2005 | 38865 hits  | 1 R)

  MAKOSSA - LA RENAISSANCE
( | 22.10.2005 | 40806 hits  | 1 R)

  EPASSA MOTO: Opéra classique camerounais
( | 22.10.2005 | 25485 hits  | 0 R)

  LE PHARAON INATTENDU.... par Thierry Mouelle II
( | 22.10.2005 | 25048 hits  | 0 R)

  Une pirogue de course dans l´animation annuelle du Ngondo...par Pr. Ebenezer NJOH MOUELLE
( | 19.10.2005 | 35640 hits  | 0 R)

  Les funérailles de Julia; par Blaise N´Djehoya
( | 19.10.2005 | 33058 hits  | 0 R)

  Tradition et Modernité: Restaurer les droits de la veuve. par Pr. Stanislas Melone
( | 17.10.2005 | 33806 hits  | 0 R)

  Tradition et Modernité: Rites de Veuvage chez les Duala
( | 16.10.2005 | 37797 hits  | 0 R)

  Peuplesawa.com rend hommage à EBOA LOTIN
( | 04.10.2005 | 43138 hits  | 4 R)

  Identité : Rudolf Douala Manga Bell
( | 29.09.2005 | 32390 hits  | 0 R)

  Au temps où Sawa rimait avec Bolo
( | 28.09.2005 | 27923 hits  | 0 R)

  Instrument musical d´accompagnement: Le Muken
( | 24.09.2005 | 29423 hits  | 0 R)

  Quand les Chinois dansent l´Assiko!
( | 24.09.2005 | 23183 hits  | 0 R)

  Que signifie l´expression AMBASS BEY?
( | 17.09.2005 | 40066 hits  | 2 R)

  Paul SOPPO PRISO et l´Histoire des Hommes d’Affaires Camerounais
( | 16.09.2005 | 59285 hits  | 0 R)

  Croyance, Réligiosité, Société Sécrète : Le Njée ou Gué
( | 14.09.2005 | 27690 hits  | 0 R)

  ... du " JENGU " au " NGONDO "...
( | 12.09.2005 | 40475 hits  | 4 R)

  Henri Lottin : Plus Dikongué qu’Eboa
( | 03.09.2005 | 31769 hits  | 0 R)

  Plus SAWA qu´un BATANGA, il y a pas
( | 28.08.2005 | 32439 hits  | 0 R)

  Henriette Noëlle Ekwé : Nyangon, le militantisme à fleur de peau
( | 28.08.2005 | 29523 hits  | 0 R)

  " Evolution Culturelle, Dynamiques identitaires et Traditions ...." par Denise EPOTE DURAND
( | 26.08.2005 | 33653 hits  | 3 R)

  Djebale : L’île éternellement rebelle
( | 25.08.2005 | 30343 hits  | 3 R)

  Les Black Styl’s
( | 04.08.2005 | 28754 hits  | 0 R)

  L´IDENTITE CULTURELLE EN QUESTION
( | 01.08.2005 | 31237 hits  | 0 R)

  UN ESCLAVE LIBERATEUR
( | 01.08.2005 | 25651 hits  | 0 R)

  RESUME & INTRODUCTION
( | 31.07.2005 | 26110 hits  | 0 R)

  Le procès du Roi Rudolph Douala Manga Bell Martyr de la Liberté - Joel KONDO
( | 30.07.2005 | 30974 hits  | 0 R)

  LA CHEFFERIE DE DEIDO
( | 30.07.2005 | 28560 hits  | 0 R)

  Le Cameroun aujourd´hui - Anne Debel
( | 30.07.2005 | 27676 hits  | 0 R)

  Retour à Douala - Marie-Félicité Ebokéa
( | 30.07.2005 | 26998 hits  | 0 R)

  L´ORIGINE DES DEIDO d´après IDUBWAN BELE BELE (2)(I.B.B).
( | 30.07.2005 | 26354 hits  | 0 R)

  CHOC DES CULTURES
( | 30.07.2005 | 26083 hits  | 0 R)

  LE DEPART DE BAFOUM et LA GUERRE DE MBONJO
( | 30.07.2005 | 25192 hits  | 0 R)

  LE DEPART DE BONA LEMBE A DEIDO
( | 30.07.2005 | 24988 hits  | 0 R)

  LE DEPART DE MADUBWALE
( | 30.07.2005 | 24547 hits  | 0 R)

  Francis Bebey: Un génie intégral et immortel
( | 26.07.2005 | 33300 hits  | 3 R)

  Miss Ngondo 2000 en vidéo !
( | 24.07.2005 | 32448 hits  | 5 R)



   0 |  1 |  2 |  3 |  4 |  5 |  6 |  7 |  8 |  9 |  10 |  11 |  12 |  13 |  14 |  15 |      ... >|



Jumeaux Masao "Ngondo"

Remember Moamar Kadhafi

LIVING CHAINS OF COLONISATION






© Peuplesawa.com 2007 | WEB Technology : BN-iCOM by Biangue Networks