Downloads   Galeries   Forums   Audios   Vidéos   Liens   Livre d´or   Partenaires   Contact   
  Accueil
  Actualité
  Régions/Peuples
  Historique
  Sawanité
  Le Ngondo
  Tourisme
  Littérature
  VIP
  F.A.Q
  Agendas
  Evénements
  Annonces
  Projets
  Communauté



      


03.01.2007

MUSIQUE CAMEROUNAISE - Une chronologie de Suzanne Kala-Lobè 

1956-2006 : 5 cadences pour les musiques camerounaises. Des évènements en toile de fond, qui ne seront pas sans incidence sur les rythmes et la mélodie ; les années 50, années de luttes, de violences. Bandoeng vient, à peine, d’achever sa conférence des non-alignés... Les peuples sont déterminés. L’Upc lutte, comme au Congo, et en Guinée. Les années 50 préparent-elles les peuples africains à l’Indépendance ? Toujours est-il que les nationaux veulent inventer leur musique. Le makossa naît de ces deux désirs : s’émanciper et aller vers la modernité. Les années 60 vibrent avec les espoirs d’Indépendance. Elles vont se heurter aux désillusions, mais se réveiller avec le mouvement du Black Power. Pas étonnant que dès les années 70, le “ Say it Loud, I’am black Proud, fasse exploser ! Soul Makossa ”. Les années 80 sont celles du début de la crise, mais aussi d’un autre espoir. Paul Biya arrive en 1982, et jure d’apporter rigueur et moralisation. C’est un tourbillon qui va suivre, où tout le monde se lance. La musique bouge aux rythmes des Guy Lobé, Moni Bilé, etc. Puis, le tournant des années 90. La pression des musiques d’ailleurs, la machine mise en place par Wenge musique vont avoir raison de la résistance camerounaise. Celle-ci titube, se cherche des envolées, mais n’arrive plus à fédérer. Alors, elle explose en mille et un sons différents, et tout le monde s’interroge sur son avenir. Au beau milieu de tout cela, la question du statut de l’artiste mûrit les législateurs. Les lois changent, mais un autre débat s’ouvre ! Puis, les années 90 auraient pu amener de nouveaux sons. Mais non : les chanteurs réinventent l’engagement. Parodient des chansons célèbres, tandis que le peuple détourne de son sens des chansons devenues populaires. Ces années-là, les années 90 vont voire naître une recherche esthétique qui veut s’enraciner. Mais, la tentation est grande entre une mondialisation, qui uniformise le son, et un Occident à la recherche d’une authenticité qui oblige des artistes à aller puiser leurs rythmes, aux sources du terroir. La fusion a du mal à prendre racine, mais elle explosera sous les doigts de deux bassistes exceptionnels : Richard Bona et Etienne Mbappé. Tous les deux, chacun à sa manière, vont travailler à ce nouveau son : celui qui fait danser les mengus (ces déesses du Wouri et prêtresses du décalé), twister les ancêtres et faire jubiler la jeunesse urbaine en un coupé décalé qui prend son inspiration dans les rythmes bien de chez nous. Un mélange de terroir, où la tradition devient là, le prolongement d’une exploration musicale. Une rétrospective sur 50 ans ne peut se faire en quelques lignes. Mais, bon, ceci est une esquisse.

Les années 50.

Alors qu’aux premières lueurs des années 50, l’élite ”évoluée” est férue des musiques classiques, les mouvements sociaux politiques, qui secouent l’Afrique, ne vont pas tarder à s’insinuer dans la revendication identitaire, qui donne naissance au Makossa. Mais si Ebanda Manfred, Messi Martin, cherchent un son, les influences sont encore fortes dans le jeu des artistes. C’est au milieu de ces années, vers 1955, qu’un nouveau toilettage va faire du bien à la musique camerounaise.
Introduction d’une ligne mélodique simple, avec un retour aux rythmes du terroir. La musique camerounaise va s’émanciper des rythmes cubains et même africains, comme le high-life, la rumba et plus tard le soukouss. En deux révolutions portées par Jean Bikoko et Messi Martin, l’orchestration devient un souci majeur ! D’autres vont rester assez réfractaires à l’entrée en jeu de la batterie, tolérant à peine l’orgue : l’ancien des synthés : entre harmonium et piano. Cependant, le texte et donc sa version chantée (la mélodie). La voix parle et explique, elle est un instrument et pour être entendue, il lui faut un accompagnement à sa mesure. L’orchestration est sobre. Et sommaire ! On moralise et on explique.

Les années 60.

La confirmation de l’émancipation et le décollage des groupes sont célébrés. Les bars deviennent des lieux de production musicale, le makossa, s’enracine comme musique urbaine, même si ses chanteurs principaux continuent à être moralisateurs. Eboa Lotin s’impose et estampille le makossa de lignes harmoniques complexes et mélancoliques, avec des paroles provocatrices.

Les années 70.

On pourrait les baptiser ”années Black chansons et funk makossa”. L’orchestration se complexifie, la batterie entre avec la grosse caisse dans la danse et la basse commence à devenir un instrument de référence. C’est la période des Jean Dikoto Mandengue, Vicky Edimo. C’est le temps des audaces de “ Say It loud, I’am Black and Proud ”. Du jazz et du soul naît un makossa funk et gospel : celui de Brillant, avec la descente de la basse et les rifs saxo. Le ton est donné et la cadence musicale est dominée par le son “ Soul makossa ”. C’est aussi un temps d’effervescence, où Afrique Ambiance et Sonodisc s’intéressent à l’équipe nationale qui en est à ses balbutiements. Elle cherche ”le” son !

Les années 80.

Une grande profusion musicale, où chacun s’essaye et prend des risques de mélange dans la variété. Petit Pays, Sam Fan Thomas crèvent le plafond : l’un en accélérant le makossa et en le dépoussiérant dit-il de ses pesanteurs, l’autre en inventant le makassi. Mais, il y a, en filigrane, un courant qui recommence à défendre la mélodie et les harmonies complexes. Il est peu connu ou reconnu. A l’étranger, Etienne Mbappé, invente Ultramarine et Henri Dikongué commence sa chanson troubadour. Au Cameroun, tous les jeunes talents explosent dans des makossa bien rythmés, avec le label de la fameuse Equipe nationale. Les trois choristes : Charlotte Mbango, Sisi Dipoko, et Grâce Decca, sont les fidèles de l’équipe nationale et de tous les Moni Bilé et autre Guy Lobé.

Les années 90.

Elles, sont difficiles à caractériser. Un retour à la variété stricte avec des lignes mélodiques minimalistes, parce que la révolution technologique permet de se passer d’orchestre en studio et de programmer des basses, batteries, riffs saxo, standard. Un son métallique fait son entrée, en même temps que la dance-music : en opposition à la musique où le texte est fort et la ligne mélodique présente. On zouk quelque chose et la musique camerounaise semble s’essouffler.

Les années 2000

On est en plein dedans, les tendances sont assez disparates. Si l’on en juge aux derniers albums sortis de 2000 à maintenant, on peut distinguer un timide retour aux sources caractérisé par l’album des jumeaux Massao, une tendance aux mélanges et fusion : Etienne Mbappé, Richard Bona. Mais le reggae, le hip-hop, le raga, confirme leur place de prédilection, comme musique porteuse d’un discours et d’un message. Mais Longué Longué surprendra : il s’attache au makossa, en délivrant un message politique. Phénomène inédit de cette décade qui se termine. Et il y a quelques come back, pour la jouer plus soft. A confirmer !

Suzanne Kala-Lobè
Publié le 06-12-2006
 

Source:  | Hits: 34782 | Envoyer à des amis  ! | Imprimer ! | Réagir(0)

PLUS DE NOUVELLES


  The JENGU Cult
( | 14.11.2005 | 51785 hits  | 0 R)

  " Bolo O Munja "
( | 10.11.2005 | 29694 hits  | 0 R)

  Léopold Moum’Etia: Un cheminot passionné d’histoire
( | 09.11.2005 | 33971 hits  | 0 R)

  Miss Ngondo 2005 Opened To Southwest
( | 25.10.2005 | 32346 hits  | 0 R)

  L´ EYOMBWE
( | 25.10.2005 | 30194 hits  | 0 R)

  DOUALA est promise à un bel avenir
( | 24.10.2005 | 27936 hits  | 0 R)

  Le NGUM: redoutable lutteur ou meilleur féticheur
( | 24.10.2005 | 27721 hits  | 0 R)

  Le NGUM : le combat
( | 24.10.2005 | 26686 hits  | 0 R)

  Le NGUM: Les techniques de combat
( | 24.10.2005 | 26060 hits  | 0 R)

  Apprendre le Duala
( | 23.10.2005 | 111837 hits  | 3 R)

  Bakossi Cultural and Development Association in the USA
( | 23.10.2005 | 43336 hits  | 2 R)

  Vive émotion dans la rue Dikoumè Bell, à Bali.
( | 23.10.2005 | 34241 hits  | 2 R)

  Le Mont Cameroun Bar: L´autre écurie des créateurs du Makossa
( | 23.10.2005 | 30597 hits  | 0 R)

  DAVUM Bar: Le berceau des Black Styl’s
( | 23.10.2005 | 38711 hits  | 1 R)

  MAKOSSA - LA RENAISSANCE
( | 22.10.2005 | 40659 hits  | 1 R)

  EPASSA MOTO: Opéra classique camerounais
( | 22.10.2005 | 25355 hits  | 0 R)

  LE PHARAON INATTENDU.... par Thierry Mouelle II
( | 22.10.2005 | 24909 hits  | 0 R)

  Une pirogue de course dans l´animation annuelle du Ngondo...par Pr. Ebenezer NJOH MOUELLE
( | 19.10.2005 | 35454 hits  | 0 R)

  Les funérailles de Julia; par Blaise N´Djehoya
( | 19.10.2005 | 32880 hits  | 0 R)

  Tradition et Modernité: Restaurer les droits de la veuve. par Pr. Stanislas Melone
( | 17.10.2005 | 33649 hits  | 0 R)

  Tradition et Modernité: Rites de Veuvage chez les Duala
( | 16.10.2005 | 37624 hits  | 0 R)

  Peuplesawa.com rend hommage à EBOA LOTIN
( | 04.10.2005 | 42937 hits  | 4 R)

  Identité : Rudolf Douala Manga Bell
( | 29.09.2005 | 32267 hits  | 0 R)

  Au temps où Sawa rimait avec Bolo
( | 28.09.2005 | 27806 hits  | 0 R)

  Instrument musical d´accompagnement: Le Muken
( | 24.09.2005 | 29273 hits  | 0 R)

  Quand les Chinois dansent l´Assiko!
( | 24.09.2005 | 23067 hits  | 0 R)

  Que signifie l´expression AMBASS BEY?
( | 17.09.2005 | 39869 hits  | 2 R)

  Paul SOPPO PRISO et l´Histoire des Hommes d’Affaires Camerounais
( | 16.09.2005 | 59095 hits  | 0 R)

  Croyance, Réligiosité, Société Sécrète : Le Njée ou Gué
( | 14.09.2005 | 27555 hits  | 0 R)

  ... du " JENGU " au " NGONDO "...
( | 12.09.2005 | 40312 hits  | 4 R)

  Henri Lottin : Plus Dikongué qu’Eboa
( | 03.09.2005 | 31613 hits  | 0 R)

  Plus SAWA qu´un BATANGA, il y a pas
( | 28.08.2005 | 32292 hits  | 0 R)

  Henriette Noëlle Ekwé : Nyangon, le militantisme à fleur de peau
( | 28.08.2005 | 29379 hits  | 0 R)

  " Evolution Culturelle, Dynamiques identitaires et Traditions ...." par Denise EPOTE DURAND
( | 26.08.2005 | 33528 hits  | 3 R)

  Djebale : L’île éternellement rebelle
( | 25.08.2005 | 30226 hits  | 3 R)

  Les Black Styl’s
( | 04.08.2005 | 28638 hits  | 0 R)

  L´IDENTITE CULTURELLE EN QUESTION
( | 01.08.2005 | 31109 hits  | 0 R)

  UN ESCLAVE LIBERATEUR
( | 01.08.2005 | 25521 hits  | 0 R)

  RESUME & INTRODUCTION
( | 31.07.2005 | 25985 hits  | 0 R)

  Le procès du Roi Rudolph Douala Manga Bell Martyr de la Liberté - Joel KONDO
( | 30.07.2005 | 30852 hits  | 0 R)

  LA CHEFFERIE DE DEIDO
( | 30.07.2005 | 28432 hits  | 0 R)

  Le Cameroun aujourd´hui - Anne Debel
( | 30.07.2005 | 27571 hits  | 0 R)

  Retour à Douala - Marie-Félicité Ebokéa
( | 30.07.2005 | 26871 hits  | 0 R)

  L´ORIGINE DES DEIDO d´après IDUBWAN BELE BELE (2)(I.B.B).
( | 30.07.2005 | 26226 hits  | 0 R)

  CHOC DES CULTURES
( | 30.07.2005 | 25965 hits  | 0 R)

  LE DEPART DE BAFOUM et LA GUERRE DE MBONJO
( | 30.07.2005 | 25088 hits  | 0 R)

  LE DEPART DE BONA LEMBE A DEIDO
( | 30.07.2005 | 24841 hits  | 0 R)

  LE DEPART DE MADUBWALE
( | 30.07.2005 | 24395 hits  | 0 R)

  Francis Bebey: Un génie intégral et immortel
( | 26.07.2005 | 33159 hits  | 3 R)

  Miss Ngondo 2000 en vidéo !
( | 24.07.2005 | 32315 hits  | 5 R)



   0 |  1 |  2 |  3 |  4 |  5 |  6 |  7 |  8 |  9 |  10 |  11 |  12 |  13 |  14 |  15 |      ... >|



Jumeaux Masao "Ngondo"

Remember Moamar Kadhafi

LIVING CHAINS OF COLONISATION






© Peuplesawa.com 2007 | WEB Technology : BN-iCOM by Biangue Networks