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14.02.2007

Jean Jacques Elangué: Entretiens avec Jean Jacques ESSOMBE, Cameroon-Info.Net 

© Jean Jacques ESSOMBE, Cameroon-Info.Net

Ce Saxophoniste Ténor franco-camerounais cultive un grand sens des contrastes qui le fait passer sans transition d´une sonorité brumeuse au cri exaspéré (de la forêt équatoriale).

Cameroon-Info.Net : Bonjour Jean Jacques Elangué, je vous rencontre pour la première fois au Duc des Lombards à Paris, devant une foule majoritairement européenne, et notre présence vous a beaucoup émue ; avez-vous encore ce souvenir ?

Jean Jacques Elangué : Le 30 mars 2006. La salle est bondée et, je constate qu’il y’a quelques Africains quand même; wooaah ;

CIN : Je suis sous le charme de votre jeu assez particulier, beaucoup d’émotion dans la salle, content de savoir que c’est un compatriote qui nous fait autant d’émotion, je décide donc de mieux vous connaître, et de partager cela avec nos internautes. Comme il est de tradition sur CIN, présentez-vous.

J.J.E : Ma carrière débute au Hilton hôtel de YDE (année 1990), au sein du « Yaoundé Jazz Fizz » dirigé par BALE BOMA. Deux ans plus tard, je retourne en France où j’intègre la classe de jazz du Conservatoire National Régional de Marseille , afin d’y suivre un cursus JAZZ ... 1995 est l’année où j’obtiens mon « premier prix A l’Unanimité » - classe de Philippe Renault ; notons bien sûr que mon instrument principal reste le saxophone. Après ce stage soutenu ? Je tombe progressivement dans la peau d’un musicien de jazz (improvisateur, compositeur, interprète, pédagogue...)


CIN : Autodidacte, ensuite conservatoire, où vous remportez d’ailleurs ce premier prix ; qu’est ce que le passage au conservatoire vous a apporté ?

JJE : Une approche plus professionnelle, plus technique et plus complète, systématique du jazz.

CIN : Au delà de la beauté de votre musique, le Jazz reste tout de même assez hermétique, un univers pas évident à pénétrer, quels conseils donnez vous à tous ceux qui souhaiteraient déjà pénétrer, ensuite comprendre l’univers du Jazz, et du votre en particulier ?

J.J.E : Il faut avant tout «aimer» cette musique, son histoire... bref être Passionné ! Il n’y a pas de clé magique pour y pénétrer.

CIN : Avant de parler de votre Album, on va parler de votre instrument ; pourquoi le Sax, et comment avez vous développé ce jeu, sur quoi est basé votre travail ?

J.J.E : Le sax et en particulier le Ténor est l’un des instruments qui se rapproche le plus du son de la voix humaine. Mon jeu pour l’essentiel se base sur le «cri» voire ... le chant intérieur.

CIN : J.J.E, vous êtes né en France, vous avez grandi ici, cependant, votre album évoque beaucoup l’Afrique, la forêt équatoriale, est-ce à dire que l’Africain a un arrière plan spirituel qui le suit quel que soit son lieu de naissance ?

J.J.E : Je suis avant tout un ARTISTE et la vie aura voulu que je sois AFRICAIN ; voilà peut être pourquoi ma spiritualité s’inspire de mon peuple, et que ma musique traduit à ma façon cet univers.

CIN : Votre Album s’intitule Missounga, qui est aussi le 6ème morceau ; que signifie t-il ?

J.J.E :Missounga signifie les tripes -en langue Beti-, ce qu’on a à l’intérieur de soi. La recherche du soleil dans ma musique m’a poussé à fouiller dans mes tripes … J’essaye de faire sonner mon saxophone comme un balafon. Je chantonne un air avec mon instrument. Cette musique à un lien direct avec la conversation des ancêtres !

CIN : Des titres évocateurs comme : « Ritournella », « danse dans la forêt », « Mfandena II », « This is you » comment ont-ils été choisis, avant de nous parler de chaque titre, sous quel signe avez vous placé votre album, est-ce un message particulier, ou des conseils ?

J.J.E: Ce sont beaucoup d’expériences qui mènent à un album, c’est un vécu et un univers personnel, quelques fois intime. Après plusieurs années difficiles loin des miens je décide de rentrer en vacances au Cameroun. Des tranches de vie sublimes. Au moment du retour pour Paris, je consigne ces instants d’intense émotion qui ne quittent plus mes souvenirs comme la musique qui s’anime en moi, de façon récurrente, c’est «Ritournella». «Danse dans la forêt» est basé sur un rythme caribéen, la Mazurka, traduisant la déportation des Noirs vers les Amériques, et ce peuple dont l’histoire ancienne est africaine et le présent américain.

J’ai passé une partie, heureuse de mon enfance à Yaoundé, dans le quartier de Mfandena II, qui m’a inspiré ce thème gracieux, au regard tourné vers ce paradis qu’est l’enfance.

J’ai toujours été attiré par l’écriture d’une chanson vraiment chantée, une ballade de préférence, le reste c’est le regard de Sophie qui l’a fait…, c’est la petite histoire de «This Is You».

CIN : Je voudrais revenir un instant sur : « Conversation Incantatoire » ; sur le plan technique, elle se joue avec 5 instruments (Au risque de me tromper). Pourquoi les 5 instruments ? Elle répond aussi à une structure particulière, très initiatique ; pouvez vous nous en dire plus ?

J.J.E : Il y’a 5 instruments ici ... le contexte est un dialogue où sont réunis 5 personnes pour évoquer tout le bien que représente la gent des ANCIENS.

CIN : Mario Canonge : Piano, Lynley Marthe : Electric Bass, Félix Sabal-Lecco : Drums, Nicolas Genest: Trumpet, et toi même au Sax Ténor ; Quel équipe de choc! combien de temps avez vous mis pour la réalisation de l’album? Comment arrive-t-on à avoir sous sa coupe de si grands musiciens, et de les diriger surtout ?

J.J.E : 3 jours ni plus, ni moins ; la séance a super bien marché comme vous pouvez l’entendre aujourd’hui. Nous avons enregistré en « live» mais quelques jours avant, nous avons eu l’occasion de jouer les morceaux en concert... Bien entendu nous nous connaissions depuis un bail ! Sachez tout de même que nous jouons ensemble (ponctuellement) depuis l’été de l’année 2002.

CIN : Vous vous produisez le 17 de ce mois au "Baisé Salé". Que réservez vous comme surprise ?

J.J.E : Le meilleurs de moi ...

CIN : Il y a un air de Bikutsi dans votre musique. Quel est votre position sur la musique dite populaire camerounaise, Makossa, Bikutsi etc. ?

J.J.E : Ce sont des musiques qui m’ont nourri et qui continuent de me nourrir même si je suis un musicien de Jazz. Ce sont les racines d’où je viens et elles font des intrusions, des reliefs, des souffles même subtiles dans ma musique. Je respecte ces musiques.

CIN : Comme tout jeune musicien, vous avez certainement eu des Maîtres, ou des gens qui vous ont marqué, en Afrique, au Cameroun, et dans le monde. Pouvez vous en citer quelque uns ?

J.J.E : Thelonious Monk principalement dont je joue un thème en solo de saxophone dans mon prochain album.

CIN : Vous préparez en ce moment un nouvel album, quelle en sera la tonalité, il verra le jour quand ?

J.J.E : «Shades of Ouidah » est le titre de mon prochain Album au son purement Acoustique... il verra le jour dès le printemps prochain si tout se déroule comme prévu. Son écriture diffère de celle de Missounga dans le sens où il est plus proche de la tradition Jazz dans laquelle j’évolue. De plus cet album sort 40 ans après le départ de John Coltrane, qui est celui qu’on ne présente plus. Pour un saxophoniste c’est très émouvant.

CIN : Votre programme après le "Baisé Salé". Envisagez-vous une tournée au Cameroun ?

J.J.E : Why not ! Si je suis invité, j’y vais volontiers bien entendu.

CIN : Jean Jacques, nous arrivons à la fin de notre entretien, vous avez certainement des choses à dire que nous n’avons pas soulevé pendant l’entretien ; vous avez la parole.

J.J.E : Que j’attends beaucoup de mélomanes le 17 février au "Baiser Salé", un club de Jazz connu pour sa programmation originale et pour dénicher des talents. On passera je l’espère un inoubliable moment de Jazz, d’improvisation et de délires instrumental car j’ai la chance d’être accompagné par un quartet de musiciens de première qualité. Nos expériences récentes nous procurent une complicité dans laquelle je me sens véritablement en état de donner à tous le tréfonds de mes tripes …. Allez au 17 et préparez-vous à répondre présent parce que moi je serai là !
 

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