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28.08.2005

Henriette Noëlle Ekwé : Nyangon, le militantisme à fleur de peau 

Nyagon était son nom de combat. Une appellation inspirée de la langue bulu, alors que Henriette Ekwé est bien d´origine Ewodi. A vrai dire, rien ne se fait au hasard chez cette dame discrète. «Je suis née à Ambam le 25 décembre 1949. D’ailleurs, mon autre prénom est Noëlle. J’ai passé toute mon enfance dans cette petite ville où il n’y avait ni eau, ni électricité, mais les gens étaient accueillants, chaleureux et soucieux du bonheur d’autrui. Ces valeurs ne m’ont jamais quittée», confie Henriette Ekwé. Et avec une fierté non voilée, elle s’exprime dans la langue qui a bercé ses nuits de petite fille : «Me ne Ngon Bulu». Traduction : «je suis une fille bulu», se présente-t-elle fièrement pour évoquer cette période de sa vie. C’était donc naturellement que quand la filleule de feu Léa Djemba Medou, femme du premier romancier camerounais Djemba Medou auteur de Nanga Kon, décide de militer, elle choisit de s’appeler Nyagon. Car, Henriette le sait : dans la situation de confrontation avec les forces de répression, elle n’aura aucun mal à s’exprimer, encore moins à justifier ses origines.

Un trait de caractère que Jean Claude Ottou, Nsamè Mbongo, Evariste Fopoussi, ses camarades des lycées Leclerc à Yaoundé et de Joss à Douala admiraient déjà. Lorsque Henriette Ekwé s’envole pour la France après son bac obtenu en 1969, elle ne sait pas encore qu’elle aura une vie politique agitée. A Tours où elle s’inscrit à la faculté d’Anglais, des amitiés se nouent. Ses capacités de réaction, d’adaptation et sa discrétion la conduisent, la même année, au sein de l’Union nationale des étudiants du Kamerun. Puis, elle seconde Alfred Mbady à la présidence de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (Feanf) à Tours.

Engagement

«Je n’aime pas être sous les feux de la rampe. Les décisions les plus importantes se négocient dans les réunions sécrètes, et souvent dans la nuit. C’est là que je me sens dans mon élément. Faire fléchir une personne qui avait des idées arrêtées; parvenir à un accord entre des parties radicalement opposées; rester égale à soi-même malgré la charge de l’information qu’on détient, jusqu’à sa communication officielle; ce jeu de la politique m’a séduit», ajoute celle qui adhèrera au Manifeste africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem) en 1974 et prendra sa carte à l’Union des populations du Cameroun (Upc) en 1975. Parallèlement à sa vie politique, la jeune militante obtient sa maîtrise en langue anglaise. Elle se rend en Angleterre où elle dispense des cours de français dans un collège du Kinsley en Angleterre. Là-bas, elle passe ses heures libres à discuter avec Thabo Mbeki, l’actuel président sud-africain, qui était alors le responsable du bureau de l’African National Congress (Anc) à Londres. Mais également, elle s’initie au journalisme avec les femmes rédactrices du journal de l’Anc House, «Voice of women».

L’expérience acquise lors de ce déplacement va servir à Henriette Ekwé dans «Menzui Nje Nshe» (Femmes nouvelles), la publication de l’Upc. Pour compléter sa formation, elle s’inscrit à la Sorbonne à l’Institut des Hautes études internationales. Cette expérience ne mettra pas long. Pour justifier ce passage éclair dans cette école, celle que les journalistes camerounais appellent affectueusement Tata Henriette précise que les responsables et l’administration de cette institution «étaient anti-communistes. Je ne pouvais pas le supporter. Je suis partie». Déjà mordue par le virus du communisme, elle ne s’arrête plus. Et ne tarde pas à en devenir le chantre au sein de l’Upc à Paris: «Le partage des richesses du pays, le travail et l’égalité des chances entre tous les citoyens sont les valeurs qui m’ont fait adhérer à cette idéologie. Le communisme apprend aussi à lutter contre les mécanismes de domination et le devoir de lutter pour se libérer des oppressions». C’est aussi l’époque où elle rencontre les fondateurs du futur Front populaire ivoirien (Fpi) Louis André Dacoury-Tabley et Laurent Gbagbo, tous étudiants à la faculté d’histoire. Déjà, en 1978, ils dessinent dans leurs chambres d’étudiants une Côte d’Ivoire après Houphouët Boigny. Tout comme Nyagon et ses camarades dirigés par Woungly Massaga nourrissent l’espoir d’un Cameroun sans Ahmadou Ahidjo.

Le rêve devient réalité le 4 novembre 1982, lorsque le président Ahidjo s’adresse à la nation pour annoncer officiellement qu’il laisse sa place à Paul Biya. Henriette Ekwé revient au Cameroun définitivement en octobre 1983, après avoir fait un tour de reconnaissance des lieux en février. «J’avais des propositions pour travailler à la Cnps et à la Snh, mais le parti refuse et décide que je me consacre essentiellement à la cause du pays.» Une tâche bien ardue, d’autant plus que beaucoup de camarades avaient été arrêtés. La femme engagée se lance dans le travail souterrain. «Il fallait relancer le parti, certains membres ayant été muselés. J’ai organisé les rencontres pour mobiliser les jeunes, j’ai œuvré pour que les connexions s’établissent de nouveau avec les anciens. La rédaction des discours d’intox, de protestation, ou de sensibilisation faisait partie de mon quotidien. Pour le reste, ce sont des missions que je ne puis dévoiler, même aujourd’hui». Ce sera le même silence pour les visites régulières qu’elle rendra à Sangmélima à Owono Mimboé.

Au front

La rédactrice en chef du journal de l’Upc «Kamerun nouveau», qui avait été créé en 1975 par Ebele Tobbo, précise que cette parution devient plus régulière. Cette espèce de tract est glissée sous les portes des administrations et d’autres résidences ciblées. La machine est bien rodée au point que les agents de la répression n’arrivent pas à mettre la main sur cette Nyangon. Sa maison de l’époque comporte plusieurs issues. «Dans la clandestinité, vous étudiez le terrain pour éviter de vous faire coincer. C’est ce qui va me sauver la vie lors de l’arrestation de mes camarades de l’Upc en 1985 . Non seulement ils ne me pardonneront jamais de leur avoir filé sous le nez, mais aussi d’avoir utilisé, pour ma couverture un nom de fille bulu». Henriette Ekwé ne dira rien de cette année de cavale. Mais elle reviendra de cette clandestinité mère d´un enfant. Une fille. Plus déterminée qu’avant et décidée à en finir avec le régime en place.

Henriette Ekwé sera dans le noyau qui réfléchira pour la fondation de la coordination des partis politiques en juin 1990. C’est en octobre 1990 que la coordination naît avec sa plate forme de revendications en sept points, dont la conférence nationale souveraine, l’amnistie pour les prisonniers politiques, les élections libres, etc. L’Upc décide de lancer une manifestation le 10 janvier 1990 lors du procès de Célestin Monga et Pius Njawé, et ce galop d’essai sera une réussite. «Puis, Mboua Massock qui avait rejoint la coordination décide de faire les villes mortes. Une idée que le groupe a accepté, mais dont le suivi a été mal géré par la suite», ajoute celle qui est devenue, par sa connaissance de l’histoire de la politique camerounaise, la confidente du leader du Social democratic front (Sdf), Ni John Fru Ndi. On la retrouve encore parmi les personnes impliquées dans l’affaire Yondo Black.

Cette fois-ci, les forces de répression ne la louperont pas. «J’ai passé près de quatre mois à la gendarmerie de Mboppi à Douala et à la prison de Kondengui à Yaoundé. J’ai été torturée pour tout lâcher. Des interrogatoires assise, debout, habillée, nue n’en finissaient pas. De jour comme de nuit. Ces tortionnaires sont de véritables détraqués qui prennent du plaisir uniquement dans la souffrance de l’autre. Mais pendant ma formation de cadre du parti, j’avais appris à imposer le moral face aux sévices corporels. En fait, la violence c’est l’arme des faibles. Ernest Ouandié disait que l’histoire jugera. Quand tu es sûre que ta cause est noble, tu as l’esprit calme».

C’est avec cet esprit qu’elle assume aujourd’hui ses fonctions d’éditorialiste et secrétaire générale du quotidien La Nouvelle Expression. Ce qui est formidable chez Henriette Ekwé, c’est que malgré tous ces moments pénibles qui font partie de sa vie, elle a réussi à garder toute son attention pour ses collègues et amis. «A La Nouvelle Expression, je centralise les doléances des employés. Je les écoute pendant des heures lorsqu’ils viennent s’épancher sur leurs problèmes professionnels. Quand je n’écris pas mes textes, je suis le psychologue de la maison. Cela me fait plaisir de venir en aide à certains. Sauf que les gens seraient plus épanouis et professionnellement productifs, s’ils étaient mieux traités», confie Henriette Ekwé. C’est avec le même son de cloche qu’elle enterre les espoirs placés dans le gouvernement en place: «J’avais cru que Paul Biya ferait comme le roi actuel de l’Espagne, qui a hérité d’un dictateur, qui s’est cependant distingué de lui par des actions novatrices et salutaires pour le peuple d’abord. Mais, ce n’est pas demain qu’il y aura une avancée, quelle qu’elle soit au Cameroun».

En 35 ans d’engagement politique, Nyangon sait de quoi elle parle. Pour oublier ces heures sombres, elle danse. Elle esquisse des pas avec la joie d’une enfant à l’écoute des vieux Makossa, Bikutsi, Salsa, etc. Tata Henriette, la coquette, a horreur d’être décoiffée. Après avoir virevolté, elle s’empresse de remettre ses boucles poivre sel en place. Quand elle n’a pas le cœur à danser, elle se plonge dans ses livres ou à la rédaction des manuscrits de son père et les siens qu’elle espère publier un jour. «C’est une autre technique de guerre que je suis en train d’explorer. Je me fais vieille, le combat risque de changer de terrain et je ne tiens pas à le perdre, encore moins à le rater», dit-elle. On comprend donc que le virus du combat de la guerre des idées reste actif en elle. Tout comme dans sa vie, «j’ai souvent été amoureuse, mais je ne me suis jamais mariée».

Repères

Née le 25 décembre 1949 à Ambam
1969: adhère à l’Union nationale des étudiants du Kamerun.
1969: Vice présidente de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (Feanf) à Tours.
1974: Adhère au Manifeste africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem)
1974: Maîtrise en Anglais
1975: Cadre de l’Union des populations du Cameroun (Upc)
1976: Licence en histoire
1979-1982: Dirigeante du «Menzui Nje Nshe» (Femmes nouvelles) de l’Upc.
1983: Rédactrice en chef du journal de l’Upc «Kamerun nouveau»
1985: rentre dans la clandestinité
1990: Prisonnière politique à Kondengui
1991: Editorialiste au Front Indépendant
Novembre 1997: recrutée à la Nouvelle Expression

Marion Obam
Mutations
 

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