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12.11.2007

Sawanité: le pari de l’alliance 

Bona tétè bam ba ndolo, je ne viens pas à vous aujourd’hui pour vous offrir au poignard incandescent des quolibets comme ces enragés qui concentrent leurs tirs sur des hommes plutôt que sur des méthodes et des constats. Le culte de la véhémence, de l’urgence et du scoop relève plus pour moi du carrousel médiatique que d’un réel travail de réflexion devenu pourtant nécessaire.

Le fait de ne pouvoir être légitime qu’à partir des bordées d’invectives imprécatoires et ressentimales et non d’une adhésion à débattre est une disposition mentale qu’il va falloir corriger en nous dans une optique de rassemblement. C’est la raison de mon interpellation de ce jour. A chaque jour suffit sa peine !

Jamais au plus profond de mes convictions humaines, je ne me suis inscrit ni dans une démission de l’esprit critique ni dans une recherche effrénée des dividendes d’une opposition de principe.

A chaque fois que l’occasion me sera donnée, j’approuverai avec joie des initiatives ou des décisions qui, de mon point de vue, me paraîtront les meilleurs pour les sawa.

C’est la raison pour laquelle sur cette tribune et par vos soins et vos attentions bienveillantes nous sommes entrain de devenir la pierre d’attente d’un aménagement durable de la conscience sawa.

A l’orée de cette nouvelle législature et au début de cette nouvelle saison du Ngondo et de l’Indéndé qui se profilent à l’horizon, je viens vers vous, chers aînés, pour bâtir des conditions saines d’une nouvelle espérance pour mon peuple, pour notre peuple. A des questions de société universelles nous devons faire la preuve que nos valeurs de rayonnement intellectuel et moral regorgent des réponses.

Mboa, dans la co-responsabilité de l’échec qui est la nôtre à vivre ensemble et pour peu qu’on l’admette, on ne peut nier que c’est en commun que se crée, malgré tout, le terrain de recomposition de la culture du progrès. On a toujours le choix entre le rejet et le projet. Ngalle, Ndedi Priso, Mbedi et bien d’autres ont choisi le projet du progrès. Et nous ?

Frères et sœurs sawa, jadis nous étions ce rivage où la tradition de la dialectique et l’art de l’enluminure verbale mais aussi le goût du beau et du juste étaient des stratégies de toutes les pédagogies du développement. Une tradition qui faisait des émules mais dont la rhétorique insipide et abêtissante sur des ondes FM ou à la CRTV a fini par fatiguer, de ses décibels, les oreilles des enfants sawa qui attendent un peu plus de sagesse ancestrale.

Une nouvelle chance s’adonne aujourd’hui à nos mandataires, à nos industriels, à nos présidents d’associations, à nos cadres, à nos sportifs, à nos enseignants, à nos chercheurs, à nos hommes et femmes de culture.... Elle va supposer des révisions courageuses de comportement entre nous, des audaces certaines dans leur rapport avec notre littoral. Il est révolu le temps du grand écart permanent entre l’angélisme béat de défendre nos porte-voix et le cynisme de leur jeter un sort.

Frères et sœurs sawa, le moment est venu d’apprendre à conjuguer autrement la richesse de notre mosaïque communautaire avec l’impératif du rassemblement et notre efficacité à élever dignement nos enfants dans ce Cameroun. Un Cameroun en plein tête-à-queue devenu méconnaissable dans ses passe-droits et où les audiences laissent une part belle à l’exposition de la dérive des gabegies de toutes les formes et de toutes les ampleurs.

Et pourtant dans le flux déferlant des mesures de rétorsion à l’encontre des délinquants fiscaux et des abus de l’Etat même les nom de bêtes n’on pas été épargnés : Opération épervier par ci , Opération Antilope par là…mais au-delà du bestiaire quel a été réellement l’impact de tout cela sur l’immoralité républicaine ambiante ? Rien ou presque. Toute cette surenchère n’est finalement restée qu’une écume qui annonce aux piroguiers la vague qui ne viendra pas.

Les verdicts des tribunaux de grande instance tout aussi farfelus que justifiés n’ont aujourd’hui pour but que d’entretenir la une d’une presse écrite camerounaise qui en a tout aussi besoin. Le malheur du Cameroun faisant le bonheur des éditorialistes !

Bonayéyè revenons à l’essentiel :Lorsque le Dr Paul Ngalle dans son émotion nous fait partager ses émerveillements à appartenir à cette grande lignée sawa, il nous invite du même coup à porter cette humanité d’être sawa, non comme une croix ou un fardeau, mais comme une bénédiction, un désir, une grâce. C’est aussi un intellectuel public et total qui, comme ses illustres devanciers tels que les sieurs Ngango, Nlep, Njoh Mouelle, Melone, Kotto Essome, Ekindi, Gilbert Ngom, Dika Akwa, Kum à Ndumbe III et Bien d’autres ne renonce pas à parler au bons sens de chacun de nous.

Exigeant d’abord avec lui-même avant de l’être avec les autres, il n’est pas à confondre avec ces intellectuels nourris à la sauce populaire qui s’exonèrent permanemment de leurs responsabilités et chez qui les schémas stéréotypés et les on-dit tiennent lieu de vérités absolues.

L’émotion comme l’étonnement sont pour lui le point de départ d’un questionnement qui initie à coup sûr une action future. Une âme qui ne peut s’émouvoir de rien est une âme inapte à bâtir. Ngalle a de la chance et le mérite n’est pas en reste.

Et si la République de demain, celle que nous espérons joyeuse et heureuse, diverse et cordiale loupait une fois de plus l’opportunité de se doter d’une telle mobilité d’esprit dans sa construction future, elle manquerait encore une fois de plus son rendez-vous avec un l’humaniste avec ce qu’il a de plus éclectique. Car, Ngallè, cet homme qui parle d’ouverture est aussi un homme ouvert.

Il ne s’agit pas de voir dans ma pensée la dénonciation d’une distance qui sépare ceux qui ne veulent pas ‘’finir’’ et ceux pour qui il est temps de ’’commencer’’. Il s’agit de rendre opérable un Pacte de Génération trop longtemps différé. Au fond, plus que la nostalgie, c’est du phénomène de gestion anticipée de l’avenir du Cameroun qu’il est question.

Egaré dans le cheptel de la politique et des appareils de pouvoir, devenus mentalement trop sensibles aux logiques d’influence, prisonnier de cette raison dite d’Etat, nos dignitaires sont devenus totalement hermétiques au réel.

C’est un tropisme propre à tout les attributaires de pouvoirs me diriez-vous. Cependant il y a tout de même quelque chose de préoccupant pour un peuple dont on envie l’hospitalité légendaire à être victime de ses propres élites. Un peu comme la crémière de la fable, qui rêvant châteaux en Espagne laissa tomber sa cruche, les élites sawa en fonction oublient leur pot au lait autrement dit leurs terres, leurs familles, pour quelques coquecigrues. Il y a décidément des légendes dorées qui abritent d’inavouables turpitudes.

Depuis Yaoundé, avec leurs titres, leurs galons et leurs grades certains sawa du pouvoir suivent la canonnière comme jadis les missionnaires évangélistes des colonies françaises. Dans la profusion de leurs intérêts privés, ils vont de ministère en ministère comme l’étourneau aime aller d’un arbre à l’autre. Sans se soucier qu’un jour, comme tous les oiseaux, il faudra qu’ils se posent sur la terre ferme …à Douala.

Dans cet appetit immodéré de la notoriété (qui n’est pas toujours et fort heureusement sans compétence) ils n’ont jamais su ériger un corpus conceptuel fort et propre à notre développement communautaire. Si je m’attarde un tant soit peu sur cette interprétation psychologisante c’est parce qu’elle me semble jouer un rôle nocif sur la tétanisation des efforts de rassemblement et de la compréhension du phénomène de désagrégement du tissus solidaire sawa.

En ligne et grâce à Ngalle, à Metusala Dikobe et à Ngome Kangue nous avons désormais conscience et sommes fiers de ce que notre histoire et notre géographie mais aussi nos aïeuls ont fait de nous. En cette fin 2007, ce sont nos illusions les plus tenaces que ces hommes ont ébranlé en rendant observable notre capacité à rassembler, à innover mais aussi à offrir le rêve. Avec Miss Ndédi Priso apportant sa part des femmes, ils ont su bousculer notre sens des proportions, notre relationnel jusque là convenu, notre anthropocentrisme étriqué.

Mais surtout, par la truchement de la sawanité qui les anime, ils auront réussi là où bon nombre de nous avons échoué :Refaire des sawa ce peuple du Cameroun où l’ombre ne prévaudra plus jamais devant la lumière, où l’imposture ne portera plus le masque l’exemplarité.

A Douala comme à Mbanga, à Nkondjock comme à Souza bien des enfants ont le luxe d’être chômeur quand ils n’ont pas la malédiction d’être tenté par l’escroquerie. En occident, des sawa diplômés ou pas, sont devenus une main d’œuvre corvéable pour les employeurs et parfois sujet à toute les déhumanisations. Condamnés au ressentiment, ils pensent à tord ou à raison que derrière les nominations de leurs élites se cache une entourloupe qui vise à les récupérer. A les entendre, ils croient que ce sont des récompenses en trompe-l’œil et imaginent à l’avance, qu’ils ne peuvent déboucher que sur la duplicité et le cynisme.

Alors comment faire mentir cet imaginaire dévoyé qui fustige tant la crapulerie politique ? Comment résoudre la quadrature du cercle ?

Ici et là, chacun regarde l’autre avec une défiance, toujours prêt à instruire un procès en trahison à son voisin immédiat.

Alors chères élites, il serait judicieux de ne plus négliger ces détails. Ils éclairent les ténèbres d’un malaise qui se cristallise un peu plus chaque jour. C’est à l’aune de cette exigence à la fois morale et intellectuelle que arrêterons le démantèlement du sawaland et que nous construirons ensemble la nouvelle espérance sawa de demain tout en faisant de chacun, le dépositaire de notre destin commun. Là est le pari de l’alliance.

Cependant j’en conviens, même après avoir œuvré pour les siens, il nous arrive à tous parfois d’écoper des ingratitudes à des échelles différentes. Mais puisque les faits sont têtus et la postérité parfois impitoyable, le pire des tourments au soir d’une vie est d’être redevable à sa conscience.

Muhango mubè na Binyo

R. Mandjombe
 

Source: Dikalo la Mboa Sawa | Hits: 27677 | Envoyer à des amis  ! | Imprimer ! | Réagir(0)

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