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 Cameroun: "syndrome Bamileké" Les quatre vérités de Shanda Tonme à James Mouangue Kobila (Quelle:  - 20.11.2008) Case Bamileké, (Photo)
Les quatre vérités de Shanda Tonme à James Mouangue Kobila
[Yaoundé - Cameroun] - 19-11-2008 (Shanda Tonme) 
Observations au Docteur James MOUANGUE  KOBILA, en réplique à la lettre ouverte au maire de Bamendjou
 
Mon cher James, cher compatriote, cher ami et très cher frère,
J’ai lu avec la plus grande attention, la lettre ouverte que tu as adressée à monsieur le Maire de Bamendjou, (le Messager du vendredi  14 novembre 2008) suite à une réaction que ce dernier a développée en direction de l’hebdomadaire Jeune Afrique, conséquence d’un dossier consacré par ce journal aux Bamilékés du Cameroun.
Je veux d’abord te féliciter pour ton entrain intellectuel qui demeure une référence et une urgence dans un contexte politique et culturel où l’indigence a conduit à sacrifié l’intelligence, le débat subséquent, l’audace de l’interpellation, et le courage de la vérité. Je me réjouis ensuite, de savoir qu’une si grande expertise internationale, peut être mise à contribution pour aider non seulement à déblayer le terrain politique camerounais immédiat, mais aussi et surtout, à clarifier des notions et des concepts qui semblent être au centre de moult manipulations. C’est justement bien d’en débattre, afin que demain que nous envisageons de façon différente par rapport à aujourd’hui, soit définitivement débarrassé de toute confusion, de toute supputation et de tout subjectivisme.
Premièrement, je veux être d’une honnêteté absolue, vis-à-vis des lecteurs, en soulignant, que je suis d’abord Bamiléké, et camerounais ensuite. Il doit donc être clair que je réagis en tant que citoyen camerounais, mais également en tant que Bamiléké. Trop de stigmates politiques ont conduit trop de nos compatriotes à croire que c’est une faute que d’énoncer son origine ethnique, ou de défendre celle-ci dans le cours d’un échange.
Deuxièmement, même si nous ne pouvons pas reproduire ici l’intégralité de l’article de Jeune Afrique, il importe de révéler à tous ceux qui ne l’auraient pas lu, que la démarche de l’auteur et la substance de ses affirmations, procédaient d’un montage vexatoire et provocateur. Ce journal n’est pas à sa première sortie contre les bamilékés, et par le passé ses dirigeants n’ont jamais daigné publier les mises au point, les rappels à l’ordre et autre sommations venant des structures organisées à l’instar de LAAKAM, ou des personnes physiques. En fait, monsieur François Soudan qui est très introduit dans les arcanes des centres de décision politiques du Cameroun, travaille sur le postulat selon lequel, les régimes successifs depuis 1960, ont une stratégie anti bamiléké visible, incontestable, et profonde. Mépriser, injurier, indexer, se foutre de la gueule des bamilékés et relativiser leur statut, est bon pour le
régime. D’ailleurs, ne le leur dis-t-on pas explicitement ? Le dernier article en date n’a donc pas fait autre chose que se situer dans cette logique.
Troisièmement, il convient tout autant, de signaler, que les articles de ce journal, interviennent généralement dans des contextes politiques précis, lorsque des enjeux ponctuels semblent orienter la réflexion vers une remise en cause du régime. Le but du journal est dans ce cas, soit de rappeler le danger que représentent les bamilékés, soit de relativiser leur poids, soit de leur imputer la responsabilité de l’instabilité politique. Entre 1989 et 2008, ce sont ainsi cinq articles insidieux, malhonnêtes et commandités qui ont été produit. Aucun autre groupe ethnique n’a eu le privilège de ces saletés. Je le dis avec une douleur dans ma chair, une douleur que seule mon identité de bamiléké, permet la sensation.
Quatrièmement, je suis bien obligé de faire le constat selon lequel, en dépit du danger que représentent ces dérapages et ces attaques contre une fraction importante de la communauté nationale camerounaise, aucun expert en droits de l’Homme fut-il des nations unies ou aucun autre homme et des sciences et des lettres tout court, à l’exclusion des citoyens bamilékés, n’a jamais pris l’initiative d’une protestation adressée aux dirigeants de ce journal. Dans un pays fonctionnant normalement, c’est le gouvernement qui aurait pris les devants pour se plaindre contre les insanités déversées régulièrement sur les bamilékés par jeune Afrique. Hélas !
De toute façon, c’est à chaque peuple, à chaque groupe national, racial ou religieux, qu’il appartient de se défendre et de décourager voire de mettre hors d’état de nuire, toute personne, physique ou morale, qui se livre à des actes de dénigrement et de provocation. Monsieur François Soudan ne perd donc rien à attendre. Son entreprise ne pourra pas prospérer indéfiniment sans réponse radicale. J’assume la responsabilité de mes déclarations en tant que digne fils bamiléké décidé et déterminé à défendre résolument cette identité.
Cinquièmement, l’argument qui consiste à évoquer les problèmes multiples par ci et par là pour noyer le problème de fond qui est bamiléké, ressemble un peu à de la ruse infantile. Nous avons l’obligation et le devoir de nous dire la vérité, au lieu de nous réfugier dans des cercles restreints familiaux et sectaires pour couvrir d’autres compatriotes d’épithètes malveillants. J’entends donc débattre publiquement, librement, et intégralement, sur tous les terrains où le besoin se manifeste.
Cher ami, mon cher frère,
J’en viens maintenant au point le plus énigmatique de ta lettre ouverte, celui la même qui a capté mon attention et permit cet échange heureux. Il s’agit du dynamisme bamiléké. 
J’ai beau retourner dans tous les sens les propos, les phrases, l’esprit, et la lettre de monsieur le maire de Bamendjou (http://www.icicemac.com/news/index.php?nid=11919&pid=38), je ne vois pas ce qui te choque au point de lui prêter maintenant des intentions complètement éloignés de sa pensée. Qu’y a-t-il donc de mal à évoquer le dynamisme bamiléké ? Toi qui es chercheur et dont je connais et respecte l’expertise, le sérieux de la démarche et la capacité de discernement, tu n’ignores pas que les bibliothèques sont remplies de livres, de thèses, des documents et des travaux de toutes natures sur la question. Américains, français, Africains, Chinois, de toutes les disciplines se sont penchés sur la question. Ce ne sont pas les Bamilékés qui le leur ont demandé. En tant que scientifiques, tous ces auteurs ont fait des observations, ont procédé à des constats, et sont parvenus à des conclusions. 
Je voudrais te rappeler la déclaration célèbre du Colonel Lamberton, théoricien du danger Bamiléké avec son fameux « le Cameroun est devenu indépendant avec un caillou dans la chaussure ». Lamberton qui inaugure conseille en fait au régime colonial et à son tuteur de la métropole de tenir les Bamilékes à l’œil, se déclare surpris et admiratif devant ce peuple travailleur et accoutumé à l’effort. C’est le premier acte de construction de l’idéologie du containment (contenir), laquelle va inspirer la politique de tricherie et de promotion des cancres dite politique d’équilibre.
Je me permets aussi de rappeler la déclaration de feu Houphouet Boigny lorsqu’il visite le Cameroun en son temps : « donnez moi les Bamilékés et je transforme la Côte d’Ivoire en grande puissance »
Enfin, si vous voyagez beaucoup, et je suis sûr que c’est le cas, partout où vous vous présentez dans le monde comme camerounais, des interlocuteurs institutionnels n’hésitent pas à vous demander sans détour si vous êtes Bamiléké. La suite c’est généralement l’évocation de ce dynamisme qui te dérange tant. 
Mon frère, je crois sincèrement que nous n’avons pas à combattre les évidences ou à essayer de les manipuler à d’autres fins. Lorsque le Président Biya revient d’une rencontre avec les hommes d’affaires à Monaco peu après son accession au pouvoir, il convoque les plus importants opérateurs économiques bamilékés pour leur signifier que le pays manque cruellement d’hôtels, que les partenaires étrangers s’en plaignent. Il leur demande de réagir patriotiquement. Le résultat, vous l’avez eu : IBIS, La falaise, Arcades, Akwa palace extension. A qui vouliez vous que le président formule ses doléances ? Comment appelles-tu cette démarche ? A-t-il eu recours à ce dynamisme ?
Ce que je crains encore le plus, c’est cette propension à transformer la victime en auteur du crime. Il me souvient qu’en 1990 lorsque pour des raisons évidentes de tricherie et de tribalisme, le concours d’entrer en quatrième année de l’Ecole normale est supprimée et remplacé par l’étude de dossier, un groupe d’universitaires bamilékés prends l’initiative d’adresser une lettre au Chef de l’Etat pour attirer son attention sur les dangers de cette décision, et déplorer le tribalisme ambiant qui s’installe dans la formation des formateurs. Alors que les auteurs de la lettre d’ailleurs confidentielle attendent une réponse du Père de la nation (c’est en ces termes qu’ils s’adressent à lui), ils seront désagréablement surpris de découvrir une violente attaque de monsieur Edouard Kingué dans le journal « la  détente, qui les traite de nazis, de fascistes, de totalitaires, de gens qui veulent tout pour eux
seuls.
Je me demande si tu n’es pas engagé dans la même voie que l’auteur de cet article qui vraisemblablement, avait d’autres objectifs, et mijotait une haine gratuite contre les Bamilékés. Tout le monde connaît maintenant où cette politique d’étude de dossier a mené notre système éducatif. Sous le couvert d’équilibre pour limiter ou combattre l’hégémonie bamiléké, l’Ecole normale a été transformé en dix ans, en dépotoir de cancres, de fainéants, d’incompétents notoires, de tricheurs armés de faux parchemins. Les résultats de nos enfants en pâtissent, comme l’attestent le taux de réussite 48% au bac cette année.  
Cher compatriote James, c’est à chacun de nous qu’il revient de penser le pays et son avenir, mais c’est à chacun de nous qu’il revient, de présenter ses souffrances, ses revendications. Ce n’est jamais une mauvaise chose de se livrer à cet exercice, car l’autorité politique en tient compte ou devrait en tenir compte pour la planification de ses actions, et l’élaboration d’une philosophie globale de gestion de notre espace commun. Je m’en vais donc te dire, que ce qui est inacceptable, c’est de tricher en usant des théories de protection de minorité et d’équilibre, pour commettre les pires exclusions. Je t’invite à faire le décompte de ce qui reste de Bamiléké dans les grands corps de l’Etat, Police, gendarmerie, magistrature, Inspecteur des Impôts, inspecteur des douanes, inspecteur du trésor, officiers de l’armée, Administrateurs civils, et tu me diras ce que tu en pense. Pour ta gouverne, je t’apprends
qu’ils sont tout simplement en voie de disparition.
Cher compatriote, j’ai l’avantage d’assumer la responsabilité de mes propos, et surtout de les porter en haut lieu à qui de droit. Le 12 octobre 2008, j’ai rencontré le Secrétaire Général des services du Premier Ministre dans une audience officielle à ma demande, pour lui exposer que cet état de chose, cette discrimination, cette marginalisation, est devenu intolérable, inacceptable. J’ai attiré l’attention du ministre sur les résultats de l’ENAM : moins de 5% de bamilékés en 2008 sur l’ensemble des filières, et une évolution qui tends vers zéro, si aucun redressement n’intervient pour mettre fin à cette politique. Sur environ 195 élèves magistrats admis en 2008, il y’ a à peine 20 Bamilékés. C’est quoi à ton avis tout ça ? Va donc voir dans les palais de justice, et tu me diras. Va faire la comptabilité des de commandants de gendarmerie, des commissaires de police, des Sous-préfets à Douala où tu vis
et travaille, et tu me diras si c’est juste. La réalité c’est que même le fameux 13% déjà contestable, n’est plus respecté depuis belle lurette.  
Je t’invite à comptabiliser les proches collaborateurs du Chef de l’Etat, et de me dire combien de Bamilékés tu y trouves, et si après tout, c’est normal. Tu pourrais bien t’en tenir aux premiers dirigeants de l’Etat et de la République, dans tous les trois pouvoirs, exécutif, législatif, et judiciaire, et tu me diras quel serait ton sentiment si tu étais Bamiléké. Nous vivons la discrimination dans nos os, et ressentons la marginalisation comme une perfusion plantée dans nos veines. De cette communauté, je me veux, avec une constance jamais démentie, le porte parole réel et effectif. 
Et puisque tu as fait référence à la déclaration des nations unies sur les droits des peuples autochtones, j’espère que tu sais à quoi renvoie dans les carcans normatifs internationalistes, une politique systématique de discrimination, d’exclusion et de marginalisation. C’est l’orchestration du génocide selon un processus lent, mais planifié et cohérent. Il n’y a qu’à lire la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination, la convention contre la torture, et la convention relative aux crimes de guerre. L’indexation d’un groupe humain dans le cadre d’une politique institutionnalisée, procède d’un crime contre l’humanité. Ne Pourrait-on pas valablement transposer les éléments techniques d’appréciation et de validation de la thèse centrale au Cameroun, en prenant en considération, les cas cités des exclusions des grands corps de l’Etat ?
Je ne veux pas te demander pourquoi dans les marchés, les commerçants sont Bamilékés, pendant que les régisseurs, collecteurs des taxes, contrôleurs des prix, bref ceux qui commandent et scellent les boutiques, ne sont pas Bamilékés. C’est un constat, qui mérite ton attention. Que dit le juriste dans ce cas, et que disent les conventions internationales ?
Cher James, peut-on cautionner que dans un pays, des marches soient organisées presque officiellement contre un groupe ethnique ? Te souviens-tu des marches de 1996 à Douala contre les Bamilékés après les premières élections multipartistes ? Comment se fait-il que tu n’aies rien dit à cette époque ? Comment se fait-il que tous les experts en droits de l’Homme n’aient pas réagit pour dire attention, c’est grave ce que vous faites ?  
La réalité du Cameroun est à l’inverse de ce que tu reproches, de façon totalement imaginaire, à monsieur le Maire de Bamendjou, que je connais comme un homme modéré et tempéré. En effet cet ingénieur polytechnicien qui dirige une société de BTP bien connue au Cameroun et dans la Sous région, a du être ulcéré par les blasphèmes de jeune Afrique au plus haut degré pour    prendre la plume. On a construit des fantasmes sur une prétendue invasion, une inexplicable hégémonie des Bamilékés, pour mieux les marginaliser dans les attributions des charges publiques de commandement et de gestion. Ce faisant, on a tué le pays, instrumenté le règne des cancres, et réduit certains groupes ethniques à l’infantilisation, comme s’il fallait les protéger contre des lions venus de l’étranger, et comme s’ils ne pouvaient rien faire sans l’Etat régalien et discriminatoire.
La tentation permanente de projeter le Cameroun en juxtapositions tribales, est la cause principale de notre arriération et de notre blocage aujourd’hui. C’est encore et toujours au nom de ces arguments fallacieux, que des élections libres sont impossibles et qu’une sortie de la sauvagerie et de la barbarie tarde à se matérialiser. Je ne t’ai jamais entendu te plaindre sur le fait qu’un député dans le Sud représente 22.000 citoyens, pendant qu’un député à l’Ouest, le Nord Ouest et le Littoral représente plus de  0.000 citoyens. Cette hégémonie là, est sans doute acceptable, aussi bien pour des mercenaires et des mécréants extérieurs du genre François Soudan, que pour quelques analystes internes adeptes du subjectivisme des thèses du Colonel Lamberton. C’est donc cela, la mode du pouvoir établi, le vent en poupe, et l’ordre moral du moment qui travestissent jusqu’à leur subconscient. 
La référence au dynamisme bamiléké n’a rien de pénalisant pour quiconque. Il s’agit d’une donnée résultant d’observations factuelles incontestables à partir de la capacité des différents groupes ethniques, à jouer des rôles moteurs dans la formation du produit national brut (PNB). C’est tout autant de la science politique, de l’anthropologie, de l’économie, de la géographie, que du droit public dont tu es, j’insiste, un brillant et éloquent érudit. 
Par ailleurs, l’invocation ou non du dynamisme bamiléké, n’ajoute ou n’enlève rien à la réalité. Dire que les juifs contrôlent la finance et la presse aux Etats Unis n’est que vrai, mais construire une stratégie pour les punir ou les bloquer mène à la perte. Souviens-toi de ces nouveaux hommes d’affaires lancés à coup de milliards entre 1984 et 1989. Où sont-ils passés ? Que sont devenus ces nouveaux riches qui se écumaient les rues, les premières classes des avions et des devantures des grands hôtels, cigares aux lèvres ? Il était question de contrer les Bamilékés, de faire tomber le tabou du dynamisme Bamiléké, de créer d’autres hommes d’affaires pour les remplacer, n’est ce pas ? On leur donné cadeau les fonds des banques, les caisses du trésor public, et ils ont tout dilapidé en moins d’une décennie. Lorsque l’argent est fini, ils ont fuit à l’étranger ou sont devenus des grands militants
extrémistes du parti au pouvoir. Il n’y a pas très longtemps, j’écrivais encore que les générations futures jugeront très sévèrement ce complot contre la patrie à travers la dilapidation systématique et organisée des richesses du pays. Eh bien, les choses ont commencé plus vite et plus tôt que prévu, si l’on s’en tient aux révélations du brave Ateba Eyéné.
J’en arrive forcément à une excellente conclusion, celle qui préfigure les manipulateurs, les voyous, les incompétents, les faussaires et les tricheurs de toutes sortes, comme les vrais porteurs et promoteurs du discours d’exclusion ethnique, et par conséquent du blocage démocratique. Il y a à Douala un petit salaud qui tient un journal dont la principale ligne éditorialiste consiste à clamer régulièrement qu’un Bamiléké ne sera jamais président du Cameroun, parce que soutien-t-il, ils ont déjà l’économie. C’est exactement le même genre de salaud qui soutenait dans l’Afrique du Sud de l’Apartheid, que les noirs ne devaient jamais gouverner le pays. C’est bien dommage pour de tels individus, à la lecture de la dernière actualité, car ils seront tous contrariés par les faits, et devront changer, s’aligner à la réalité, se taire, ou périr. Le Cameroun sera inéluctablement gouverné très bientôt par un régime
démocratique, avec un président élu au suffrage universel, dans une compétition libre, transparente et loyale. Ce président pourra être Sawa, Bamiléké, Kirdi, Mbamois, Bassa, Batanga, Mbo’o, Eton ou Bulu, oui même Bulu. Ce président pourra donc être Shanda Tonme ou Mouangué Kobila. Et si cette fonction ne t’intéresse pas, moi ça m’intéresse. Il ne faut jamais dire jamais !
Je réitère, que tous ceux qui redoutent cette perspective et ne la supporteraient pas comme je l’entends souvent dans les déclarations très sérieuses de certains, quittent le Cameroun dès maintenant et trouvent asile dans un autre pays où ils pourront aller vivre avec leurs fantasmes. La marche de l’histoire est du côté de ceux qui pensent comme moi. C’est le We can d’un certain nouveau président métis.
Mais alors, James, cher compatriote, ami et très cher frère, celui qui prendrait la liberté combien légère et insolente, de soutenir la primauté de quelconque groupe humain, racial, ethnique ou clanique, rencontrerait notre force commune et notre union sacrée sur son chemin. Chaque peuple, chaque groupe et chaque nation, possède en son sein, tous les éléments mathématiques et philosophiques de l’intelligence, de la connaissance scientifique, et de la maîtrise technologique. Tous les groupes distinctifs de l’ensemble camerounais, ont une égale capacité naturelle d’action et de travail, mais ils ne déploient pas dans les faits, une égale ardeur, une égale passion, et une égale patience.
 
Cette thèse m’a conduit récemment à Genève lors d’une conférence qui a eu d’énormes répercussions diplomatiques, à soutenir que non seulement tous les peuples avaient un égal droit à l’intelligence nucléaire à toutes les fins, mais en plus, qu’il ne peut que être contre productif, de présenter un peuple ou un groupe humain comme un danger pour les autres, fut-il un groupe religieux.
Enfin, à propos de cette affaire d’autochtones, je veux dire, une fois pour toute, que nous sommes tous des autochtones de la terre et de la patrie camerounaise. Il n’y a que les chinois ou les français qui ne peuvent pas revendiquer le statut d’autochtone du Cameroun. Et puis, sur l’origine réel des peuplements, qui vient d’où et a droit à quoi sur quelle parcelle de la planète avec certitude ? 
En m’excusant d’avoir été si long dans le plaisir retrouvé de notre conviviale conversation, je tiens à te renouveler mon attachement et ma profonde considération.
 
SHANDA  TONME 
Citoyen du Cameroun15 Novembre 2008.
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