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Tourisme |
KOUPE (Forêt du Mont Koupe)
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Le Mont Koupé est situé dans la Province du Sud-Ouest du Cameroun, à une latitude de 4°48 N et à une longitude de 9°42 E, approximativement à 100 km du Nord du Mont Cameroun.
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Situation géographique Le Mont Koupé est situé dans la Province du Sud-Ouest du Cameroun, à une latitude de 4°48 N et à une longitude de 9°42 E, approximativement à 100 km du Nord du Mont Cameroun.
Limites et étendues Le Mont Koupé (2,064 m) fait partie de la chaîne montagneuse de l’Ouest du Cameroun qui va de Bioko (Fernando Pô) aux régions montagneuses de Bamenda, c’est-à-dire au massif de l’Adamaoua à l’Est avec deux extensions au Nigeria : les plateaux Obudu et Mambila (Stuart, 1993). La montagne est presque totalement entourée de cultures de telle sorte que la forêt se trouve être un bloc plus ou moins isolé. Ses versants escarpés sont couverts de forêts jusqu’au sommet et s’étendent sur une superficie d’environ 2,100 ha (Stuart, 1986). Il existe une réserve forestière sur la montagne (la réserve forestière de Manehas) située à 7 km du Nord-Est du sommet ; elle ne comprend que la forêt de basse altitude entre 600 et 1,000 m (Gartlan, 1989). Le Mont Koupé est le plus haut sommet dans l’étendue Est-Ouest des montagnes qui englobent Koupé, les montagnes Bakossi et les collines Rumpi (Thomas, 1993).
Relief et réseau hydrographique Le Mont Koupé a un relief dramatique avec des pentes raides, de longues crêtes rétrécies, des affleurements de rochers dénudés, des falaises et des petits pics. Il a aussi des aires plates contrastant entre les pics à une altitude de 1,600 m (Stuart, 1993). Il a été formé à la suite des cassures géologiques et se présente sous forme d’un massif haut de 2,064 m, limité par des dépressions structurales. Dans ces dépressions, les activités volcaniques se sont produites tardivement et plusieurs cônes sont visibles sur les flancs inférieurs de la montagne. Le réseau hydrographique est constitué de plusieurs ruisseaux permanents qui alimentent les villages environnants ; il faut cependant noter que le Mont Koupé est un important site de collecte des eaux de pluie (Gartlan, 1989).
Formations géologiques et sols Le Mont Koupé est formé par des blocs de failles dans la croûte terrestre. Les roches de la montagne sont surtout granitiques (acides) avec des petites bandes syenitiques (alcalines) (Tye, 1986). Les sols du Mont Koupé sont jeunes et relativement fertiles. Les mi-versants et les bas des versants ont des sols profonds et fertiles (Gartlan, 1989). Les cambisols micro-agregés sont étendus et à une grande profondeur, quoique vers le sommet il y a des petites aires de prairies où la forêt n’a pas réussi à s’établir sur les pentes raides avec des minces sols. Il n’y a pas d’évidence de la formation de tourbe aux hautes altitudes et les sols apparaissent généralement bien drainés (Walsh, 1993). La couche de terrain bien développée au-dessus de 1.600 m d’altitude est presqu’impénétrable sur place (Stuart, 1993). Thomas (1989) signale que la ceinture submontagnarde est pauvre en aires mésiques, en habitats ripaniens et en terres trempées car les pentes sont souvent raides et l’écoulement est rapide.
Climat Le climat est typique d’Afrique Centrale avec deux saisons : la saison pluvieuse de Mai à Octobre comptant pour 80 % des précipitations annuelles (les mois les plus pluvieux vont de Juillet à Septembre comptant pour 50 %) et la saison sèche pour le reste de l’année a considérablement de faibles précipitations (la moyenne se situant entre 15 et 25 cm par mois) avec une légère augmentation en Mars (ORSTOM, 1972). La variation saisonnière peut seulement être estimée, mais il est probable que la variation diurne soit élevée (Stuart, 1993). La forte variation altitudinale des régions montagneuses du Cameroun interfère avec le climat général, pour aboutir à des variantes climatiques à brumes épaisses, insolation faible, et températures peu élevées (Gartlan, 1989). L’IUCN (1989 b) a donné une température moyenne mensuelle de 19°C au cours de l’année. Au sommet du Mont Koupé la température moyenne mensuelle est approximativement de 12°C. Letouzey (1968) a donné une moyenne annuelle des précipitations de 4,699 mm calculées sur 10 ans sur une altitude de 785 m. A Nyasoso (829 m d’altitude) sur le versant Ouest du Koupé, il tombe 6,975 mm de précipitations moyennes annuelles. Ces fortes précipitations sont dues aux effets déstabilisants du Mont Cameroun sur les vents de mousson qui sont composés par des reliefs hauts au Mont Koupé. Les basses terres environnantes connaissent de basses précipitations (Tye.1986). La carte hydrologique du Cameroun montre que le Mont Koupé est entouré par un isohyet de 4 m (ORSTOM, 1972).
Végétation La forêt afromontagnarde du Mont Koupé est relativement peu perturbée (Gartlan, 1989). La végétation du Mont Koupé est classée par Letouzey comme une ceinture submontagnarde de la forêt Guinéo-congolaise. Les forêts sont bien décrites comme « submontagnardes toujours vertes ou à feuilles persistantes ». Toute l’étendue de la montagne est botaniquement mal connue, et probablement contient beaucoup d’espèces de plantes non décrites (Thomas, 1993). Le couvert forestier dense se poursuit jusqu’au sommet, sauf sur les versants très escarpés et sur les sols peu profonds, qui sont recouverts de petites surfaces herbeuses. La diversité floristique du site est élevée avec à la fois des espèces de basse altitude et de montagne. La richesse des espèces et l’endémisme sont exceptionnels (Gartlan, 1989). Stuart (1986) et Thomas (1986) ont mentionné que ces forêts sont repartees sur une superficie de 2,100 ha et ont distingué la forêt de basse altitude jusqu’à 1,600 m, la forêt submontagnarde et la forêt montagnarde au-dessus de 1,600 m, peu perturbées.
La forêt de basse altitude ( 850 m – 1,600 m) Jusqu’à une altitude de 1,600 m, la forêt a principalement un caractère de forêt de basse altitude avec une voûte haute, un sous-bois clairsemé, et un développement modéré d’épiphytes. La réserve forestière de Manehas, située à 7 kilomètres du Nord-Est du sommet, ne comprend que la forêt de basse altitude entre 600 et 1,000 m (Gartlan, 1989). La forêt de basse altitude a surtout une voûte d’environ 35 m de hauteur avec quelques grands émergents. Au-dessous de 1,000 m d’altitude, dans les pentes raides plus basses et souvent à plusieurs kilomètres du village, il y a un abattage sélectif d’arbres pour le matériel de construction à Nyasoso et dans les villages environnants. Les espèces utilisées sont : Aningeria robusta, Cordia millenii, Pycnanthus angolensis et Ceiba pentandra. Selon les coupeurs de bois Milica excelsa (iroko) et Entandrophragma ou Khaya sp (Acajou) sont aussi préférés ; c’est ce qui explique, à ce niveau, le déblayage de la forêt pour les cultures (Stuart,1993).
Autour de Nyasoso et à la base de la montagne, c’est-à-dire entre 700-900 m (800m) d’altitude, la végétation est transitionnelle entre la plaine et la submontagne. Dans cette aire, les espèces typiques des plaines du Sud-Ouest Camerounais sont probablement rencontrées. La flore des basses altitudes possède de nombreuses espèces de plantes (Thomas, 1993). Letouzey (1968) a noté le très large (et « vieux ») spécimen de Santiria trimeria entre 1,000 et 1,500 m d’altitude et l’abondance des genres Allanblackia, Pentadesma, Symphonia et Garcinia dans la famille Guttiferae au-dessus de 1,000 m. La forêt n’est pas perturbée au-dessus de 1,000 m, excepté pour les chasses ; elle apparaît sur les pentes avec une structure uniforme, une voûte ouverte et une grande densité de petits arbres de 12 à 18 m de hauteur. Au-dessus de 1,400 m les arbres sont festonnés de mousses, et cette altitude est la limite inférieure du remarquable arbre Cephaelis mannii avec ses inflorescences suspendues endessous des branches sur 2 à 3 m le long des pédoncules. Les espèces variées de Cola se retrouvent en-dessous de 1,200 m. L’intervalle de croissance est caractérisé par Cylicomorpha solmsii, Macaranga occidentalis, Musanga cecropioides, Neoboutonia mannii et à plusieurs endroits par la fougère arborescente Cyathea manniana. (Stuart, 1993).
Les forêts submontagnarde et montagnarde (au-dessus de 1,600m)
La forêt submontagnarde Letouzey (1986) et Thomas (1986) ont décrit la forêt submontagnarde au-dessus de 1.600 m d’altitude. Cependant, beaucoup d’espèces associées à la forêt submontagnarde sont rapportées aux basses altitudes (environ 1,200 m) et la transition entre les deux types de végétation apparaît graduelle. Le long de la principale piste en haut de la montagne (« Max’s Trail »), la continuité est rompue à 1,600 m par une large aire de quelques hectares qui a une structure remarquablement différente de la végétation. La forêt est dominée par d’énormes arbres, surtout les Ficus spp, de 45 m de hauteur (Stuart, 1993). La forêt submontagnarde a typiquement un mélange d’espèces des plaines Guinéocongolaise et d’espèces afromontagnardes. Quelques unes de ces espèces secondaires sont intéressantes telles que Cyathea spp (fougères arborescentes), Cylicimorpha solsmii et Macaranga occidentalis. Elle est riche en espèces et contient un nombre significatif d’espèces endémiques montagnardes à affinité Guinéo-congolaise. Ce type de forêt, d’étendue très limitée en Afrique de l’Ouest, possède une grande valeur de conservation. Typiquement, la forêt submontagnarde est riche en espèces d’arbres des hautes terres, avec des émergents éparpillés et une voûte dense. Les étrangleurs sont quelques fois plus abondants que dans les plaines. Occasionnellement la couche d’arbustes peut être dominée par une croissance dense de quelques espèces. La forêt submontagnarde est souvent riche en épiphytes vasculaires et non-vasculaires, et inclut la formation appelée « mist forest » (forêt brumeuse) où la charge d’épiphytes sur les arbres est très lourde. Une différence significative avec les plaines est la pauvreté de la famille des Fabacées cesalpinoïdes, qui est souvent dominante dans les forêts de plaines. La forêt submontagnarde domine la végétation du Mont Koupé (Thomas, 1993).
La forêt montagnarde La stature de la forêt submontagnarde décline graduellement avec l’augmentation de l’altitude. Vers les sommets, les arbres ont une hauteur de 10 à 15 mètres et la forêt a été décrite comme montagnarde par Letouzey (1986) et Thomas (1986). La forêt montagnarde se trouve au dessus de 1,600 mètres d’altitude, avec une voûte élevée (10 à 15 mètres), une charge lourde d’épiphytes et de nombreuses fougères. (Gartlan, 1989). Le sommet du plateau du Mont Koupé est assez élevé pour supporter une forêt montagnarde. Cependant, l’élément de la forêt montagnarde typique camerounaise est principalement absent sur le Koupé, de sorte que le sommet est vu comme une forêt submontagnarde transionnelle à la montagnarde (Thomas, 1993). Gartlan (1989) a mentionné parmi les végétaux les espèces typiques communes de cette zone qui incluent : Carapa grandiflora, Cephaelis mannii, Dictonalepsis vestita, Ficus mucuso, Garcinia smaethmannii (l’une des nombreuses espèces des pentes et des crêtes), Dorstenia, Dracaena, Haemanthus et Selaginella. Letouzey (1968) a montré la présence de Podocarpus milanjianus entre 1,600 et 2,000 mètres, de même que Nuxia congesta au dessus de 2,000 m. Ces deux espèces sont caractéristiques des forêts montagnardes. Thomas (1986) a aussi montré la présence de Podocarpus milanjiarus et Philippia mannii au sommet. Immédiatement en dessous du sommet il y a une aire de broussailles avec des arbustes et des arbrisseaux sur les pentes très raides. Dans la broussaille les plantes ligneuses sont surtout Philippia mannii, et à la périphérie les plantes ligneuses comprennent Hypericum lanceolatum, Dalbergia sp et Salacia sp. (Stuart, 1993). Dans la zone de transition des différentes végétations, il y a des aires dégradées par l’agriculture et des petites aires des communautés de saxicolus sur la face des roches et la végétation dans les glissements de terrain. (Thomas, 1993) Hazelwood et Stotz (1981) reprenant les travaux de Hedberg et Hedberg (1968) ont dressé une liste de 15 espèces de plantes qui exigent une protection sur le Mont Koupé. Cette liste est reproduite dans un bon nombre de publications comme celles de Collar et Stuart (1988) qui font l’inclusion de quelques espèces d’arbres : Pentabrachion reticulatum, Hamilcoa zenkeri, Eurypetalium unijugum et Medusandra richardsiana (espèce paléo-endémique à la province du Sud-Ouest du Cameroun).
Tableau 1 : Nombre total des espèces identifiées sur le Mont Koupé Angiospermes Gymnospermes Ptéridophytes Total Familles 69 1 12 82 Espèces 220 1 31 252 Source : Thomas (1993) ; Stuart (1993) Il y a sur le Mont Koupé 82 familles de plantes divisées par 252 taxons. Les Angiospermes sont les plus diversifiés avec 69 familles contenant 220 espèces suivis des Ptéridophytes avec 12 familles contenant 31 espèces. Les Gymnospermes sont les moins diversifiés avec une seule famille contenant une seule espèce. Les familles les plus diversifiées sont : - Acanthacées : 20 espèces - Aspleniacées : 13 espèces - Bégoniacées : 15 espèces - Euphorbiacées : 14 espèces - Orchidacées : 46 espèces - Rubiacées : 22 espèces
Faune Le Mont Koupé a été identifié comme une priorité de conservation par le Birdlife International (Stuart, 1986 ; Collar et Stuart, 1988) et l’International Union for the Conservation of Nature (IUCN, 1989 a) principalement parce que c’est l’habitat de beaucoup d’espèces d’animaux endémiques, rares et menacées.
Le Mont Koupé est un important site pour les reptiles et les amphibiens. Un nouveau taxon de primates prosimiens a été rapporté à Nyasoso par Chris Wild en Avril 1994. Des données comparatives sur ces prosomiens ont aussi été collectées dans les monts Bakossi. De plus des nouvelles données ont toujours été obtenues par Chris Wild pour les amphibiens endémiques de la montagne et les taxa de reptiles dans les monts Bakossi. Une donnée préliminaire suggère que la faune des monts Bakossi est similaire, si non continue avec la faune de Manengumba et que les monts Bakossi peuvent représenter le seul plus grand écosystème montagnard restant dans les hautes terres camerounaises (Ebong, et al., 1997).
Le Mont Koupé a particulièrement une avifaune riche de plus de 300 espèces connues, incluant beaucoup d’espèces endémiques à l’étendue de la montagne camerounaise (Stuart, 1993). Parmi les 190 espèces d’oiseaux connues sur la montagne, 36 sont limitées à la forêt montagnarde. Il existe quatre espèces menacées : Malacotonus gladiator, Malacotonus kupeensis (pie-grièche qui se trouve seulement sur le Mont Koupé), Lioptilus gilberti et Picarthartes oreas (picartharte chauve). Trois espèces d’oiseaux vulnérables se trouvent ici : Andropadus montanus, Phyllastrephus poliocephalus et Nectarinia ursulae. Le Mont Koupé est aussi un important habitat pour 7 espèces de primates incluant Mandrillus leucophaceus (Drill), Cercopithecus pogonias (moustac à oreilles rousses), Cercopithecus erithrotis, Pan troglodytes (chimpanzé), Potamogale velox et les chauves-souris Rhinolophus clivosus et Pipistrellus eisentrauti. Malaconotus kupeensis, endémique au Mont Koupé, n’a pas été vu depuis 1951 malgré de vastes recherches entreprises récemment. D’autres espèces menaces sont présentes (Gartlan, 1989).
Tableau 2 : Liste de faune endémique menacée : Mandrillus leucophacus Drill Pan troglodytes Chimpanzé Cercopithecus erythrotis Moustac à oreilles rousses Rhinolophus clivosus (Subsp. nova ?) Malaconotus gladiator Malaconotus Kupeenis Lioptilus gilberti Picarthartes oreas Picartharte chauve Andropadus montanus concolor Phyllastrephus poliocephus Nectarinia ursulae
Peuplement humain Le Mont Koupé est entouré par une douzaine de villages de taille variée, dont les principaux sont : Nyasoso à l’Ouest et Tombel au Sud. Il n’y a pas de village au dessus de 850 mètres d’altitude (Gartlan, 1989). La population totale est estimée à 100,000 âmes (Ebong et al., 1997). La densité de la population autour de la montagne est assez faible mais il existe de plus grands villages peu éloignés (Loum au Sud et Manjo au Nord-Est). La population rurale environnante des forêts est d’origine Bakossi (Gartlan, 1989).
Infrastructure Le Mont Koupé, administrativement parlant, se trouve à cheval sur deux provinces ; celle du Sud-Ouest et celle du Littoral. La voie d’accès la plus aisée est celle passant par Nyasoso (situé sur la route de Tombel à Bangem). Une route goudronnée s’étend de Douala à Loum (100 km). La route Loum – Tombel – Nyasoso (d’environ 50 km) est non goudronnée et très pierreuse en quelques endroits. Néanmoins, il existe quelques sentiers de chasseurs dans la forêt (Gartlan, 1989). Il y a la supervision de la construction de la piste qui mène au sommet par quelques anciens et des jeunes bénévoles de Tape/Etube et de Nyasoso. Lorsque cette route sera complétée, elle donnera accès au sommet du Mont Koupé à partir du Nord. 27 écoles sont dénombrées soit du côté anglophone ou francophone de la montagne (Ebong et al., 1997).
Activités humaines Généralement les activités humaines sur le Mont Koupé sont inversément proportionnelles à l’altitude. Dans la vallée de Nyasoso sur le côté Ouest, virtuellement toute la végétation est cultivée ou représentée par des communautés de croissance secondaire. Sur les bas versants de la montagne, les cultures s’étendent environ sur 1.100 km d’altitude (Thomas, 1993). Le Mont Koupé est presque totalement entouré de cultures; des récentes activités agricoles ont été notées sur les pentes Est et Ouest du Mont. Une augmentation substantielle du niveau de chasse a été observée dans quelques villages sur les pentes Ouest de la montagne (Ebong et al, 1997). La chasse et l’exploitation forestière à petite échelle existent sur les bas versants. Elles augmentent au fur et à mesure que l’impact des croyances concernant la forêt diminue et que la pression humaine augmente, mais l’exploitation commerciale y est impraticable en raison des fortes pentes. Les forêts jouent un rôle relativement secondaire dans l’économie locale (Gartlan, 1989). Dans les bas versants, au-dessous de 1,000 m d’altitude et souvent à plusieurs kilomètres du village, il y a un abattage sélectif d’espèces d’arbres (Aningeria robusta, Cordia millenii, Pycnanthus angolensis et Ceiba pentandra) pour le matériel de construction à Nyasoso et les villages environnants. Selon les coupeurs de bois Milicia excelsa (iroko) et Entandrophragma ou Khaya sp (acajou) sont aussi à la faveur des bois de construction (Stuart, 1993).
Statut légal et gestion Les forêts qui ne font pas partie de la réserve forestière appartiennent au domaine national et peuvent être acquises par l’État pour leur protection. La gestion et l’aménagement des forêts sur le Mont Koupé incombent à la Direction des Forêts (Ministère de l’Environnement et des Forêts). Administrativement, le Mont Koupé se trouve à cheval sur deux provinces : celle du Sud-Ouest et celle du Littoral. Une partie de la forêt au Nord et à l’Est (à peu près 600 ha), y compris le sommet du Mont Koupé, bénéficie d’une protection limitée en tant que réserve forestière. Le reste de la forêt n’est pas protégé. Une autre réserve forestière (la réserve forestière de Manehas) est située à 7 km du Nord-Est du sommet, mais ne comprend que la forêt de basse altitude entre 600 et 1,000 m. Il n’existe pas de plan d’aménagement pour cette région (Gartlan, 1989). Plusieurs projets sont présents dans le Mont Koupé parmi lesquels :
1) Le "Mount Koupé Forest Project" lancé par le Birdlife International (autrefois l’International Council for Bird Preservation) qui a pour but d’achever la protection des forêts du Mont Koupé à travers le support et la coopération des communautés locales, en promouvant le soutien du développement et l’éducation environnementale, aussi bien qu’en augmentant la conscience nationale et internationale de l’importance biologique du Mont Koupé (Stuart, 1993).
2) Le projet GEF – Biodiversité du Koupé (Biodiversity GEF Kupe Project) dont le lancement a eu lieu le 27 Juillet 1996 à Yaoundé par le Ministère de l’Environnement et des Forêts. Depuis le lancement, le projet n’a pas effectivement pris son envol ; cependant certaines activités sont effectuées durant cette période.
La "Biodiversity GEF Kupe Project" est un avant-projet pour mettre en sûreté l’avenir de l’une des forêts montagnardes camerounaises, une aire qui contient une unique combinaison des espèces endémiques menacées. En Février 1997, les objectifs ont été revus pendant l’exercice d’évaluation du projet par WWF Africa Program Officer comme suit :
a. Contribuer à la conservation de la diversité globale dans le biome de la montagne camerounaise en rehaussant la qualité de vie des communautés rurales environnantes des forêts. b. Maintenir l’étendue de la biodiversité et les processus écologiques de la forêt sur le Mont Koupé par un régime de gestion participative de la forêt qui permet une utilisation soutenue par les communautés locales.
Des contacts ont été faits avec d’autres projets (Mount Cameroon Project Kilium/IjimProject) pour apprendre le progrès fait dans la gestion participative de la forêt dans leurs projets respectifs (Ebong et al,. 1997). En dehors des projets, d’autres études sont menées par des équipes de recherche dans le but d’évaluer les potentialités réelles du Mont Koupé. On peut citer comme exemples :
- La thèse de Stuart Cable en 1993 soumise comme une partie de la réalisation de la licence en Science Environnementale Tropicale à l’Université d’Aberdeen (Avegetative tree key for Mount Kupe, Cameroon). - L’échantillonnage des populations avicoles de la montagne (Ebong et al., 1997). - L’équipe de recherche Noctural Primate Research Group (United Kingdom) conduite par Dr Simon Bearder, Dr Alan Dixson et Chris Wild qui a mené des recherches sur le Mont Koupé dont le but est de localiser un nouveau taxon de primate prosimien qui avait été antérieurement rapporté par Chris Wild en Avril 1994 (Ebong et al., 1997).
État de conservation et valeur du site Le Mont Koupé a une importance considérable en terme de la conservation des plantes car le niveau d’endémicité régionale y est important et la diversité floristique du site est élevée avec à la fois des espèces de basse altitude et de montagne. Malgré sa petite superficie, elle est relativement peu perturbée et présente un potentiel considérable pour la recherche ; donc l’intérêt scientifique de la forêt est important. C’est également un important site de collecte des eaux de pluies. La montagne est presque totalement entourée de cultures de sorte que la forêt se trouve être un bloc plus ou moins isolé. La chasse et l’exploitation forestière à petite échelle existent sur le bas des versants (Gartlan, 1989).
Généralement la perturbation humaine sur le Mont Koupé est inversément proportionnelle à l’altitude. Dans la vallée de Nyasoso sur le côté Ouest, toute la végétation est relativement de croissance secondaire ou cultivée. Sur les bas versants de la montagne, l’agriculture s’étend sur 1,100 m d’altitude. Les grands niveaux de perturbation humaine causent une perte de diversité forestière et le remplacement de la forêt native par les cultures et la croissance secondaire. Ce niveau de perturbation est trouvé autour de Nyasoso et le long de la route. Quelques aires sont dégradées par la déforestation, et où les caractéristiques de la croissance secondaire deviennent répandues à travers la création de nombreux vides dans la voûte de la forêt. Le Mont Koupé a une structure géologique différente du reste de l’étendue, et les roches plus acides peuvent avoir pour résultat la différence dans les espèces de plantes de Koupé ; ce n’est pas le cas tel qu’il est connu plus loin, et la flore de Koupé ressemble à celle de Bakossi et Rumpi (Thomas, 1993). Des études ont montré que lorsque les terrains boisés sont perturbés, la richesse et la diversité des espèces sont réduites (Richard, 1993). Des petites populations des plantes et d’animaux, particulièrement de faible densité, sont vulnérables à l’extinction et à l’érosion génétique (Soulé, 1987). Il y a deux composantes majeures à la menace sérieuse de la déforestation :
a. Si l’extraction du bois et l’agriculture ont augmenté en intensité et se sont étendues le haut de la montagne, aussi bien qu’en érodant la valeur du Mont Koupé, ceci menacerait les moyens d’existence de la communauté locale, puisque les forêts respectent les fonctions hydrologiques et pédologiques vitales et sont une importante source de produits secondaires. b. Si les bas versants sont beaucoup plus exploités en altitude et que les forêts environnantes sont largement déblayées pour le bois et l’agriculture, ceci pourrait aussi diminuer sérieusement la valeur biologique et la réserve du reste des forêts (Stuart, 1993).
Problèmes identifiés L’exploitation commerciale est impraticable sur les bas versants du Mont Koupé en raison des fortes pentes. Il n’y a pas de plage au-dessus de 850 m d’altitude et les voies d’accès viables sont presqu’inexistantes. La route Loum – Nyasoso en passant par Tombel (d’environ 50 km) est non goudronnée et très pierreuse en quelques endroits. Il existe quelques sentiers de chasseurs dans la forêt. Il n’existe pas de plan d’aménagement de cette région (Gartlan, 1989).
L’étendue de la montagne est botaniquement mal connue, et contient probablement beaucoup d’espèces de plantes non décrites (Thomas, 1993). La population locale d’origine Bakossi est sous scolarisée et des actions sont mises sur pied pour l’enseignement de l’éducation morale dans les écoles, l’enseignement de l’Anglais dans les écoles primaires (Ebong et al., 1997). Il n’est pas possible d’identifier les arbres sous des noms Bakossi à cause du manque de données de base ethnologiques compréhensives de la région et la difficulté de rassembler et de vérifier les noms locaux (Stuart, 1993).
Actions prioritaires pour la conservation et l’utilisation durable des ressources. Il faut prendre des mesures de conservation pour le Mont Koupé. Quoique la forêt soit encore relativement peu perturbée, sa destruction sur la partie bases des versants a récemment augmenté. Des études préliminaires devraient être menées afin de déterminer la meilleure stratégie pour protéger le Mont Koupé et pour préparer un projet de conservation à long terme. Ce projet devrait comprendre la définition des limites et l’érection de la forêt en réserve forestière, l’élaboration et la mise en application de plans d’aménagement détaillés pour la forêt elle-même et les terrains environnants ; l’établissement d’un programme de sensibilisation et d’éducation sur l’environnement auprès des populations locales ; la mise en route d’études sur l’écologie des espèces menacées (Gartlan, 1989).
La valeur biologique des forêts du Mont Koupé dépend de la préservation de l’étendue entière des types de végétation et d’habitat arrivant naturellement sur et autour du Mont Koupé, de la forêt pluvieuse de basse altitude environnante au sommet de la forêt montagnarde. Cette valeur biologique dépend aussi des forêts d’être contiguës avec moins d’aires larges de forêts secondaires (Stuart, 1993).
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