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Dieudonné NLOMNGAN BASSE: Une mise au Point à propos du "Plaidoyer pour le patriote martyr" de Monsieur Wonyu II
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Le Journal "Combat Kamerounais" accuse Wonyu II d`avoir reproduit l`article intitulé "L`itinéraire d`un martyr, Ruben Um Nyobé", sans permission
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UNE MISE AU POINT Dieudonné NLOMNGAN BASSE
OBJET : Une mise au Point à propos du "Plaidoyer pour le patriote martyr" de Monsieur Wonyu II
Monsieur le Directeur des Editions l´Harmattan, Permettez-moi de vous adresser cette mise au point concernant la publication par vos éditions d´un livre intitulé "Plaidoyer pour le patriote martyr" l´ouvrage dont l´auteur, Monsieur Wonyu II Eugène, résiderait effectivement au Cameroun.
L´objet de la présente mise au point porte sur l´insertion dans ce livre, par Monsieur Wonyu II, de trois articles publiés dans le journal "Combat Kamerounais" en Septembre-Octobre 1982, tous les trois consacrés à Ruben Um Nyobé, à l´occasion du 24ème anniversaire de son assassinat le 13/09/1958. Ces trois articles occupent une place importante dans l´ouvrage de Monsieur Wonyu II et ils y sont intégralement reproduits.
La Direction du "Combat Kamerounais" ou les auteurs de ces articles auraient été satisfaits si l´auteur de ce livre avait eu l´honnêteté intellectuelle de solliciter leur avis avant d´utiliser leurs écrits. Ils auraient ainsi apporté leur modeste contribution à la reconstitution de la vraie histoire de notre pays comme l´a su bien souligner Monsieur Wonyu dans le même ouvrage. Or tel n´a pas été le cas, d´où la surprise des auteurs de ces articles, principalement Monsieur Nlomngan Basse dont l´article intitulé "L´itinéraire d´un martyr, Ruben Um Nyobé", et s´étendant de la page 90 à la page 105, a été reproduit intégralement.
Je ne me substitue pas à la direction du Journal "Combat Kamerounais" qui, peut-être, serait seule qualifiée pour protester contre de telles pratiques inconsidérées et illicites, mais je m´estime en droit de formuler mes observations, en ma qualité d´auteur de l´article incriminé, pour condamner les méthodes qu´utilise l´auteur de ce livre, procédés qui ne cadrent pas du tout avec l´esprit de franche collaboration qu´il prône dans son livre, invitant tous les témoins qui ont vécu la phase importante de notre histoire moderne à travailler à l´union pour remettre cette histoire détournée à l´endroit.
Monsieur Wonyu ignore peut-être que, s´il avait su explorer la source où il a puisé nos renseignements, il aurait eu beaucoup plus d´informations sur certains points qui lui font défaut et qu´il a amèrement regretté de n´avoir pas pu obtenir au cours des entretiens qu´il a eus tant avec Monsieur Ekwe Samuel qu´avec Amouhou Joseph-René. Mon nom à lui seul devrait lui mettre la puce à l´oreille puisque mon papa, Nwaha Nlomngan Marcus, était l´ami personnel et collaborateur de Monsieur R. Um Nyobé bien avant l´avènement du syndicalisme au Kamerun en [PAGE 220] 1944, ce qui veut dire que leur amitié a été antérieure à la naissance de l´U.P.C. dont ils ont contribué ensemble à la création avec Biboum Jacques en 1948 et, aussi, avec beaucoup d´autres camarades après la dissolution du RACAM [1] en Mai 1947. J´avais abordé sommairement ces problèmes dans mon article en 1982. Mais je m´étais abstenu de parler du lieu de l´opération de l´appendicite de Um en 1957 que Monsieur Wonyu brûle d´envie de connaître. Ce lieu n´est pas un secret pour de véritables militants de l´U.P.C. Le moment venu, le peuple Kamerunais connaîtra la vérité sur tout ce qui s´est passé, rien ne sera ni omis ni négligé, les adversaires du peuple seront démasqués. L´histoire de l´U.P.C. sera objectivement écrite avec toute la rigueur d´analyse scientifique. Tous les documents sont prêts pour cette œuvre gigantesque. Déjà, les seuls documents et photos que j´avais produits dans " Combat Kamerunais" et qui ont été en partie repris par l´auteur du "Plaidoyer" en disent long. La photo de la dépouille mortelle de Ruben Um Nyobé qui orne la couverture du livre de Monsieur Wonyu est la propriété de la Direction du " Combat Kamerunais" à Londres, ainsi que celle de sa famille.
LES MOTIFS DE CETTE MISE AU POINT
Je voudrais expliquer, dans les lignes qui suivent, les raisons qui m´ont incité à prendre ouvertement position contre l´usage de mes écrits sans mon avis et surtout par un ancien compagnon de lutte. Comme je reste et demeure toujours UPECiste, je fais référence à l´article 6 de nos status adoptés au congrès d´Eseka en septembre 1952 et qui nous enseigne de dénoncer tout ce qui est contraire à l´intérêt de l´U.P.C. Malgré ce fâcheux incident, les upécistes ne peuvent que se réjouir de constater que le temps a travaillé la conscience de notre ancien Camarade Eugène Wonyu qui, pendant une longue période, a déserté nos rangs pour aller offrir à nos ennemis sa solide formation politique acquise dans l´U.P.C. et, ceci, aux heures les plus sombres de l´histoire de notre mouvement, c´est-à-dire après la disparition de notre guide commun. Il nous avait quitté au moment où nous avions besoin d´éléments valeureux comme lui pour faire face à l´ennemi afin que l´œuvre de notre guide ne dépérisse pas. Son ralliement à l´ennemi lui a valu une ascension foudroyante dont il évoque quelques épisodes dans son premier livre. Il avait ainsi apporté à ce parti inorganisé et sans programme précis l´expérience dont il avait besoin comme lui-même le reconnaît. Il nous a même révélé que l´idée d´instauration du parti unique qu´il condamne énergiquement aujourd´hui est de lui. Notre ancien camarade n´ignore certes pas que Ruben Um Nyobé qu´il glorifie aujourd´hui a bel et bien été exécuté avec la bénédiction du "Petit Peul" pour reprendre sa propre expression. Il a donc collaboré, en toute connaissance de cause, avec l´assassin du père de l´indépendance de notre pays. Il ne devrait donc pas être surpris que le camarade [PAGE 221] Ekwe Samuel qui, lui, est resté fidèle à son parti, ne veuille pas lui révéler les secrets profonds qu´il a envie de pénétrer, puisqu´aucun Upéciste n´a jamais oublié le revirement spectaculaire de notre ancien camarade après l´exécution du Secrétaire Général de l´U.P.C.
Nommé Ministre de l´Information en 1961, il ne lui a fallu que 33 jours d´un travail assidu pour donner à l´U.C., club des pillards, l´aspect du parti structuré sous lequel on la reconnaît aujourd´hui puisque le R.D.P.C. n´est que l´U.C. ou l´U.N.C. sous un autre jour. Je répète avec insistance que, malgré la confession publique, les anciens camarades de Monsieur Wonyu Eugène n´ont jamais oublié son attitude envers eux au cours de son passage éclair dans le gouvernement d´Ahidjo en 1961, période qu´il a qualifiée "ministre météore". Monsieur Wonyu ne se souvient plus que le camarade Ekwe Samuel, qui a refusé de lui livrer les renseignements dont il avait besoin pour écrire son second livre, assistait à la première réunion publique organisée par le Secrétaire d´Etat à l´Information qui n´était autre que Monsieur Wonyu Eugène. Cette réunion publique se tint au domicile du feu Chef Supérieur Mongo Joseph au quartier New-Bell Bassa à Douala. Au cours de ce meeting public tenu par le Ministre, Monsieur Bikoi Henock dit "Le Content", bien connu dans les milieux de l´U.P.C. à l´époque, vécut une désagréable aventure.
En effet, dans la foule des curieux formée principalement de badauds et de jeunes désœuvrés de toutes sortes, venus plutôt pour voir et non pour écouter le jeune Ministre, Monsieur Bikoi se tenait dans un coin un peu reculé, son perpétuel chapeau sur la tête, puisque Monsieur Bikoi ne quitte jamais son chapeau. Hissé sur son piédestal, le Ministre Eugène Wonyu aperçut Bikoi coiffé de son chapeau. Devant cette assistance interloquée, le Ministre interpella Bikoi et le somma de se décoiffer devant Monsieur Le Ministre... On peut imaginer la suite, car en une fraction de seconde, les sbires du régime d´Ahidjo s´emparèrent du citoyen Kamerunais Bikoi et lui infligèrent publiquement une correction pour avoir eu le toupet de garder son couvre-chef sur la tête devant Monsieur le Ministre. Monsieur Bikoi Henock est toujours vivant au Kamerun. Il se souviendra toute sa vie de cette mésaventure du chapeau.
Par ailleurs, Monsieur Wonyu est surpris de son bannissement depuis 27 ans. Il semble qu´il n´a pas compris jusqu´ici que ceux qu´il nomme "barons" n´ont jamais eu confiance en lui à cause de sa formation au sein de l´U.P.C. Ils l´ont toujours considéré comme l´ennemi à abattre. Ils ont toujours supposé que Monsieur Wonyu n´était qu´un sous-marin de l´U.P.C. introduit dans leur milieu pour transformer leur syndicat de voleurs en une organsisation sérieuse, en devenir leader et, finalement, s´emparer du pouvoir bien qu´il l´ait quittée avec fracas en 1961. Monsieur Wonyu oublie que les responsables de l´U.C. de l´époque avaient suivi de très près ses activités au sein de l´U.P.C. Ces barons ont toujours eu des doutes sur cet étrange personnage et, Monsieur Biya, premier [PAGE 222] baron du "Petit Peul" qui trône au milieu de l´ancienne équipe de son prédécesseur, ne le réhabilitera jamais, ni ne lui concédera la moindre faveur. Je ne comprendrai jamais comment Monsieur Wonyu peut espérer bénéficier un jour de la grâce du président Biya à qui le pouvoir a été offert par Monsieur Ahidjo sur un plateau d´argent ? L´histoire dont Monsieur Wonyu se réclame fait parfois des choses insignifiantes au moment où elles se déroulent mais qui, à la longue, se transforment en faits historiques d´une considérable portée telle que l´épisode du chapeau de Monsieur Bikoi que je viens d´évoquer.
Plus près de ces derniers temps, le 16 mars 1985, le hasard a voulu que Monsieur Wonyu de passage à Paris, assiste au premier colloque organisé par les Kamerunais à l´hôtel "Hollyday Inn" sous la présidence de notre compatriote Ndeh Ntumazah. Prenant la parole le premier au cours des débats ouverts après les exposés qui ont tous porté sur la condamnation unanime du régime de Paul Biya, Monsieur Wonyu s´indigna contre ceux qui préconisent la casse de "L´état antinational Kamerun actuel selon la méthode de destruction créatrice de J. Schumpeter". Parlant de sa qualité d´ancien ministre d´Ahidjo, il déclare que ce dernier considérait les membres de son gouvernement comme de simples secrétaires personnels. Se prévalant de son expérience de "militant pour l´indépendance", d´homme politique et de témoin actif de l´histoire vécue au Kamerun, Monsieur Wonyu n´a pas manqué de prodiguer des conseils de modération aux participants du Colloque. Dans sa longue plaidoirie en faveur du régime de Paul Biya, Monsieur Wonyu concluait ainsi : " L´U.N.C. MOURRA A BAMENDA POUR LAISSER LA PLACE A UNE POLITIQUE D´OUVERTURE VERS LE MULTIPARTISME ".
Mais nous sommes déjà vers la fin de 1988, c´est-à-dire à plus de trois ans après Bamenda, le régime soutenu en 1985 par Monsieur Wonyu demeure sans changement en perspective. Que nous conseille encore Monsieur Wonyu ? Maintenant, nous pouvons nous permettre de poser la question de savoir de quel côté se situe la raison ! Du côté des nationalistes restés intègres et fidèles dans leurs opinions ou du côté de la collaboration humiliante qui vide l´individu de tout sens de responsabilité et de sa liberté d´action ?
Entendons-nous bien; je n´ai aucune intention de porter atteinte à l´"honorabilité" de l´ancien Ministre. Je n´ai pas non plus de leçon de morale à lui prodiguer, ni ne veux entraver sa carrière d´historien car, moi-même, je ne suis ni journaliste, ni historien; mais je suis aussi témoin et acteur des événements de cette période qui marque l´histoire moderne de notre pays et qui nous intéresse tous, malgré mon jeune âge à cette époque. Je détiens aussi certains secrets qui peuvent contribuer à élucider et combler certains points obscurs de l´histoire de l´U.P.C. J´ai donc émis ces observations pour faire comprendre à Monsieur l´ancien Ministre que l´utilisation des écrits des autres pour des fins de publication [PAGE 223] des ouvrages à buts lucratifs nécessite l´accord préalable de leurs auteurs. S´en servir autrement frise la piraterie.
Donc, contrairement aux lettres de félicitations que je reçois de partout, je n´ai participé ni de près ni de loin à la confection de ce livre. Si donc mon article écrit six ans avant la parution du 2ème livre de Monsieur Wonyu s´y trouve en bonne place, ce n´est pas par mon accord puisque je n´ai pas été consulté par l´intéressé avant de se servir de mon texte.
C´est pour cette raison que je souhaite vivement que les éditions l´HARMATTAN prennent les mesures qui s´imposent, dès la réception de cette correspondance, afin que la présente mise au point soit intégralement publiée par leurs soins et la copie communiquée à Monsieur Wonyu, ce n´est que par cette démarche que l´équivoque sera dissipée autour du problème de mon éventuelle collaboration à la sortie d´un livre avec Monsieur Wonyu Eugène..
Dieudonné NLOMNGAN BASSE
[1] RACAM : RASSEMBLEMENT CAMEROUNAIS, premier vrai mouvement nationaliste créé en Avril 1947 et dissous un mois après, en Mai 1947, car son programme inquiéta les autorités coloniales. Ce sont les anciens militants du RACAM qui créèrent l´U.P.C. en Avril 1948.
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