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Le Pr. Kapet de Bana témoigne :" Um Nyobè n’est donc pas mort, et ne le sera jamais "
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A l`occasion du cinquantenaire de l`assassinat du "Mpôtôl" Ruben Um Nyobe le 13 septembre 1958 à Boum Nyébél(Cameroun) le vétérane t Pr. Kapet de Bana témoigne
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"UM NYOBE n’est donc pas mort, et ne le sera jamais puisqu’il avait dit, presque bibliquement ou théologiquement, pour ne pas dire,idéologiquement ou philosophiquement.Donc, spirituellement,tout peut mourir,sauf les idées de Um Nyobè sur le Cameroun, et avec lui,les Moumie, Ouandie, Ossende Afana, Kingue Abel,Abessolo,comme des milliers de combattants tombés aux champs de bataille.
Quel Cameroun et l`Afrique de notre temps face à l` héritage du mouvement nationaliste panafricain de l`époque des UM Nyobe : quels enjeux ?
La pensée et les idées panafricaines de UM NYOBE sont doublement immortelles :
1) immortelles parce que le combat de libération du peuple camerounais, comme de tous les peuples colonisés, est inhérent, éthiquement, philosophiquement et moralement, à la dignité humaine, 2) immortelles, aussi, parce que l’Afrique, tout entière, continue encore de faire face à ce combat de libération qui n’est toujours pas terminé, puisque le néocolonialisme a pris le relais du colonialisme. Et comme l’avait si justement dit cet autre héros national, camarade et compagnon de UM NYOBE, Félix Roland MOUMIE : « que le néocolonialisme signifie que le colonialisme est sorti par la porte et est rentré par la fenêtre » ( Conférence des peuples d’Afrique tenue à Tunis – 1960).
C’est ainsi que toute l’Afrique, hier colonisée, est aujourd’hui néocolonisée, et le combat de UM NYOBE ne change que dans la forme par rapport aux moyens de lutte, et non pas dans le fond qui demeure d’ actualité.
Paul BIYA au Cameroun, ayant remplacé Roland PRE, Pierre MESSMER, SOUCADAU, et autres gouverneurs des colonies qui ont cédé leur place à leurs agents criminels, tour à tour, André Marie MBIDA, Ahmadou AHIDJO, et le « mort vivant » PAUL BIYA , est en train de torturer et de précariser le peuple dans toutes ses couches , mourant de faim et de soif, dans l’obscurité, c’est-à-dire, sans électricité dans le pays parmi les plus riches du monde par rapport à ses richesses naturelles stratégiques (or, manganèse, pétrole , gaz, cobalt , forêts , cacao, café, banane, entre autres, etc….)
Cinquante ans après l`assassinat de «Mpôtôl» Um Nyobe, que peut-on retenir de ce combat bref, intense, mais toujours d`actualité et qui l`a mené jusqu `à la mort ? Que reste - t-il de son héritage?
L’héritage de UM NYOBE est donc gravé en lettres d’or dans la permanence de sa vision, des objectifs et de l’actualité de son combat. Par exemple, si en 1951, nous qui sommes de la première promotion du Lycée Général Leclerc de Hauteclocque de Yaoundé, avons fait la grève de la maltraitance, de l’insuffisance des conditions scolaires sur toute l’étendue du territoire, 50 ans après, nous constatons que les mêmes étudiants du même Lycée toujours du Général Leclerc de Hauteclocque, enterrent quotidiennement des étudiants morts dans les manifestations et protestations contre les viols, les discriminations, les assassinats sur les campus assiégés militairement.
Il est donc difficile de faire la différence entre la génération UM NYOBE, toujours en exil ou en prison au Cameroun, en ce qui concerne les rescapés, et la génération actuelle qui continue d’avoir le même sort et qui ploie, trime, vivote, fuyant par monts et champs, mourant dans le désert et les océans, ou les soutes d’avions ou les cales des bateaux, fuyant la misère et le désoeuvrement spirituel et intellectuel du fait du néocolonialisme corrompu, criminel et sanguinaire, incarné par les assassins de UM NYOBE.
Le Cameroun pourra t-il un jour conjurer le sort de l`assassinat de ce grand compatriote comme bien après lui Roland Moumié ou Ernest Ouandié ?
Quand vous parlez de conjurer le sort des héros morts pour une cause nationale, et s’agissant du Cameroun, concernant MOUMIE, OUANDIE, UM NYOBE, OSSENDE AFANA, KINGUE ABEL , pour ne citer que les morts assassinés parmi les dirigeants , et les milliers de patriotes tombés aux champs de bataille, la conjuration appartient aux survivants rescapés que nous sommes et à la jeunesse patriotique de toute la nation réconciliée pour le combat continu et permanent, tant que le peuple n’a pas retrouvé sa souveraineté et sa dignité.
Et comme l’a dit cet autre panafricain illustre, FRANTZ FANON : « Chaque génération découvre sa mission , elle l’assume ou la trahit », le problème est donc que l’éternité de UM NYOBE demeure, que l’on veuille ou non, dans le paysage politique , social, culturel et phénoménologique du Cameroun, comme de l’Afrique.
UM NYOBE n’est donc pas mort, et ne le sera jamais puisqu’il avait dit, presque bibliquement ou théologiquement, pour ne pas dire, idéologiquement ou philosophiquement, que « L’UNION des POPULATIONS du CAMEROUN est l’ÂME IMMORTELLE du PEUPLE CAMEROUNAIS ».
Donc, spirituellement, tout peut mourir, sauf les idées de UM NYOBE sur le CAMEROUN, et avec lui, les MOUMIE, OUANDIE, OSSENDE AFANA, KINGUE ABEL, ABESSOLO, comme des milliers de combattants tombés aux champs de bataille.
A l`échelle du Cameroun, comment articuler le combat de Um Nyobe dans le contexte actuel de la déstructuration du tissu politique, économique et social, du délitement du sentiment national et patriotique ainsi que l`émergence du repli ethniciste et régionaliste?
A cette question, en résumant tout ce que nous venons de dire, correspondant à vos questions si intelligemment posées, nous rappelons que UM NYOBE lui-même avait prédit que « Le tribalisme est un danger en politique ».
Et, si nous savons qu’en faisant le diagnostic ou l’autopsie des maux dont souffre le Cameroun actuellement, que c’est seul le tribalisme qui est en train de déliter ou de désagréger le Cameroun. Tout bon diagnostic appelant une bonne thérapeutique, il est de notre mission, c’est-à-dire, de la mission de la génération présente d’avoir ainsi découvert le sens de sa mission et de l’assumer à l’ heure de la démocratie participative citoyenne, alternante et transparente, par la bonne gouvernance démocratique, pour le développement technique , scientifique et technologique grâce à trois impératifs :
PREMIER IMPERATIF : La mise en place d’un gouvernement de salut national que certains appellent de réconciliation nationale, et ce, par la proposition, entre autres des 16 thèses de la Ligue Camerounaise des Droits de l’Homme , largement diffusées lors du Premier Forum International de la Diaspora Camerounaise à Paris, les 14 et 15 mai 2005, et lisibles sur « Mémoire d’Afrique » : http://africa.smol.org/docs/lcdh/lcdh_actu39.pdf , comme dans certains journaux nationaux qui les ont publiées.
On y parviendra aussi par l’application des deux autres impératifs, également suggérés par la Ligue Camerounaise des Droits de l’Homme :
DEUXIEME IMPERATIF : Chasser Paul BIYA corrompu et ses complices criminels impliqués dans la corruption, les assassinats, la torture des populations innocentes, la prostitution de la jeunesse laissée pour compte, l’emprisonnement des journalistes , des avocats défenseurs des Droits de l’Homme, des opposants et leaders politiques , des travailleurs privés de leurs droits, des femmes marginalisées, discriminées, emprisonnées, violentées et violées. !!!
TROISIEME IMPERATIF : Publier un Livre Blanc d’inventaire de ressources et richesses nationales et le bilan des biens pillés par le système corrompu du dictateur criminel Paul BIYA « simulé mort et ressuscité en Suisse », lieu de dissimulation de l’ argent du pétrole caché par lui et AHIDJO, ce dernier condamné à mort par Paul BIYA et mort en exil au Sénégal , enterré à Dakar.
Enfin, pour notre part, c’est-à-dire, les rescapés de la génération UM NYOBE, nous continuons la mission de libération et de reconstruction nationale sur tous les fronts avec comme premier moyen, la jeunesse camerounaise ardente, la plus aguerrie en Afrique, sans fausse modestie, la plus entreprenante et entrepreneuse que NOUS DEVONS UNIR et REUNIR pour qu’elle s’assume et assume le destin du peuple martyr ; la jeunesse étant l’ avenir de la nation et de l’humanité, constituant ainsi, et selon le héros UM NYOBE, l’ÂME IMMORTELLE du PEUPLE CAMEROUNAIS.
Aussi, je voudrais, en félicitant ICICEMAC.com d’être la voix des sans voix pour le combat de libération de l’Afrique et pour la paix dans le monde, rappeler, pour l’ histoire , car l’histoire est la science des traces, et en guise de mémoire et de la symbolique, qu’on peut lire dans mon intervention devant la 1115ème séance de la 16ème session spéciale de l’Assemblée Générale des Nations Unies (avril 1961), consacrée à la réunification et l’ indépendance du Cameroun, ainsi qu’aux problèmes congolais après le lâche et effroyable assassinat du premier Ministre Patrice LUMUMBA, « que le peuple camerounais combattant martyr devait proclamer, à titre posthume exceptionnel , le «Mpôtôl» Um Nyobe » comme premier Président du Cameroun réunifié et indépendant ».
C’est toujours le sens de mon combat que je dédie à la jeunesse en cette fin de ma vie, en conjurant le tribalisme comme le plus grand cancer ou le SIDA d’aujourd’hui qui ronge le Cameroun et l’Afrique, mais j’ai confiance que la jeunesse ardente du Cameroun y pourvoira.
Propos recueillis par M. Mba Talla
Source: icicemac
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