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06.10.2006
Rires et larmes pour un poète bantou : Trente jours pour rendre hommage à Eboa Lotin
Pendant trente jours, du 14 septembre au 14 octobre 2005, les médias camerounais et étrangers rendent hommage à Eboa Lotin. Le poète, artiste et journaliste du quotidien nous a quittés le 6 octobre 1997, il y a huit ans. C’est la deuxième fois que Tom Yom’s organise cette commémoration, après celle de 2003.
“Papa était un père de famille ordinaire avec en plus cette exigence perfectionniste. Il n’aimait pas le travail approximatif. Ces conseils en tant que chef de famille allaient tous dans ce sens. ” Samuel, Cathy, Henri et les autres enfants de Eboa Lotin, le poète, musicien, mélodiste et artiste qui nous a quittés il y a huit ans évoquent le souvenir de leur père comme s’il était toujours parmi eux. Un artiste à qui Tom Yom’s rend un vibrant hommage, pour la deuxième fois depuis sa mort, le 6 octobre 1997. Dans cette optique, une série de manifestations sont organisées à Douala, ville d’où l’artiste pas toujours compris était originaire. Le point d’orgue des animations se situe les 7, 11 et 14 octobre. Avec deux spectacles complets les 7 et 14 octobre, Cinéma Le Wouri à Douala et Cinéma Abbia à Yaoundé, puis un symposium le 11 octobre au Centre culturel français de Yaoundé. Des manifestations qui seront précédées par plusieurs jours et semaines de communication intense, dans les différents supports médiatiques camerounais et étrangers, autour de la vie et l’œuvre du fils au pasteur Lotin’a Samè.
Sortir le poète de l’oubli Il est l’un des rares auteurs compositeurs et artistes à avoir été régulièrement invité en Afrique et dans le monde pour des productions à la fois pour le grand public et les chefs d’Etat. De Bokassa 1er de Centrafrique en 1969 à Omar Bongo du Gabon, lors du deuxième anniversaire de la Rénovation en passant par Marien Ngouabi du Congo Brazzaville pour la naissance du Parti congolais du travail (Pct), sans oublier le président El Hadj Amadou Ahidjo de qui il a toujours reçu le soutien moral et matériel, Emmanuel Eboa Lotin très populaire au Congo Kinshasa (ex-Zaïre) et pas seulement parce qu’il chantait en Lingala, l’était tout autant au Bénin, en Côte d’Ivoire ou en Europe. Après sa première composition “ Mulema Mwam ” en 1962 qui lui vaut le premier prix Vicks, il débarque à Paris cinq ans plus tard en 1967 où il signe des contrats avec Philips et Satel. Sa trente troisième année de carrière, en 1994, coïncide avec la sortie de son double album Cd laser qui regroupe plusieurs de ses titres les plus écoutés à travers le monde.
L’artisan sculpteur et artiste ne sait pas alors que, comme Jésus-Christ dont il faisait sans cesse allusion dans ses oeuvres, de manière parabolique, il venait de passer l’une des plus belles années de sa vie. Il tirera sa révérence trois ans après, le 6 octobre 1997. Mais ses textes et sa musique restent d’une incroyable actualité. Rien d’étonnant dès lors que Tom Yom’s, que beaucoup considère comme le fils spirituel de Eboa Lotin, veuille le sortir de l’oubli : “ C’est un devoir de mémoire. Il n’est pas concevable qu’un artiste camerounais de la trempe d’Eboa Lotin dont les textes et la musique sont aussi purs, aussi profonds que la profondeur d’un océan, tombe peu à peu dans l’oubli. Ça participe du devoir de mémoire. ”
Par Jean-Célestin EDJANGUE
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