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07.01.2008
Bebe Manga, Were-Were Liking Gnepo, Isnebo Fadah Kawtal et le Ballet national du Cameroun enflamment
Près de 35 ans après le début de sa carrière, Bebe Manga soulève toujours les foules. Et ce ne sont pas les ministres Ama Tutu Muna (Mincult), Augustin Edjoa (Minsep), Sali Dairou (Ex Minfopra), Roger Milla (ambassadeur itinérant), John B. Ndeh (ex Minstransport), et plusieurs autres personnalités qui diront le contraire. Tous ces Vip se sont levés spontanément, comme un seul homme, pour rejoindre le podium lorsque Bebe Manga a entonné son fameux “Amio”. Célèbre titre à succès du début des années 80, revisité avec nostalgie par l’artiste, assise sur un grand tabouret. C’était à l’occasion de la soirée camerounaise de la culture organisée lundi dernier au Cultural Center of Kumasi. Pendant une dizaine de minutes, tous ces Vip et les quelques 500 spectateurs, debout dans le grand amphithéâtre a ciel ouvert, vont danser et chanter avec une Bebe Manga, aux bords des larmes, la voix coupée par l’émotion.
Bien avant le passage de l’artiste, le public du Cultural Center of Kumasi a apprécié le passage de Were-Were Liking Gnepo et son groupe. La Camerounaise qui vit en Côte d’Ivoire depuis 1978 et qui a créé à Abidjan la communauté du Village Ki-Yi, un espace culturel pluridisciplinaire, a arraché une salve d’applaudissements. Isnebo et son groupe le Fadah Kawtal n’était pas en reste dans cette soirée de valorisation de la culture. Quelques célèbres titres de son répertoire tels que “Derkedjo” ou “Mairam’djo” seront revisites avec succès pour le plaisir du public qui en redemandait encore.
De toutes ces prestations, celle du Ballet national du Cameroun aura été la phase de communion totale entre Camerounais et Ghanéens. Habillés de feuilles sèches et d’autres tenues traditionnels, la dizaine des danseurs, sur un air de bikutsi, grâce aux tambours, balafons et mvet, vont danser, faisant des déhanchements des reins dignes des professionnels. A un moment donné, le public va assister à un concours de danse entre danseurs camerounais et ceux du pays hôte. Il n’en fallait pas plus pour que le public ghanéen applaudisse à tout rompre.
Gilbert Fred, le coordonnateur de Sport Five à Kumasi, entreprise française qui gère toute la sonorisation et les médias audiovisuels de la Can 2008 s’est dit "comblé de découvrir la culture camerounaise si riche et rapidement adopté par les danseurs ghanéens. Tout ceci m’a séduit et je n’ai pas hésité à monter sur la piste". C’est également le même sentiment que partage Patricia Appiagyei, le maire de Kumasi qui a esquissé quelques pas de danse sur la piste aux côtes des autorités camerounaises.
Cette soirée culture camerounaise a connu un intermède qui a permis à la délégation du ministère de la Culture de servir au public des mets typiquement camerounais. Au menu du kilichi, du mitoumba, de mets de pistaches, du couscous, etc. Toute chose qui a fait dire à Florent Ndjock, de la Crtv Bamenda que de "mémoire de journaliste, une telle initiative n’a pas été prise lors d’une phase de la Coupe d’Afrique des nations".
Une autre soirée similaire a été organisée le 25 janvier dernier à Accra où Manu Dibango a ébloui le public de son talent. Présent à la cérémonie, le président ghanéen John Kufour a reconnu s’être déplacé spécialement pour voir le grand Manu.
Eric Roland Kongou, à Kumasi
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