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02.03.2008

Bilan des émeutes: plus d´une centaine de tués (d´après ACAT) 

Nouveau bilan des violences: plus d´une centaine de morts déjà
[Douala - Cameroun] - 02-03-2008 (Madeleine Afite & Fréjus Raoul)

Crise sociale et politique au Cameroun: un nouveau rapport publié par la »Maison des Droits de l’Homme », à Douala, évalue le nombre de morts à plus d’une centaine. Des politiques réclament déjà une « Commission Internationale Indépendante d’Enquête » pour faire la lumière sur les violences des derniers jours qui ont endeuillé de nombreuses familles.Le bilan des massacres des forces de répression camerounaises ne cesse de s’alourdir d’heures en heures.Tout ceci, nous pousse à redouter des disparitions ou autres exécutions extra-judiciaires. Face à cela, nous sommes inquiets pour toutes ces menaces de disparitions, d’assassinats et d’exécutions extra judiciaires.

Crise sociale et politique au Cameroun: un nouveau rapport publié par la »Maison des Droits de l’Homme », à Douala, évalue le nombre de morts à plus d’une centaine. Des politiques réclament déjà une « Commission Internationale Indépendante d’Enquête » pour faire la lumière sur les violences des derniers jours qui ont endeuillé de nombreuses familles.Tout ceci, nous pousse à redouter des disparitions ou autres exécutions extra-judiciaires.

Le bilan des massacres des forces de répression du régime néocolonial contre les populations civiles au Cameroun ne cesse de s’alourdir d’heures en heures. En dehors des tueries de présumés manifestants dans les rues, des enlèvements nocturnes ont lieu dans des domiciles et des personnes arrêtées sont conduites vers des destinations inconnues.

Dans un nouveau Bilan rendu public ce 1er Mars à Douala par Mme Madeleine Afité, la coordonnatrice de la Maison des Droits de l’Homme à Douala, le nombre des victimes de la folie meurtrière du gouvernement camerounais est extrêmement lourd et s’élèverait provisoirement à plus d’une centaine de morts, des milliers d’arrestations et un nombre inconnu de personnes enlevées et dont les familles sont sans nouvelles depuis plusieurs jours. des la situation est très critique et le Bilan.

Un représentant d’une organisation humanitaire qui a pu pénétrer dans la morgue de l’hôpital Laquintinie ce vendredi 29 février, en recherchant un membre de sa famille disparu, confirme que le bilan sera plus lourd que prévu. Selon ce représentant humanitaire qui a requis l’anonymat, pour des raisons de sécurité, « j’ai pu voir des dizaines de corps extrêmement mutilés, certains sans têtes, entassés les uns sur les autres, comme ces images du génocide Rwandais qu’on voyait à la télé. Vraiment c’est effrayant. Les gens parlent de 20 morts ,mais c’est largement en dessous de la réalité, car le nombre de corps que j’ai vu dans la morgue pouvait atteindre 60 à 70 corps. Si on y ajoute ceux tombés un peu partout dans le pays, je pense qu’on peut dépasser la centaine de mort. » Un médecin de l’hôpital Laquintinie, qui a aussi requis l’anonymat, soutient avoir vu chaque jour depuis le début des émeutes, des « dizaines de corps arriver chaque jour ».

Pour M. Tene Sop, le porte parole du Conseil National pour la Résistance, une Organisation politique en exil, et dont le représentant au Cameroun fait partie des nombreuses victimes de la répression des derniers jours au Cameroun, « il n’y a qu’une commission internationale Indépendante qui pourrait établir le vrai bilan des massacres commis sur les populations par le régime impopulaire au pouvoir ».

Ci-dessous, le 2e Rapport des évènements, établi par Mme Afité, président de l’ACAT Littoral et Coordonnatrice de la Maison des Droits de l’Homme.

Fréjus Raoul, news info, Douala.

2ème Rapport provisoire sur les Violences du 23 au 28 février au Cameroun.(Par Madeleine Afité,Coordinatrice de l´ACAT-Littoral)

APPEL URGENT A LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE

L’Acat-Littoral, chef de file de la Maison des Droits de l’Homme du Cameroun (affiliée à la Fidh, membre Sos Torture de l’Omct, Fiacat, Ccfd, Pcpa) venons, suite à nos enquêtes et informations de sources diverses et concordantes, le Vendredi 29 Février 2008, en début d’après-midi :

1) Toutes les cellules de gendarmerie et de police de la ville de DOUALA, seraient archi pleines de citoyens arrêtés durant les cinq jours : (casseurs, manifestants et des personnes arrêtées injustement) ;

2) Au vue l’ampleur des évènements, il nous est impossible de donner le nombre exact des personnes tuées par balles et des blessés graves

- Deux (02) au feu rouge BESSENGUE ;
- Trois (03) au quartier AKWA ;
- Cinq (05) au quartier NEW BELL ;
- Plus quarantaine au quartier NDOG PASSI (village) ;
- Une vingtaine au quartier BONABERI ;
- Cinq (05) au quartier BONAMOUSSADI ;
- Huit (08) dans la zone de LOUM, NJOMBE-PENJA
- etc. Tiwa Jacques tué le 28 février

3) Lors d’un passage à la Division Provinciale de la Police Judiciaire du Littoral, à la recherche d’un disparu, on a pu identifier un important lot de vêtements abandonnés, ce qui laisse penser à des arrestations massives ;

4) L’on observe également des transports massifs de personnes interpellées conduits à des endroits inconnus, à des heures tardives et au petit matin ;

5) L’on constate par ailleurs de nombreuses familles sont à la recherche de leurs proches ;

6) L’on observe des actes de torture et traitements inhumains des passants interpellés (bastonnade, à l’aide des crosses d’armes, les piétinements avec leurs chaussures militaires, par endroit, les passants, femmes et hommes, même les jeunes filles et les mamans, on les fait asseoir par terre, ils font des centaines de mètres à genoux, etc…) dans la chaussée aussi, lors des transports des personnes interpellées, publiquement à bord de leurs camions et cars ;

7) L’on observe au camp de gendarmerie de MBOPPI à DOUALA, des dizaines de personnes arrêtées assises à même le sol sous les intempéries, l’accès y est interdite (visite familiale, conseil, bref amis), de surcroît, pas à manger, ni à boire… ;

Tout ceci, nous pousse à redouter des disparitions ou autres exécutions extra-judiciaires. Face à cela, nous sommes inquiets pour toutes ces menaces de disparitions, d’assassinats et d’exécutions extra judiciaires.

L’Acat-Littoral condamne les manifestations violentes mais nous souhaitons que toutes ces personnes interpellées soient protégées par les dispositions du Code de procédure pénale en vigueur au Cameroun et des autres instruments internationaux signés et ratifiés par l’Etat camerounais, enfin que ces personnes arrêtées puissent être jugées selon la loi sachant que parmi il y a des innocents des personnes arrêtées arbitrairement.

Madeleine AFITE
Coordinatrice de l´ACAT-Littoral &
de la Maison des Droits de l´Homme du Cameroun
Boîte Postale: 213 Douala - Cameroun
Téléphone: +(237) 334 04 296 / 998 65 486

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Biya sème le chaos pour présider à vie

cameroun | vendredi, 29 février 2008 | par Moussa Ka | www.Bakchich.com

Pendant que Sarko visite l’Afrique du Sud, le Cameroun s’embrase. Bien plus qu’une simple grève des taxis, le Cameroun vit une vraie crise politique.
Rien n’était plus prévisible que les événements qui ensanglantent le Cameroun depuis la mi-février, et qui ont déjà fait – selon un bilan très incertain et loin d’être définitif – au moins une vingtaine de morts à travers le pays . Depuis des mois, le cocktail était prêt pour faire exploser cette « Afrique en miniature » dont les guides touristiques et les thuriféraires aveugles vantent sur papier glacé la « stabilité », la « paix », et autres balivernes.

Depuis des mois en effet, on parle partout de l’envolée des prix du carburant qui atteignent dans ce pays – pourtant producteur de pétrole – presque le même niveau qu’en Europe. Partout on se plaint du prix exorbitant des denrées de base, des transports, de l’électricité – et du racket permanent dont profitent des autorités gangrénées par la corruption. Et lorsque les gens tentent de protester, comme ce fut le cas ces derniers mois à Buea, Abong Mbang ou Kumba, on ramasse chaque fois des cadavres criblés par les balles réelles des forces de l’ordre [1].

Une crise politique profonde

Mais cette fois, l’étincelle sociale a fait sauter le baril de poudre politique. Car s’il est possible, un temps, de supporter la misère, cela devient plus difficile lorsque la caste des dirigeants repus annonce qu’elle se maintiendra au pouvoir pour toujours, et par tous les moyens. Aussi ne faut-il pas s’étonner que quelques semaines après l’annonce par Paul Biya lui-même, de son intention de modifier l’article de la Constitution camerounaise qui lui interdit de se représenter aux prochaines élections présidentielles en 2011, la situation dérape (lire encadré).


Telle est la clef de la crise camerounaise actuelle. Loin de se limiter, comme certains le prétendent, à une grève de taximen qui aurait mal tourné ou aux difficultés passagères liées à la « vie chère », il s’agit en fait d’une profonde crise politique. La plus grave qu’ait connue le pays depuis les fameuses « années de braises » du début des années 1990, qui avaient contraint le régime dictatorial à « s’adapter » – à coup de répression, de scrutins truqués et de biftons bien placés – aux règles nouvelles d’une « démocratie » et d’un « multipartisme » arrachés de haute lutte par une population désarmée soumise à l’abondante mitraille des « forces de l’ordre » (les affrontements avaient, à l’époque, fait plusieurs centaines de morts).


Les Camerounais réclament à nouveau et bruyamment le départ de Biya

Vingt-cinq ans après l’accession au pouvoir du « Père de la Nation » et quinze ans après les « villes mortes », les Camerounais réclament donc à nouveau, et bruyamment, le départ de Biya, héros de leurs cauchemars depuis bien trop longtemps. Depuis quelques mois, la grogne semble même gagner jusqu’aux fonctionnaires pourtant privilégiés et à certains militants de l’ex-parti unique au pouvoir, le RDPC – peut-être conscients de l’impatience frondeuse de millions de Camerounais.


Mais Paul Biya, sûr de son fait, certain de gagner toujours les élections truquées et soutenu depuis toujours par ses parrains parisiens (il a officiellement annoncé, début janvier, la visite prochaine de Nicolas Sarkozy au Cameroun…), persiste et signe. Au terme de trois jours d’affrontements sanglants dans les principales villes de la partie sud du pays, il peut donc s’inventer un vaste complot, ourdi par de mystérieux « apprentis sorciers », et promettre à ceux qui en douteraient que « force restera à la loi » du plus fort. Le ton est donc donné pour les prochains jours : feu à volonté.

 

Source: icicemac | Hits: 27608 | Envoyer à des amis  ! | Imprimer ! | Réagir(0)

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