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22.10.2005
EPASSA MOTO: Opéra classique camerounais
Le premier Opéra classique camerounais, Epassa Moto, sera présenté samedi prochain à Yaoundé.
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Ce sera une façon bien originale de raconter l´histoire du Cameroun. Une façon différente des textes contenus dans des manuels scolaires et autres productions littéraires. Une façon différente des discours nostalgiques des anciens. Ce sera à la fois un conte et une histoire vraie. Ce sera de l´histoire en musique. Une façon de joindre l´utile à l´agréable ou de se servir de ce qui vient d´ailleurs pour dire ce qui fut ici.
C´est donc à quelque chose de bien rare, si ce n´est d´unique, que les personnes qui se rendront au Centre culturel français de Yaoundé samedi prochain vont assister. Un opéra classique. Camerounais en plus. Une oeuvre du groupe Rhumsiki Fako Opéra, intitulée «Epassa-Moto l´homme -dieu», qui sera pour la première fois présentée en intégralité.
Des solistes, un choeur d´opéra et un orchestre symphonique vont, pendant plus de 100 minutes, sous la direction du maestro Jules Teukam et avec une mise en scène de François Bingono Bingono, tenter de tenir le public en haleine.
Une dizaine de personnages aux noms qui se veulent représentatifs de toutes les régions du Cameroun: Kwedi, Kamga, Amina, Njoya, Ngo-Um, ou encore Ateba. 80 personnes sur scène. Et une pièce en trois actes et cinq tableaux qui parle d´amour et d´esclavage. Une histoire qui est contée à deux amoureux qui, le soir, sur les rives du Wouri, observent la rivière. Et de la voix d´Epassa-Moto, «l´être atemporel», sortent ces mots qui viennent briser le silence de la nuit: «Pour parler des crevettes, voici l´histoire d´un nom...». C´est le début de l´histoire d´un pays qui doit son nom à la rivière que les deux amoureux admirent: Rio dos Camaroes, la rivière des crevettes, qui un jour, donnera à tout un pays son nom: Cameroun.
Le Cameroun connaîtra l´esclavage et la colonisation. Son peuple se battra pour retrouver sa libertéet échapper à ses souffrances. C´est cette histoire que le Rhumsiki Fako Opéra a choisi de représenter. Il s´agit d´une expérience nouvelle en Afrique centrale. D´après ses promoteurs, c´est la troisième du genre en Afrique, après «The Cairo Opera» au Caire en Egypte et le «Cape Town Opera» à Cape Town en Afrique du Sud.
Le groupe s´est donné pour objectif de «créer des oeuvres classiques qui témoigneront de notre temps et de notre mémoire». Il associe ainsi, dans ses spectacles, l´art théâtral, l´art musical, l´art décoratif et l´art vestimentaire. Samedi prochain, tous ces arts seront mis ensemble pour conter une histoire vieille de de plus d´un siècle. Il sera 20h, la nuit sera tombée sur la capitale du Cameroun, mais pas encore sur son histoire.
Jules Romuald Nkonlak
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