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30.11.2005
Mouvement de foule à la foire du Ngondo
Une manifestation de protestation inattendue a été enregistrée lundi soir au Parc des princes.
Des manifestants, se réclamant du Collectif des propriétaires des stands de la foire du Ngondo, ont entamé une marche de protestation contre la présence des Brasseries du Cameroun sur le site du Parc des princes. D’après un des exposants, l’industrie brassicole, de par les prix pratiqués dans la vente des boissons, est accusée de mener une concurrence déloyale aux exposants obligés de doubler les prix en raison des montants élevés versés pour obtenir des stands. Or, de l’avis de Doualla Mbenda, secrétaire permanent de la chefferie du canton Bell trouvé sur les lieux, cette manifestation de lundi est d’autant plus surprenante que les Brasseries du Cameroun sont de tout temps partie prenante dans les foires qu’organise le Ngondo. " Comme chaque année, précise-t-il, elles viennent faire la promotion d’une seule bière. On ne comprend pas très bien ce qui a pu être à l’origine de ce mouvement. "
En revanche, Barthélemy, co-propriétaire d’un stand croit savoir que les manifestants, pour la plupart, se recrutaient parmi les désoeuvrés " qui n’ont rien à faire et profitent souvent d’un petit prétexte pour s’agiter. " Barthélemy affirme à cet égard que les propriétaires des stands, dans leur majorité, n’ont pas pris part à ce mouvement. " Cela fait cinq ans que je participe aux foires, nous fait-il remarquer. Les Brasseries ne nous ont jamais dérangé. Mes clients sont mes clients. Ils n’iront pas boire au stand des Brasseries sous le prétexte que la bière y coûte moins cher, sinon ils iraient se bourrer la panse dans une vente à emporter du quartier avant d’arriver ici. "
Cet exposant qui vend sa boisson au double du prix pratiqué dans les ventes à emporter estime que sa clientèle est constituée de gens ayant intégré l’ambiance de la foire avec ses prix fous. Ces derniers se justifient par le fait qu’un stand revient à 80.000 F CFA. Deux semaines plus tard, les exposants devraient être rentrés dans leurs comptes, bénéfices dégagés. Même son de cloche chez " Maman Rambo " Mambingo. Elle participe à la foire du Ngondo depuis 2002. Elle soutient également que les Brasseries du Cameroun ne constituent aucun handicap à l’évolution de son activité au sein de la foire : " moi je vends de la bière à 600 francs contre le prix d’achat de 350 ou 400 francs. Et j’ai mes clients qui ne peuvent plus aller ailleurs parce qu’ils vont consommer moins cher. Et puis ce n’est pas la première fois que nous vivons cette cohabitation. " Pour finir, les choses semblent être rentrées dans l’ordre, à en croire Doualla Mbenda, et les Brasseries devraient reprendre position sur le site de la foire. Mais avec ou sans chaises? Là est toute la question.
Benjamin Lissom Lissom
cameroon-tribune.net
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