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01.01.2006
La Problématique de l´Identite Culturelle "NGOH et NSONGO" ............Par M. KOUOH SONGUE
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C´est un appel des Chefs, élites, personnes de bonne volonté de ceux qui détiennent encore quelques connaissances de soutenir avec foi et fermeté les oeuvres de recherche des jeunes sur le plan artistique, culturel et linguistique pour le bénéfice de la communauté SAWA.
Mon intervention va s´articuler autour de la PROBLEMATIQUE DE L´IDENTITE CULTURELLE NGOH et NSONGO, selon le thème de la communication en particulier, mais en general, c´est un point culminant d´une crise sociale que traverse la communauté SAWA qui est la nôtre, et la plupart des peuples africains.
Et, je suis persuadé de ce moment propice que nous gffre le KOUPE 98 avec la participation du NGONDO, de pouvoir mettre en relief certaines de nos valeurs ancestrales.
Tout d´abord, ma constatation est que nous avons perdu le sens de l´organisation sociale de notre communauté, qui est la fondation par essence de l´identite culturelle de chacun de nous. Cette organisation qui regit le fonctionnement de nos vies en société, que j´etalerai sur quatre axes principaux qui sont : L´axe vertical stratifiant la hiérarchie sociale des familles pionnières suivant leurs arbres généalogiques, pour eviter l´anarchie dans le pouvoir traditionnel. Il établit, organise la vie et le rôle des chefs de nos grandes familles, dans de différents dégrés. Cet axe leur permet de les distinguer des autres. L´axe horizontal organisant l´économie sur les biens culturels et les avoirs des citoyens suivant leur acquisition, esquisse la classe politique de la société, sert d´équilibre à ses membres vis à vis de la communauté,compense ce qu´ils n´ont pas sur le plan vertical, et tient en consideration les terres comme source de capitalisation des biens. L´axe oblique qui hierarchise d´une part l´âge, et perpetue la civilisation de l´art et de la culture. Et d´autre part, il sert de pré-initiation à nos jeunes filles et garcons, tenant compte de la difference des sexes, et détermine l´aptitude des uns par rapport aux autres. Il classifie l´âge pré-initiatique de la vie sociale des filles tous les sept ans, donc deux chainons de sept ans les accedent à la maturité pubertaire qui est créatrice de la progéniture, et le troisième chainon à la maturité sociale qui est consultative pour des décisions en assemblée du peuple. Le processus est le même chez les garcons, mais avec la différence que leurs ehainons se succèdent tous les neuf ans.
Dans le même axe, on trouve des individus aux prédispositions particulières dues aux tares génétidues soit par des unions de couples les anoblissant directement dans l´axe horizontal, où les rendant puissants dans le quatrième axe. L´axe oblique sacralise la jeunesse pour sa vigueur, concède un respect absolu aux patriarches pour leurs expériences vécues, c´est l´axe sur lequel la communauté attache son espérance pour la continuité du peuple.
Et enfin le quatrième axe qui se superpose à l´ensemble, capitalisant le pouvoir initiatique du savoir, et de la connaissance divine, la puissance de l´ordre politique et religieux, procède à la pérennisation des différents dégrés d´initiation de nos confréries et sociétés sécrètes, maitrise la cosmogonie de notre espace temporel.
Par ailleurs, notre société culturelle a des problèmes linguistidues très graves; par exemple les personnes âgées se sentent à 1´aise quand elles associent à nos langues maternelles le Frangais ou l´Anglais selon la situation géographique qu´elles occupent, d´autres ont même honte de la parler quand elles rencontrent des parentés qui la leur parlent. Quant à la nouvelle génération, elle interdit même à leurs enfants de prononcer un mot en dialecte; leur faisant croire que c´est dénigrant de 1´entendre de leurs bouches ; c´est idem pour les couples du même clan. Il y a un autre problème qui est celui du choix des noms de nos enfants aujourd´hui. DIEU qui a crée chaque fleur lui a donné son nom et son odeur, pareil comme la plupart d´entre nous portons chacun un nom et quand le tour de nos enfants arrive, nous les detournons de l´arbre généalogique en leur donnant tous, le même nom auquel on adjoint des differents prénoms portant les mêmes initiales. C´est une grosse erreur ! Ceux-là ne sont pas connus de leurs ancètres et sur le plan du COSMOS leurs Chefs d´ouverture de racine n´ont point de serrures.
Voilà en somme ce que je révèle dans cette crise identitaire, la solution qui remédie à cette situation est la prise de conscience de chaque enfant SAWA et du pays. Piocher et repiocher sur ce qui reste de résiduel dans notre culture. Aujourd´hui grâce à la jeunesse nous voyons apparaitre de nouveau ce que nos yeux n´ont jamais guère connus depuis longtemps, nous devons encourager le retour aux sources, c´est un appel des Chefs, élites, personnes de bonne volonté de ceux qui détiennent encore quelques connaissances de soutenir avec foi et fermeté les oeuvres de recherche des jeunes sur le plan artistique, culturel et linguistique pour le bénéfice de la communauté SAWA. Nous savons aussi bientôt que dans un peu plus d´une dizaine de mois nous allons emmancher le troisième millénaire qui aura une valeur basée sur la culture. Pour le moment nous consommons les produits culturels des autres pays tels due la musique du Zaiko, du Ndombolo etc. Elle n´est pas aussi riche que le NGONO, le NGOSO et autres, qui demandent un travail de fond et un peu de détermination et d´encouragement. Je conclus mon propos en disant ceci, nous ne pouvons rien faire et le réussir, si nous ne fondons pas nos ideaux dans l´amour du prochain, dans l´amour de ce que la nature nous a légué, dans la solidarité et sans relâchement, en acceptant la différence des valeurs des nôtres sans distinction de sexe.
Source: Actes du KOUPE 98 [Premier festival Culturel et artistique NGOH et NSONGO , Nkongsamba les 27,28 et 29 Novembre 1998] Recherche Bibliographique: Bertand NJOUME
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