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30.01.2006
Manu Dibango
A 71 ans, l’artiste fédère bien des générations, qu’on soit mélomane ou non.
Contrairement aux apparences, il n’est pas aisé de parler de Manu Dibango. Surtout quand on se rend compte qu’il avait déjà plus de quarante ans au moment où l’on poussait ses premiers cris à la maternité. A cette époque, le saxophoniste s’était déjà fait un nom, c’est clair. Le tube " Soul Makossa " était vieux de quelques années déjà. Pour ne rien arranger, il y a cette impression d’avoir déjà tout entendu sur cet homme. Cette impression qu’on va dire ce que tout le monde a déjà dit. Par exemple, que Soul Makossa était en fait le titre de la face B du 45 tours destiné à la Coupe d’Afrique des nations 1972, qu’il est un musicien de renom, qu’il remporte des médailles en France, qu’il est le nouveau président du Conseil d’administration de la Cameroon Music Corporation, etc.
Bref, toutes ces choses ressassées à longueur d’émissions, de journaux parlés et de magazines. Toutes ces choses qui ne donnent finalement qu’une idée vague. Mais pourtant, une image reste. Qu’on ait aujourd’hui 70 ans comme Manu Dibango, 25 ans comme les membres du groupe Macase, ou 15 ans comme un lycéen quelconque, la silhouette n’échappe à personne. Un sourire éclatant, un crâne nu, des lunettes de soleil, un saxophone. Cet ensemble-là ne renvoie à personne d’autre. Et des générations l’ont vu défiler depuis toutes ces années. Sur les pochettes des dizaines d’albums commis, sur les affiches de spectacles, sur les affiches publicitaires, dans les médias…
Et chacun de nous a certainement sa petite histoire avec Manu Dibango. Ou plutôt " Manu ". Simplement. C’est par exemple ces multiples chansons qui ont rythmé une enfance. Ces mélodies qui sommeillent en chacun de nous et qui font resurgir des tas de souvenirs lorsqu’on les réécoute par hasard. Ce rire qui accompagnait ou précédait les notes du saxophone. C’est par exemple ces disques 33 tours, qu’on aimait déjà à 10 ans, mais que le propriétaire, un oncle fou de musique refusait de céder, même contre mille promesses d’être sage. Des années après, on comprend pourquoi. Quand un cousin nous demande de lui prêter le dernier CD " Mboa su ", on hésite. Parce qu’on réalise que les disques de Manu sont précieux.
Discographie
1969 : Saxy Party 1972 : O´Boso 1974 : Super Kumba 1975 : Africadelic 1976 : Manu 76 1979 : Gone Clear 1981 : Ambassador 1982 : Waka Juju 1983 : Soft and Sweet 1983 : Mélodies africaines (vol. 1 et 2) 1984 : Surtension 1986 : Afrijazzy 1987 : Seventies 1989 : Negropolitaines (vol.1) 1990 : Polysonik 1991 : Live 91 1992 : Negropolitaines (vol. 2) 1994 : Wakafrica 1995 : Lamastabastani 1996 : Papa Groove Live 96 1997 : African Soul (compilation) 1998 : Cubafrica 2001 : Kamer Feelin 2002 : B Sides Africajazzy Experience 2003 : Best of Africadelic (compilation)
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