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30.03.2006
Repères de la Communauté
Sur le plan économique
Comme tout « peuple de l´eau» les MALIMBA sont des pêcheurs. Mais leur implantation géographique à l´entrée de trois grands fleuves, la Sanaga, la Dibamba et le Wouri en avait fait au niveau des échanges commerciaux, des interlocuteurs [CENSURE] des occidentaux (Portugais, Hollandais, Allemands, etc..)
Au 16ème siècle, la tentative des MALIMBA de s´emparer d´un bateau Hollandais à l´ancre, avait entraîné le déplacement du comptoir vers Douala [CENSURE].
La période de prospérité
Deux comptoirs commerciaux étaient installés à MALIMBA; celui de JANTZEN & THORMALHEN à MUHENJE (BONGO) et celui de WOERMANN à MBIAKO. Les MALIMBA échangeaient des défenses d´éléphants, des palmistes, de l´huile de palme, de la sève d´hévéa contre du sel, du tabac, des barres de fer, des fusils, de la poudre, des liqueurs, des tissus, etc... Ce commerce faisait la fierté de la communauté [CENSURE]
Curt Von MORGEN, qui n´avait pas la moindre sympathie pour les MALIMBA afflrmait lui-même ceci : « s´il est vrai que les MALIMBA étaient les plus forts et les mieux armés, et grâce à la présence des factoreries européennes dans leur territoire, les plus puissants des intermediaires riverains de la Sanaga, ils n´étaient pourtant pas les seuls. En amont d´eux étaient installés les Bakoko et aux chutes, là où le fleuve cesse d´être navigable, les Edéa (Adie). Ces trois tribus d´intermédiaires étaient, chacune dans son territoire, les maîtresses absolues du fleuve; chacune surveillait jalousement les empietements éventuels de l´une sur les droits de l´autre ».
D´après le Révérend père BOUCHAUD, les MALIMBA avaient exercé ce commerce pendant près de 60 ans [CENSURE].
Le Conflit
Les Européens [CENSURE] s´apercurent que les MALIMBA ne produisaient pas ce qu´ils échangeaient. Ils voulurent commercer directement avec les populations de l´ arrière pays. Le faire revenait pourtant à remettre en cause les accords commerciaux et les différents traités imposant le respect des us et coutumes des populations. Une tentative de négociation se solda par un refus catégorique des MALIMBA assorti d´une menace de mort ou de perte de marchandises en cas de transgression des accords.
Avec le temps, la vigilance faiblit, des échanges furent possible de nuit. Un des gérants des comptoirs du nom de WEILER réussit à traverser MALIMBA de nuit pour traiter directement avec des chefs BAKOKO à Edéa. IL y négocia un terrain en vue de la construction d´un comptoir et promit une assistance en rapport avec l´exploitation de l´hévéa qu´il comptait promouvoir. Aussitôt qu´elle s´en apercut, la communauté MALIMBA décida au cours d´une réunion de faire arrêter les gérants de ces comptoirs pour mettre un terme à ce qui prenait l´allure d´une délocalisation. Les MALIMBA furent trahis par les leurs qui informèrent les Européens. Ceux-ci, au nombre de trois s´enfuirent à Douala et firent part au Gouverneur ZIMMERER de la menace de mort qui pesait sur eux…
Cinq jours après, le lieutenant VON MORGEN à la tête d´une expédition embarqua à bord du « Nachtigal » que les MALIMBA appelaient « MULIMBA MELI » ou (« Bateau MALIMBA » ). Il [CENSURE] descendit jusqu´à Edéa où il ne put continuer sur Malimba par voie terrestre.
A bord de quinze embarcations remplies de fusils, de munitions, d´argent, de vêtements et d´hommes, VON MORGEN descendit la SANAGA et fit escale chez le chef de Bona Ngango le nommé TOKO A NGANGO. Ce dernier connaissant les accords entre communautés puis ceux, commerciaux, liant les blancs et les MALIMBA, et la fureur que pouvaient manifester ceux-ci à la suite de leur transgression, deconseilla vivement VON MORGEN de se rendre à MALIMBA.
Fort de sa puissance militaire, VON MORGEN poursuivit son chemin, traversa MALINBA de nuit à l´insu des populations et atteignit la côte de MUHENJE (BONGO) où était implanté l´un des comptoirs.
Source: [MALIMBA: Le Peuple et son Histoire]
Auteurs:Marcelin NDOUMBE & Christophe BEKOE
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