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30.03.2009
Manu Dibango: Ce que je pense….
Ce que je pense….
Si j’ai choisit de m’exprimer sur mon blog, c’est pour limiter les mauvaises interprétations qui peuvent être faites de mes propos sur l’affaire qui m’oppose à Monsieur Michael Jackson. Je ne suis pas à la recherche d’une publicité quelconque, je ne cherche pas non plus à “achever” un homme qui a un genoux à terre, comme j’ai pu le lire ici et là. Je défends simplement mes droits, comme tous les artistes, les chercheurs, les créateurs en général font. Quand un inventeur crée, il protège directement son oeuvre auprès de l’INPI, afin que la paternité de celle-ci ne soit attribuée à un autre, et protéger son droit moral. Il y a des lois qui protègent la propriété intellectuelle, et puis surtout, il y a le mot “ETHIQUE”, qui n’a pas besoin de loi, celà va de soi.
Est-il normal qu’un artiste camerounais tel que André Marie-Talla soit plagié par James Brown comme celà a été démontré il y a quelques décennies ? Qu’en est-il de “Comme d’habitude” magnifiée par Claude François, cette superbe oeuvre française au destin à la fois fabuleux et tumultueux ? L’histoire de la musique, encore à l’heure actuelle déborde d’exemples de ce type. Est-il normal que certains artistes américains continuent de plagier aujourd’hui encore les oeuvres d’artistes africains moins connus internationalement et moins à même de se défendre devant les tribunaux américains ? Dans quelle époque vivons-nous ? La raison du plus fort est-elle donc la meilleure ? Toutes ces questions doivent nous interpeller.
Nous vivons sans doute des temps difficiles, mais je refuse de croire qu’il y a une crise de la création, de l’imaginaire et qu’il faut aller piller l’oeuvre du plus faible, du voisin, du frère, de la soeur, fruit de son vécu, de son imagination, de son âme, pour satisfaire son égo et triompher artificiellement sur les scènes mondiales, ce triomphe aura forcément un gout amère, de mon point de vue.
Oui, je défends mes droits, et je n’ai pas à en rougir. La presse fait croire que j’ai perdu face à Monsieur Michael Jackson, ce qui est faux, car l’affaire n’est même pas encore jugée dans le fond en France. Comme je l’ai déjà dit, je le rappelle encore, ma demande a été jugée irrecevable par le juge des référés, sur ma demande d’une mesure conservatoire qui consistait à faire bloquer auprès de la Sacem, les droits d’auteurs de M. Jackson générés par “Don’t stop the music” interprété par Rihanna, et ceci dans l’attente du jugement. Ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué.
Je vous renouvelle mes sincères remerciements pour tous vos messages d’amour et de soutien.
====================== Manu attaque Michael Jackson en justice
Article d’Emmanuelle marolle paru dans LE PARISIEN, le samedi 17 janvier 2009.
Le chanteur camerounais porte plainte contre la star américaine. Motif : sa chanson « Soul Makossa », déjà « empruntée » sur l’album « Thriller », a été réutilisée à son insu. La jeune Rihanna est, elle aussi, poursuivie pour plagiat.
C’EST L’HISTOIRE d’une petite chanson de rien du tout. La face B d’un 45 tours, au cœur d’une polémique qui n’en finit pas depuis vingt-cinq ans. Ce morceau, « Soul Makossa », est signé Manu Dibango. A 75 ans, l’artiste vient d’assigner, devant le tribunal de grande instance de Paris, Michael Jackson et Rihanna pour plagiat et leur réclame au total 500 000 4 et le versement de ses droits d’auteur.
Tout commence en 1972. Cette année-là, le saxophoniste camerounais compose un hymne pour la Coupe d’Afrique de football. « Soul Makossa était en face B, la chanson faisait rire les gamins à cause de son refrain Mama Ko, Mamassa, Mamakossa. Quelque temps plus tard, des producteurs américains sont venus chercher de la musique africaine en Europe et ils ont craqué sur cette chanson qui a été un succès outre-Atlantique. »
manu vs jackson
« Si j’avais été Johnny ou Sardou, les choses auraient été différentes »
En 1982, alors qu’il enregistre le désormais mythique album « Thriller », Michael Jackson glisse une partie du morceau de Dibango à la fin de son génial « Wanna be Startin’ Somethin’ », sans l’accord de l’intéressé et surtout sans le créditer sur la po- chette. « Je l’ai appris de manière inattendue, se souvient Manu Dibango. Une amie qui travaillait à l’ONU, à New York, m’a envoyé une carte de vœux en ajoutant : et bravo pour la collaboratio avec Michael Jackson. J’étais à la fois flatté que l’un des plus grands artistes du siècle me reprenne. Mais il était aussi en train de gagner beaucoup d’argent en se prétendant auteur du morceau. » Pe- tite précision non négligeable : « Thriller » est encore aujourd’hui l’album le plus vendu au monde, avec près de 104 millions d’exemplaires écoulés en vingt-cinq ans. Alors, rapidement, Manu Dibango engage une procédure façon David contre Goliath. « Ma maison de disques a baissé les bras. C’est moi qui ai tout payé, je suis sûr que si j’avais été Johnny ou Sardou, les choses auraient été différentes. » En 1986, le musicien trouve finalement un accord avec les représentants de Michael Jackson. « Ils nous ont versé deux millions de francs : un pour moi, un pour mon éditeur. » En contrepartie, Manu Dibango renonce à ses droits sur « Wanna be Startin’ Somethin’ ». En revanche, il garde le contrôle sur les adaptations futures de « Soul Makossa » et les éventuels extraits utilisés.
Le dossier en était resté là, jusqu’à l’an passé où le Camerounais s’est encore senti trahi. Simultanément, il voit sortir un remix de « Wanna be Startin Somethin’ » signé Akon pour le 25e anniversaire de « Thriller », et la chanson « Don’t Stop the Music » de Rihanna. Un hit mondial vendu à plus de 7 millions d’exemplaires qui contient là aussi le fameux « Mama Ko Mamassa, Mamakossa ». « Une fois de plus, dans les deux cas, je ne suis pas crédité et Michael Jackson est même considéré comme l’auteur-compositeur du morceau. »
Et ce n’est pas tout. Dans leur disque au profit des Restos du cœur, les Enfoirés ont glissé dans un medley un clin d’œil à Rihanna mais ont, là aussi,négligé Manu Dibango. « C’est ça qui me fait le plus mal. Cela fait soixante ans que je vis en France. J’ai même travaillé avec certains artistes qui sont dans les Enfoirés et ils m’oublient. » Les maisons de disques de chacun ont été assignées devant la justice et l’avocate de Manu Dibango, Me Laurence Goldgrab, plaidera le 3 février un référé pour demander le blocage des droits d’auteur en France de Rihanna. Elle réclame également l’interdiction pure et simple des morceaux concernés. Contactée hier, Universal, la maison de disques de la chanteuse, n’a pas souhaité s’exprimer sur cette « affaire en cours ».
VOIR LA VIDEO sur le site du PARISIEN : http://videos.leparisien.fr/video/iLyROoafJcF3.html
Emmanuel Marolle
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