|
02.07.2006
GUSTAVE ESSAKA EST MORT
Douleur dans l´âme GUSTAVE ESSAKA EST MORT
Gustave Essaka n’est plus.
C est avec douleur et grande émotion que je me joins à tout le peuple sawa pour lequel Essaka a symbolisé sa vie durant l exemple de l abnégation et de la vigilance Le premier triumvir de la Démocratie intégrale du Cameroun (DIC), trois fois candidat malheureux à l’élection présidentielle (1992, 1997 et 2002) s’est éteint hier à l’Hôpital Laquintinie de Douala après un grave accident de la circulation. L’équipe médicale appuyée par la Communauté urbaine de Douala, son employeur, s’était investie pour lui sauver la vie Malgré tous les efforts fournis par les médecins, Gustave Essaka a rendu l’âme hier dans la matinée au bloc de la " Réanimation ". Diminué par l’âge et la maladie, l’homme, courageux, vaillant et téméraire jusqu’au bout s’accrochait à la vie.
Cordelius comme l´appelaient ses anciens camarades du lycée Essaka fut de ceux qui ont pausé les bases du journal le Baobab au lycée Joss il fut ensuite contraint à un exil politique qui va le brader au service du communisme pendant plus de 10 ans Il par de la République Démocratique Allemande au début des années 90 pour retrouver sa terre natale qu il embrassa à l aéroport international de Douala
Ma première rencontre avec cet orateur hors du commun a eu lieu au collège King Akwa: Gustave Essaka avait donc refusé toute forme de compromission avec la politique pour se retrouver professeur de langue allemande et française Quand souffle le vent des libertés au début des années 90 Gustave Essaka profitant de la reforme constitutionnelle qui va réhabiliter le multipartisme grâce à la loi de décembre 90 sur la liberté d association va créer le deuxième parti politique d opposition de la république du Cameroun , la DIC (DEMOCRATIE INTEGRALE DU CAMEROUN) dont l histoire ne laisse personne indifférent
Je garde du défunt le souvenir d un homme intègre incorruptible et prêt à mourir pour ses idées Il nous aura enseigné avec une verve comme seul les sawas savent le faire ce que c est que le détachement face aux puissances matérielles de ce monde Toute l équipe de Peuplesawa.com adresses à la famille directe du défunt les condoléances les plus attristées et l expression de notre plus profonde consternation Serviteur fidèle que la terre de tes ancêtres te soit légère
Dr Paul Menessier Peuplesawa.com
------------------------------------------------------
NECROLOGIE GUSTAVE ESSAKA N’EST PLUS
Copyright La Nouvelle Expression
Le premier triumvir de la Dic est mort hier matin, à l’hôpital Laquintinie.
Le domicile du premier triumvir de la Démocratie intégrale du Cameroun (Dic), au quartier Bonamoussadi, lieu dit Kotto bloc, était plongé dans un calme peu ordinaire dans la journée d’hier. Aux environs de 12h, quelques jeunes du quartier s’étaient regroupés à l’entrée. En attendant l’installation des bâches et des chaises qui devaient bientôt accueillir du monde, ces jeunes commentaient sur un braquage qui aurait eu lieu dans les parages, la nuit dernière. A l’intérieur, Annette Essaka qu’entouraient quelques personnes, était assise, l’air abattue. Son compagnon de vie venait de la quitter. Gustave Essaka est décédé quelques heures plus tôt. “ Il était souffrant depuis quelques jours ”, a-t-elle relevé. Le premier triumvir est donc décédé à l’hôpital Laquintinie après quelques jours passés dans ce centre hospitalier. “ Tout a commencé il y a quelques jours. Il s’est levé comme toujours et a pris une voiture en course pour se rendre en ville. A son retour, il a dit qu’il se sentait fatigué. Il avait mal aux genoux. La situation était inquiétante, parce qu’il n’arrivait plus à se tenir debout. Nous l’avons conduit à l’hôpital Laquintinie où nous avons été accueillis aux urgences. On nous a envoyé plus tard au petit payant. Les choses se sont dégradées et mercredi, on nous a envoyé à la réanimation. Il a rendu l’âme hier, à 5h ”, raconte son épouse. Le corps a été déposé à la morgue de l’hôpital Laquintinie, en attendant l’élaboration du programme des obsèques. “ La famille doit d’abord siéger pour prendre des décisions ”, souligne Annette Essaka.
Quelques amis et connaissances du défunt ayant appris la nouvelle sont venus aux nouvelles. Des proches de la famille s’organisaient pour mettre de l’ordre dans la maison. “ Les hautes personnalités vont arriver ici. Il faut qu’on mette un peu de la propreté ”, a laissé entendre un homme qui venait d’entrer. A coté de la veuve, un responsable du quartier tentait de s’informer sur les dispositions prises. Le problème des bruits faits par ceux qui jouent à la musique tout au tour a été soulevé par celui-ci. “ Il faut que voisins baissent un peu le volume de leurs appareils. Qu’ils sachent que leur papa est mort, parce que quand il pleut sur la toiture du voisin, vous devez vous attendre qu’il pleuve aussi demain sur votre toiture ”. Cette préoccupation, selon veuve Essaka, aurait déjà trouvé un début de solution. “ Les gens ont quand même baissé la musique, parce que, d’habitude, ils jouent plus fort que ça ”, a-t-elle reconnu.
Fin de parcours d’un combattant. Né le 24 novembre 1935, à Douala, Gustave Essaka a consacré presque toute sa vie à la politique. “ J’ai eu la chance ou la malchance d’être dans une famille qui est toujours impliquée dans les affaires politiques. Donc, j’ai eu très tôt des contacts avec la politique camerounaise ”, avait-il relevé dans une interview accordée à La Nouvelle Expression en 1991. “ Je perds de l’appétit quand je sais que les gens souffrent autour de moi. C’est cette générosité spontanée qui m’a poussé à la politique ”, avait-il également souligné. Cet élève du lycée général Leclerc de Yaoundé avait obtenu son bac au même moment que Nganso, Pierre Semengué, Joseph Fofé…
Gustave essaka a poursuivi ses études en Allemagne. “ J’y suis allé comme boursier. J’avais fait allemand à l’époque, et quand le Cameroun a accédé à l’indépendance, on m’a retenu ”, avait relevé Gustave Essaka. Il reconnaît avait affecté sa vie familiale. “ J’ai toujours été contre l’injustice, ce qui fait que j’ai souvent eu maille à partir avec ceux qui ont instauré au Cameroun le despotisme que nous avons eu sous le régime sanglant d’Ahidjo et la dictature hypocrite de Paul Biya. Je suis politicien, ce qui m’a valu d’avoir une vie familiale assez décousue ”. Trois fois candidat malheureux à l’élection présidentielle, Gustave Essaka vient donc de tirer sa révérence, laissant derrière lui l’image d’un homme qui a été de tous les combats ces quinze dernières années.
Aboubakar Mgbékoum Publié le 29-06-2006
|
|
|