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12.07.2006
Nécrologie : L`inhumation d`Essaka politisée
Le vœu de Gustave Essaka n`aura finalement pas été réalisé. De son vivant, le premier Triumvir avait souhaité être inhumé à Njo Njo, pour reposer auprès de sa défunte mère. Mais sa qualité d`homme politique en aura décidé autrement. Samedi 15 juillet, vers 17 heures, son corps a été mis deux mètres sous terre au cimetière de Deïdo. Sa famille paternelle, originaire de Deïdo, en avait décidé ainsi, malgré l`envie de certains de ses enfants de faire respecter la volonté de leur père. Ceux-ci se sont finalement pliés à la décision du chef de la famille Bonamoussongo à laquelle appartenait Gustave Essaka Nganguè. Néanmoins, une veillée a été organisée par la famille maternelle du défunt, vendredi soir, à Bali, loin de celle qui se tenait au mausolée des King Deïdo. Sa Majesté Essaka Ekwala, le King des Deïdo, a d`ailleurs tôt fait de lever toute équivoque dans son allocution durant les cérémonies. "Le corps d`Essaka est venu ici parce qu`il a toujours servi notre communauté et celle-ci voulait lui rendre hommage", a-t-il expliqué aux quelque 400 personnes présentes aux cérémonies.
"Homme d`honneur" Plusieurs personnalités étaient présentes aux obsèques du premier Triumvir. Le gouverneur de la province du Littoral, le secrétaire général de la Communauté urbaine de Douala, le préfet du Wouri ainsi que le maire de Douala 1e et le sous-préfet de Douala 5e, sont venus dire Adieu à Essaka. La classe politique était quant à elle représentée par des visages peu connus, en dehors de Fritz Ngo, le président du Mouvement écologiste et d`Anicet Ekanè, le président du Manidem. Ce dernier a par ailleurs été ulcéré de ne pouvoir faire un témoignage à son ami de toujours. La parole aura plutôt été accordée aux personnalités administratives présentes. Le Préfet du Wouri, Bernard Atebede, a transmis le message de condoléances du président de la République à la veuve et à la famille éprouvée, ainsi qu`aux militants de la Dic. Le gouverneur a reconnu en Gustave Essaka un grand patriote.
L`intervention du secrétaire général de la Communauté urbaine de Douala, Joachim Essama, aura retenu l`attention de toute l`assistance. "Gustave Essaka était un grand Républicain", a-t-il déclaré avant de poursuivre que son collaborateur avait trois rêves. "Gustave Essaka rêvait du bonheur de la cité, de la conciliation entre les hommes politiques et enfin du retour de l`intégrité morale au sein de la population camerounaise", a-t-il affirmé. Autre témoignage poignant, celui de sa fille. "Sa passion pour le Cameroun était sans limites", a affirmé celle-ci avant d`informer que "le Cameroun était le lieu de sa destinée." Parlant au nom de ses frères et sœurs, elle a affirmé que "les paroles de notre père constituent un héritage spirituel pour nous." Dans les propos de tous les intervenants, l`on a pu noter que tous les intervenants gardaient de lui l`image d`un homme intègre, un homme d`honneur.
Tous ont voulu donner de lui l`image d`un homme très important, mais l`on se souvient que Gustave Essaka était décédé le 29 juin dernier, sans que quiconque ne lève le petit doigt. La communauté urbaine de Douala, son employeur, a attendu jusqu`à deux jours avant sa mise en bière pour débloquer les fonds nécessaires à l`achat d`un cercueil, et pour les modalités liées aux obsèques. Au moment où le cercueil de Gustave Essaka descendait dans le caveau, la veuve a craqué. Jusque-là forte et digne, elle a fondu en larmes, déchirée par la douleur. Elle vivra désormais seule. La Dic, le parti du premier Triumvir, tente déjà de lui survivre. Une semaine en effet après sa mort, un congrès extraordinaire s`était tenu et Souleyman Vepouyou, le troisième Triumvir, en a pris les rennes. Ils devront désormais compter sans leur guide.
Par Alain NOAH AWANA (Stagiaire) Le Messager
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