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06.02.2010

Wilson Ndeh Ntumazah parle 

Ndeh Ntumazah :«Je pense en tout cas que Biya a échoué»
(La Nouvelle Expression-27.01.2010)
Écrit par Entretien mené par Théophile Biamou, à Londres

Wilson Ndeh Ntumazah, compagnon de routes des leaders historiques de l’Union des populations du Cameroun (UPC) et militant de la première heure du mouvement nationaliste, est décédé à Londres le 21 janvier dernier à l’âge de 83 ans, des suites d’une longue maladie contre laquelle il se bat énergiquement depuis une dizaine d’années.

En 1991, alors que le Cameroun était profondément secoué par les mouvements de contestations politiques, La Nouvelle Expression l’a rencontré dans son exil londonien. L’entretien que notre reporter a eu avec lui demeure d’une brûlante actualité : le sens de la lutte de l’Union des populations du Cameroun, La détermination et l’héroïsme de ses chefs qui ont tout donné, jusqu’au sacrifice suprême, pour obtenir la vraie indépendance et la réunification du Cameroun. Ceux qui combattaient les nationalistes ont hérité de l’autre indépendance, le néo-colonialisme qui maintient encore le peuple camerounais sous son joug…

Grande figure historique du Cameroun, vous êtes connu comme l’un des pères fondateurs de l’Upc. Vous êtes à la tête de la tendance Upéciste appelée « One Kamerun ». Vous vivez à Londres depuis votre départ du Cameroun qui remonte à près de 30 ans. Malgré le poids de l’histoire qui vous caractérise, vous restez encore mal connu de la génération des Camerounais.

Comment et pourquoi le jeune Ntumazah est-il entré dans la politique ?

Depuis longtemps, on ne m’a pas posé cette question ? S’il n’y avait pas eu certains événements dans le pays, je ne me serais peut-être jamais intéressé à la politique. J’ai quitté le Cameroun Occidental en 1947. En 1946, je suis allé rejoindre mon frère aîné à Ebolowa où il faisait le commerce. Je l’ai aidé dans son commerce. Mon frère était également boucher. A l’époque, le gouvernement lui commandait de la viande pour la prison, pour l’armée et la police. Puisque j’étais dans le Sud du pays, je parlais la langue boulou. Mais je m’exprimais surtout en pidjin pour des raisons commerciales. Je ne parlais pas encore vraiment le français. En 1948, le chef de subdivision de la région d’Ambam m’avait demandé de lui envoyer le filet (partie de viande de bœuf). Je le lui ai envoyé. Après avoir consommé cette viande, il a envoyé dans l’après-midi son « boy » me demander si j’avais encore du filet. Mais le filet était fini. J’ai dit au boy de transmettre à son patron que s’il tient à avoir son filet, il faudrait absolument qu’on égorge un bœuf mais à condition qu’il achète le tout. Après que la nouvelle lui aie été transmise, il s’est fâché et s’est transporté à la boucherie. Le chef de subdivision m’y a donc trouvé. Je lui ai expliqué de nouveau ce que j’avais dit à son boy. Il m’a alors giflé. Je lui ai rendu la pareille. On s’est battu jusqu’à se rouler par terre. On a ainsi fait des histoires. C’est à cause de cet événement qu’on m’a demandé de quitter l’ex-Cameroun oriental. Je quittais donc le Cameroun Oriental mais, en faisant escale à Douala chez mes beaux parents qui me renseignent sur l’éventualité de la création d’une organisation visant à unir les Cameroun anglophone et francophone. Mon beau-père m’a dit que l’idée avait été discutée dans l’association traditionnelle

Douala qu’on appelle le « Ngondo ». Je me suis donc rendu au Cameroun occidental. En 1949, j’ai retrouvé certaines personnes du Cameroun oriental qui partageaient l’idée de la suppression de la frontière entre les deux Cameroun, c’est à ce moment que j’ai dirigé l’Upc jusqu’en 1950. Beaucoup ne savent pas que l’Upc est une section de ce qu’on appelle le « Kamerun United National Congress ». La première réunion de ce congrès s’est tenue à Kumba en 1951. C’est à cette réunion que M. Dibongue de la famille Akwa était devenu président. Kingue et Um ont assisté à cette réunion. Bref, ce sont ces événements qui m’ont amené à entrer dans la vie politique. Je me suis très vite intéressé à la Réunification dans mon pays. Et comme cette réunification ne pouvait avoir lieu sans le départ des Français et des Anglais. Je me suis donc battu pour le départ des colons. Je dois dire que d’une, certaine manière, j’ai été recruté à la politique par les Français. J’ai oublié tout à l’heure de vous dire que j’avais été jeté en prison à Ambam. C’est cette arrestation qui a fait germer en moi des élans nationalistes. Grâce à la vive ardeur patriotique qui grondait au fond de mon cœur j’ai œuvré pour l’indépendance du Kamerun.

Qui a effectivement fondé le «One Kamerun » ?

Le « One Kamerun » a été fondé par Kamsig Innocent. Il est membre du bureau politique de l’Upc et trésorier du parti. En 1956. Il y a eu une conférence à Kumba. Celle du comité directeur élargi de l’Upc. Cette conférence qui s’est tenue au mois de novembre 1956 avait été l’occasion pour notre parti de saisir les Nations Unies au mois de mars 1957 pour présenter les doléances de l’Upc. A mon retour au Kamerun, j’ai fait un certain nombre de conférences sur l’état de la situation. A Bamenda, nous avions, Ernest et moi, garé notre voiture sur la devanture de la maison d’un camarade M. Mbozo. La nuit, les militaires français croyant que nous avions passé la nuit chez ce camarade sont venus toquer à la porte. De l’intérieur, il leur a été demandé de se présenter. Ils ont dit qu’ils s’appelaient Kameni Sakio. Les camarades à l’intérieur de la maison se sont rendus compte que la voix qui leur avait répondu n’était pas celle de Kameni Sakio. Ils ont alors refusé d’ouvrir la porte. Le camarade Foso et sa femme enceinte firent résistance pour que la porte ne puisse s’ouvrir. Les militaires français ont alors tiré sauvagement sur la porte. Le camarade est mort. Sa femme aussi. Après cet événement triste, je suis descendu à Kumba ; puis à Victoria. Entre temps, l’Upc a été dissoute. Les militaires ont arrêté Moumié Félix, Kingue Abel, Ouandié Ernest, Kameni Sakio, Sende Jean-Paul, Kingue Elie. Ils ont tous été arrêtés à Victoria puis jetés en prison avec des criminels. Mes camarades qui furent arrêtés à Kumba étaient plutôt gardés dans une chambre d’Hôtel transformée en prison. Ils étaient considérés comme des réfugiés dans le Cameroun occidental. Pendant ce temps les Moumié ont pu garder le contact avec Kamsig Innocent qui n’avait pas été arrêté. Ils ont demandé à Kamsig de tout faire pour me libérer de prison afin que je puisse créer un parti politique ayant les mêmes objectifs que l’Upc. Ceci, pour préparer les populations du Cameroun occidental pour le plébiscite. La décision de créer le « One Kamerun » venait de Moumié. Cette décision avait été transmise à Kamsig Innocent qui n’attendait plus que ma libération. Dès que j’ai été libéré, Kamsig Innocent, le père de Moumié Mokou Samuel et les autres camarades ont mis sur pied le « One kamerun » au mois de septembre et j’ai effectué un voyage aux Nations unies dans ce sens. En conclusion, l’idée de créer le « One Kamerun » est venue de Moumié et des camarades arrêtés avec lui à Kumba tels que Ouandié, Kingue et les autres.

L’Upc, grand mouvement de libération nationale avant l’indépendance avait, aux dires de certains, perdu les élections. Pouvez-vous dire pourquoi ?

En 1956, Soppo Priso est venu à Kumba me voir pour me parler de la nécessité d’un courant d’union nationale. Il entendait créer un tel courant et voulait y associer l’Upc. Ayant discuté avec M. Soppo, nous avons accepté de participer à ce courant. Nous avions décidé que si la levée de l’interdiction de l’Upc n’intervenait pas, tous les mouvements ayant adhéré au courant d’union nationale ne devait pas participer aux élections. Quand la France a annoncé les élections, curieusement Soppo et les autres mouvements ont décidé de participer aux élections, or l’Upc avait déjà été déclarée illégale. Même si nous avions voulu y participer, nous ne pouvions pas participer aux élections de 1956. Les événements survenus dans la Sanaga Maritime et dans d’autres points chauds du territoire ont démontré ce qui peut arriver lorsqu’un mouvement populaire est interdit.

Quand êtes-vous parti du Cameroun pour l’exil ?

J’ai quitté le Kamerun en 1962 après avoir préparé le terrain au Kamerun occidental pour le plébiscite. Moumié est mort en 1960. Après sa mort, il a fallu mettre sur pied une direction provisoire. Il fallait que quelqu’un tienne la tête du parti. Je faisais déjà trop de boulot. Je menais la lutte ouverte et la lutte clandestine au Kamerun occidental. Je me sentais assez fatigué. J’étais en même temps l’agent de liaison entre le Kamerun occidental et le Kamerun oriental. Il fallait qu’un membre du parti résident à l’extérieur revienne afin que je puisse sortir du pays. Ouandié s’était opposé à ce que j’aille à Foumban pour des raisons de sécurité. C’est aussi que j’ai quitté le Cameroun pour me retrouver en Grande Bretagne.

Pourquoi n’y a-t-il pas eu un élan de solidarité des populations pour la guérilla de l’Upc ?

L’Upc n’a jamais pensé qu’un jour elle allait être obligée de prendre les armes contre le colonialisme au Kamerun. Le seul crime que les Français ont reproché à l’Upc est la proclamation de Douala en 1955. Cette proclamation qui faisait pression sur la France et les Nations Unies visait à accélérer le processus d’indépendance du Kamerun. C’est après cette proclamation que les Français ont engagé une lutte féroce contre tous les Upécistes du Kamerun. Mais nous tenions à préserver l’étoile de l’Upc. Pour cette raison, nous avons décidé de quitter la scène politique. Um Nyobé s’est alors retranché dans la Sanaga Maritime. On ne peut pas dire qu’il est allé au maquis, mais il jugerait bon d’y aller et d’y rester. C’est là qu’il a crée le CNO, c’est-à-dire le Comité national d’organisation. Il s’agissait maintenant pour nous de définir une stratégie pour faire face aux colons. Je dois dire ici que l’oppression donne naissance à la résistance. Ce n’est pas vrai de dire que les populations n’ont pas soutenu l’Upc. Notre parti était devenu plus fort, surtout en 1955. Il suffit de lire à ce propos l’ouvrage de Joseph Richard sur cette phase politique du Kamerun. Les Français avaient peur de notre mouvement de libération. Ils demandaient aux gens de fermer boutique car, disaient-ils, l’idéologie de l’Upc gagne toutes les populations. Bien entendu, ils ont essayé de couper l’Upc du peuple en montant des groupes qui allaient commettre des crimes au nom de l’Upc ou en distribuant des tracts hostiles à l’Upc. Bref, ils voulaient rendre notre parti impopulaire ;

On raconte que les Upécistes brûlaient les gens …

Un mouvement qui veut libérer un pays (qui veut protéger), un peuple ne peut pas en même temps détruire ce peuple. C’est idiot de croire à une telle chose ! C’était une campagne pour discréditer l’Upc. Comment l’Upc pouvait-elle détruire les biens de ceux qui la soutiennent ? On a même prétendu que des upécistes avaient brûlé des plantations dans le département du Moungo. C’est tout à fait faux ! Comment pouvait-on brûler les biens des planteurs qui finançaient l’Upc ? C’était des tactiques du pouvoir français visant tout simplement à rendre l’Upc impopulaire et peu crédible aux yeux du peuple. Ils faisaient exactement ce que le pouvoir blanc en Afrique du sud etait en train de faire pour discréditer l’ANC. Le véritable objectif de l’Upc était de défendre le Kamerun et non de le détruire.

Comment des grandes figures historiques tels que Moumié, Ouandié et les autres ont pu être battus par le jeune Ahidjo ?

Ahidjo était la créature de la France. Quand Ahmadou Ahidjo a fini son travail de PTT et après est allé à Toulouse, il n’avait jamais pensé devenir politicien. Guy Georges dans un article paru à Jeune Afrique va préciser d’ailleurs qu’Ahidjo ne voulait pas devenir politicien. Dans cet article, ce monsieur Guy Georges déclare que c’est lui qui a entraîné Ahidjo dans la politique. Il a écrit cet article après la mort de Ahidjo. Pour amener Ahidjo à l’Assemblée territoriale du Kamerun, il lui avait fallu bourrer les urnes. Ahidjo était un mercenaire. Une créature française. Mais il n’a pas été le seul mercenaire. Il y en a eu d’autres :

- Paul Aujoulat, représentant du Kamerun au parlement français et membre du gouvernement français de 1949 à 1951 ;

- Ninine, antillais, représentant du Kamerun au parlement français ;

- Manga Bell, ex-combattant dans l‘armée française et habité parle souci de venger l’assassinat de son père, représentant le gouvernement au parlement français.

Tous ceux qui parlaient au nom du gouvernement Kamerunais au parlement français étaient des mercenaires – recrutés par la France. L’Upc n’a jamais été battu aux élections. Si l’Upc a été battu, c’est peut-être par les impérialistes français.


Part 2

Qu’est-ce qui explique, selon vous, que les gouvernements camerounais soient issus d’un cercle proche d’Aujoulat ?

Aujoulat est un « pied noir » algérien venu au Kamerun comme médecin. C’est lui qui a crée l’organisation médicale Ad-Lucem qui s’est préoccupée de l’implantation des cliniques dans tout le pays. Il était très lié à la mission catholique à l’époque. Pour étudier plus tard à Paris, beaucoup de camerounais passaient par les missionnaires. C’est le cas de Paul Biya par exemple. M. Aujoulat a crée le Bloc démocratique camerounais dans lequel André Marie Mbida a milité. Ce parti était en fait une école ou l’on formait les gens pour les dresser contre l’Upc et préserver les intérêts français. Voilà pourquoi tous les présidents de la République et Premiers ministres sortent de ce fief d’Aujoulat : Simon Pierre Tchoungui, Assale Charles, Ahmadou Ahidjo, Paul Biya, Bello Bouba Maïgari et sans oublier André Marie Mbida viennent tous du même cercle français. Biya a toujours milité avec Aujoulat à travers lequel il a rencontré sa femme.

Quelles sont les vraies raisons de l’échec du Premier ministre André Marie Mbida en 1958 ?

En 1958, Mbida en sa qualité de membre du Bloc démocratique camerounais a décidé de se présenter aux élections contre Aujoulat. Il savait pourtant que seul contre Aujoulat, il n’avait pas de chance de gagner. Il avait sollicité le soutien de l’Upc. Mbida a pu battre Aujoulat en 1956 grâce au soutien de l’Upc. Devenu Premier ministre, Mbida a maintenu les relations avec la France. Mais les Français se sont rendus compte qu’il existait également des relations entre André Marie Mbida et l’Upc. C’est ce constat qui a amené la France à installer, par le biais de M. Ramadier, M. Ahidjo au pouvoir.

Comment avez-vous vécu la période de référendum sur la Réunification ?

Il y a une chose que je dois mentionner : quand l’Upc a été dissoute en 1955, Moumié et Ouandié sont arrivés, Kingue se trouvait dans la Sanaga Maritime avec Um Nyobe. Nous avons constaté qu’avec la dissolution de l’Upc, on risque de ne pas avoir l’Unification. Il fallait maintenant mettre sur pied une organisation qui devait continuer la campagne pour l’unification. A Bamenda en 1955, nous avons crée un comité de réunification. Félix Rolland Moumié en était le président. Ngu Foncha était le secrétaire dudit comité. Les Anglais ont constaté que ce comité allait être d’un poids trop lourd pour eux. Tout nous séparait de M. Foncha car il était proche du pouvoir. Mais au moins, il était pour l’idée de la réunification. Il y avait une différence dans la manière de gouverner des Français et des Anglais. Tandis que les Français tenaient à la politique d’assimilation, les Anglais estimaient quant à eux qu’il fallait

amener les populations à s’occuper d’elles-mêmes. L’Upc dans le Kamerun occidental rencontrait ainsi moins de difficultés que dans le Kamerun oriental. Les Anglais qui assuraient la tutelle dans le Kamerun occidental craignaient que les Français parviennent à éliminer les dirigeants de l’Upc installés au Kamerun occidental. C’est pour cette raison que les Anglais jugèrent utile de faire partir Moumié, Kingue et les autres au Soudan. C’est à cause de cela que les Français ont toujours suspecté l’Upc d’avoir des liens étroits avec la Grande Bretagne. Ce qui est faux. La Grande Bretagne ne faisait qu’appliquer son système colonial.

Certains ont pu dire que les cadres de l’Upc à Accra servaient de conseillers au président Kwamé Nkrumah ?

Nkrumah avait des liens avec nous. J’étais à Accra (Ghana) en 1957 pendant la période de l’indépendance. Moumié y était en 1958 pour organiser la conférence des peuples africains. Nos liens avec Kwamé Nkrumah datent de longtemps. Les soi-disants cadres qui sont venus à Accra et qui disent avoir été les conseillers de Nkrumah sont arrivés à Accra en 1961 entre les mois de novembre et décembre ; plus précisément après la mort de Moumié. Il y avait un secrétariat de l’Upc à Accra, deux seulement y vivaient. Il s’agit de Michel Ndoh et Woungly Massaga. Tchaptchet était à Conakry, Maïkano était au Maroc, Ossendé Afana était à Conakry, Dr Ndongo Die était en Tunisie, on avait un représentant en Algérie. A un moment donné Hogbé Nlend était aussi en Algérie. L’Upc était mieux placée pour connaître les problèmes qui se passaient à la fois en Afrique francophone et en Afrique anglophone. Quand Lumumba avait prie le pouvoir au Congo-Léopoville (actuel Zaïre), Moumié y a été avec Fanon pour aider Lumumba. Pour nous, la lutte pour la libération de l’Afrique nous concerne. L’Upc occupait une place de choix dans les campagnes de libération en Afrique. Nous travaillions la main dans la main avec ceux qui voulaient libérer l’Afrique du joug colonial. Ce n’est pas étonnant qu’on dise que l’Upc avait des cadres conseillers de Nkrumah, de Lumumba ou de Nasser. Nous avions en commun une politique anti-impérialiste.

Pourquoi l’Algérie a-t-elle été un pays très ouvert aux opposants camerounais ?

Dans le monde, vous savez, les gens doivent partager les mêmes idées pour être amis. Les Algériens ont commencé à lutter pour leur indépendance en fin novembre 1954. Les cadres militaires camerounais étaient formés dans le même camp que les cadres militaires algériens. Certains camerounais ont même combattu en Algérie avec les Algériens. Il y avait des compatriotes comme Sundji qui vivait en Algérie et percevait son argent d’ancien combattant. En ce moment, cet ancien combattant devenu aliéné réside au Cameroun. Nos combats pour l’indépendance nous ont unis. Je suis allé en Algérie parce que je connaissais Boumedienne. C’est lui qui s’occupait des camps d’internement au Maroc. Or dans ce camp, il y avait des Kamerunais. Quand j’étais au Kamerun, j’allais de temps en temps au Maroc. Je rencontrais entre autres le président Boumedienne. C’était donc facile pour moi de partir du Maroc pour l’Algérie au moment où Boumedienne était au pouvoir. Nous n’étions pas seulement ami avec Boumedienne. Notre amitié avec Ben Bella était bien grande.

Depuis votre départ du Cameroun, n’avez-vous pas subi quelque pression pour collaborer avec le gouvernement légal de Yaoundé ?

Ahidjo avait envoyé Fochivé me voir pour me convaincre de retourner au Kamerun. Fochivé était allé voir Nkrumah à Accra au Ghana pour qu’il organise une rencontre entre Fochivé et moi. Quand j’ai rencontré Fochivé, il m’a dit que Ahidjo souhaitait sincèrement mon retour au Kamerun. Il m’a fait savoir que Ahidjo admirait beaucoup ma contribution dans l’œuvre de réunification du Kamerun. J’ai dit à Fochivé de transmettre à Ahidjo que je ne rentrerais au Kamerun qu’après certains préalables. D’abord, il fallait qu’une loi d’amnistie générale et inconditionnelle soit adoptée. Ensuite, je lui soulignais la nécessité d’une table-ronde de réconciliation nationale afin que l’Upc puisse revenir à la vie politique. Je lui ai dit que Moumié était sur place au Kamerun et que le gouvernement d’Ahidjo pouvait essayer d’entrer en contact avec lui pour fixer les modalités pratiques de cette table-ronde nationale et les conditions du retour des Upécistes en exil. Lorsque M. Biya a pris le pouvoir, il a lui aussi envoyé des émissaires vers moi; des émissaires qui sont venus me demander de rentrer au pays.

Que pensez-vous du régime politique du président Biya depuis sont accession à la magistrature suprême ?

Quand Biya a pris le pouvoir, j’ai fait une déclaration dans un communiqué de presse où je disais que « quand on change celui qui monte sur le cheval, l’essentiel est que le cheval reste ». Comme quoi, il n’y a pas eu changement. Je l’ai dit quand Biya a pris le pouvoir. Je n’ai jamais considéré l’arrivée de Biya au pouvoir comme un changement. Il y a eu juste une continuation des régimes inféodés au néocolonialisme. Quand Biya a prêté serment pour la première fois, il a dit qu’il allait continuer la politique d’Ahidjo. Pour moi, le régime actuel est le même que la France avait mis sur pied en 1958.

Vous affirmiez dans un article que Ahidjo avait été victime d’un coup d’Etat médical. Est-ce que vous réitérez aujourd’hui cette affirmation ?

Voici en fait ce qui s’est passé. C’est de retour d’un voyage en France que Ahidjo a informé ses collaborateurs qu’il était malade. Il ne voulait pas que sa mort créé une situation d’impasse politique. Il s’est rendu compte par la suite qu’il n’était en fait pas malade comme ses médecins le prétendaient. Il a alors essayé de reprendre le pouvoir.

Pensez-vous vraiment que la France est à l’origine du départ d’Ahidjo ?

Quand les socialistes sont arrivés au pouvoir, ils se sont rendus compte que s’il n’y avait pas un changement au Kamerun, les troubles allaient s’en suivre. C’est alors qu’ils ont monté une autre personne susceptible, selon eux, de faire des réformes dans le pays. Le départ de Ahidjo a été organisé par le gouvernement socialiste. Les Français ont cru que Biya allait apporter un changement. Je ne sais pas si les Français constatent que rien n’a changé au Kamerun. Moi je pense en tout cas que Biya a échoué. La politique ne peut pas être considérée comme une politique de changement.

Depuis l’avènement du Renouveau au pouvoir, quels sont les événements qui vous ont le plus marqué ?

Il y a eu le coup d’Etat d’avril 1984. Ce putsch qui a mis aux prises la garde présidentielle et l’armée n’avait rien à voir avec le peuple. Mais, la façon dont Biya a fait tuer les Camerounais surtout originaires du Nord, m’a beaucoup touché. L’Upc n’a jamais créé les conditions susceptibles de transformer le Kamerun en une mer de sang. L’Upc a toujours créé les conditions de la paix au Kamerun. Le but fixé par L’Upc est le bien-être de tous les camerounais. Nous pensons dans l’Upc que si les ressources du Kamerun étaient bien exploitées et bien gérées, les Kamerunais ne connaîtraient pas ce qu’ils vivent en ce moment. Un autre événement qui m’a marqué, c’est la soif de démocratie qui habite les Kamerunais. C’est inutile de tuer les Kamerunais comme cela se fait dans le pays en ce moment. Il est du droit de chaque citoyen d’avoir son mot à dire dans les questions nationales. Biya n’a jamais été mandaté par le peuple. C’est Ahidjo qui l’a mandaté comme un mercenaire d’un pays étranger (la France). Le peuple Kamerunais demande aujourd’hui la possibilité de mandater leur leader comme cela se fait dans les pays démocratiques telles que l’Allemagne, la Grande-Bretagne et autres.

Il y a autre chose encore qui m’a marqué dans le régime actuel au Kamerun. Je veux parler du conflit que Biya a cherché à créer entre les Béti et les autres ethnies du pays. Moi, j’ai vécu dans le pays des Béti. Mon frère aîné qui y a vécu également a une femme Boulou. Il s’est également marié avec deux filles Foulbé avec lesquelles il a eu plusieurs enfants. Ce qui fait que j’ai des neveux Boulou, Foulbé et Ntoumou. Nous avons une plantation à Ambam. Je suis très lié aux Béti. Je peux vous dire que les Béti souffrent. Biya veut qu’il y ait la guerre civile dans ce pays. Ça l’arrange ; lui et sa clique de profiteurs. J’aimerais faire également cette précision : Paul Biya est président d’un parti politique. Et à ce titre, il n’a pas le droit de donner l’autorisation aux autres partis politiques pour qu’ils puissent exister. On ne peut être à la fois joueur et arbitre. Si Biya veut être arbitre, alors il ne doit plus être leader de parti. Un leader de parti politique n’a ni le droit de vie, ni le droit de mort sur les autres partis. J’ai appris avec beaucoup de déception la dissolution de six associations parmi lesquelles des associations de défense des droits de l’Homme. Les Kamerunais ont déjà trop souffert comme ça. Il faut que les choses changent. On parle toujours du Nord comme s’il s’agissait d’une zone toute acquise à Ahidjo. Le lamido de Maroua a été tué par les hommes d’Ahidjo tout simplement parce qu’il avait refusé de se soumettre à son autorité. J’ai été vraiment touché de savoir que de nombreux citoyens surtout du Nord sont morts à cause du putsch du 6 avril 1984.

Que proposez-vous pour l’avenir de la démocratie au Cameroun au-delà des querelles politiques ?

L’économie du Kamerun est en faillite parce que le pays est dirigé par les gens qui ne savent pas ce que c’est que l’économie. Quand l’importation dépasse l’exportation, on sait déjà qu’il y a la crise. Les Kamerunais importent des choses qu’ils savent être incapables de payer. Et encore, quand ils organisent les surfacturations, qu’est-ce que cela veut dire ? C’est que si une société ou une personne veut construire une route pour 10 millions de F Cfa au Kamerun, le gouvernement va s’arranger pour que cette route coûte 30 millions de F Cfa. Or, 20 millions seraient mis dans leur compte. Qui va payer ? Ce sont les Kamerunais. Quand on vous dit que ces ont les Kamerunais qui doivent rembourser, il s’agit de rembourser des fonds qui se trouvent ailleurs, qui permettent de créer des emplois à des non-kamerunais. Quand on parle de l’opposition, il ne s’agit pas d’un nom de baptême. L’opposition doit être apte à organiser la vie économique du pays si elle arrive au pouvoir. Ceci de manière à ce que si la caisse est vide, le peuple doit être en mesure de le se savoir. Nous vivons dans un pays qui a ce qu’on appelle de compte hors-budget. Seul le président de la République sait quel est le montant du compte hors-budget. On vient de relever que le Kamerun à 30 millions de dollars à la B.C.C.I. Voilà de l’argent parti comme çà… Peut-être y a-t-il encore de l’argent dans d’autres banques. On ne sait pas combien de dirigeants Kamerunais ont gardé de l’argent dans cette banque. On jette l’argent par la fenêtre et les Kamerunais souffrent. Souvent lorsqu’on prête de l’argent aux Kamerunais, il s’agit de l’argent qui leur appartient. C’est très grave de laisser l’économie du Kamerun entre les mains des pilleurs. Le compte hors budget existe toujours. Le peuple ne sait pas quel est le montant qui s’y trouve. Cette situation n’a que trop duré. Il faut que ça cesse. Pour avoir une économie saine, il faut un gouvernement sain. Au moment de choisir les futures dirigeants de leur pays, il faut que les Kamerunais regardent bien « la main » de ceux à qui ils doivent accorder leur confiance. Parce que s’ils mettent encore dans les mains des voleurs -même si ces voleurs disent qu’ils n’ont pas volé autant que Biya-, la situation ne peut que s’aggraver. Le peuple doit savoir que le régime des mercenaires crée et imposé chez nous par la France reste tant que les mercenaires resteront au pouvoir.

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The Union des Populations du Cameroun (UPC) was the original nationalist political party of Cameroon. Five men constituted the public face of the party as its leaders: Ruben Um Nyobe (1913-1958), Ouandie Ernest (1924-1971), Abel Kingue (1924-1964), Felix Roland Moumiė (1925-1060), and Ndeh Ntumazah (1926-2010). On January 21, 2010 Ndeh Ntumazah, the last of the original five, departed this world at the age of 83. Ntumazah was the youngest of the five when he joined the U.P.C. in 1948 at age 22, and was also the last to die. As the main link between nationalism in French Cameroun and British Southern Cameroons, he played a pivotal role propagating the political program of the UPC in English-speaking Cameroon and was probably the man responsible for unification of the two Cameroons. Had the vicissitudes of history not intervened to unravel the nationalist program of the UPC, Cameroon would probably be a different country today.

But historical forces beyond the control of the young nationalists intervened and, one by one the forces of neo-colonialism conspired against them in a variety of ways that resulted in the elimination of the mortgagor Um Nyobe at age 45 in 1958 and the fire-brand Moumié at 35 in 1960,the death of the revolutionary Kingue at 40 in 1964, the public assassination of the indefatigable freedom fighter Ouandie at 47 in 1971, and the passing the longest living original five Ntumazah in 2010. With the departure of Ntumazah the burning flame of a unique kind of nationalism in all of Africa, a nationalism born of conviction and love country, flickered and died out. Can this flame be recaptured by succeeding generations?

At the founding the UPC in 1948, the oldest of these men was Um Nyobe at 35. Ouandie and Kingue were 24. Although Moumié and Ntumazah were not present in Douala at the founding of the UPC, they, too, were only 22 and 23 years old, respectively. Something bound these men together, something many young Cameroonians as well as the older ones of our day do not possess. It was love of country, commonly referred as patriotism, and a strong conviction about their mission. These men were born in different regions of the European colonized territory of Cameroon, at a time when the cancer of tribalism and sectionalism had not contaminated the people. We lament the passing of a golden era that never came to fruition.

It is indeed a strange political commentary about Cameroon, that the nationalists who seemed to love their country most and endeavored, albeit unsuccessfully, to provide the best quality of life for their compatriots never held political office; that we are forced to remember them not by the political actions they executed as political leaders of a state but by the political dreams they articulated for their country and fellow countrymen. Unlike his colleagues whose lives came to premature endings, Ntumazah lived long enough to have played a role in shaping the destiny of his beloved country. But the some forces made it impossible for him to do so. These forces did not emanate from afar. In politics and religion as in life in general, the mortal enemy is not the man from a distant place who knows nothing about you; it is usually a brother or a close friend, the one nearest and in whom we bestow great confidence, who betrays you. When the life of Ntumazah is fully studied, it will be found that his was no exception; it was much like befell his comrade Um Nyobe some fifty-one years ago.

The Guru Encounters the Legend

Nearly eleven years ago I was privileged to make an encounter with history in the person of Ndeh Ntumazah. The month was April and the year 1999. I hard requested a week off from my duties at the University of Buea to do field research in Bamenda. It was supposed to be a follow-up to my 1989 investigation of the “Catholic Women´s Association (C.W.A.) and Cameroon Politics.” The late Mrs. Regina Ngen, a longtime member of the Mezam branch C.W.A. had assisted me in gaining access to the records of the association in 1989 when Ms. Susan Awa was the "Animator" (Coordinator) of the Mezam Diocese C.W.A.
According to the records of the association, the C.W.A. was born in Buea. Mrs. Anna Foncha founded the association in 1964, after she secured the approval of Bishop Jules Peeters. Its founding members were drawn from some of the elite political families of West Cameroon. Madam Anna Foncha, Founder and President; Mrs. Prudence Chilla, Vice President; Mrs. Josepha Mua, First Secretary; Mrs. Mary Lebaga, Member; Mrs. Rosaline Anoma, Member; Mrs. Nathalia Jua, Member; Mrs. Elizabeth Tamanjong, Member; and Mrs. Joana Ngong, Member. Some of these women would later play prominent roles in national politics.

When I returned to Bamenda ten years later in 1999, many changes had taken place within the Mezam branch C.W.A. Mrs. Regina Ngen had passed away and Ms. Susan Awa was no longer the Mezam diocese C.W.A. animator. I did not have the opportunity to meet the new animator but spoke with her over the telephone. She was gracious and offered to fill me in on the changes that had taken place over the last decade. However, the week I spent in Bamenda coincided with some momentous events: the SDF National Convention scheduled to convene in Yaounde and the death of elderly statesman John Ngu Foncha.

Bamenda was bustling with excitement. Everyone who was politically anybody seemed to be busy either preparing to travel to Yaounde for the annual convention of John Fru Ndi’s Scocial Democratic Front (S.D.F), or frantically preparing for the funeral ceremony of the late John Ngu Foncha. As a consequence of this, many appointments that coincided with these events were either cancelled or rescheduled Priority was given to observing days of mourning for the late statesman and to attending the convention of the leading opposition party in the nation. My research agenda took a back seat to these events of moment as the movers and shakers of Mankon directed their energies to more important callings. I had no other choice but to look for another research angle. That´s how I stumbled on the political legend, Ndeh Ntumazah. Thanks to my friend Simon Chi.

I had promised to write two or more articles from the long audio taped interviews I had with Pa Ntu, as Ntumazah was popularly referred to in Mankon, spanning three whole days. But the tapes turned out to be bad, losing their audibility shortly after I left Cameroon for the United States in July 1999. I am relying solely on the notes I jotted down while Pa Ntu recounted his encounter with destiny. These interviews were conducted at his home in Mankon, Bamenda, about a mile or so from my village of Ngomngang.

Simon had also made preliminary arrangements for me to interview Pa Foncha and the S..D.F. Chairman Ni John Fru Ndi. But I had gone to Buea to teach as a Fulbright Scholar and my responsibilities to the University of Buea took precedence over all other endeavors. I could not just travel to Bamenda whenever I pleased. I needed permission from the university. And so my delayed departure cost me the opportunity to engage Pa Foncha and Ni John Fru in one-on-one interviews. The loss was mine, and perhaps, that of Cameroon, too.
That spiritual ethos, which leads to the ultimate transformation of men and women from mere citizens or subjects to nationalists, takes hold of people at different junctures of their lives. Some are born nationalists but do not rise to nationalism until that proper historical conjuncture in their lives when people and events converge to trigger a latent spark into flaming proportions; others become nationalists because of certain "cataclysmic" events that unexpectedly alter the trajectory of their lives. The youthful Ndeh Ntumazah was a product of the latter category. He was at the right place and right time and stumbled on the U.P.C. at its infancy.

Ndeh Ntumazah was born in Mankon, Bamenda in 1926. He moved to French Cameroun as a young man to join an elder brother who operated a butcher’s shop near Mbam. One sultry afternoon the local French colonial administrator sent his "boy" (African servant) to pick up a chunk of beef from the butcher´s shop. As a helper of his brother, Ndeh Ntumazah was manning the butchery when the servant came. He cut and handed over to the servant a chunk of beef. A few minutes later the servant returned with the beef, explaining that his master wanted a piece cut from a different part. Ndeh refused to honor the request.
Young Ndeh was locking up the butcher’s shop when the French administrator and his black servant trailing behind him with the chunk of beef came knocking. Red-faced and angry that the young African had rejected his highness´ command, he demanded that Ndeh should comply immediately. But Ndeh refused to do as ordered. This kind of defiance from a young African was unheard of in colonial Africa. Taken aback, alarmed and ostensibly angry, the European administrator slapped Ndeh Ntumazah. And Ndeh retorted by slapping the white man. A scuffle ensued, which amounted to something of a wrestling match between the colonial administrator and Ndeh Ntumazah. Ndeh lifted the white man high above the earth and slammed him on the ground. He applied blow after blow on the helpless, over-powered French administrator who lay under him in complete surrender. A small crowd of admiring spectators assembled to behold something of a marvel, something they had never before seen: an African pounding on a white man, and not just any white man, but the local administrator who was not much liked by the people. Indeed, this was the kind of "stuff" from which legends are made.

This incident was taken to the tribunal, where Ndeh Ntumazah, about 22 years old at the time, was tried for insubordination rather than self-defense. Found guilty, Ndeh ´s punishment was expulsion from French Cameroun. He was ordered to leave the territory in 21 days and never to return to any part of French Cameroun. That year was 1948.
Ndeh Ntumazah had to return home to Bamenda, in British Southern Cameroons. On his way back to Bamenda, Ndeh decided to pass through Douala to visit with other family members and tell them about his permanent explulsion from Cameroun. It was while in Douala that he learned about a new movement that was bent on fighting colonial repression and exploitation in Cameroun, and expelling the French if possible. This was good news for the young radical. This was a rendezvous with destiny. Instead of returning to Bamenda as planned, Ndeh Ntumazah sought the company of Um Nyobe, Abel Kingue, and Ernest Ouandie, and effectively became a member of the U.P.C.

Tearing Apart the Veil of Time

The exploits of Pa Ntu are numerous. He told us of the time they spent in Accra, Ghana, under the protection of then President Kwame Nkrumah. The threats and assassination plots against them were numerous. We were particularly interested about his abilities to fly and disappear. The old man laughed, and retorted: "There is no truth to that!"

Konde: "So what truth is there about these stories that have made you a legend?"

Pa Ntu: "Well, we had contacts everywhere, inside and outside of government, who informed us about every plan against us. This gave us ample time to move out to other locations before government forces arrived. From the 1960s through the 1980s I entered and left Cameroon as I pleased. Thus arose the legend about Ntumazah´s disappearing and flying acts. Of course, we all know that no human being can fly."

Konde: "Were you a terrorist?"

Pa Ntu: "No. I am a liberation fighter."

Konde: "What manner of men were your colleagues: Um, Moumié, Kingue, and Ouandie?"

Pa Ntu: "These were the best of men one could hope to work with. We had a nice time here in my house in the 1950s. Um was older than the rest of us. The man could dress well and many women found him attractive."

Konde: "What other exploits stand out?"

Pa Ntu: "In 1963, we [the UPC] needed some money. I was commissioned to get the money from Soppo Priso. I told Soppo to either give me the money or I would take it."

Konde: "Was the money given or taken?"

Pa Ntu: "He gave me the money."

Konde: "Was there ever a language problem amongst you, given that you were English-speaking and they were French-speaking?"

Pa Ntu: "Not at all. I had lived in French Cameroun and could speak French. Our concern was not so much with language; it had to do with our struggle."

Konde: "All these years that you were out, living in Accra, Conakry, Cairo, and various places in Europe. What did you do for a living?"

Pa Ntu: "The UPC had connections with almost every government. At first we were treated as wards of the state. But as time went on we had to eke out a living for ourselves. In England I worked for a long time parking cars as a valet in an underground garage where I could hide. I saved a lot of money doing that."

Konde "How does it feel to be in Cameroon after all these years?"

Pa Ntu: "It feels good. You know just too well that ´home is home´."

With huge portraits of his fallen U.P.C. colleagues strewn on the floor of his house, it appeared as though Pa Ntu was in communion with them. One photo was missing: that of Felix Roland Moumié. Pa Ntu believed it must have been stolen by one of the many researchers who often visit him.. There were two pictures of Um Nyobe, one of which was probably shot from a newspaper clip. As Um fell under the bullets of French colonialism in 1958, he is noted to have murmured: "Mon Pays, tu seras independant." A portraiture of Abel Kingue (1928-1963), a group portrait of Ntumazah, Kingue and Ouandie, and one of all the five nationalist leaders (Um, Moumié, Ouandie, Ntumazah, and Kingue) encircling the UPC symbol, the Black Crab in red background, completed Pa Ntu´s collection.

Through the spiritual intervention of Ndeh Ntumazah, a spunky frail looking old man with receding gray hair, It seemed to writer as though the old man had guided him through the years, helped him penetrate the veil of time by summon the historical imagination that enabled them to transcend time and space and to come face-to-face with the past. Once there this student of history felt a strange but overwhelming sensation, as if he were in the presence of the departed, engaging the historical actors in conversation, asking them why they did what they did.

This conversation, which took place via the medium of the historical imagination, brought me closer to the dead nationalist heroes as I glimpsed into their political world and began to understand their actions through their own mental world and in terms of their own times, not ours. Pa Ntu led me into the political lives of the UPC leaders, and thus to an understanding of what nationalism really means. He now joins his colleagues Um Nyobe, Felix Moumie, Abel Kingue, and Ernest Ouandie. The five have reunited again, not as the young men of 1948, but as old political sages inhabiting a spiritual world. What political miracles are these five going to wrought from the other world?

Reactions:

I shed no tear for Ndeh Ntumazah.

Ntumazah and his comrades of the One Kamerun (OK) Party (The Anglo UPC) are responsible for selling Southern Cameroonians into slavery.

It was the OK that turned Foncha and Endeley from Independentists to Federalists/Unionists.

Without Ntumazah and his OK The Southern Cameroons would be an independent nation today.

So as a Southern Cameroonian patriot I shed no tear for Ntumazah.

In fact I will spit on his grave.

A+

Paa Ngembus
THE SOUTHERN CAMEREOONS SHALL BE INDEPENDENT BY ANY MEANS NECESSARY.

Posted by: Paa Ngembus | Monday, 25 January 2010 at 11:11 AM


Paa Ngembus, were Foncha and Endeley sheep for a tiny party like the OK to change the official policies of their own parties? Ntumazah, like Gorgi Dinka, Mukong, etc., were all "Pan Kamerunists in 1961 and all campaign for a bilingual Cameroon republic. The fact that the dream did not pan out as the had hoped should not take away from what they stood for later.

If you say, you don´t week for Ntumazah because he never embraced the Anglophone nationalist agenda, I will grant you that. But to hold him responsible for the blunders of the KNDP and its satellite organizations like NUKS, The Kamerun Society, etc., is historical revisionism of the worst order.

Posted by: Nzui Manto | Monday, 25 January 2010 at 02:02 PM


Nzui Manto,

Read Ntumazah and Foncha´s biographies and you will understand what I am talking about.

After the 1958/59 trip to the UN with Endeley and Mbile, Foncha and Endeley changed from Independentists to Federalist/Unionist.

Foncha was afraid OK will carry the Unification mantle and he would be out of power so he embrace Unification. Endeley knew his only other option thanks to the yes "tiny" OK was Nigeria.

Politics is and was a game of numbers and if the OK won a couple of seats Foncha or Endeley could gain/re-gain control.

So go back and review your history man. I will not call what you are doing revisionism but rather denialism.

I agree with you that at least Gorji Dinka and Mukong repented and started fighting for the Southern Cameroons that they helped sale into slavery.

Ntumazah never repented.

That is why I will spit on his grave.

A+

Paa Ngembus
THE SOUTHERN CAMEREOONS SHALL BE INDEPENDENT BY ANY MEANS NECESSARY.

Posted by: Paa Ngembus | Monday, 25 January 2010 at 02:26 PM


Intriguing!

Posted by: Dr A A Agbormbai | Monday, 25 January 2010 at 02:42 PM


Paa, if Foncha became a unificationist because he feared that the if he did not embrace the OKs pan-kamerunist agenda he would be out of office, then that means that the electorate was pan-kamerunist in their majority; OK was therefore simply reflecting the wishes of the people of Southern Cameroons. In that case, Pa Ntumazah has absolutely no reason to "repent". Foncha and his gang were the ones with power, not Ntumazah.

You are the one in denial, not me

Posted by: Nzui Manto | Monday, 25 January 2010 at 03:15 PM


If you are in the US, you would be fascinated by how a tiny fringe extreme minority leads the great Republican party by the nose. Politics is a funny thing that way. It depends on the dynamics of the situation.

There were a number of problems for Southern Cameroonians at that time, namely : French Cameroun immigrants had been organized for some time and were driving the unity agenda very hard. Britain was pushing the two options and was closing its ears to the independence option. Southern Cameroonian leaders did not properly articulate the independence option, which is what was wanted by most Southern Cameroonians at that time. Whereas, the OK/UPC had a well-articulated ideology, based on communist templates. Communism is no longer a big deal, but people who lived through the period of the cold war and read some material from the communist side know that communist analyses of issues of class, imperialism and social conflict were very sophisticated and compelling.

Posted by: Antoine | Monday, 25 January 2010 at 04:51 PM


Nzui,

OK was a Southern Cameroons party albeit an arm of UPC. However, they had no say in French Cameroun in terms of votes or politics. UPC had been banned.

Secondly, when the two options were announced in London, the Southern Cameroons people were extremely angry. Majority of Southern Cameroonians actually wanted independence not another "joining" after their bad experiences in Nigeria. Why the "Unification" has never worked. As long as that independence question remains; and not resolved satisfactorily, the "One Kamerun" idea will FAIL and has already failed. It failed in the very beginning.

Posted by: Louis Egbe Mbua | Monday, 25 January 2010 at 04:54 PM


Mr. Mbua, please show me a single historical document (the Buea archives are open to all, there are thousands of books and articles on Sc) that show that the people of Southern Cameroons were against the two options proposed to them. Too much revisionism about Southern Cameroon. Yes, the two alternatives did not have the total support of the political elite, but that elite laid the basis for those options and agreed to campaign on them.

Posted by: Nzui Manto | Monday, 25 January 2010 at 05:26 PM


Nzui Manto,

Your logic is warped, and let me show you why.

Southern Cameroonians had 3 options

A- Independence
B- Federation with La Republique
C- Absorption into Nigeria.

Option A had at least 70% of the vote (option B about 20% and option C about 10%), but the UN in her infinite wisdom judged the Southern Cameroons unworthy of option A and took it away after the Endeley/Foncha/Mbile UN visits of 1958/59.

Left with just options B & C and a tiny OK as spoiler the power brokers of the day Foncha and Endeley staked their position (yes OK had only about 2% of the vote - see 1959 and 1961 Parliamentary elections. Not everyone that wanted Unification supported OK, proof Foncha was able to steal their mantle).

From there to conclude that option B was the more popular is warped logic.

A+

Paa Ngembus
THE SOUTHERN CAMEREOONS SHALL BE INDEPENDENT BY ANY MEANS NECESSARY.


Posted by: Paa Ngembus | Monday, 25 January 2010 at 05:26 PM


Mr. Nzui,

Dr. Ayim has just published his book; and reviewed a few days ago on this very postnewsline site:

http://www.postnewsline.com/2010/01/british-southern-cameroons-journey.html

I believe you should acquire; and then read the two volumes of the book to get evidence of SCians independence quest in the 1950s and 1960s.

Besides, the evidence is clear today. While we may read books, what is real today is that that denied independence has been reawakened/invoked again by the Southern Cameroons people today. What evidence do you need then? If you want a test, carry out an internationally surpervised plebiscite on independence today in SC.

Going around claiming "revisionism" when the evidence is staring YOU in the face is like claiming that people exaggerate that the sky is blue. Is the sky blue? Or is it Yellow? Which is which? Choose.

Posted by: Louis Egbe Mbua | Monday, 25 January 2010 at 06:18 PM


@Ngembus. You think saying southern Cameroons shall be free" suddenly makes you free from criticism? Did I tell you I was a pan-Kamerunist? Yes, SC shall be free - but on the basis of TRUTH about its history in pre and post-independent Cameroon. One more time, Ntumazah was a marginal player in the reunification debate and there is nothing you have provided that challenges this point.

@ Mbua. I beg comot me dey!!! have you read Ayim´s book? If you have, then please tell me which chapter deals with the issue under discussion. One last time, you guys don´t have the monopoly knowledge.

Posted by: Nzui Manto | Monday, 25 January 2010 at 07:16 PM


The UPC is still a viable functioning political party in Cameroon. The inadequacy of Ndeh Ntumuzah´s contribution in bringing wisdom and direction to contemporary Cameroon politics, since his return from exile in early 1990s...as the Zumas, Mbeki etc...did, will be the yardstick on which his success as a revolutionary is measured by Cameroonians yet unborn: and not how many whitemen he wrestled to the ground.

Revolutionaries who are ´unlucky´ not to have died at hotspots or combat, when the struggle is rife yet live long to re-write their destiny are traditionally judged unkindly than those who die in a strungle....Ndeh Ntumazah is a disciple of that class...

....And, it is for this reason that Um Nyombe, Ouandie...far afield Che Guevara, Biko, etc....will forever remain immortalised with tear filled eyes when their struggle is recanted....Who sheds tear for a supposed revolutionary, like Ndeh Ntumazah with enough time to tidy up the struggle...is a question that Emmanuel Konde and Victor Ngoh - proven baobabs and students of Cameroon´s history must answer.......

Posted by: The Entrepreneur Newsonline Inc. | Monday, 25 January 2010 at 07:53 PM


Nzui Manto,

I love to debate issues, but very often I lose patience with opponents who are incapable of rational logical thought.

In general if A implies B and only B, and B implies C and only C then it would be logical to state that A implies C if B can be ascertained.

That is the logic youy tried to make.

I pointed out where your logic was flawed (B cannot be ascertained) and instead of depending yourself you attack my slogan for Southern Cameroons independence.

Again a sign of your logical inadequacies.

Man I have no patience for people who think like buffoons (I did not say you were a buffoon though, just that you were thinking like one, so don´t misquote me in your illogic).

A+

Paa Ngembus
THE SOUTHERN CAMEREOONS SHALL BE INDEPENDENT BY ANY MEANS NECESSARY.

Posted by: Paa Ngembus | Monday, 25 January 2010 at 10:10 PM


So according to Mr. Ngembus, Southern Cameroons shall be independent by any means necessary, including falsely vilifying the dead and justying the actions of the real criminals (yes they we criminals) who auctioned off Southern Cameroons´ destiny for purposes of political expediency. What a tragedy...

Posted by: Nzui Manto | Monday, 25 January 2010 at 11:03 PM


"@ Mbua. I beg comot me dey!!! have you read Ayim´s book? If you have, then please tell me which chapter deals with the issue under discussion." Nzui

Good Question. Have you read the book?

The title alone is enough to answer some of your questions. So it is better to read the book; and then you may be in a reasonable position to make informed opinions than to make theoretical assertions with little or no evidence.

Besides, I didn´t say the book is the only evidence; but reality on the ground as well. And what is truth? Please, make an effort to read the book to know the truth.

"One last time, you guys don´t have the monopoly knowledge" Nzui

You are right. But who said we have "monopoly of knowledge"?

Posted by: Louis Egbe Mbua | Tuesday, 26 January 2010 at 02:37 AM


Nzui Manto,

Your illogical buffoonery continues.

You just accused me of villifying the dead (Ndeh Ntumazah in this case) and then like a mad man joined me in doing the same thing; calling other dead peaple (Foncha, Muna, Mbile, Endeley, I guess) criminals.

Man Are you OK upstairs?

You might be right in your assertion that some people have a monopoly on knwledge because your demonstrated lack of knowledge and analytical skills is glaring.

Your infatuated fixation on my independence slogain is fascinating. Unfortunately you will have to learn to live with it from now till we gain our independence.

And YES, I still shed no tear for Ndeh Ntumazah who helped enslave The Southern Cameroons and YES I will spit on his grave.

A+

Paa Ngembus
THE SOUTHERN CAMEREOONS SHALL BE INDEPENDENT BY ANY MEANS NECESSARY.

Posted by: Paa Ngembus | Tuesday, 26 January 2010 at 11:16 AM


...The culture of heaping praises on the dead is very Cameroonian. Even within family circles, people who abandoned children and starved kith and kins to death, are eulogized with praises...

...to the bigger Cameroon family. Konde and Asonganyi spent capital just to find out whether the man "appeared and disappeared". Konde and Asonganyi, like millions of Cameroonians before them, and some still to come, have failed to show how a 1950s UPC with the objective gaining independence for Cameroon, were still fighting for Liberation long after Independence. They were now fighting for who´s independence?

...Shed no tear for Ntumazah. Ndeh, had the luxury of time on his side. The void in his Contributions to a viable Cameroon state, 1970 - 2010, cannot solely be explained because he recuperated in ´self-exile´. His CV has a 40 year unexplained gap!

....Why a supposedly freedom fighter would abandon civilized modes of nation building, 50 years after independence and bask in the childish euphoria of ´appearing and disappearing´ can only be very anglophone cameroon: childish exuberance to create latter day heroes where there is work at hand to do.

No doubt, millions of Cameroonians in Muea, Ikiliwindi, Idenau, Oku, Mbouda, Mokolo, do not even know he is dead or living. The man was as useless in the prime of his life, as he is dead. So, why the hype? His 1950s antics are merely fuel for today´s economic-exilees publishing compendiums of self-serving lies, hypes and thrash as revolution literature......

..."The biggest challenge of being trapped in the past is that one may lose sight of the opportunities that lie ahead".....Ndeh Ntamzah was trapped in the past...lived and died in the past...True patriots will shed no tear for him!

Posted by: The Entrepreneur Newsonline Inc. | Wednesday, 27 January 2010 at 10:57 AM


"His 1950s antics are merely fuel for today´s economic-exilees publishing compendiums of self-serving lies, hypes and thrash as revolution literature..."

So is Prof. Asonganyi an "economic exile" trying to write revolutionary literature? Is Koddock (his political enemy whom he described as a fortune hunter) and all the other individuals who appeared on CRTV a couple of days ago to highlight his contributions to the birth of the Cameroon nation economic exiles? And are the journalists of the government-owned Cameroon Tribune who paid tribute to him exiles too?

This obsession with the Diaspora is becoming tiresome indeed!

Yes, Ntumazah may have been a bum in the last years of his life, but what he did in his early years helped to irrevocably shape and birth the Cameroon that we know today - for better or for worse. That alone is enough to give his a place in the Cameroon pantheon.

Posted by: Nzui Manto | Wednesday, 27 January 2010 at 12:20 PM


Pa Ngembus´ spitting can be understood from a historical perspective,but it can´t be put on a one to one correspondence with what Cpdm propagandists will want freedom fighters to be. We have never really got independence from France. What we had was an independence of intention, not one of purpose. This is exactly why Pa Ntu refused to join forces with French hands like Kodock. Until we rid ourselves of French interferance, Pa Ntu´s shunning of them will continue to guide the aspirations of real patroits,and not self-anointed ones.

Posted by: Watesih | Wednesday, 27 January 2010 at 11:04 PM


What a tribalist the author seems to be. Does he love and admire this graffi man because he was a staunch lifelong ally of those powerful Bassa figures of the UPC? Otherwise Graffi people are the targets of his scorn and hatred. Bassa, the most wonderful people on earth.

Posted by: Va Boy | Saturday, 30 January 2010 at 07:36 AM
 

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