La fête traditionnelle des Elog Mpo’o bat son plein depuis la fin de semaine dernière à Edéa. L’ouverture officielle des festivités s’est déroulée samedi 1er décembre, dans l’enceinte du village culturel bâti à cet effet. Présidée par les chefs traditionnels Bakoko, elle a eu lieu en présence de plusieurs personnalités administratives de la ville et une forte colonie de la communauté Elog Mpo’o. Une cérémonie marquée par quelques moments forts. Avec notamment le rituel des patriarches au terme duquel ils ont recommandé la perpétuation de la culture des Elog Mpo’o. Autre fait marquant : la remise de la clé symbolique de la communauté Mpo’o au délégué du gouvernement auprès de la commune urbaine d’Edéa, Dieudonné Nzokè. Puis, il s’est agi de la coupure du ruban, symbolisant l’ouverture solennelle de la manifestation.
Plus qu’une fête, l’édition 2007 du Mpo’o se veut un regroupement des descendants de Nnanga Mbang Ngue, l’ancêtre plus connu sous l’éponyme Mpoo a Mingenda Mi Libet. Selon le secrétaire général de l’Assemblée coutumière et traditionnelle des Elog Mpo’o (Actem), Sa majesté Parfait Etomene, “ il s’agit plus que jamais de nous unir dans une fraternité agissante ”. Les fils et filles Mpo’o ont besoin de resserrer les liens qui les unissent. Selon certains membres de la communauté, c’est le moment idéal pour revoir comment impulser le développement dans cette grande famille.
Il s’agit également d’un retour aux sources. Et cette année, les Elog Mpo’o auront plus de possibilités de renouer avec leur tradition. Parmi les activités prévues dans la semaine, la grande majorité est à caractère culturel. On peut citer, entre autres, des rites traditionnels (uniquement réservés aux initiés), des animations culturelles tous les soirs (danses, contes, etc.).
Par Alain NOAH AWANA A Edéa
Le 03-12-2007
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La création d’une association divise les Mpo´o
Une conférence des élites Bakoko s`est tenue samedi 16 septembre à Edéa. Plusieurs élites de la communauté l`ont boudée.
Henri Claude Enoumba peut se sentir satisfait. Après de longues semaines de bataille, le secrétaire exécutif de l´Association coutumière et traditionnelle des Elog Mpoo (Actem) voit ses aspirations se réaliser. "Nous ne pouvons que nous réjouir de la tenue d´une telle conférence", avance-t-il, fièrement. Première du genre, la conférence des élites de la communauté Mpoo s´est tenue samedi 16 septembre. Selon le secrétaire exécutif de l´Actem, elle avait pour principal objectif "le regroupement de l´élite Mpoo afin de créer une synergie pour le développement de la communauté." Les résolutions prises au cours de ladite conférence sont d´ailleurs en parfaite harmonie avec l´objectif visé. D´abord la création, au sein de l´Actem, d´une association des élites Mpoo. Ensuite, la conférence suggère le raffermissement de l´identité traditionnelle des Elog Mpoo. Il s´agit également d´accorder un soutien inconditionnel à la culture de la communauté, ainsi qu´à sa jeunesse. Et enfin, les conférenciers ont résolu de revaloriser les ressources humaines de ce peuple.
Si les élites Mpoo présentent peuvent se sentir satisfaites de cette conférence, il n´en demeure pas moins que des interrogations naissent du propre fait même de la création d´une telle association. Certains invités se sont posé la question sur un éventuel bicéphalisme au sein de l´Actem. Mais les organisateurs de la conférence d´Edéa répondent sans hésiter : “ la charte de l´Actem prévoit la création d´un certain nombre d´associations en son sein. ” Selon eux, l´association n´évolue pas en marge de l´Actem, mais plutôt sous son contrôle. L´avis de Blaise Bwemba, une élite qui assistait aux assises, corrobore les paroles de son secrétaire exécutif. “ On ne saurait parler de dualité au sein de l´Actem. L´associa-tion créée est un organe d´animation comme tous les autres qui existent déjà ”, sérine-t-il.
Accouchement difficile
En dehors de ce fait, les absences de certaines élites marquantes de la communauté Mpoo aura marqué les esprits. Plusieurs membres influents des Elog Mpoo n´ont pas effectué le déplacement d´Edéa. Selon certaines indiscrétions, les absents n´étaient pas d´accord avec le principe de cette conférence. Le risque d´une scission entre les élites était très perceptible. Mais le secrétaire exécutif de l´Actem a tôt fait de balayer ce malentendu du revers de la main. Pour lui, il ne s´agissait que d´empêchement. Son souci est ailleurs. Il a fallu en effet convaincre les chefs traditionnels Bakoko d´être présents à cette conférence. Celle - ci a débuté beaucoup plus tard que prévu. Mais, finalement, leur présence et celle de certaines personnalités administratives (le préfet de la Sanaga Maritime et le sous - préfet d´Edéa) a dans tous les cas conféré un air officiel à la cérémonie.
Par Alain NOAH AWANA (Stagiaire)
Le Messager
Le 28-09-2006