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27.09.2006

L’Ecole Maternelle est le Cimetière de nos Cultures et Langues 

Un professeur de collèges et lycées à la retraite écrit au ministre de l’Education de base.

Il y a près d’un an, Yaoundé abritait un congrès international sur l’école maternelle. Je vais profiter de cette opportunité pour attirer l’attention du peuple camerounaise sur ce qu’est et sur ce que devrait être l’école maternelle au Cameroun.

Telle qu’elle fonctionne au Cameroun, l’école maternelle est plus exactement un grave danger national qui tue et enterre définitivement nos cultures et nos langues nationales. De la sorte, elle crée au Cameroun une situation tragique plus grave et plus déshonorante que celle vécue à l’époque coloniale. En effet, à l’époque coloniale, pour tuer nos langues maternelles et assurer l’hégémonie de la langue française, le colon avait publiquement et officiellement interdit l’usage des langues camerounaises au sein des établissements scolaires. Ainsi, tout élève surpris en train de parler sa langue maternelle au sein de l’école, était sévèrement puni. C’est le lieu de rappeler le tristement célèbre et très déshonorant ”symbole” qui marginalisait le locuteur défaillant aux yeux de la loi scolaire coloniale.

La question de la langue devient particulièrement un grave problème à résoudre efficacement au niveau de l’école maternelle à cause du très jeune âge des enfants inscrits dans ces écoles. Oui, c’est à trois ans, voire à deux ans que nous inscrivons nos enfants dans ces écoles où l’être humain s’ouvre aux relations sociales. Mais, et c’est là que commencent les problèmes - à l’âge indiqué ci-dessus, le petit enfant précocement scolarisé, ne maîtrise encore aucune langue, même pas sa langue maternelle... ! On va alors assister à ce qui ne va s’apparenter qu’à la honte et au déshonneur. Il en est ainsi parce que, contrairement à la loi de la nature, les premiers mots correctement articulés dans la bouche de nos enfants camerounais, seront non des mots bassa, des mots Ewondo, des mots Douala, Bafia, ou Bulu... etc, mais - ”O honte ! O servilisme !”- des mots français.

Dans ce contexte de reniement national et de déshonneur, le petit camerounais est contraint de privilégier partout et en tout lieu la langue française. Y a-t-il meilleure méthode pour contraindre quelqu’un au remaniement national, au mépris et au dédain da sa nationalité ? Après avoir grandi dans ce contexte du mépris de soi, ce petit enfant pourra-t-il demain, être fier de sa camerounité, c’est-à-dire être fier d’être camerounais ? Jamais, car pour lui, le Camerounais s’apparente purement et simplement à un sauvage.

Notre jeune camerounais francisé à outrage au mépris de la camerounité n’aura qu’être, à savoir : ”être Français”. Curieusement, les tenants de cette éducation assimilatrice oublient cette sage réflexion africaine qui nous enseigne ceci, à savoir : Même s’il passe mille ans dans l’eau, jamais bout de bois ne deviendra poisson.

Nous ne serons donc jamais des Français, même si nous avons honte de communiquer en langues camerounaises.

Et voici que va éclater à la face du monde un autre grave scandale du genre dont les Camerounais sont seuls capables sur terre : oui, des Camerounais indépendants investis de hautes charges politiques et en parfait équilibre mental ont fait pire que les colons blancs chaque fois qu’il a fallu jauger la dignité et l’honneur de l’homme noir. Pour ces Camerounais guides de la nation, l’homme noir est frappé d’une perpétuelle infériorité devant le blanc. C’est pour quoi à leurs yeux, aucune langue camerounaise ne saurait rivaliser avec le français, langue supérieure, parce que langue des blancs. Voilà pourquoi ces Camerounais, gestionnaires du pays, admettent que les petits camerounais ignorent complètement l’existence des langues nationales pour s’initier au langue uniquement à travers la langue française. Cette vérité s’exprime par l’inscription de nos enfants à l’école maternelle dès l’âge de trois ans, âge où même la langue maternelle n’est pas encore maîtrisée. C’est ici que les colons blancs dament les pions aux Camerounais indépendants. De fait, les colons avaient compris et admis la nécessité pour l’enfant de maîtriser d’abord sa langue maternelle avant d’aller à l’école des blancs. Voilà pourquoi nous, les parents et grands-parents d’aujourd’hui, étions allés à l’école non à l’âge de deux ou trois ans comme cela se fait aujourd’hui, mais vers l’âge de 8 ou dix ans. A cet âge, l’enfant maîtrise déjà sa langue maternelle. Il peut donc, à bon escient, s’aventurer efficacement sur le terrain d’autres formes d’expression.
L’argument avancé par les tenants de l’école maternelle telle qu’elle fonctionne aujourd’hui au Cameroun est, entre autres, que l’inscription précoce à cette école à l’âge de deux ou trois ans présente l’énorme avantage de mettre très tôt l’enfant en contact avec la langue française. A leur avis, ce contact précoce entre l’enfant et la langue française présente un énorme avantage, à savoir permettre à l’enfant de vite et mieux assimiler la langue française. Ce qui est tout à fait faux. Exemple : nos fils et petits-fils actuellement en classe de terminale ou à l’Université, sont particulièrement décevants par le mauvais français qu’ils parlent ou qu’ils écrient. Ce sont pourtant des produits de l’école maternelle, c’est-à-dire qu’ils pratiquent le français depuis l’âge de deux ou trois ans. Le français de leurs parents et grands-parents, par contre, fait réellement figure de chef-d’œuvre littéraire. Dès lors, cette question s’impose : ”A quoi sert l’école maternelle ?”

En progressant dans notre réflexion, nous nous surprenons en train de poser cette autre question : ‘”L’école maternelle, telle qu’elle fonctionne actuellement, n’est-elle pas hors du sujet ?” Oui, compte tenu de l’âge des enfants, est-il question ici de l’acquisition des connaissances ou d’initiation à la vie en société, à la vie en groupe, un groupe autre que le groupe familial ? il sera particulièrement question de problème comme la politesse, la propreté, la solidarité, l’obéissance... etc.

A l’étape suivant, on passerait à l’alphabétisation. Celle-ci se ferait en langues nationales. De la sorte ces écoles dites maternelles, seraient en réalité des regroupements linguistiques et fonctionnement comme ces fameux cours enfantins des écoles confessionnelles de l’époque coloniale. Ici, l’enfant était alphabétisé dans sa langue maternelle. Cela durait deux ans au cours desquels tout se disait et se faisait en langues maternelles. De cette façon, les ewondos étaient alphabétisés en ewondo, les bassa en bassa, les Douala en douala...etc. Ce système qui nourrit et entretient les langues nationales et leurs donne droit de cité suppose en amont l’existence de documents scientifiques parmi lesquels : des dictionnaires, les lexiques, les grammaires, les livres de lecture et d’exercices. Et voici que, toute honte bue, nos défaillances scientifico-culturelles vont s’illustrer au grand jour : On s’apercevra alors que, hormis les rares travaux réalisés par quelques missionnaires chrétiens, catholiques et protestants, presque aucune de nos langues ne dispose d’un dictionnaire ou d’un lexique ou d’une grammaire. Scandale des scandales ! Il y a scandale parce que ce déficit scientifico-culturel sévit dans un pays où fonctionne un ministère de la culture. Comment expliquer ce paradoxe ?

Ainsi que nous l’avons mentionné ci-dessus en objet, en nationales, notre objet, en disant que l’école maternelle est le cimetière de nos langues nationales, notre objectif en menant cette réflexion est de réhabiliter nos langues nationales actuellement condamnés au mépris et à l’oubli par les autorités publiques.

Notre entreprise ne pourra aboutir et réussir que par l’adoption de certains principes comme la pratique quotidienne des langues nationales à l’école maternelle et dans les familles ainsi que l’alphabétisation de nos enfants en langues nationales. Une autre règle d’or à observer exige de distinguer d’une part les crèches qui accueilleront même les bébés, et de l’autre les écoles maternelles où l’on s’inscrira au plutôt à l’âge de cinq ans. La réhabilitation de nos langues nationales présente d’énormes avantages pour la maîtrise de cette langue étrangère qu’est le français. Qu’on sache en effet que c’est une véritable mésaventure d’apprendre une langue étrangère quand on ne maîtrise pas sa propre langue maternelle. En effet, un bon apprentissage linguistique s’effectue aisément quand l’apprenant dispose de repères et de références dans sa propre langue maternelle. Alors, que l’école maternelle au Cameroun cesse d’être l’initiateur à la langue française.

L’enfant doit d’abord y renforcer les tenants et les aboutissants de sa langue maternelle pour grandir dans un contexte à 10 % camerounais qui fera de lui un camerounais véritablement indomptable.

En conclusion, nous terminons en martelant sur les principes suivants qui doivent scrupuleusement être respectés pour que l’école maternelle au Cameroun joue efficacement son rôle : Tout d’abord, il faut éviter de calquer l’école maternelle camerounaise sur l’école maternelle française. Le faire est une grave erreur, car le contexte et l’environnement ne sont pas les mêmes. De faits, alors que le petit français dans son école n’affronte qu’une seule langue, sa langue française, le petit camerounais lui, doit d’abord maîtriser sa langue maternelle avant d’aborder le français. Ensuite, l’alphabétisation se fera à l’école maternelle, mais en langues maternelles. L’étude du français (ou de l’anglais), ne commencera qu’à l’école primaire. A l’école maternelle où l’enfant s’inscrit à l’âge de quatre ans pour une durée de deux ans, l’enseignement de la langue maternelle s’appuiera principalement sur la lecture de l’étude des contes fables dont nos langues camerounaises sont très riches.

Enfin, pour assurer le bon fonctionnement de ce système scolaire, l’Etat ouvrira dans chaque ville plusieurs écoles maternelles correspondant chacune à l’une de nos langues nationales. Ce faisant, nous serons fiers d’avoir activement pris part à l’épanouissement et au développement de nos langues et de nos cultures nationales.

Attention ! dès le cours préparatoire à l’école primaire, les élèves seront mélangés dans les salles de classe sans distinctions de langues ni d’ethnies.
Veillez agréer, Excellence, l’expression de mes sentiments distingués.

Akoa Engelbert,
Publié le 27-09-2006
La Nouvelle Expression
 

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