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22.10.2004
Spectacle en vue :Coco Mbassi revient
Pour le public de Douala qui n’a pas pu la voir sur scène lors de son dernier passage au Cameroun, la chanteuse s’offre en cadeau de Noël…avec des semaines d’avance.
“Le 3 décembre 2004, nous organisons un spectacle de Coco Mbassi au centre culturel français de Douala. ” La nouvelle est de Serge Ngando Mpondo, compagnon dans la vie et sur la scène de Coco Mbassi. Environ 4 mois après ce qui devait être son premier grand rendez-vous avec le public camerounais, la belle remet ça. Cette fois, elle prendra part à l’organisation, sans doute pour se mettre à l’abri des mauvaises surprises.
En août 2004, déjà, Coco Mbassi était au Cameroun pour une série de 4 spectacles dont un seul a finalement eu lieu, au palais des congrès. Pour cause d’inexpérience des organisateurs. Mais la mésaventure n’a pas eu raison de l’enthousiasme de celle qui se faisait une joie de rencontrer enfin, véritablement, le public camerounais. “ Je me disais que je vais enfin rencontrer le public de mon pays et cesser d’être un mythe pour lui, quelqu’un dont ils entendent parler mais qu’ils ne voient pas ”, disait-elle alors le lendemain de son spectacle du palais des congrès. En promettant de revenir “ avec joie pour d’autres spectacles ”. Le 3 décembre, Douala pourrait donc avoir Coco Mbassi sur scène pour la première fois. Et découvrir, peut-être, certains titres de son dernier album, Sisea, qui aurait besoin de promotion au Cameroun.
Objectif diaspora noire avec Sida
A travers Sépia, son premier album, elle a dépoussiéré le patrimoine musical de la côte camerounaise. Et hissé son folklore aux premières marches du podium mondial. Avec Sisea (approche), Coco Mbassi vogue sur le même fleuve : celui qui la ramène vers elle-même, vers sa culture, vers sa camerounité. Vers les rythmes, parfois jazzy, de son terroir du Littoral. L’album est à la réputation de l’artiste : de bonne facture.
La voix cassée se pose avec délectation sur les notes. Tantôt langoureuse, la mélodie vogue sur les berges du bolobo puis, dans un concert de voix et de sons gutturaux, invite à la danse. Que faire : se contenter d’écouter ou se trémousser carrément ? Avant d’avoir répondu à la question, la musique vous envoûte déjà. Et puis si on veut danser, quel pas va-t-on exécuter ? Bolobo, sekèlè, makossa ou essèwè, tout est emmêlé. L’alchimie est si finement réalisée qu’on est quelque peu confus. Le mélange est à la fois exquis et déconcertant. La musique est légère, les sens se régalent et la raison qui veut se trouver un rythme dans ce concert se rend vite compte que la démarche est inutile. Et Dieu va !
Les compositions sont signées Coco Mbassi. A la réalisation et aux arrangements, comme de coutume, son époux, Serge Ngando Mpondo, officie. Richard Bona fait un tour dans le chant. Etienne Mbappè et Guy Nsanguè tiennent la basse. Charlotte Dipanda réhausse les chœurs. Manu Dibango titille la marimba. La foi en la vie et en Dieu guident le travail. Une œuvre que Coco Mbassi veut plus proche de l’Afrique que le premier album (Sépia). Parce qu’elle “ vise la diaspora noire dans le monde entier, pas l’Occident en premier ” . C’est pourquoi la chanteuse a tout mis en œuvre pour que le Cd de Sisea soit accessible au maximum de personnes par son coût : 5000f. C’est l’Occident, pourtant, qui a mieux accueilli Sépia en son temps. C’est également en Occident que s’écoule bien Sisea en ce moment. Avec plus de 10 000 cd vendus aux Etats Unis, en Angleterre et en Allemagne, en quelques mois, aux dernières nouvelles.
Par Danielle Nomba Sisea, Conserprod, 2003
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