|
04.12.2010
Que sont devenues les anciennes Miss Ngondo ?
Photo copyrights: www.peuplesawa.com 2005
De 1995 à 2009, le NGONDO va connaître une succession de 14 Miss, appelées en langue Duala «Tolè». Ces jeunes filles, au parcours différents, ont chacune, un passé et des histoires particulières, mais le NNGONDO a fait d’elles, des femmes «populaires».
Et si la compétition en elle-même ne semble plus attirer la jeune fille Sawa, elle a contribué à la mettre en valeur, en lui prônant la maîtrise de la langue maternelle, la connaissance de ses origines, de son arbre généalogique, la maîtrise du chant et de la danse traditionnels, respectivement le «Ngosso» et l’ «Esèwè». Hormis ces critères d’éligibilité, la postulante au concours de miss NGONDO doit maîtriser l’art culinaire et avoir pour géniteur, un natif Sawa. La bataille pour l’élection Miss NGONDO commence dans les différents cantons Sawa, à savoir Bèlè bèlè (à Bonabéri), Akwa, Bell, Deido, Njo-njo; Bakoko; Pongo, Abo’o nord et sud).
Depuis 1995, Louise Epoupa alias Sita Ndomè, travaille à dénicher la perle rare qui représentera la beauté SAWA. Elle participe en effet au recrutement, à l’encadrement des «tolè» qu’elle va dénicher dans les cantons. Elle préside également la commission de l’élection de la tolè. Son nom est régulièrement prononcé dans le cercle des anciennes miss NGONDO. Sita Ndomè, très affairé en période de NGONDO est presque «insaisissable» ou difficile à rencontrer.
L’édition du Ngondo 2009 en cours le démontre d’ailleurs. Celle qui ne tari pas d’éloges à son endroit, est Florence Kwin, miss de l’édition 1999 du NGONDO. Cette dernière à l’époque âgée de 23 ans et d’un niveau d’une élève de la classe de troisième, fait partie des miss que le NGONDO a propulsées. Plus tard après son couronnement, Florence est convoquée à la Direction générale de la Cameroon radio and télévision (Crtv) le lendemain de sa consécration. Elle est par la suite recrutée comme régisseur d’antenne de la station régionale de la Crtv à Douala, par l’ancien directeur général Gervais Mendo Ze. Elle s’apprête à célébrer ses 10 ans de services à la Crtv. C’est elle qui va prendre l’initiative de créer l’association des miss du Ngondo (Asmingo) en janvier 2006, qu’elle coordonne en tant que présidente fondatrice. Désiré Ngassè, du canton Njo-Njo est élue en 2000, et recrutée au Pari mutuel urbain camerounais (Pmuc).
Débouchées
Caroline Emounguè, reine de beauté de l’édition 2001 est embauchée après son sacre, par les responsables de la Sodiacam (société qui spécialisé dans la distribution des produits laitiers. Olive Rita Bonny, du canton Bèlè-bèlè, doit quelque peu son poste à l’agence Extrême nord du Fond national de l’emploi (Fne), à son élection de 2002. En 2003, Gertrude Misse du canton Abo’o nord, n’a pas eu la même opportunité d’embauche que ses congénères. En revanche, Iris Florence Eboumbou, du canton Njo-Njo, élue miss en 2004, est recrutée par la société Aes Sonel à Douala. Elle y travaille depuis lors, comme opératrice de réseaux. Les plus récentes miss de la période allant de 2005 à 2008, poursuivent leur cursus scolaire. Il s’agit notamment de Pascaline Enangue du canton de Deido (2005), Génie Esther Sombè du canton Bèlè-bèlè miss 2006. Par ailleurs, Carine Mouyombon Yaya élue 2007, est en classe de terminale au collège Alfred Saker. Enfin, Emma Etombi Eyobo Essawè du canton Bèlè-bèlè, est élue miss Ngondo (2008). Elle est étudiante en 2ème année ressources humaine à l’institut supérieur (Esg) de Douala. La toute première miss ngongo, Nicole Ebellè Eboa, du canton Bèlè bèlè, alors âgée de 23 ans lors de son sacre en 1995, est aujourd’hui une «femme d’affaires» qui s’active à «tout ce qui lui tombe sous la main». Calixte Moukoko de l’édition suivante en 1996, a été recrutée par l’ancienne compagnie de transport aérienne du Cameroun (Camair), mais après la fermeture de cette compagnie, elle aurait choisit de s’installer tout d’abord en Belgique.
Perte de vitesse
Aux dernières nouvelles, elle vivrait actuellement en France. Augustine Ebellè, du canton Bèlè bèlè qui prend le dessus sur les autres candidates de l’édition 1997, est aujourd’hui une mère au foyer. Germaine Ngosso, miss de l’édition 1998, alors âgée 17 ans, sortira du canton Akwa de Bonambela, est également une femme d’affaire. De plus, les récentes innovations et la conjoncture économique dans laquelle notre pays le Cameroun est plongé, ont fait que le Ngondo ne garantisse plus l’emploi pour ses «tolè». Les entreprises partenaires au Ngondo ayant choisit l’option de la remise des gadgets publicitaires (Portables, sacs, t-shirt etc.) et de l’argent liquide aux Miss Ngondo. L’on remarque aussi que les miss sont de plus en jeune, 18 ans pour la plupart et encore élève au moment où elles sont élues Miss. En fait de bilan, le canton Bèlè remporte la palme du plus grand nombre de miss depuis la création de ce concours en 1995. Ainsi, dans le but de rétablir l’équilibre de, le choix des membres du jury est souvent dicté par un souci de représentativité des différents cantons Sawa, ce qui peut faire des «mécontents». Au point d’émousser les élans des potentiels participants au concours miss Ngondo. D’aucuns constatent d’ailleurs que cette compétition est en «perte» de vitesse.
Afin de booster l’aura du concours, les responsables du Ngondo 2009 sont déterminés à faire mieux que les années antérieures. Aussi lors des visites dans les différents cantons, initiées depuis le 7 novembre dernier, le message de l’union est martelé : «nous ne pouvons être fort que si nous sommes unis. La preuve de notre force, c’est la rétrocession de notre terrain de Bessèkè, lieu où le Ngondo est né il y a plus de 200 ans, et qui va abriter notre prochain siège avec le concours de tous les enfants Sawa. Ceci ne témoigne-t-il pas du pouvoir de l’amour et de la revendication légitime d’un peuple unis?» s’interroge Money Money Akwa III, secrétaire général du Ngondo. «En disant merci au président de la république du Cameroun, nous profitons de l’occasion pour rappeler l’importance du thème choisit pour cette édition de 2009. Courage! Courage! Et courage!», martèlera le Sg, lors de la visite du comité d’organisation du Ngondo 2009 au canton Akwa le 14 novembre dernier. De leur Côté, 9 des 14 anciennes miss qui suivent la caravane du Ngondo, s’attèlent à encourager les futures prétendantes à la couronne de l’édition en cours, par le biais de l’association Asmingo. La principale innovation annoncée est la première course cycliste, avec un tour de la ville de Douala.
Aristide Ekambi
|
|
|