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01.08.2005
UN ESCLAVE LIBERATEUR
Mais mieux que l´œuvre de Joseph Merrick, " brève mais significative " aux dires de Stanley, celle de Joseph Jackson Fuller, né esclave en Jamaïque et arrivé en Afrique en 1845 ( à la suite de son père qui y était déjà depuis 1843 avec les couples Prince et Merrick), est de longue haleine et de plus grande portée parce que déployée dans la période où la mission baptiste est sur le point d´abandonner le Cameroun considérée " comme une cause perdue. "
Il a encore fallu un Jamaïcain comme par hasard pour, après les tribulations de ses compatriotes rentrés aux Amériques, persuader le comité de la BMS que la haute mortalité à la lenteur des progrès de la mission sont des maux surmontables. " Dans un contexte où les missionnaires européens partaient et revenaient à une cadence rapide, ce fut Fuller qui, mieux même que Saker, apporta continuité et stabilité. "
-- Dina na bebolo ! se seraient écriés nos Ancêtres. " Tel nom, tel destin ! " Fuller n´est-il pas ce comparatif anglais qui parle de plénitude supérieure ? plénitude de foi chrétienne, sans doute ; plénitude de solidarité, d´atavisme nègre, oh oui, sans aucun doute.
Et c´est surtout cela, l´électrochoc des cultures : un sursaut de patriotisme ancestral pour la survie et le salut de l´opprimé. (12)
(12) L´accent "Negro Spiritual´ des cantiques de Lotin´a Same dévoile dans le contact jamaïcain sa source d´inspiration.
(11) CAMEROONS AND FERNANDO PO, Notes by Mr. Fuller &Mr. Grenfell, A/5
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