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18.11.2006
Interview du Chef Supérieur Deido Essaka Ekwalla Essaka
Nous aurions souhaité vous servir un entretien avec le Chef Supérieur MBODI CONRAD de Bassa-duala, président d´Assemblée des Chefs. Nous avons plutôt eu une conversation avec M. Essaka Ekwalla Essaka, Chef Supérieur de Deido, porte-parole de cette assemblée. La cinuqntaine alerte, la vision futuriste de la mission, son idée sur le Ngondo et les desseins qu´il nourrit à l´endroit des siens est l´intérêt qui ne se dément point.
Manu Jemba: C´est un fait, le Sawa(Littoral côtier) est d´abord une entité géographique. Cependant, sur le plan culturel, on parle de Sawa comme people issu d´un même ancêtre. Que pensez-vous de ce bien familial? Les autres Sawa souscrivent-ils cette unite culturelle?
Essaka Ekwalla: Le Sawa en tant que people issu d´un ancêtre commun n´est contesté que par ceux qui voient dans un tel regroupement un danger par rapport à leur ambition souvent malsaines. Et puis les liens tissés artificiellement par les homes, par les vicissitures du temps ne resistant jamais aux épreuves; tandis que toute separation artificielle d´Hommes portent en eux des liens chromosomiques reste toujours une operation, les liens de sang étant dans ce cas têtus. Le peuple Sawa de Manfé à Kribi, de la plaine des Mbo à Edea est UN, issu d´un ancêtre éponyme; c´est pourquoi, même sa jeunesse, qui n´aura pas connu la vraie vie de famille resent en lui cette appartenance. Et le fait que tout ce peuple ait répondu positivemment et dans l´enthousiasme générale à la reprise d´une manifestation depuis longtemps suspendue, est la prevue qu´il souscrit à cette unité culturelle.
M.J: Quelle signification revêt le Ngondo 1991? Qu´apporte-t-il dans un Cameroun résolument tourney vers le mode de vie occidentale?
EE: Quand des enfants ont été longtemps séparés, leurs retrouvailles revêtent toujours un caract`re solanel, mais aussi joyeux. Pour nous le Ngondo 1991 est la fête des retrouvailles pendant laquelle nous devons faire le point sur nous meme, et nous positionner face à un Cameroun résolument tourné comme vous le dites, vers le mode de vie occidental. Nous nous devons de faire des analyses profondes pour enfin donner à notre existence une valeur réelle face à ce double appel qui nous dédie: la vie occidentale qui semble incontournabledésormais, et la tradition de nos ancêtres que nous portons en nous.
M.J: En 1991, quell est le réel pouvoir d´un chef traditionnel ? Comment voyez-vous l´articulation de ce pouvoir ?
EE: Avant l´arrivée des Blancs au Cameroun, le Chef traditionnel était détenteur de tius les pouvoirs d´Etat, et il s´en est servi à bon escient, surtout à l´arrivée des Blancs. C´est le chef traditionnel qui partout a accueilli les Européens (commercants, politiques ou réligieux) , et il serait peu séreux de penser que le chef traditionnel soit incapable d´avoir une place dans le commandemment moderne. Mais les choses ont évolué et le chef traditionnel ne peut plus être ce chef absolu qu´il a été. Cependant l´expérience a prouvé que dépouiller le chef traditionnel de tous ses pouvoirs sous le couvert du modernisme à outrance ne peut être qu´une erreur. Le chef traditionnel, en contact permanent avec son people, est une courroie indispensable dans l´administration du pays et doit jouer un rôle important de développement économique, social et culturel de son unite de commandement. Il a besoin d´un pouvoir réel dans ce domaine sans qu´il apparaisse comme un concurrent de l´administration. Toute autre solution aboutirait inexorablement á des solutions du genre de celle que nous venons de connaître.
M.J: Le Président Paul Biya a promis qu´il s´attelerait à la restauration des chefferies traditionnelles. Dans les chefferies Sawa et dans la vôtre en particulier, quells amenagements, quelles prérogatives sont indispensables pour redorer vos armoires et trônes ?
E.E: La chefferie traditionnelle Sawa, comme toutes les chefferies traditionnelles du Cameroun a besoin d´un espace d´expression où elle puisse désormais calaniser toutes les aspirations de son people. Depuis le domaine culturel jusqu´au domaine social et économique, la chefferie traditionnelle doit pouvoir trouver ses marques pour contribuer à la formation d´un Camerounais nouveau trempant ses pieds dans nos coutumes ancestrales et résolument tourné vers la vie moderne. Pour pouvoir participer à cette oeuvre exaltante, la chefferie traditionnelle a besoin d´une reconnaissance sans equivoque du gouvernement et de l´administration; elle a besoin qu´on lui donne des moyens matériels et moraux pour travailler; qu´on lui reconnaisse désormais une place dans le protocole d´Etat, elle a aussi besoin que les populations soient désormais imprégnées de la nécessité de leur existence; toutes ces measures et d´autres contribueront à redorer le blason, les armoires et le trône de la chefferie traditionnelle.
M.J: A quell type de problèmes l´homme sawa doit faire front aujourd´hui et quelles sont vos possibilities d´interventions pour éclairer son chemin ?
EE: L´homme Sawa en particulier, comme l´homme Camerounais en général doit faire face aujourd´hui à de très nombreux problèmes cohérants à l´évolution de notre Pays, évolution qui a parfois l´aspect d´une véritable révolution.. Le pays évolue vite et l´homme Sawa ne s´y retrouvera que s´il garde des marques. Son appurtenance à une entité sawa est une de ces marques lui permettant d´apporter sa part à l´édification d´un cameroun moderne, multicultural, dans lequel la concurrence regional risque d´être l´un des moteurs du développement. La tradition Sawa est une tradition de développement fondée essentiellement sur la SOLIDARITE. Il appartient aux Sawa retrouvés d´encourager ce retour à la solidarité. Les tâches sont nombreuses et au fur et à mesure de l´évolution du Ngondo, nous devons nous employer à en trouver des solutions.
Propos recueillis par MANU JEMBA. Source: Infos Ngondo . Dec 91
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