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09.06.2005
Dika Akwa III - Les Bonambela amorcent l’envol
“Réunir des Assises générales tous les 2 ans. Construire le plus tôt possible une case royale pour la chefferie des Bonambela. Créer un conseil économique et social,...”, telles sont quelques-unes des résolutions prises, lors des Assises générales du canton Akwa (Bonambela). Pour cette réunion exceptionnelle, la première du genre depuis plus de 50 ans, le king Akwa, chef supérieur du canton des Bonambela, a battu le rappel de ses troupes. Les fils et filles Akwa, les forces vives, les notables et intellectuels, sans oublier les femmes, ont répondu présent au rendez-vous qu’ils avaient avec leur histoire. A 10 heures, l’arrivée très solennelle du King Din Dika Akwa III, vêtu d’un somptueux pagne, d’une chemise blanche et entouré de sa garde rapprochée, allait marquer l’ouverture des travaux, après une courte prière pour invoquer l’esprit saint et l’intonation de l’hymne des Bonambela. Le Dr. Ekambi inspirateur et un des principaux artisans de ces assises pouvait alors rappeler l’ordre du jour, en deux points essentiels : “Le compte rendu de la tournée effectuée par le chef supérieur Din Dika Akwa III à travers les 20 villages qui forment le canton Bonambela, mais aussi dans les grandes villes du Cameroun et en France. Regrouper toutes les initiatives capables d’aider au redressement et rayonnement des Bonambela”.
Unité
Dans son allocution, le souverain des Bonambela, chaleureux dans le ton mais déterminé, a exhorté ses sujets à tout mettre en oeuvre pour préserver l’héritage du canton, dans l’unité : “Nous sommes réunis pour n’en faire qu’un, tenus de conserver notre patrimoine, notre héritage”, a-t-il souligné avant d’expliquer : “Aujourd’hui, les chefs ne peuvent plus gérer seuls les chefferies. Les temps ont changé(...). J’ai fait un recensement des fils et filles de Bonambela et leurs qualifications, leurs compétences. Parce que les plus hautes sphères du pouvoir me sollicitent souvent pour envoyer des dossiers pour tel ou tel poste de responsabilité. Malheureusement, on trouve rarement des fils et filles du canton Akwa qui correspondent aux profils. En répertoriant les compétences et qualifications, on pourra mieux répondre à cette demande”.
Des intentions louables, fruits d’un périple utile que Din Dika Akwa III a effectué d’octobre 2002 à octobre 2003 dans son fief, au Cameroun et à Paris, à la fois pour toucher du doigt les préoccupations des ressortissants du canton Bonambela et pour mieux se faire connaître auprès d’eux. Il en est revenu avec la conviction profonde qu’il faut engager une réflexion sincère pour trouver les moyens et voies nécessaires, afin d’aider le canton et la communauté Akwa à assurer sa promotion socio-économique et culturelle. On peut alors comprendre les réactions plutôt favorables de l’assemblée, à l’issue de cette grande première : “Je suis soulagé. Nous avons enfin chez les Bonambela, un souverain qui montre clairement qu’il veut passer de la parole aux actes, en recherchant la promotion de la solidarité entre les fils et filles du canton. C’est un chef supérieur éclairé qui a mis le développement du canton au coeur de son action”, confie Guillaume Epée Dikobo, membre de l’Ordre national des experts comptables du Cameroun. Même sentiment chez Noé Njoh Ngoubè, conseiller municipal à la mairie de Douala Ier et opérateur économique : “Je retiens d’abord que nous avons enfin un chef rassembleur. Une assemblée générale, comme celle que nous venons de vivre peut concrètement apporter la paix et la reconnaissance du canton Akwa. J’ai l’impression que Din Dika Akwa est le premier chef qui cherche vraiment à travailler dans l’intérêt supérieur des Bonambela.” Reste à régler certains conflits, nourris et entretenus par la cupidité de ceux des fils et filles du canton qui pensent d’abord à se remplir l’estomac, en bradant des terres aux populations venues d’ailleurs. Tout comme le bras de fer quasi permanent avec les pouvoirs publics qui tendent à nommer à tout vent des chefs traditionnels alors qu’ils devraient être désignés dans leur fief, par leurs sujets.
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