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14.02.2007

Youpwe: La qualité du poisson camerounais remise en cause 




























Les pratiques de pêche indexées

- Le combat pour la qualité

Youpwè est un grand centre d’approvisionnement de Douala en poissons frais. C’est aussi un centre de transit du poisson fumé vers les autres marchés du Cameroun. Le marché de Youpwè draine, chaque jour à partir de 3 heures du matin, une population dense et cosmopolite. Elle part des quatre coins de la ville pour se ravitailler en poissons frais. La réputation du marché “ de fortune ” de Youpwè a dépassé les frontières nationales. Pourtant, les tonnes de poissons frais et fumés qui y sont vendus, sont le produit d’une pêche artisanale. La qualité du poisson qui y est vendu, pose de gros soucis à certains. Mme Mimi, tenancière d’une gargote à Douala est restée, jusqu’à ce jour, très frileuse : “ Je m’y ravitaillais à Youpwè, mais il y a longtemps que je n’y vais plus. Depuis que je m’étais rendue compte que le poisson de Youpwé était pêché avec des pesticides. J’en ai payé les frais. J’avais acheté le poisson de 40.000 Fcfa pour satisfaire une commande. Après une nuit au refrigirateur tout était détérioré. ” Malgré tout, Youpwè reste pour les vendeuses en détail des marchés, les restaurateurs, les familles avides des produits aloétiques frais, le principal centre d’approvisionnement.
Les clients de ce marché, reconnaissent qu’ils ont subi à un moment ou à un autre les désagréments de cette pêche aux produits toxiques. “ Le phénomène était récurrent, ce qui nous obligeait d’aller au port de pêche pour nous ravitailler. A défaut, nous nous rabattions sur le poisson congelé ”, déclare Marie, vendeuse de poissons au marché de la Cité-Sic Bassa-Douala depuis 20 ans. Mais tous reconnaissent que le phénomène a considérablement baissé. “ Les poissons pêchés avec les produits toxiques n’existent particulièrement plus. Très souvent le poisson de mauvaise qualité qu’on retrouve sur le marché de Youpwè est, pour la plupart, causé par un problème de mauvaise conservation ”, avoue un grossiste. En tout cas la marine marchande livre aux pratiquants une chasse acharnée sur les eaux littorales. Et au sol, les différents postes vétérinaires poursuivent la traque. Le Cameroun a tout intérêt à réintégrer le marché de l’Union européenne de l’importation des produits aloétiques où il s’était auto-exclu. La seule condition étant de pouvoir garantir le respect des normes internationales.

- Le laxisme des juridictions

Le chemin est encore long pour y revenir. A en croire les vétérinaires au risque de créer une psychose, le Cameroun est loin de garantir la qualité du poisson consommé dans nos ménages. Il y a encore quelques mois, la situation était alarmante. La filière était truffée aussi bien dans la pêche industrielle que dans la pêche artisanale d’un trafic intense qui utilisait des pesticides pour s’assurer des productions importantes. “ A notre arrivée ici, il y a six mois, nous avions constaté que la pêche aux produits toxiques, tel que la gamadine et autres, avait pignon sur rue ”, avoue Daniel Ndjog, le chef de poste de contrôles de pêche. Aujourd’hui, la situation s’est considérablement améliorée. Les résultats sont probants “ La quantité de poissons issus de cette pêche est de plus en plus infime. Nous avions mis un système de veille permanente. ” Pour y parvenir, le nouveau chef de poste vétérinaire et son équipe ont mené un combat acharné, utilisant sans ménagement les moyens punitifs. “ Nous détruisons systématiquement toutes les cargaisons de poissons détectées comme étant le fruit de la pêche aux pesticides. Nous avions ainsi détruit plus de 40 tonnes de poissons depuis que nous sommes là ”, affirme-t-il.

Pour les téméraires, “ les pirogues ayant servi à cette pêche sont arrêtées avec le concours de la marine marchande et les pêcheurs sont traduits devant les juridictions compétentes. ” Malheureusement, les juridictions compétentes ne prennent toujours pas les sanctions adéquates prévues par la législation en vigueur. “ La justice ne semble pas apprécier le danger que représente ceux qui sont coupables. ” La plupart du temps, ils sont purement et simplement relaxés et pour cause : “ Nos magistrats ne mesurent toujours pas à leur juste valeur le degré de l’infraction. S’ils pouvaient savoir que les auteurs de la pêche aux pesticides étaient des génocidaires discrets et à retardement dont nous sommes toutes les potentielles victimes, ils ne s’y prendraient pas de la sorte ”, précise un agent vétérinaire. Car, ces pesticides sont “ des organochlorés qui ne sont pas biodégradables ”, renchérit-il. C´est-à-dire qu’une fois dans le corps humain, il devient impossible de les détruire. Il se trouve qu’en voulant remonter la chaîne de cette pratique, notamment l’origine de ces pesticides, “ le réseau conduit souvent jusqu’aux hauts gradés de l’armée, propriétaires de pirogues ou bateaux de pêche dont seuls les gains intéressent. Ils sont alors les fournisseurs de ces produits dangereux ”, nous confie un homme en tenue. Selon des sources concordantes ils se procurent ces produits sous le prétexte de s’en servir pour les activités agricoles.

- La responsabilité des services vétérinaires

Le rôle des services vétérinaires ne s’arrête pas à traquer les produits aloétiques recueillis à l’aide des pesticides. Ils doivent aussi s’assurer que l’environnement dans lequel ils sont revendus est sain. “ Notre combat ne s’arrête pas là. Il porte aussi à nous assurer que les produits autorisés à la consommation sont vendus dans les conditions saines ”, renchérit le chef de poste vétérinaire. C’est ainsi que son équipe et lui ont défini des préalables pour mener quelque activité que ce soit dans la filière du poisson. Ils ont réorganisé les vendeurs en gros et en détail, ainsi que les débrouillards qui interviennent dans l’animation de cette filière. Notamment les personnes spécialisées dans le nettoyage du poisson. Ils ont ainsi mis fin à la vente du poisson à même le sol. La vente se fait désormais sur les étals de fortune, certes, mais qui améliore, un tantinet, les conditions de vente : “ le marché n’étant pas construit, il est difficile de vendre des produits sains. Il est normal que les commerçants respectent les règles élémentaires d’hygiène. ” Ce qui a obligé les commerçants d’exposer leurs marchandises sur des comptoirs améliorés constitués de palettes et recouverts d’un tapis en polyéthylènes. C’est une activité porteuse qui s’étend à celle des locataires des palettes. La palette est louée à 100 Fcfa la pièce et par jour.
Le poste de contrôles de pêche qui y existe depuis des années avait du mal à jouer véritablement son rôle. Les influences et les interventions venant des mentors de certains protégés ne permettaient pas de travailler sereinement. Le combat de la qualité entraîne d’énormes risques. Il recommande l’intégrité des hommes qui en ont la charge. “ La tâche ne nous a jamais été facile. Les menaces des pêcheurs et les attaques physiques sont notre lot quotidien. Un jour, un pêcheur dont j’avais arrêté la cargaison parce que n’étant pas propice à la consommation a tenté de se jeter avec moi dans l’eau parce que j’avais résisté à toutes les tentatives de corruption ”, témoigne le chef de poste.
Il faut dire que le service de contrôles de pêche s’occupe de l’inspection sanitaire et vétérinaire des produits aloétiques qui débarquent sur le débarcadère de Youpwé. Il collecte les statistiques viables et exhaustives. Ainsi jeudi 6 janvier dernier, il avait enregistré 3,930 tonnes de poissons frais et 2,720 tonnes de poissons fumés en transit. Le même service s’assure de la santé aloétique et délivre des certificats vétérinaires des poissons qui sortent du marché. La qualité du poisson camerounais consommé reste un mirage. Les spécialistes indiquent que les analyses en laboratoire révéleraient une qualité pas du tout conseillée. Allons donc savoir !

Par Mathieu Nathanaël Njog
Le 14-02-2007
 

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