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02.05.2007

Richard Bona parle du Peuple Sawa, Ngondo, Makossa. 

Richard Bona parle du Peuple Sawa, Ngondo, Makossa.
Entretiens avec Peuplesawa.com et Camerounlink.
Réalisation Patrice Ngome Kangue


Voir la Rubrique des Audios. ici.


PPS&CL: Nous sommes de peuplesawa.com comme je te l´ai dit tantôt. Peulesawa, (tu es sawa) donc tu sais ce que sais. Donc on essaye de reprendre tout ce qu´il ya de culturel, essayer d´avoir des informations tel que l´on peut sur le ngondo, les musiciens etc…
Donc pour toi j´aimerais toute suite savoir…. si je te demande de definir le mot SAWA qu´est ce que tu peux dire ?

Richard Bona: Sawa c´est une facon d´être, un état d´esprit. C´est une joie de vivre même. On le ressent. C´est une appartenance. C´est important et moi je suis personellement fier d´appartenir à cette tribu.


PPS&CL: Lorsqu´on regrade attentivement tes chansons on voit que tu utilises beaucoup la langue Douala. Est ce que cela a une signification particulière ou alors c´est juste…..

Richard Bona: NON….NONCela a une signification particulière pour moi puisse que c´est important pour nous… même si on est un petit maillon dans le monde. C´est important qu´on fasse savoir aux gens qu´il existe le Sawa. Ca existe quelque part et que les gens …(you know) ….qu´on éduque les gens par rapport à cela comme d´autres cultures. Je reviens de Russie, j´ai rencontré des musiciens Georgiens.. alors ils m´aprennent leur culture et moi je leur apprends ma culture à moi qui est celle Sawa et c´est ca . et moi je me dit si nous les africains nous ne chantons pas en nos langues, on n´apprends pas aux autres notre culture qui c´est qui est mieux placé pour le faire. Donc il ne faut pas arrêter de chanter en nos langues.

PPS&CL: Et par rapport à la fête du Ngondo…. Est-ce que Richard Bona y participe souvent ?

Richard Bona: Une fois on m´a invité après cela ne s´est pas bien passé. Donc que je serais plus que ravi… Pourtant j´ai toutes les mémoires du Ngondo. On allait au Wouri pendant la course de pirogues. j´ai tout cela en tête. Moi j´aimerais bien assister au Ngondo ne serais ce qu´assister quoi. Mais c´est vrai qu´en 2005 j´ai failli y assister mais à la fin l´organisation ne sais pas bien faite mais…. (you know) je ne me décourage pas.. on va le faire un jour.

PPS&CL: Peut-on encore parler du Sawa dans le contexte Camerounais actuel ?

Richard Bona: Bien sûr que ca existe…Ca existé ce soir. On vient de faire un concert c´est ca aussi le Sawa progressiste. C´est ca le Sawa qui est avant-garde si je peux me permettre. C´est ca la culture aussi..elle doit changer. Elle change par rapport aux changements démographiques, par rapport au climat, par rapprt à notre facon d´être. On ne vit pas comme il y a 60 ans. Et dans 60 ans il va y avoir d´autres courants musicaux et des gens qui vont venir…peut être influencé par moi ou par quelqu´un d´autre…. vont créer une autre dynamique. C´est ca aussi une culture qui bouge de temps en temps. Une culture qui stagne comme cela c´est pas bien...et le Sawa ca bouge quoi quand tu y penses. J´aimes pas, pas que j´aimes pas (you know) ce n´est pas le mot juste...je vois beaucoup de gens sont très nostalgiques..mais non les gars ne soyez pas très nostalgiques ca bouge quoi. You know les gens sont toujours un peu à regarder derrière mais non …look forward ..You know regarde devant...derrière c´est déjà passé. Man is back . You know foward man… ca avance man... Donc le sawa est là. Man is rocking boy


PPS&CL: Et qu´est ce que cela vous fait aujourd´hui d´être une icône de la musique camerounaise ?

Richard Bona: Ah…moi je suis une parmi...il y a en beaucoup. Petit-Pays et tout ce monde là. C´est bien tous ces gens qui englobe cette variété de musique au Cameroun. C´est bien qu´on ait cette variété…c´est notre culture You know  moi j´aime qu´il y ait ca. Des gens qui font l´ambiance, qu´il y ai des danseurs, qu´il y ai des gens qui font une musique un peu douce, sofistiquée ou pas .Qu´on englobe un peu tout cela. Le public a des goûts differents et il faut qu´on ait tout ca et on a tout ca au Cameroun c´est ca qui est bien et c´est pour cela que je suis fier d´être Camerounais Sawa et….. quand je prends mon drapeau pour le mettre sur scène maintenant….Quand tu vas en Sibérie quand même il ne faut pas déconner. Quand tu vas en France ou en Allemagne ca se comprends. Qu´on aille en Sibérie et que je voye une bande de Camerounais arriver avec des drapeaux mais c´est important. Je ne sais pas ca peut sonner fou ou quoi que ce soit…mais moi rien que ce geste la ca me…j´ai dit mais oui mais bien sûr et alors quoi donne moi ce drapeau mon de Dieu je vais le mettre sur scène you know et je suis vraiment fier et c´est un example montrer aux autres qu´on aime vraiment ce pays même si tout n´est pas parfait..mais est ce qu´il y a un pays parfait au final…il y en a pas.

PPS&CL: Vous avez une musique qui a une racine camerounaise mais qui a  beaucoup change. Elle est très dynamique et trouve du succès au près des auditeurs occidentaux ce qui vous rends énormemment populaire avec le travail de marketing qui se passe en plus. Donc vous êtes à une autre dimension et lorsque l´on suit votre concert c´est tout une autre musique. Comment est ce que vous êtes arrivé à ce niveau ?

Richard Bona: Beh...je suis arrivé à ce niveau parce que j´observe les gens . Je voyage beaucoup et aussi parce que on ne peut pas vivre à New York pendant 13 ans 14 ans et jouer comme si on était à Minta. La musique s´apparente à son environnement. J´ai une formation Jazz et je mélange tout ca avec mes racines j´essaye de donner ma musique aux gens et j´aime bien aller apprendre des choses et quand j´entends des rythmes latins ou des rthymes indiens et tout ca… moi je suis un étudiant de la musique jusqu´à la mort. J´aime entendre des choses nouvelles alors je vais les mélanger avec ma culture. On était en Sibérie j´ai pris un rythme, on était en tournée en Russie j´ai pris quelques rythmes russes que j´ai mélangé avec notre culture à nous et les gens ca leurs fait vraiment plaisir. Ca fait un rapprochement qui n´est pas souvent évident entre les hommes, qui n´est pas facile en tout cas entre les hommes mais portant avec la musique c´est immediat. Les gens reconnaissent leur musique et et lorsqu´ils entendent l´Africain entrain de chanter en une langue et ca fait un rapprochement…je pense

PPS&CL: Vous êtes entrain de créer une sorte de nouvelle direction musicale c´est l´impression qu´on a vous prenez de gauche à droite et vous amenez votre propre créativité et donc vous créer quelque chose de nouveau…

Richard Bona: C´est parce que quand j´arrivais en musique je voyais cette séparation. En Europe on essayait souvent de séparer la musique africaine comme si on ne pouvait pas trop l´adapter à d´autres choses. Pourtant je ne dit pas que je sois le premier à le faire, (Ess) l´a fait mais s´était toujours mal accepté, même jusqu´à ce jour c´est toujours mal accepté. (…) Tout le monde a puisé dans la musique africaine et pourquoi pas nous allez un peu de l´autre côté aussi et tout. Tout le monde a puisé dans la musique africaine. C´est quoi la musique Latine, Brésilienne, tout ca c´est des racines africaines. La clavet, elle y est, la clavet dans le kouassa kouassa dans le Makossa…tac tac tactactac… c´est ca la clavet. Elle est partout dans toutes les musiques latines et les gens ont oublié d´où elle vient. Tout le monde a puisé dans la musique africaine et pourquoi pas nous. Donc j´utilise plutôt le mécanisme qui existe. Et c´est bien qu´on fasse entendre aux gens. Eh we are here - Nous sommes ici - We are rocking, we can play. On n´est pas là pour s´amuser. We can rock you.

PPS&CL: Et comment avez-vous trouvé le public ce soir, le public camerounais en particulier ?

Richard Bona: Le public était super. Le public était bien mélangé et c´est ce que j´aime souvent...voir les gens de differents horizons se mêler comme cela et être dans un même feeling...c´est ca aussi qui fait un bon spectacle.

Interruption (protocole)

Richard Bona: Une dernière question

PPS&CL: Isango c´est un label qui et installé en Allemagne . Isango vous a fait venir c´est la première fois dans cette ville de Dortmund et dans la région qu´un groupe ou une entreprise Camerounaise fasse jouer un musicien Camerounais de cette renommée et ce de manière Live et avec autant de succès. Que pensez-vous d´Isango ?

Richard Bona: Beh...je pense d´Isango beaucoup de bonnes choses. Vous savez je dis souvent une chose lorsque je vois des compratriotes se mettre en cadre pour essayer d´organiser à leur moyens, essayer de faire les choses, je pense qu´on est en passe de venir les assister aussi et c´est important entre nous de se tenir la main et de venir vraiment donner un coup de main…Je le dis sinceremment, et qu´il y est d´autres choses parallèles comme ca qu´il y est beaucoup de choses et comme je l´ai dit à Arnold [Isango] you know c´est bien il faudra y penser. Il m´a dit qu´il faisait déjà autre chose avec le basket. Je ne pense pas que ce soit la première fois qu´il y est un évènement . Il font des choses pas seulement avec la musique. C´est peut être le premier évènement musical qu´il font mais il faut d´autres choses. Mais moi je pense qu´il faut se tenir la main et si demain quelqu´un d´autre m´appelle si c´est pas Isango, s´il y a une autre structure la seule facon de nous en sortir c´est ensemble. On ne peut pas s´en sortir tout seul. On va s´en sortir ensemble et il faut le faire. Même si c´est pas maintenant you know tomorrow will tell. On aura fait un petit pas qui va peut être faire avancer le deuxième pas et c´est ca qui est important. L´aboutissement c´est pas là. Il faut le faire.

Merci beaucoup.

Que dieu vous benisse.
Bon retour

 

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