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06.10.2006
Le Pasteur LOTIN SAME
L´ Eglise Baptiste Camerounaise, dite Native Baptist Church, première congrégation réligieuse, a été créée en 1845 par le missionnaire Alferd SAKER.
Native Baptist Church
L´ Eglise Baptiste Camerounaise a vu son appelation suivre les changements politiques qui ont affecté le Cameroun tout au long de son histoire. Initialement appelée Native Baptist Church (Eglise Baptiste des natifs ou enfants du pays) par les Anglais, cette communauté est devenue Eglise Baptiste Camerounaise (E.B.C) à la colonisation francaise après avoir été l´Einge Borena Baptisen à l´époque allemande, vers les années 1891 (…) De 1845 à 1917 d´autres missionnaires arrivées au Cameroun : Missions de Paris (France), de Bâle (Suisse) et Allemande entreprirent de regrouper tous les Baptistes. Malheureusement, les querelles de clocher- si on ose dire - provoquèrent la scission des communautés et partant l´indépendance de la Native Baptist Church. Devenue autonome en 1888, la N.B.C obtint son indépendance de haute lutte en 1921 sous la direction de LOTIN SAME.
LOTIN SAME
Sous le poids des représailles perpétuées par la Mission Evangélique de Paris, le N.B.C connut beaucoup de tracasseries jusqu´en 1932 date à laquelle le Pasteur LOTIN SAME, persévérant et soutenu par la communauté parvint à obtenir à nouveau l´autorisation de réouvrir les temples après un procès qui dura plus de deux ans. Le culte inaugural célébré à l´ Eglise Baptiste des Blancs de Bonalembé par le Pasteur Roussillon fut couronné de succès. Les œuvres et les créations du Pateur LOTIN SAME ne suffiraient pas à être citées dans un simples article; loin s´en faut : ü Renovation liturgique qui tienne compte de la sensibilité africaine des paroissiens ü Composition de cantiques (quelques centaines) sous forme de « Ngoso Chretien », plus beaux les uns des autres. En voici un qui puise les références, comme les autres dans les saintes écritures :
A MOTO, NJA NU LOM WA WUNJA MUNA NIAMA NU MA BAMBE MBA MIUNA ?
SANGO NYA BOSANGI NDE A MA PULE MO A M PULA JA TEN O LEE NYOLO NONGO SO A LANE WUNJA MO A LANE KA NA YE NO NU SANGO NONGO, A LA PENDA ETITI
Emprisomment et Excommunication
Les missionnaires européens firent des pieds et des mains pour briser l´élan créateur électrique de LOTIN SAME, avec le concours de l´administration coloniale. Ils n´y sont pas parvenus…par la grâce de Dieu. Le différend entre le Pasteur LOTIN SAME et la Mission de Paris portait sur des sujets de déontologie chrétienne. Entre autres, on lui reprochait d´accepter la polygamie des chrétiens dans l´Eglise. Sur ce pint précis LOTIN SAME retorquait qu´on n´est pas chrétien uniquement par ses œuvres, mais aussi et surtout par la grace. Il partait du principe qu´il fallait prendre ses campatriotes tels qu´ils étaient polygames, certes, mais qu´on pouvait néanmoins les amener à Dieu. Il appuyait son raisonnement sur le Christ lui-même, qui a dit « qu´il était venu chercher ceux qui étaient perdus », et qui est allé vers vers les Pharisiens, les Paiens et les Pécheurs afin de les tirer vers Dieu. Ne trouvant pas d´arguments, les missionnaires blancs cherchèrent l´alibi et accusèrent LOTIN SAME d´exercice d´activités lucratives.
En fait de quoi vivait-il exactement ? La direction de la Native Baptiste Church avait été confiée à LOTIN SAME sans lui donner les moyens. En fait, il lui fallait trouver des sources de financement de son œuvre quelque part. Pour ce faire, sa famille monta un société d´exploitation forrestière à Loum. C´est de là qu´il tirait sa « manne », puisque ne recevant de subsides de personne. Et cet argent , loin de garnir sa poche, était investi, mis au service de cette œuvre incommensurable. En quelque sorte, le nerf de la guerre… Cet esprit d´« indépendance » de LOTIN SAME était percu par les autorités coloniales comme exemple pour les populations. On lui colla l´étiquette de natinaliste du fait qu´il menait un combat acharné pour le bien-être des individus, de ses campatriotes. Ce nationaliste doit donc être vu ou pris au sens large de noble du terme. Tel se présentait le « rebelle » qu´il fallait à tout pris éliminer et dont l´excomunication et l´emprisonnement ne furent pas les moindres…
Au moment de célébrer, en cette fin d´année, le quarante cinquième anniversaire de sa mort nous sommes unamines pour dire que le Cameroun tout entier est en droit de s´en orgueillir de compter un homme de la trempe de LOTIN SAME parmi les figures marquante de son histoire.
Par Charles EKAMBI d´après les extraits de l´Apercu de M. Mpah Mpondo Black
Source : Infos Ngondo Dec-91
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