Downloads   Galeries   Forums   Audios   Vidéos   Liens   Livre d´or   Partenaires   Contact   
  Accueil
  Actualité
  Régions/Peuples
  Historique
  Sawanité
  Le Ngondo
  Tourisme
  Littérature
  VIP
  F.A.Q
  Agendas
  Evénements
  Annonces
  Projets
  Communauté



      


16.05.2008

Histoire de la Musique Sawa 

Notes de Peuplesawa.com:

Nous publions cette interview donnée par un des doyens, qui a vécu la periode de la naissance de notre musique moderne. Il n´est pas un chercheur, mais un "présent occulaire", comme on dit chez nous. Nous apprecions surtout certains anecdotes qui nous éclairent sur la situation musicale de l´époque. Néanmoins, nous avons le devoir de réfuter certaines affirmations, comme notre soeur Thecla Mbongue l´avait fait sur l´article "Douala, Ville d´Alfred Saker". Ici, ceci concerne surtout l´influence de la colonisation sur le doyen Din, qui donne un role important de l´Allemagne sur notre musique. Que se soit chez les Sawa, les Congolais ou les Noirs de la diaspora, nous avons toujours été les champions dans la création musicale. Bien au contraire, comme notre ancêtre Miles Davis nous fait savoir, ce sont les Noirs (Moors) qui ont influencé la musique européene, telle que le Flamenco. Les Sawa ont peut-être joué avec les instruments apportés par les Allemands, mais les créations musicales de l´Ambass Bey, et autres rythmes sont bien les nôtres.

S´agissant de la signification du terme "AMBASS BAY", nous publierons un jour un article qui explique son origine pour corriger les explications malheureusement érronées du doyen Din.

Cependant rejouissez-vous de cet article plein d´anecdotes interessantes sur l´histoire de notre musique.

Nandolo
Le Webmaster - peuplesawa.com



Interview de M. Din Gobina

On n´est pas obligé de pondre un œuf avant de savoir qu´il est frais. De la même manière, on peut parler de musique et de chant sans posséder un don en connaissance musicale. Question de passion. Et à ce propos, M. DIN GOBINA de Bonantoné-Deido, un passionné de la danse, est intarissable sur l´histoire de la musique Sawa : Suivez le guide.


N.M : Parlez nous des danses dans le Sawa

M. DIN GOBINA : Nous avions beaucoup de danses selon les circonstances. Pour ce qui est de celles qu´on entend le plus aujourd´hui, elles ont été imposées par le modernisme. C´est le cas de l´Assiko et de L´Ambass bé.
L´Ambass bé est arrivé avec la colonisation allemande. C´était une danse typiquement allemande. Dailleurs, ce nom avoue crûment son origine germanique : En allemand, Ambass bé signifie « Danse de joie des enfants du pays », Nous lui avons donné une autre dénomination : « Danse du pays » afin d´éviter de prononcer le mot « Ambass bé ».

N.M : Pourquoi « Danse du pays » ?

M.D.G. : « Danse du pays » car c ´est le peuple tout entier qui l´a accueillie et qui en tirait la quintessence dans tous les aspects, surtout les jeunes.
C´est une danse esthétique qui comporte plusieurs changements de rythme, énormément de variations chorégraphiques, de mouvements dont le plus important est le jeu d´épaules : ce sont autant de richesse pour le plaisir des yeux et des amoureux de la danse.

N.M : Si je vous comprends, les Allemands nous ont imposé leur culture ?

M.D.G : Pas du tout. La preuve en est que nous lui avons donné un nom différent. En fait, c´est chez l´un de nos aînés qui repondait au patronyme d´Ekamb´A Mtia que j´ai vu l´Ambass bé pour la première fois. Il officiait en qualité de « boy » chez des blancs. Il a donc imité et rapporté cette danse de chez ses maîtres. Ensuite, il s´est efforcé à la faire connaître dans tout le Sawa(à Bonajo, à Bonaku, à Bonaberi, à Abo, etc…) comme un sacerdoce.
Ce qui ne veut nullement pas dire qu´il fut le premier Duala à la danser, puisqu´on nous a dit qu´un homonyme de mon père, feu Ebongue Din´Eboumbou était un extraordinaire danseur d´Ambass bé. Mais c´est Ekamb´A Mtia qui en a transmis le goût à la jeunesse Sawa.

N.M : Vous ne dansiez pas le Makossa ?

M.D.G : Le Makossa n´est pas une danse aussi vielle que cela. Celui qui, le premier, a sorti ce terme de sa bouche c´est Nelle Eyoum, au milieu des annés 50.
Voyez-vous, toute invention humaine procède d´un rêve et fait appel à la créativité, donc à l´imaginaire. Ce génie créateur, de temps à autre, nous vaut de nouvelles danses, de nouveaux rythmes en somme.
Le mot Makossa n´a jamais existé dans notre vocabulaire. Il vient de Nelle Eyoum : c´est l´étendue de son talent de guitariste et son travail de recherche permanente de mélodie qui l´ont amené à inventer un rythme nouveau qu´il a appelé « Makossa » et que le public a apprecié et adopté.
Je me repète peut-être, mais jamais avant Nelle Eyoum, je n´avais entendu parler de Makossa. Et aucune œuvre humaine ne peut se faire sans un homme au départ…

N.M : Avant de créer le « Makossa » quel était son créneau ?

M.D.G : Nelle Eyoum était un chanteur-musicien de l´Assiko. Ce qui prouve – si besoin est – la provenance du Mokossa.
Pour ce qui est de l´Assiko lui-même, sa mère patrie se situe en Afrique de l´Ouest. Cependant, alors que l´Assiko existait déjà dans les années 20, un homme s´est chargé de lui décerner ses lettres de noblesse : feu Ragadolf Endene Mpongo. C´était un grand maître de l´Assiko en qualité de danseur.
Ma génération a dansé le « Matchop » et le « Madonna » qui étaient autant de variétés de l´Assiko, comme le « Tripoint » aux années 70 pour le Makossa.

N.M : Où dansait-on toutes ces danses ? Y avait-il des bars et des boîtes de nuit ?

M.D.G : Pensez-vous ! A l´époque, les gens dansaient au « Lobango » l´unique bar de la ville. Le « Lobango » était situé dans un endroit extrêmement difficile d´accès naguère, exactement à l´emplacement de l´immeuble actuel du photographe Anatole (sans publicité), à côté du Marché Central. Mais, vous vous en doutez , peu d´autochtones s´y rendaient, car par tradition, les Duala ne dansaient que dans leurs cours qui avaient de l´espace.
En fait, quand les jeunes gens d´un clan organisaient une fête populaire d´Assiko chez eux, nous savions que nulle part ailleurs, il n´était question de créer un autre point de danse ce jour. Toute la jeunesse allait au même endroit. Quand ce n´était pas quelque part à Akwa ou à Deido, c´était à Bonapriso par exemple. Et quand les allogènes se mirent à s´interresser à la chose, eh ! bien, il nous arrivait d´aller faire la fête et danser à l´« arrière-pays », entendez New-Bell.
Il n´y avait pas d´invitation. Nous étions organisés en Club, entre gens qui affectionnaient l´Assiko. On adhérait au Club si l´ambiance amicale qui y régnait vous accrochait, que vous soyez de Jébalè ou d´Abo.
Nous ne refusions pas non plus que les villageois des clans où nous nous trouvions prennent part à la fête. Il n´était pas question de s´acquitter de quelques frais de participation que ce soit, l´important était de faire exploser sa joie d´être, de vivre.

N.M : Pourtant, il vous fallait faire venir les musiciens. Qui les payait ?

M.D.G : Les musiciens n´étaient pas difficile à trouver, ce d´autant plus qu´ils étaient souvent membres de notre Club. Quoi de plus naturel, puisque la musique est l´expression de la joie au même titre que la danse !
Les membres du Club, enfants du village qui recevaient, qui organisaient la fête se cotaisaient pour trouver un certain montant d´argent. Ils faisient préparer la nourriture, achetaient les boissons. Les autres, je me repète, n´avaient aucun frais, ni d´entrée, ni pour se servir au buffet, encore moins pour danser.
Que vous soyiez de Jébalé, d´Abo, de Bonendalè ou de Bonébéla, l´essentiel était de vibrer à l´unisson, de « tourner » dans le club. Tenez, par exemple : tous les guitaristes de l´époque n´étaient que des Pondo, comme Epata, Njomb´à Masso et des Bakoko. Piètres musiciens, les Duala étaient plutôt reputés excellents danseurs.
Un des guitaristes Duala, était Ebel´Ekwalla qui s´est rendu parmi les tout premiers à lagos enregistrer des disques vers les années 34, 35. Ce fut pour nous un émerveillement imémorable que d´écouter les œuvres artistiques de nos frères sur « tablette », malgré le fait qu´ils ne touchaient pas un radis des droits d´auteur. Nous ignrions ce que cela représentait, et personne n´avait l´idée d´en revendiquer …par ignorance.

N.M : Vous me livrer un tableau optimiste alors que l´on a toujours parlé de la musique congolaise au cameroun.

M.D.G : Dans la vie, une chose peut « acheter » une autre. C´est vrai pour la musique congolaise qui était très en vogue ici chez nous. Question rythme et chant, nous venions loin, très loin derrière ces Congolais : leur musique était tellement envoûtante que, chaque fois qu´un groupe mettait pied au Cameroun, il remuait les tripes et faisait déplacer les foules. Ils avaient des mélodies qui écrasaient nos chansons, des virtuoses dans le jeu de guitare avec qui nos musiciens ne donnaient pas du change.
Fort heureusement, les choses ne devaient pas rester en l´état. Lob´A Lobe rameau vint, pour laver l´affront. C´est à partir de lui que les Sawa retrouvèrent un engouement pour notre musique, au détriment des Congolais. Ces derniers, déboulonnés du « hit-parade », prirent franchement ombrage, au point qu´ils envoyèrent un dénommé Wendo liquider cette coqueluche de la musique camerounaise qu ´était Lobe Rameau.

Propos recueillis par GIDE
Source : infos Ngondo-Dec.91
 

Source:  | Hits: 39529 | Envoyer à des amis  ! | Imprimer ! | Réagir(1)

PLUS DE NOUVELLES


  Toups Bebey est le directeur artistique d’un festival qui se tient au Gabon.
( | 01.05.2007 | 34131 hits  | 0 R)

  How has Christianity changed? Nigerian pastors spread into Cameroon
( | 26.04.2007 | 26742 hits  | 0 R)

  Dibombari: Yvonne Ngo Mbebga - Combattre l’exode rural par la culture
( | 22.04.2007 | 27341 hits  | 0 R)

  Jacqueline Ikollo Ndoumbè Ekambi. Une Sawa consacrée “Mafo” à l’Ouest
( | 17.04.2007 | 32608 hits  | 0 R)

  Historique de la littérature Camerounaise. Yoshua Dibundu, Martin Itondo, Mumé Etia, Benjamin Matip, Sengat Kuo, Mongo Beti, etc...
( | 15.04.2007 | 57091 hits  | 0 R)

  La Sanaga Maritime en ébullition
( | 12.04.2007 | 38520 hits  | 0 R)

  Bonépoupa: Affrontements sanglants à répétition pour "Litige foncier"
( | 11.04.2007 | 36891 hits  | 0 R)

  EBAMBA: Pour sauver l´héritage des fils du Wouri
( | 07.04.2007 | 48771 hits  | 3 R)

  Le mémorandum des Sawas du Wouri à l’Etat
( | 06.04.2007 | 32403 hits  | 0 R)

  Remembering Africans in the Nazi Camps - Theo Wonja, Mpondo Akwa, Adolf Ngoso Din, Martin Dibobe
( | 05.04.2007 | 41006 hits  | 0 R)

  Photos souvenirs
( | 05.04.2007 | 38877 hits  | 0 R)

  SANAGA-MARITIME PRES DE 80 ORDINATEURS REMIS AUX ETABLISSEMENTS SCOLAIRES
( | 03.04.2007 | 25087 hits  | 0 R)

  Les Forces Armées des Etats-Unis et de la France dans le Golfe de Guinée
( | 01.04.2007 | 38898 hits  | 0 R)

  Africa - Where the Next US Oil Wars Will Be
( | 01.04.2007 | 32467 hits  | 0 R)

  Culture: Un festival international à Bafia dans le Mbam
( | 30.03.2007 | 31906 hits  | 0 R)

  Le Festival KATE de Bomono ba Mbenguè
( | 29.03.2007 | 27806 hits  | 0 R)

  Il y a 200 ans été abolie la traite transatlantique
( | 27.03.2007 | 24709 hits  | 0 R)

  Marinette Ndomè Dikoum, née Dinde : REBONDISSEMENT et NOUVELLES REVELATIONS
( | 27.03.2007 | 48910 hits  | 1 R)

  Bill Akwa Betote - la Photo, son Tempo
( | 22.03.2007 | 31095 hits  | 0 R)

  Samuel Nja Kwa: Journaliste et Photographe
( | 22.03.2007 | 30930 hits  | 0 R)

  PERE PIERRE MEINRAD HEBGA (PHILOSOPHE ET THEOLOGIEN CAMEROUNAIS)
( | 21.03.2007 | 41339 hits  | 0 R)

  Esotérisme commercial: Voici comment les clients de la ’’33’’ financent les sectes
( | 21.03.2007 | 77871 hits  | 0 R)

  Père Meinrad HEBGA: La magie, la sorcellerie, la superstition
( | 21.03.2007 | 41095 hits  | 0 R)

  MUSIQUE - Revue de Presse
( | 20.03.2007 | 33214 hits  | 0 R)

  La première édition des marmites d’or se prépare.
( | 20.03.2007 | 32024 hits  | 0 R)

  Moni Bilè: Parcours - Artiste, Musicien
( | 20.03.2007 | 31443 hits  | 0 R)

  Bobby James Nguimè : Le testament du makossa était une malicieuse copie de mon initiative.
( | 20.03.2007 | 30152 hits  | 0 R)

  Le vrai makossa revient "Aladji Touré Master Class"
( | 16.03.2007 | 32914 hits  | 0 R)

  Roger Milla dédicace son livre "L`épreuve de ma foi"
( | 16.03.2007 | 30503 hits  | 0 R)

  DUTA, Biennale des Arts Visuels en Afrique centrale
( | 13.03.2007 | 32879 hits  | 0 R)

  Lions : Womé Nlend se retire définitivement
( | 12.03.2007 | 31784 hits  | 0 R)

  SOCIETE : Sawanité, une certaine idée de l’humanisme
( | 12.03.2007 | 27061 hits  | 0 R)

  Sawa Village : Le grand Restaurant Africain de Francfort.
( | 11.03.2007 | 30486 hits  | 0 R)

  Von Kamerun nach Babelsberg: Die Geschichte des Schauspielers Louis Brody
( | 09.03.2007 | 55433 hits  | 1 R)

  Schwarz sein und deutsch dazu
( | 09.03.2007 | 31339 hits  | 0 R)

  Prince Douala Manga Bell : chef supérieur du canton Bell : “ Tous les chefs Bassa veulent Samson ”
( | 08.03.2007 | 33059 hits  | 0 R)

  Kribi: Les chefs de village réclament des dédommagements
( | 08.03.2007 | 31616 hits  | 0 R)

  Origine de la Journée internationale de la femme : 08 mars
( | 08.03.2007 | 24011 hits  | 0 R)

  Massao 2007: Les "gos", la radio et le Massao
( | 07.03.2007 | 31468 hits  | 0 R)

  L’Université de Yaoundé I se souvient de Francis Bebey
( | 07.03.2007 | 30541 hits  | 0 R)

  GHANA 50 ANNIVERSARY
( | 06.03.2007 | 36102 hits  | 0 R)

  Fête commémorative des Batanga
( | 01.03.2007 | 37777 hits  | 0 R)

  L’île de Manoka, chef-lieu de l’arrondissement éponyme regroupe une vingtaine d’îlots
( | 28.02.2007 | 34685 hits  | 0 R)

  Noah of the Bible was a Black Man
( | 25.02.2007 | 24420 hits  | 0 R)

  The Lost Prophet of the Bible "Enoch The Ethiopian"
( | 24.02.2007 | 38218 hits  | 0 R)

  Le Livre des Secrets d´Enoch
( | 24.02.2007 | 34736 hits  | 0 R)

  Moïse l’Africain: La vérité voilée sur l´Africain qui a inspiré le monothéisme occidental
( | 22.02.2007 | 45836 hits  | 0 R)

  Yabassi (Nkam): la conférence des chefs traditionnels Ngan Nkam s´organise
( | 21.02.2007 | 35590 hits  | 0 R)

  Les Bassas du Wouri s’opposent à une succession aux forceps.
( | 21.02.2007 | 25395 hits  | 0 R)

  Kribi : Le maire et le député se déchirent
( | 19.02.2007 | 36926 hits  | 0 R)



   0 |  1 |  2 |  3 |  4 |  5 |  6 |  7 |  8 |  9 |  10 |  11 |  12 |  13 |  14 |  15 |      ... >|



Jumeaux Masao "Ngondo"

Remember Moamar Kadhafi

LIVING CHAINS OF COLONISATION






© Peuplesawa.com 2007 | WEB Technology : BN-iCOM by Biangue Networks