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21.08.2007
Prince Bétotè DIKA AKWA nya BONAMBELA
Né le 27 janvier 1933 à Douala , le Prince Dika Akwa nya BONAMBELA est anthropologue, historien, juriste et homme politique. 109 e descendant d´une vielle dynastie africaine, issu d´une famille qui a payé un lourd tribu pour la défense de la cause nationaliste au Cameroun, il est le petit fils du roi DIKA AKWA XI, signataire avec l´Allemagne Impériale du Traité de protectorat du 12 juillet 1884 (qui engagea le Camerou dans son histoire moderne), et mort en deportation en 1916, neveu du Prince Ludwig MPONDO AKWA, le défenseur de la cause camerounaise au Reichstag de 1902 à 1911 et fusillé par les Allemands en 1914. Son pere, le roi BETOTE AKWA a connu à son tour la deportation politique avant de devenir doyen d´âge de I´Assemblee Nationale Camerounaise, Président du Conseil National des Chefs traditionnels et Ministre d´Etat au Cameroun.
En 1948, il entame des etudes secondaires en France. Apres une formation à I´Ecole francaise des cuirs et peaux, il etudie à la Sorbonne. Il est ainsi diplômé en Economie et Sciences Sociales de l´Ecole Pratique des Hautes Etudes de Paris, Docteur en ethnologie.
Dans sa vie professionnelle, le Prince DIKA AKWA a été directeur de journaux, chercheur au CNRS de Paris, chargé d´enseignement à la Sorbonne, conferencier à I´Ecole Nationale de Magistrature de Paris, puis assesseur du Directeur de UER. Anthropologie-Ethnologie-Science des religions et Directeur du Centre international de recherches africaines de l´Universite de Paris VII, de 1971 à 1974.
Rentre dans son pays natal, il est nomme coordonnateur de recherches ethno-sociologiques à I´Office National de la Recherche Scientifique et Technique (ONAREST) et depuis 1983, chef du Departement d´Histoire et d´Archéologie à I´Institut des Sciences Humaines. II est egalement professeur depuis 1979 à l´Universite des Mutants au Senegal et directeur de la revue « Le Mutant d´Afrique ».
Son oeuvre scientifique s´étale sur une trentaine d´années et seize ouvrages. II a dejà apporté une contribution determinante à la science en renouvelant I´ethnologie religieuse, en mettant sur pied une nouvelle discipline, I´universologie, une méthode nouvelle, le MULONGI /ou methode architecturale, la Logique Filiatique, mais aussi des efforts de reconstitution originale d´une histoire des peuples noirs vue de I´interieur.
Parallelement, il s´est assumé dans une longue et patiente initiation au sein des confreries traditionnelles de son pays. Cette composante de sa personnalité, jointe à son background familial, a été I´un des ressorts de son entrée precoce sur la scene politique africaine.
II se signale des 1951 dans le mouvement estudiantin et en 1954 par la creation du journal Kaso. En 1956, il est secretaire du Comite politique du Courant d´Union Nationale qui rassemble les forces vives du Cameroun. II se retrouve ambassadeur itinerant du mouvement nationaliste de son pays en Asie et au Maghreb. En 1957, petitionnaire à la tribune des Nations Unies à New York, il reclame I´independance et la reunification du Cameroun. En 1958, il preside le Comite economique de la conference de solidarité des peuples afro-asiatiques au Caire. Bientôt, en avril 1958, il est I´hôte du Neo-Destour en Tunisie et celui du FLN en Algerie. Le Président Gamal Abdel NASSER lui ayant accorde I´asile politique, il doit mener de front I´afroasiatisme et le panafricanisme. II fonde alors la force de liberation africaine avec Abdel KRIM, le vainqueur du Rif. Ensuite, etabli à Accra, sous les auspices de NKWAME N´KRUMAH, il devient I´un des onze secretaires du Comite directeur de la «All African Peoples Conference». Le voilà tour à tour en Guinee et au Liberia, accueilli par les Presidents Sekou TOURE et William TUBMANN.
Rentre au Cameroun, le Prince DIKA AKWA fonde le CORECA (Comite pour la reunification du Cameroun). II prend la tête de la Force de liberation nationale du Cameroun (FNLCAM). Apres I´amnistie de 1959; il devient I´un des leaders de la reconciliation nationale, puis sécrétaire du Comité politique des forces vives de I´opposition. En 1960, il est elu sécretaire à I´Organisation et à la propagande de I´UPC légale et enfin il accède au Premier secretariat en novembre. En janvier 1961, il est arrêté pour «atteinte à la sûreté interieure de I´Etat». Condamné à perpetuite dans une enceinte fortifiée, il est deporté et liberé en 1965 après une detention dans douze prisons et vingt-six brigades. Son retour en France lui permet de se consacrer dès lors à la vie universitaire et scientifique. Entre temps, il adhère à I´UNC, parti unique au pouvoir, mais il plaide pour la democratie.
35 années d´une vie foisonnante d´experience publique multiforme ont faconné en lui une extraordinaire faculté à transcender les clivages politiques et la conviction d´un indispensable dialogue de fond entre les civilisations.
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