Downloads   Galeries   Forums   Audios   Vidéos   Liens   Livre d´or   Partenaires   Contact   
  Accueil
  Actualité
  Régions/Peuples
  Historique
  Sawanité
  Le Ngondo
  Tourisme
  Littérature
  VIP
  F.A.Q
  Agendas
  Evénements
  Annonces
  Projets
  Communauté



      


16.09.2005

Paul SOPPO PRISO et l´Histoire des Hommes d’Affaires Camerounais 

Le 6 Septembre 2004: Une incursion dans le monde des affaires au Cameroun peut s’avérer un exercice édifiant. Avec, très souvent, la possibilité de tomber de très haut...

Cherchez l´homme d´affaires au Cameroun. Aussi loin qu’on peut remonter dans l’histoire, les surprises ne manqueront pas. Les petites histoires non plus. Après la génération des premiers commerçants que l’on recrutait essentielle-ment parmi les Sawa qui gravitaient autour des comptoirs coloniaux, les anné-es des indépendances vont fondamentalement changer les données.

Dès 1960, un seul homme d’affaire peut être classé millionnaire, c’est
bien Paul Soppo Priso. A sa mort en 1997, des sources le créditent d’une fortune colossale évaluée à près de deux milliards. A l’origine de cette fortune, une histoire officielle et une légende.

L’histoire officielle dit que Paul Soppo Priso a été un pionnier dans
le bâtiment et qu’il était plutôt doué pour la réalisation de plans dans
l’architecture. Il dessinera tellement de belles maisons qu’il en amassera une petite fortune qu’il réinvestira massivement dans l’immobilier.
A force de spéculations, il comptera parmi les deux ou trois plus gros
propriétaires immobiliers du pays. Avec les retours sur ces investissements au moment où les loyers rapportent gros, l’homme réussira très tôt à prendre des participations, sur des tours de tables avec des capitaines d’industrie étrangers, dans plusieurs unités industrielles de jeune pays indépendant. On retrouve, pêle-mêle, Asquini Encorad, l’entreprise de bâtiment et de travaux publics que l’on croyait être une entreprise italienne, le Complexe chimique camerounais (CCC) cédé dans des conditions troubles à la famille Fadil, etc. Quelques banques, des investissements aussi en Europe et des placements sur les places boursières. Selon la petite information, Paul Soppo Priso sera, dans les années 90, un des actionnaires de Paribas et un des patrons de la plus grosse compagnie de taxis à ... Paris.

Légendes

La légende dit autre chose sur les origines d’une telle fortune. Un oncle sorcier, qui aurait pris possession d’un trésor colonial sous la forme d’un sac de billets de banque. Probable, mais tout aussi difficile à prouver que les histoires des fortunes de milliardaires Bamiléké sur la route de Nyala.
Du coup aussi, lorsque les légendes à dormir debout se sont effondrées
comme des baudruches dégonflées, on finit par remettre en question le mythe du bon gestionnaire reconnu à certaines tribus du Cameroun.

Toutes les grandes fortunes du Cameroun sont à l’image de toutes les autres. Quelques grands crimes soigneusement masqués, de magnifiques trafics en tous genres, des hold-up en règle auprès des banques locales ou sur le dos du fisc.

Contrairement à Paul Soppo Priso qui se gardait d’avoir des démêlés avec les banques (On retrouvera rarement son nom en rouge sur la centrale des risques de la Béac), toutes les fortunes des hommes d’affaires camerounais ont quel-que chose à voir avec des jongleries sur le dos des banques.

Le meilleur coup dans le chapitre est certainement celui joué par une
jeune dame d’à peine 27 ans, qui aura réussi le tour de force de barboter huit ou neuf milliards à la barbe et au nez des banquiers. Avec l’argent théoriquement emprunté aux banques, elle s’achètera tout un parc de camions, de voitures utilitaires et autres minibus Mercedes. L’affaire a fait grand bruit, la banque de la place en était rendue a négocier des échéanciers de remboursement. Les avocats vont être menés en bateau, on récupérera à peine le tiers de la dette. L’agence de voyage a fait faillite, des camions ont été cédés à des prête-noms, il n’y a plus rien à recouvrer.

Mais au fait, la jeune dame que l’on dit très brillante par ailleurs
(ce qui est à vérifier) n’a pas inventé la poudre à canon ou l’eau chaude. Elle s’est contentée d’imiter ses oncles et ses cousins, qui sont passés par là longtemps avant qu’elle ne soit née. Les jongleries avec les banques sont leur sport préféré. Ils y excellent. Ils profitent des réseaux d’agences des établissements bancaires de la place, et le tour est facilement joué, avec juste la complicité du chef de l’agence du village à Dschang ou à Bafoussam.

L’homme ou la femme d’affaires ouvre un compte à l’agence centrale à Douala, quelques mouvements créditeurs au bout de six mois, elle gagne la confiance du directeur de crédit qui l’autorise à tirer des chèques sur l’agence du village. Il suffit de s’entendre avec le chef d’agence qui est généralement un cousin. Alors, on tire des chèques, l’argent est décaissé, mais les chèques ne sont jamais présentés dans les délais réglementaires à la compen-sation. L’argent a le temps de “ tourner ” et à l’arrivée, on est multimilli-onnaire avec l’argent de la banque. Il arrive souvent que l’ ”homme d’affaires ” tire des chèques de un milliard sur un compte créditeur de juste trois cent millions. Mieux, le bénéficiaire oublie souvent de rembour-ser. L’argent est parti ailleurs, on attend la restructuration bancaire et le contribuable, l’Etat devra abouler 300 milliards pour éponger l’ardoise. N’importe quel demeuré deviendra un grand homme d’affaires s’il pouvait obtenir de telles facilités auprès d’une banque.

De quoi définitivement disqualifier la légende farfelue du vendeur d’arachi-des qui devient milliardaire Quels que soient les taux d’actualisation et les faramineux retours sur investissements, on ne devient pas milliardaire en vingt ans avec un capital de cent mille francs ou un million de Cfa.

Trafics en tous genres

Le grand crime est l’allié absolu de ces hommes d’affaires qui font
fortune. Sous de grandes limousines luxueuses et de vastes villas cossues
se trament presque toujours de grands trafics? En tous genres? Trafics
de drogue nous dit-on pour le groupe Fotso, dans les piles directeur de
crédit qui l’autorise à tirer des chèques sur Hellesens ou dans l’industrie des “Nyanga grass”. La filière aurait été développée par l’homme d’affaires depuis des lustres, y compris sous couvert de haricots verts.
Au point qu’un scandale aux Etats-Unis finit par éclabousser l’avion prési-dentiel. Du coup, les convictions sont faites. Pour survivre de trafics et prospérer dans le bizness, il faut de puissants soutiens politiques. Lorsqu’on ne peut pas trouver son créneau dans le trafic de stupéfiants, on jongle avec le fisc, ou alors, on contourne la douane.

Ketchanga alias Maniac l’a compris. Il est le meilleur négociant camerounais de cigarettes importées. Dans son portefeuille, on retrouve des marques des plus inattendues. Benson, Marlboro, Business Club. La législation camerounaise en matière de droits douaniers est des plus dures. Avec seulement les droits d’accises qui taxent les cigarettes à 100 %, on ne comprend pas que le grand Maniac parvienne à vendre des cigarettes sur le marché camerounais au même prix que des producteurs locaux. Souvent, il réussit le tour de force de vendre beaucoup moins cher queses “concurrents ”.

On est parti de loin

On est parti de très loin. Dès les années 60, sous Ahidjo, quelques
ouvriers agricoles dynamiques arrivés de l’Ouest du pays se font de petit bas de laine et s’adonnent au petit commerce à travers le pays avec, pour seule base, des concessions terriennes que des autochtones leur abandonnent essentiellement dans le Moungo, à Nkongsamba, Njombe ou Penja. Le cacao et le café se vendent bien, les termes de l’échange ne se sont pas encore détériorés et l’économie de rente commence a produire ses nouveaux hommes riches. Ils ne sont pas assez riches pour être classés industriels, leurs économies ne le leur permettent pas encore.

Le président Ahidjo décide alors de créer ex-nihilo une première classe
d’hommes d’affaires camerounais. La tâche sera plutôt facile. Les Camerounais ont besoin de manger du riz et du pain qu’on ne fabrique encore qu’avec de la farine de blé importée. On signera une demi-dizaine de licences d’import-export. Ces licences assurent un monopole absolu à leurs détenteurs. Ainsi naîtront les premières grandes fortunes “ nordistes” au Cameroun.

FRANCOIS LASIER
Copyright (c) 2005 ´Aurore Plus´. All Rights Reserved.
 

Source:  | Hits: 60848 | Envoyer à des amis  ! | Imprimer ! | Réagir(0)

PLUS DE NOUVELLES


  Réaction sur l´article "Douala, ville d´Alfred Saker"
( | 20.07.2005 | 34930 hits  | 0 R)

  Saviez-vous que BAKASSI, aujourd´hui occupé par les Nigérians signifie en Douala "ils ont accueili" ?
( | 17.07.2005 | 41181 hits  | 0 R)

  Le Ngondo 2002 sur les berges du Wouri
( | 15.07.2005 | 31341 hits  | 0 R)

  UNE ETUDE SUR LES PIROGUES DOUALA
( | 13.07.2005 | 32543 hits  | 1 R)

  Léopold Moume Etia n’est plus
( | 12.07.2005 | 34262 hits  | 0 R)

  CONTEXTE HISTORIQUE GÉNÉRAL DE L’ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE 1890-1960
( | 12.07.2005 | 32843 hits  | 0 R)

  SAWA TOURISME !
( | 11.07.2005 | 25537 hits  | 0 R)

  Masosomanambè” : Le calendrier qui déterre l’histoire des Sawa
( | 10.07.2005 | 45960 hits  | 4 R)

  Ngondo : Deux nouveaux hommes pour de nouveaux défis
( | 06.07.2005 | 33353 hits  | 0 R)

  Sam Mbende : le spectacle… contenu
( | 30.06.2005 | 27594 hits  | 0 R)

  Traité germano-duala : 120 années de controverse. Reflexions Kum-mouelle-nsame-ntone.
( | 18.06.2005 | 44402 hits  | 3 R)

  Dika Akwa III - Les Bonambela amorcent l’envol
( | 09.06.2005 | 37845 hits  | 2 R)

  Le Sacre d´un Roi: Dika Akwa III
( | 09.06.2005 | 35966 hits  | 0 R)

  Grand Sawa : Les chemins de l’Union
( | 05.06.2005 | 26662 hits  | 0 R)

  Massao 2005 : On attend Coco Mbassi…
( | 06.05.2005 | 33120 hits  | 0 R)

  Le Mpooh
( | 01.05.2005 | 33469 hits  | 2 R)

  Recit du sacre du roi Dika Akwa III
( | 09.04.2005 | 32577 hits  | 0 R)

  André Nganguè : Un patriarche à l’antenne
( | 18.01.2005 | 37576 hits  | 0 R)

  Tradition: Le Ngondo dévoile son calendrier
( | 01.01.2005 | 26161 hits  | 0 R)

  Ngondo: Sous le vase sacré
( | 28.12.2004 | 26545 hits  | 0 R)

  Musique : Le bon jus de Coco
( | 06.12.2004 | 32063 hits  | 0 R)

  Miss Ngongo 20XX
( | 26.10.2004 | 31646 hits  | 0 R)

  Spectacle en vue :Coco Mbassi revient
( | 22.10.2004 | 31441 hits  | 0 R)

  Léopold Moume-Etia, 1913-2004 :Une page de l’histoire du Cameroun est tournée
( | 16.07.2004 | 41046 hits  | 0 R)

  Littoral : Moukoko Mbonjo reçoit l’onction du ngondo
( | 18.03.2004 | 43233 hits  | 1 R)

  Africavenir: Un trésor culturel à Bonabéri
( | 17.01.2004 | 36947 hits  | 2 R)

  Grandeurs et travers du Ngondo.
( | 05.12.2003 | 25649 hits  | 0 R)

  ACTIVITES & PROGRAMME
( | 25.11.2003 | 28744 hits  | 0 R)

  LETTRE DU PRESIDENT DU NGONDO 2002
( | 25.11.2003 | 28221 hits  | 0 R)

  BILAN du NGONDO 2002
( | 25.11.2003 | 27996 hits  | 0 R)

  Ngondo : La délégation de Douala fait escale à Yaoundé.
( | 10.11.2003 | 27356 hits  | 0 R)

  African Cults: Sangoma & Nganga
( | 01.01.1970 | 62535 hits  | 0 R)

  Charismatique: René Douala Manga Bell
( | 01.01.1970 | 43196 hits  | 0 R)

  Les Sawa réclament le site où le Ngondo serait né
( | 01.01.1970 | 38521 hits  | 0 R)

  Dits et écrits de UM NYOBE
( | 01.01.1970 | 36134 hits  | 0 R)

  Ngondo 2008: Message de Prospérité et de Fécondité
( | 01.01.1970 | 34954 hits  | 0 R)

  Pierre Valéry Lobé Békombo est allé rejoindre Doumbe Djengué
( | 01.01.1970 | 34835 hits  | 0 R)

  Haïti : Souffrance, chaos et dignité !
( | 01.01.1970 | 29751 hits  | 0 R)

  Programme NGONDO 2008
( | 01.01.1970 | 29406 hits  | 0 R)



   0 |  1 |  2 |  3 |  4 |  5 |  6 |  7 |  8 |  9 |  10 |  11 |  12 |  13 |  14 |  15 |      ... >|



Jumeaux Masao "Ngondo"

Remember Moamar Kadhafi

LIVING CHAINS OF COLONISATION






© Peuplesawa.com 2007 | WEB Technology : BN-iCOM by Biangue Networks