Downloads   Galeries   Forums   Audios   Vidéos   Liens   Livre d´or   Partenaires   Contact   
  Accueil
  Actualité
  Régions/Peuples
  Historique
  Sawanité
  Le Ngondo
  Tourisme
  Littérature
  VIP
  F.A.Q
  Agendas
  Evénements
  Annonces
  Projets
  Communauté



      


Entretien avec... Marthe Moumié

 
“ Je n’ai fait que mon travail, celui d’une veuve qui honore son mari ”


Elle a soufflé sur sa 75ème bougie le 4 septembre 2006. Une grâce de plus en plus rare dans un pays comme le Cameroun. Pourtant, Marthe Moumié continue à tenir sur ses deux jambes. La veuve de l’un des grands martyrs pour l’indépendance du Cameroun vit ses derniers jours à Ebolowa, dans son sud natal. Rencontrée à son domicile, elle a bien voulu nous ouvrir une partie de sa vie, parler de sa vision de la gestion du pays et de l’encadrement qu’elle bénéficie de la part des Upécistes et des autres Camerounais. Une interview entrecoupée de larmes.

Abel Eyinga a organisé ici à Ebolowa, le 48ème anniversaire du décès de Ruben Um Nyobè. Qu’est-ce que cela vous a laissé comme souvenirs?

C’était une belle initiative de la part de Eyinga. Il m’a invitée et je lui ai dit tout le bien que je pensais d’une telle rencontre. Les participants ont parlé par exemple de tribalisme. J’ai souffert de ce fléau. Je peux déjà vous dire qu’un homme comme Kodock qui se veut secrétaire général de l’Upc est tribaliste. Il s’occupe bien de la veuve de Ruben Um Nyobè pour qui, il a construit une maison avec une pension alimentaire.

Comment avez-vous vécu le tribalisme à l’époque de la lutte pour l’indépendance ?

Je dois vous dire que ce phénomène n’était pas connu comme c’est le cas actuellement. Les gens veulent gagner de l’argent et des biens. Ruben Um Nyobè n’était pas tribaliste. Um et Moumié s’entendaient bien sur la direction du parti. Ils travaillaient la main dans la main. Nos deux familles étaient régulièrement ensemble.
Félix Roland Moumié a accordé des bourses aux étudiants camerounais sans tenir compte de leurs origines. Ceux qui voulaient faire leurs études et qui n’avaient pas de moyens financiers venaient voir Moumié lorsque nous étions à Conakry ou bien au Ghana. Il demandait aux pays amis : Chine, Urss, Albanie, Cuba etc. de le faire. Est-ce que aujourd’hui (elle fond en larmes), ces étudiants me reconnaissent. Aucun n’est venu me voir. Pourtant Moumié n’a pas donné de bourse aux Bamoun. Il voulait aider celui qui avait la volonté de faire quelque chose.

Quel genre de femme et d’épouse avez-vous été aux côtés d’un homme comme Félix Roland Moumié votre époux ?

J’ai travaillé avec Moumié dans l’Upc. J’étais militante et je reste militante. Parce que les activités que je mène maintenant sont pour préserver la mémoire de Moumié de toute souillure. Je fais tout pour honorer la mémoire de mon mari. J’ai écrit ce que je sais de lui et des activités du parti. (Ndlr : elle vient de commettre un livre sur son époux. Il sera bientôt sur le marché camerounais. Ce livre a conduit à un film réalisé par un Allemand). Je me sens un peu satisfaite à ce niveau-là.

Depuis quelques années, il y a des Upc. Selon vous, qu’est ce qui peut être fait pour sauver ce parti ?

L’Upc est divisée. Même du temps de Moumié, les divisions avaient commencées. Mais entre Moumié et Um Nyobè, il y avait entente. C’est Um Nyobè qui a choisi Moumié et l’a fait élire président de l’Upc lors du deuxième congrès de l’Upc qui a eu lieu à Eséka. Um et Moumié ont fait l’école des cadres du parti à Douala. Ils ont formé avec certains de leurs camarades les militants du parti. (Ndlr : dans cette école il y avait comme enseignants, Me Jean Paul Sendé qui vient de décéder, Ouandié). Les membres de l’Upc étaient formés. Aujourd’hui rien de tout ceci n’est fait. Chacun s’occupe de sa famille et de son village. Je ne sais pas quel médicament vous voulez contre le tribalisme. Il a des racines fortes actuellement au Cameroun. Sa fin n’est pas pour demain. Il faut que les dirigeants s’engagent et montrent l’exemple dans leur vie quotidienne.

Qu’est-ce qui a milité en faveur de votre camarade de parti et époux pour qu’il soit désigné président ?

C’était un jeune qui aimait son pays. Il a fait ses études de médecine à Dakar au Sénégal. Ses professeurs ont écrit à Um Nyobè lui disant que c’est un jeune nationaliste. C’est pour cela que Um Nyobè l’a proposé comme président. Moumié a été élu puisque c’est Um Nyobè qui a fait la proposition.

Les jeunes Camerounais sont en quête de repères. Ils n’ont plus d’âme car ignorant la vraie histoire de leur pays. Quels conseils leur donnez-vous pour qu’ils participent comme des acteurs de la vie nationale ?

Pour bâtir un vrai Cameroun, celui pour lequel de nombreux sacrifices ont été faits, celui là qui fera face aux concurrences internationales, il faut que nos jeunes compatriotes se mettent en tête que l’avenir du pays est leur affaire. Ils ne sont pas des sacrifiés. Mais qu’ils se disent qu’ils ont pour devoir de construire. Pour mieux comprendre leur situation, ils doivent se présenter comme les propriétaires d’un très grand immeuble qui a été loué. Mais que les locataires ont tout gâté. Les propriétaires qu’ils sont ne doivent pas abandonner. Au contraire, ils se remettre au travail afin que cette maison soit encore plus belle afin de faire pâlir de honte les anciens locataires. Les autres ne sont que des locataires. Ce sont eux qui sont le fer de lance de la nation. Ce sont eux qui font des recherches pour que le Cameroun soit bien placé au concert des nations. C’est malheureux que les jeunes ne voient pas leur devoir et leur responsabilité pour leur pays.

C’est triste que le quotient de la réflexion soit essentiellement orienté vers l’argent, les postes de responsabilité. Ce n’est pas ça la vie. En somme, l’argent sert encore à quoi dans ce pays puisqu’il n’a pour objectifs que acheter les postes, les femmes, les hommes, les honneurs et de se donner une fausse importance de soit même. Qu’ils se servent de leur histoire car c’est elle qui fait le pays. Les Camerounais ne savent pas qui les a libérés. Que chacun commence à éduquer son enfant pour une vie citoyenne.

Par Interview menée par Sandeau Nlomtiti
 DANS LA MEME RUBRIQUE
Manu Dibango compose Kirikou
Le nouveau film d’animation du réalisateur français Michel Ocelot, Kirikou et les bêtes sauvages, est baigné de musique. Rencontre avec Manu Dibango, principal compositeur de la bande originale...

Gorée, L’Ile aux révoltes1 : Révélations et sources historiques, par Alain Anselin 29/09/2006
Gorée, point d’ancrage le plus emblématique peut-être, au sens de premier site de transit et de traite des Esclavisés africains à avoir acquis dans la mémoire collective des Africains et Afrodescendants le statut de lieu de mémoire, d’histoire, retro...

Family Tree of Seqenenra Tao I -- 17th & 18th Dynasties
XX...

Dr. Ben: The Nile Valley Civilization and the Spread of African Culture
the Ashantis, the Yorubas, and all the other African people, were not always where they are now. Arab and European slavery made the African migrate from one part of the African world to the other. Africans still have the same hair-cut, and the same b...

HOMMAGE A LA MEMOIRE DE RUBEN UM NYOBE PÈRE DE LA REVOLUTION KAMERUNAISE
Par Ndjel KUNDE - © Peuples Noirs Peuples Africains no. 9 (1979) 145-154...

RELIGION OU COLONIALISME ? par Ruben UM NYOBE
© Peuples Noirs Peuples Africains no. 10 (1979) 55-65 - La religion doit fixer les premiers regards sur l`administration. C`est surtout par le fait qu`elle impose que peuvent être contenus les esclaves... Nécessaire à tous les hommes elle n`a plus...

EVOCATION - LE 6 NOVEMBRE 1982 DANS NOTRE HISTOIRE
La suite de la contribution de Abel Eyinga....

Francis Bebey - Sortie cd - Original Masters, vol. 1 - 23/05/2005
A l`occasion du quatrième anniversaire de la disparition de Francis Bebey (le 28 mai 2001), paraît le premier volume d`une série de reéditions de ses œuvres....

Ahmadou Babatoura Ahidjo, il y a 17 ans: 30.11.89- 30.11.06 tradition : ostracisme et violence à l’encontre des morts; Achille Mbembe
Jusqu’alors, cette violence avait surtout frappé les vaincus de l’histoire coloniale. Le plus célèbre de ces «héros maudits» de la fut Um Nyobè. Ce fut aussi le cas de Moumié, de Ouandié. Douala Manga Bell et Paul Martin Samba ont fait l’objet d’une...

Interview Video et nouvel ouvrage du professeur Cheikh Anta Diop
Vous pensiez avoir lu tous les ouvrages du professeur Cheikh Anta Diop ? Les éd. Menaibuc, les éd. Silex - Nouvelles du Sud et l’IFAN vous invitent à découvrir "ARTICLES" de Cheikh Anta Diop....

   0 |  1 |  2 |  3 |  4 |  5 |  6 |  7 |  8 |  9 |  10 |  11 |  12 |  13 |  14 |  15 |  16 |  17 |  18 |  19 |  20 |  21 |  22 |  23 |  24 |  25 |      ... >|



Jumeaux Masao "Ngondo"

Remember Moamar Kadhafi

LIVING CHAINS OF COLONISATION






© Peuplesawa.com 2007 | WEB Technology : BN-iCOM by Biangue Networks