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Cinéma : L`histoire du Cameroun ne s`affiche pas

 
Les documentaires des cinéastes locaux sur ce sujet sont presque inexistants.



Jules Romuald Nkonlak

Mai 2006. Pour la dixième édition du festival de cinéma Les Ecrans Noirs, le comité d`organisation a choisi un lieu chargé d`histoire : le Musée national, ancien palais présidentiel à Yaoundé. Et comme par hasard, l`un des films les plus attendus de cet événement parlait d`histoire. Le documentaire "L`assassinat de Félix Moumié" du Suisse Franck Garbely a donc attiré un certain nombre de personnes, désireuses de s`informer sur une histoire dont on ne parle pas toujours au Cameroun. Les luttes nationalistes, la vie et la mort des leaders de l`Union des populations du Cameroun (Upc), le rôle de la France, bref, l`histoire autrement que celle que la puissance colonisatrice et les dirigeants du jeune Etat camerounais ont voulu véhiculer.

Le cri de Marthe Moumié, à la fin du documentaire consacré à l`assassinat de son époux, est à ce sujet fort révélateur. Elle lance, la mine et les gestes chargés d`émotion, qu`il faut que les jeunes Camerounais connaissent l`histoire de leur pays, celle qu`on leur a toujours cachée. Cette histoire, Franck Garbely en montre un pan dans son œuvre. Il fait parler des anciens administrateurs coloniaux, il se rapproche des autorités suisses qui ont mené l`enquête à la suite du décès de Moumié, il donne la parole à des Camerounais qui ont vécu la période de répression française au Cameroun. Résultat, on sort de ce film avec l`impression d`apprendre véritablement des choses sur ce qui s`est passé, mais avec une interrogation lancinante : pourquoi y a-t-il si peu de documents, si peu d`images, si peu de films sur cette histoire ?

Dans la cour du palais à partir duquel le premier président, Ahmadou Ahidjo, a contrôlé pendant 25 ans la vie du Cameroun, la question a résonné d`une façon bien particulière. Au cours d`un débat organisé dans le cadre du festival Ecrans Noirs, Stella Engama, écrivain, a interpellé les cinéastes camerounais sur la question. Anicet Ekané, homme politique, a tenté une explication, tendant à démontrer qu`il était plus facile pour un étranger d`avoir accès à certains documents sur l`histoire du Cameroun. Ce qui peut être vrai pour ce qui est des documents, mais un peu moins pour les sources humaines, car un certain nombre de personnes vivant encore aujourd`hui au Cameroun se sont exprimées dans le documentaires du Suisse. Beaucoup d`autres sont là et pourrait donner bien d`autres informations.

On peut quand même envisager des lendemains meilleurs, même si l`on n`est pas toujours sûrs de retrouver certains documents, même écrits, sur l`histoire du Cameroun. Amadou Vamoulké, le directeur général de la Cameroon Radio and Television (Crtv), présent au Centre culturel français de Yaoundé lors de la projection de "L`assassinat de Félix Moumié", a annoncé à des journalistes que son entreprise s`apprêtait à produire des
"docufictions" sur Um Nyobe, Douala Manga Bell, Charles Atangana et le Sultan Njoya.

Espoir

Philippe Ngamou vient d`achever un documentaire de 35 minutes sur la vie d`une autre figure majeure de l`histoire du Cameroun : Samuel Eboua. Ici aussi, il s`agit principalement de témoignages d`un certain nombre d`acteurs politiques et sociaux sur la vie de l`homme. Toutefois, on note déjà ici une certaine faiblesse en matière d`images d`archives. L`angle choisi, qui transparaît d`ailleurs dans le sous-titre, "L`empreinte d`un grand homme d`Etat", peut aussi être un frein à la compréhension des événements historiques qui sont ici présentés.

Mais, il s`agit tout de même d`un document qui un jour constituera une pièce de l`immense puzzle qu`est l`histoire du Cameroun. Tout comme "Afrique je te plumerai", réalisé en 1991 par Jean Marie Teno. Le film met ensemble des images d`origines diverses (interviews de gens célèbres et d`anonymes, enquêtes, documents d`archives de l`époque coloniale). Le réalisateur a voulu à travers cette œuvre rappeler l`histoire coloniale de son pays. Il écrivait, quelque temps après sa sortie : " Je suis arrivé au cinéma avec la nécessité de pousser un grand cri de colère contre l`injustice au Cameroun et aussi de mettre en évidence les éléments permettant de comprendre et éventuellement de dénouer les fils complexes de l`oppression en Afrique "

La réception de son œuvre, en France notamment, a d`ailleurs conforté Jean Marie Teno dans l`idée selon laquelle il était important de faire connaître l`histoire coloniale. "Lors des débats après les projections, j`ai été surpris par le degré d`ignorance du public français concernant tout un versant de son histoire et souvent choqué par ce qui restait de la période coloniale dans l`esprit d`un trop grand nombre de personnes : une œuvre missionnaire pour sauver de l`obscurantisme une partie de l`humanité. Ainsi, le discours officiel de l`époque coloniale avait traversé les années sans prendre de rides et surtout sans être mis à distance par un discours et une réflexion critiques. (…) Au cours des différents débats sur mes films, les discussions devenaient souvent passionnantes et passionnelles quand on en venait à parler de l`histoire coloniale, au point que certains spectateurs souhaitaient que je fasse un film sur l`histoire coloniale.", indiquait-il en septembre 2002.

Dans ses propos, le cinéaste camerounais parle de "contribuer au débat sur l`enseignement de l`Histoire et sur la diversité culturelle en France aujourd`hui". Des propos qu`on pourrait tout aussi appliquer à l`enseignement de l`histoire au Cameroun et dans d`autres anciennes colonies. Le même Jean Marie Teno a d`ailleurs réalisé, par la suite à la demande de l`Allemagne, Le malentendu colonial (2005). Un autre film sur la colonisation, plus précisément sur le massacre des Hereros par les Allemands pendant la guerre coloniale en Namibie de 1904 à 1907.
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