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Regards anthropométriques, par Simon Njami

 
Art africain contemporain: Peut-on sortir des classifications de races, de genres, d’ethnies ? 16/10/2006



L´approche sur l´art contemporain africain est du même ordre que le regard anthropométrique des premiers explorateurs du continent. Il s´agit encore d´établir une sorte de typologie des genres et des races.

Deux symposiums importants ont eu lieu l´année dernière autour de l´art contemporain africain, l´un à New York, organisé par Susan Vogel directrice du Center for African Art, l´autre au Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen de Düsseldorf initié par Nadja Taskov-Köhler et Elisabeth Luchesi. Le but avoué de ces manifestations était de dresser un bilan prospectif de l´art africain d´aujourd´hui. Et si le symposium américain a essayé de poser les nombreuses interrogations que l´on soulève dès qu´il est question d´art africain contemporain, Düsseldorf s´est intéressé d´une manière plus précise au Nigéria. Il ressort de ces manifestations que la façon dont l´art contemporain africain est abordé en Occident est entachée d´une méconnaissance qui frise parfois la malveillance. En effet, à Düsseldorf comme à New York, les personnes qui furent chargées de lire leurs communications répondaient toutes aux mêmes critères : universitaires, scientifiques, conservateurs de musées ethnologiques, - un critique et une galiériste à Düsseldorf - comme si à l´art africain, fut-il de ce vingtième siècle finissant, correspondaient des grilles de lecture spécifiques auxquelles seule une étude approfondie de la civilisation et de l´histoire des peuples considérés pouvait permettre de donner un sens. Il s´est même trouvé des intervenants en Allemagne pour affirmer que la place de l´art contemporain africain était dans les musées d´ethnologie. Il n´a hélas pas été dit si l´on pouvait en dire autant d´un artiste contemporain européen ! Dieu merci, à New York comme à Düsseldorf, des artistes ont pu s´exprimer avec leur propre langage.


Alors pour quelle raison ce regard spécifique ou plus exactement ce non-regard persiste-t-il encore aujourd´hui, alors que des artistes venus du Sud du Sahara ont fait la preuve que les seuls critères de jugement et d´appréciation de l´art contemporain, fût-il Chinois, japonais, mexicain ou ivoirien sont des critères d´émotion et de sensibilité ? Mais, me répondrait Jan Hoet, directeur de la Documenta de Kassel, l´Afrique ne dispose pas d´une histoire de l´art, d´une théorie de l´art suffisamment élaborées pour que l´on puisse s´appuyer dessus, et par ailleurs, le discours européen développé depuis la fin de la Renaissance est tellement lié à un contexte spécifique qu´il serait vain de tenter de les appliquer à l´Afrique. Alors quoi ? Tout se ramènerait donc à une question de sémantique ? Et le domaine de références lié à l´Afrique se cantonnerait dans des termes comme post-colonial, artisanat, art urbain ou utilitaire ? Je me refuse à y souscrire. Hélas, ces deux symposiums furent là pour montrer la fragilité de certaines évidences, dès lors qu´elles ne sont pas partagées. Avant que l´art, d´où qu´il vienne, soit d´abord considéré pour ce qu´il est, et non par rapport à des préjugés qui font que, et le marché, et les musées d´art contemporain, débordés déjà par l´incapacité chronique de mettre derrière des classifications qui font florès, de l´émotion et de la réelle liberté de choix, il faudra encore et encore affirmer la légitimité de notre position. Je n´irais pas jusqu´à prendre les accents indignés de l´artiste nigérian Emmanuel Taiwo Jegede, qui lors de son intervention à Düsseldorf s´opposait à l´idée que des sculptures funéraires aient pu être présentées comme étant de l´art africain contemporain. "Qui, disait-il, aurait l´idée de se rendre dans un cimetière occidental pour y rechercher l´essence de l´expression artistique contemporaine d´un pays ?"


Cette inanité des débats reflète en fait, à mon sens, les limites atteintes par les gens qui, jusqu´à aujourd´hui, se faisaient les grands représentants, spécialistes et promoteurs de cet art. Car ils souffrent d´un problème d´objectivité. Ils sont incapables d´envisager une oeuvre d´art africaine hors les tics et les références auxquels leurs formations ou leur passé les a condamnés. Il serait vain d´attendre d´eux qu´ils insufflent quoi que ce soit de nouveau à ce débat qui commence à peine. L´ère qui s´ouvre, avec son cortège de complexités nouvelles n´a rien qui puisse les satisfaire, rien à quoi ils puissent s´accrocher. Le monde a bougé trop vite pour que des certitudes trop vieilles puissent encore servir de quelconque référence. On ne regarde plus un artiste, fut-il africain, en ne tenant compte que du seul critère de son village natal. Et au reste, qui ce village protégé des ravages du temps peut-il encore intéresser si ce n´est l´artiste lui-même, dans le processus très complexe et très secret de sa création ?

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